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VERBE. LA CRISE ARIENNE


(Heb., [, 3), et ensuite il n’est plus engendré, ibid. ; cf. col. 825 AB. Il est Dieu lui-même, t. II, vii, S, col. 592 A ; cf. xix, col. 732 A ; xxiv, col. 745 CD ; t. III, x, col. 853 C ; 857 B ; xxiii, col. 924 C. Une formule concise résume toute cette théologie : ’O (i.ovoY£VY ; ç 0eôç A6yoç, col. 977 C. Il y a donc communauté de biens parfaite entre le Verbe et le Père, sans aucune diversité essentielle. L. ii, viii, 1, col. 617 B. Coéternel au Père, t. I, xv (Joa., i, 1), col. 296 B297 A, il en est l’image parfaite et sans dissimilitude. L. I, xvi, col. 336 C-337. Incréé, il est cause de tout ce qui est créé ; vie, il communique la vie à tout ce qui existe et subsiste par lui (Joa., i, 2 et Ps., xxxiii (xxxii), 6), t. I, xv, col. 301 AB ; cf. xxxii, col. 425 C ; t. II, vi, 4 et 19, col. 520 B, 549 B ; vii, 3, col. 564 B ; 575 B ; viii, 1, col. 616 AB ; t. III, ii, 4, col. 789 A ; iv, col. 835 A. Movoyevyiç par rapport au Père, il est 7rpa>TÔTOxoç relativement à la création. L. III, iv, col. 836 A. Voir col. 837 B-840 À l’explication du primogenitus ex multis fralribus (Rom., vii, 29).

Bien qu’il faille rapporter au Verbe les théophanies de l’Ancien Testament, notamment l’Ange de Jahvé, la manifestation la plus personnelle du Verbe est dans l’incarnation, t. I, xxxii, col. 428 C ; cf. t. II, vii, 3, col. 569 CD. Mais le Verbe s’est incarné tout en demeurant, comme Verbe, immuable. I, xx, col. 372 B ; cf. II, vii, 8, col. 589 A.

I. Saint Cyrille de Jérusalem.

Les catéchèses n’ont que quelques mots sur le Verbe de Dieu ; mais l’essentiel de la doctrine catholique s’y trouve. Le Verbe n’est pas la parole proférée qui se dissipe dans l’air, mais le Fils, Verbe divin, qui entend la voix du Père et lui parle. Cat., iv, n. 8, P. G., t. xxxiii, col. 465 A. Ce Verbe subsiste substantiellement, doué de volonté et tout-puissant, Cal., xvi, addit., n. 1, col. 964 C ; il est engendré du Père de toute éternité. Cat., xi, n. 10, col. 702 B.

g. Saint Épiphane. — Bien que la théologie du Verbe ne soit pas étudiée directement par ce Père, on en découvre, dans le Cont. hær., les éléments essentiels, surtout t. III, hær., lxxvii : le Verbe est consubstantiel au Père, même après l’incarnation, car il est demeuré ce qu’il était, tout en s’unissant notre humanité (s’il y avait eu changement, la Trinité aurait été détruite), n. 4-6, 9-10, P. G., t. xlii, col. 645 sq. ; la divinité demeure sans changement, n. 11, col. 656 CD. Le Verbe ne saurait être séparé du Fils ; il est le Fils, ibid., n. 13, col. 660 A. Cf. Hær., xxxi, 28-29, col. 529.

h. Saint Jean Chrysostome. — L’essentiel a été dit à Jean Chrysostome, t. viii, col. 674 et à Hypostatique (Union), t. vii, col. 461. On consultera néanmoins les homélies sur saint Jean, P. G., t. lix. Le Verbe est Fils monogène de Dieu, éternel, hom. ii, n. 3, col. 34-35 ; cette éternité est enseignée par saint Jean ( ?jv, erat), hom. iii, col. 39-40. Aussi, le Christ, en tant que Verbe, n’a pas été créé. Col. 42. La note la plus métaphysique est donnée par l’homélie iv : « Le Verbe était près de Dieu (Joa., i, 1) :

ryJTOÇ Se Ô XÔyOÇ oÙtTÎOC TÎÇ ÈOTtV ÈvU7TÔaTaTOÇ èE, OCOTOÛ

TtposXflotjaa à7ra6c>ç toù Harpôç, col, 47 ; il est coéternel et consubstantiel, au Père, col. 48-49 ; une seule divinité dans l’hypostase propre du Père et du Fils, col. 47. L’homélie v commente le verset : « Toutes choses ont été faites par lui ». Col. 53. Le Verbe, non inférieur au Père par sa substance, col. 56, est Vie et la vertu du Verbe est lumière et vie, non seulement dans la création, mais encore dans la providence. Col. 57.

A propos de l’incarnation, homil. xi, col. 77 sq., saint Jean Chrysostome note que la substance divine ne s’est pas transformée en chair, mais, demeurant ce qu’elle était, elle a pris la forme d’esclave, oiSè

yàp r t o’joiy. (ASTÉTreasv eÎç oàpxoc …àLXà jxévouaa’jTteo fot’.v, oÔtû) tou KouXou t/jv |xopq>i)V àvéXaëev, col. 79. Cf. In episl. ad Heb., c. i, homil. ii, n. 3, 4 ; P. G., t. i.xiii, col. 24, 25. Au v. 6 primogenitus est entendu du Verbe incarné, col. 27.

b) Pères syriaques. — Les Pères syriaques n’ignorent ni le terme de « Verbe » ni le sens traditionnel attaché à ce mot.

a. Aphraate. — Le Christ est le Verbe et la parole du Seigneur, comme l’affirme saint Jean, i, 1 ; il est la lumière qui luit dans les ténèbres. Demonstr., i, De ftde, n. 10, P. S., t. i, p. 22. Au Verbe-lumière, Aphraate applique le ps. cxix (cxviii), 105, p. 26 ; cf. Demonstr., viii, n. 15, p. 390. Le Verbe, Fils de Dieu et Dieu, a pris chair, Demonstr., vi, n. 9, 10, p. 278, 282. Dans Demonstr., xvii, où il est question du Christ, le mot Verbe n’est pas prononcé ; voir cependant p. 784 sq., 788, 790.

Le début de l’évangile de saint Jean est repris dans Demonstr., ym, 15, p. 390-391. Dans Demonstr., xxiii, sans que soit prononcé le mot de Verbe, tous les qualificatifs usuels du Verbe se rencontrent : Dieu, incréé, vertu de Dieu, Fils unique, Vie reçue de Dieu, grâce, etc. P. S., t. ii, p. 99-102.

b. Saint Éphrem. — Dans les œuvres de saint Éphrem, on peut glaner davantage.

Tout d’abord, dans les œuvres publiées en grec et en latin, t. ii, Rome, 1743 ; t. iii, Rome, 1746 (sur la valeur de ces traductions, voir Éphrem (Saint), t. v, col. 190). — « Le (Verbe), Fils de Dieu, né du Père avant tous les siècles, et, dans les derniers temps, incarné de la Vierge… a habité dans le sein de la Vierge, Dieu Verbe ». In transfig. Domini, t. ii, p. 42 DE. Affirmation réitérée de sa divinité, ibid., p. 49 AC, suivie d’une profession de foi résumant la croyance au Verbe et à son incarnation : « Lequel est de Dieu, Dieu Verbe, et Fils unique né du Père, consubstantiel au Père… Verbe avant tous les siècles, inefîablement engendré du Père, sans mère, avant tous les siècles ; c’est le même qui, en ces derniers temps, est né d’une fille de l’homme, de la Vierge Marie, sans père, Dieu incarné, prenant d’elle notre chair, et fait homme, ce qu’il n’était pas, tout en demeurant Dieu, ce qu’il était, afin de sauver le monde. Et lui-même est le Christ, Fils de Dieu, Fils unique du Père et fils unique de sa mère, etc. » Ibid., p. 49 DF.

Ce t. n contient deux œuvres intitulées Testamentum. La première, p. 242 B, parle du Verbe de Dieu, Fils du Père ; la seconde, citée à l’art. Fils de dieu, sans parler du Verbe, établit l’égalité et la consubstantialité du Fils et du Père, p. 404 BC. Dans Adversus hæreticos, nouvel acte de foi en celui qui, « étant le Verbe de Dieu, est né homme de la Vierge Marie ». p. 283 EF ; et cette humanité fut réelle et non simplement apparente. Ibid., p. 265 C.

De pieuses élévations se lisent dans le t. m : foi eh l’incarnation du Dieu qui viendra juger les hommes à la fin du monde. In adventum Domini, p. 137 DE. Dans l’exhortation Ad Joannem monachum est rappelée la foi de Nicée, p. 408 D, 409 AB, avec l’affirmation, appuyée sur Joa., i, 1, que le Christ est Dieu, p. 410 CD. Mais la chair du Verbe n’est pas venue du ciel ; elle est de la race de David, p. 412 E. On trouve aussi, sans le nom du Verbe, d’excellents éléments de théologie trinitaire ou christologique dans le discours suivant « sur ceux qui scrutent la nature du Fils ». P. 422 EF.

Deux belles prières : Éphrem invoque 1’ « Agneau sans péché, lumière véritable et sans déclin, Sagesse, Vertu de Dieu, splendeur de sa gloire, incomparable Jésus », p. 487 C. Et à Marie : « O Vierge souveraine, Mère de Dieu, qui avez engendré le Verbe, Fils unique