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VERBE. LA CRISE ARIENNE

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2453), malgré quelques expressions mal choisies, a une conception orthodoxe du Verbe ; c’est le Fils de Dieu, Tract., t. II, i, 2, P. L., t. xi, col. 388-389 ; sa consubstantialité est clairement enseignée : De Deo nascitur Deus, de ingenilo unigenitus, de solo soins, de toto tolus, de vero verus, de perfecto perjectus, lotum Patris habens nihil derogans Patri, iii, col. 394 ; sa personnalité propre, distincte, nonobstant l’identité de nature divine, duplex persona…, sed originalis perpeluitatis ac deitatis est una substantiel (il cite Joa., i, 1-3 ; x, 30). Ibid., vii, 2, col. 409 AB. L’incarnation de ce Verbe est bien rappelée viii, 2, col. 413.

De Lucifer de Cagliari, dont l’article, t. ix, col. 1038, a rappelé brièvement la position trinitaire, un texte peut utilement être invoqué, qui permet d’interpréter en bonne part les textes équivoques : Dicimus Christum, Dei Filium, Dei esse Yerbum, Dei sapienliam, Dei virtutem, Deum verum de Deo vero, natum de Pâtre, id est de substantia Patris, lumen de lumine, natum non factum, unius substantiee illum esse cum Paire, quod Græci dicunt ôfxooùaioç, per quem omnia sunt facta, sine quo nunquam fuerit Pater. P. L., t. xiii, col. 1015 B.

Les intéressantes perspectives ouvertes par la théologie du rhéteur Victorinus Afer ont été rapportées à Fils de Dieu, col. 2453, voir aussi Trinité, col. 1682 et l’article Victorinus.

2. — Deuxième phase (cf. Fils de Dieu, col. 24532458). — a) Pères grecs. — Quelques traits complémentaires sont nécessaires.

a. Saint Basile. — Sa théologie du Verbe est assez fournie. Quand on parle du Verbe, il ne s’agit pas d’un son qui frappe l’air, mais de ce Verbe qui, dès le commencement du monde, était près de Dieu et était Dieu. De Spir. Sancto, 38, P. G., t. xxxii, col. 136 C ; cf. homil. in ps. xxxii, n. 3, t. xxix, col. 330 A ; 334 BC, Verbe vivant et éternellement subsistant, et par qui toutes choses ont été faites, Adv. Eunom., t. II, n. 13, col. 596 A, sans que pour autant soit diminuée la puissance créatrice du Père à l’égard de toutes choses, ibid., n. 34, col. 652 B ; cf. De Spir. Sancto, 21, t. xxxii, col. 105 (’.. Car il a tout créé selon la volonté du Père. Ibid., 7, col. 81 A. Sa volonté, son action sont pleinement conformes à ce que veut le Père, sans cependant qu’il y ait infériorité ou sujétion. Ibid., 20, col. 104 BC. Tout ce qu’a le Père, le Fils le possède, 19, col. 101 BD : le Verbe a la perfection totale du Père, 19, 21, col. 104 A, 105 B. Il est le Fils unique, engendré du Père, vrai Dieu, parfait de parfait, Epist., cv, t. xxxii, col. 513 A ; il procède du l’ère, Adv. Eunom., t. II, n. 3, (i, t. xxix, col. 578 A ; n. 15, col. 581 B ; avant tous les Siècles, n. 12, 13, col. 593 15 et 596 AB ; avant toutes choses, n. 14, 15, col. 590 C. 000 C. 60 1 A ; lumière véritable, n. 16, 27. col. 604 BC, 033 B ; puissance vivi-Qcatrice, De Spir. Sancto. 31, 38, t. xxxii. col. 121 C, 136 C. Sa génération ne ressemble à la génération d’aucun être terrestre : elle n’est pas réalisée par division ou émanation ou reproduction de la substance du Père, <n< est inénarrable. Epist., lii, t. xxxii, col. 396 N. Le Verbe est l’empreinte du Père. De Spir. Sancto, 64, ibid., col. 185 BC ; l’image parfaite du Père, Epist., cc.xxxvi, n. 1, col. 877 : image Vivante qui manifeste en elle même le Père (oui en ticr, Epist., CV, COl. 513 A ; en laquelle h’Père se

connaît parfaitement, Epist., ccxxxvi, n. 2. col.

880 ac. ci dont la contemplation sera notre béatitude, Bptst., viii, n. 7. COL 257 BC.

b. Saint Grégoire de Xnzianzc. Il f ; iul noter qu’on rencontre clic/ lui une première esquisse de

|ustiflcation rationnelle du mot Verbe. Le Verbe

est ainsi appelé, en raison non seulement <c sa resscm

blance avec la parole qui extériorise l’esprit, mais

encore d’une génération toute spirituelle et d’une union intime avec le Père. Orat., xxx, n. 20, P. G., t. xxxvi, col. 129 A. L’idée du Verbe, ordonnant toutes choses ( Verbum artifex), Orat., v, n. 1, col. 665 A, est complétée par l’idée du Verbe, représentation idéale de toutes choses. Orat., xliv, n. 4, col. 612 A.

c. Saint Amphilochius. — On a noté, t. i, col. 1125, l’existence de fragments d’homélies sur le Fils-Verbe. Le Verbe y est présenté comme la force de Dieu, i, P. G., t. xxxix, col. 100 A ; le Verbe, Fils de Dieu, s’est manifesté comme la vérité, la grâce et la vie de Dieu, 3, col. 100 B. Le Fils, c’est donc le Verbe, 4, col. 101 B. Cf. In Mesopentecoslen, col. 120 B. Mais le Verbe impassible a pris une humanité passible, 7, col. 104 C ; il est à la fois Dieu et homme, 12, col. 109 AB ; cꝟ. 15, col. 113 A.

d. Saint Grégoire de Nysse. — À la théologie du Verbe, ce Père ajoute plus d’une explication philosophique. Il ne faut pas concevoir le Verbe à la manière d’une parole humaine, Oral, cal., c. i, P. G., t. xlv, col. 13 B ; cf. c. ii, iv, v, col. 17 A, 20 C, 21 A, sans cependant pour autant nier les analogies. C. ii, col. 17 A. Mais c’est un Verbe éternellement vivant dans une hypostase et substance. C. i, col. 13 C. Il est Vie et tout ce qui vit participe de sa vie, parce que c’est l’œuvre du Verbe bon et puissant, c. i, iv, col. 16 B, 20 CD ; cf. iii, iv. v, col. 20 A, 20 B, 21 C. Peu importe le nom qu’on lui donne : Verbe, Baison, Vertu, Sagesse, Dieu ; il est le créateur de toutes choses. C. iv, v, col. 20 B, 21 BC.

On trouve des idées analogues dans le Cont. Eunom., t. IV, où l’auteur s’inspire du prologue de Jean. P. G., t. xlv, col. 624-625. En particulier, Grégoire affirme que le Verbe est coéternel au Père, engendré du Père. Col. 624 B. Saint Jean le nomme « Verbe » et non « Fils », afin de rappeler que la génération du Verbe est autre que celle des fils humains. Col. 624 D. Fils de Dieu, il était Dieu lui-même, col. 625 B. Cf. De communibus notionibus, col. 181 A.

Le Verbe s’est fait chair après avoir créé la chair. Cont, Eunom., t. IV, col. 637 B ; cf. De ftde ad Simplicium, col. 137 B. Enfin le Verbe, en tant que Verbe, reçoit le nom de fils unique, |j.ovoysw, < ;  ; par rapport à la création il est dit premier-né npoiTÔToxoç ; et, pour l’incarnation, il s’est fait chair. Cont. Eunom., t. II, col. 504 D-505 A.

e. Didyme l’Aveugle. Dans le De Trinitatc, Didyme envisage la théologie du Verbe sous ses multiples aspects. On n’y trouve d’ailleurs rien d’original ; mais c’est l’expression de la doctrine traditionnelle. (Nous laissons de côté le De Spirilu Sancto dont on ne possède qu’un texte latin.) Identité du Verbe et du FUS (de Dieu), t. I, VIII, P. G., t. xxxix. col. 277 A : cf. ix, xv, col. 289 H, 32(1 A ; t. II, i, col. 118 C-152 H ; cf. vii, 8. viii, t. xxviii, col. 588 A. 612 A. 753 A. 761 A ; I. III. iii, col. 8(19 C ; cf. iv, x, XXVIII, col. 831 C, 855 A, 856 C, 9Il C. Le Verbe est Fil8 unique, 1. II. II, col. 16 1 ; cf. v, col. 495 AH ; lui seul peut être Fils, et non l’Esprit, t. II, v, col. 489 B-193 C ; cf. I. II. viii. 1. col. 632 A ;

t. III, iv, xviii, col. 836 BC, 876 D. Il est éternelle

ment Fils. I. I. xv. col. 320 A ; cf. xvi. col. 333 A : et le Père n’existerait pas sans lui. xxvii, col. 400 H. Verbe de Dieu. I. III. xix. col. 892 À et xxii. col. 917 H, il est engendré de l’hvpostase fie Dieu (consubstan tiel), 1. II. ii, col. 161 A : cf. IV, col. 181 A. Dès le principe, il est près de Dieu. I. III. ii, 19, col. 793 C ; il n’a donc pas été créé. I. III, III, col. 805 C sq., et le texte de Prov., vin. 22 25, invoqué par les ariens. S’applique à la sagesse créée en nous. Col. 813 H. Quant au Fila Verbe, il est engendré de toute éternité splendeur et empreinte de la substance du l’en-