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VERBE. LA CRISE ARIENNE


subordinatiennes attribuées à Irénée, p. 557-558. Voir également Trinité, col. 1622 sq.

Les auteurs du IIe siècle ont donc déjà su donner un certain développement à la théologie du Verbe ; ils cherchent à justifier la croyance chrétienne devant la philosophie. Sous des formules parfois quelque peu risquées, on retrouve facilement la tradition apostolique que saint Irénée sait défendre victorieusement contre la gnose déformante. Les documents exprimant la foi des simples montrent mieux que les ouvrages savants la continuité de cette foi. Nous avons signalé le Kérggme de Pierre. Citons encore YEpistola apostolorum, apocryphe de la fin du IIe siècle, édité par Schmidt-Wajnberg sous le titre : Gesprâche Jesu mil seinen Jiingern nach der Auferslehung…, dans Texte und Untersuchungen, t. xliii, 1919. A six reprises, le Verbe y est mentionné en des formules qui s’apparentent. à l’évangile de saint Jean.

La bibliographie indiquée à Fils de Dieu et aux articles auxquels on a renvoyé suffît. On ajoutera G. Bardy, Saint Justin et la philosophie stoïcienne, dans Rech. de science rel., 1924, p. 33-45, et J. Lebreton, Hist. du dogme de la Trinité, t. ii, p. 320-326 (S. Ignace), p. 428-470 (S. Justin), p. 488 sq. (Tatien), p. 494-504 (Athénagore), p. 508-512 (Théophile), p. 551 sq. (S. Irénée).

Les références à YEpistola apostolorum dans la Patr. Or., t. ix : n. 14 (50), p. 190 ; 18 (53), p. 193 ; 25 (58), p. 198 ; 28 (60), p. 200 ; 42 (74), p. 214 ; 50 (83), p. 223. Les numéros entre parenthèses indiquent la pagination de l’édition donnée par Guerrier sous le nom de Testament en Galilée. Au n. 30, p. 202, se lit l’expression : « lumière de lumière », qui fait penser à Joa., i, 4-5, mais aussi au concile de Nicée.

3° Les auteurs du iiie siècle. — 1. L’Église latine. — À la fin du iie siècle, les hérésies modalistes commencent à troubler l’Église latine. Trois principaux défenseurs de la procession et de la divinité du Verbe se lèvent : saint Hippolyte, Tertullien, Novatien. Voir Trinité, col. 1631-1637.

La doctrine de saint Hippolyte concernant le Verbe a été exposée, t. vi, col. 2506 sq. et Trinité, col. 1632. Sur son subordinatianisme latent, t. vi, col. 2509. Voir aussi Fils de Dieu, col. 2431-2433.

En ce qui concerne Novatien, ibid., col. 2432, on se reportera à l’article qui lui est consacré, t. xi, col. 822 sq., mais principalement col. 824 et Trinité, col. 1635.

Pour Tertullien, on complétera l’art. Fils de Dieu, col. 2431-2433 par l’art. Tertullien, t. xv, col. 149150, et Trinité, col. 1633.

En dehors de ces auteurs, on peut encore citer, de saint Cyprien, les affirmations relatives à la croyance au « Fils, le Christ né de la Vierge Marie, Verbe (Sermo) fait chair, qui a porté nos péchés ». Lettre à Jubaien, ep. lxxiii, n. 5, Hartel, t. iii, p. 782 ; à l’identité à établir entre la Sagesse et le Christ, Dieu existant avant tous les siècles, Testimon., t. II, c. i-ii, entre le Verbe de l’Apocalypse et le juge du jugement dernier, ibid., c. xxx, Hartel, p. 62-64 ; 99-101.

Pour Lactance, on se reportera à son article, t. viii, col. 311. De Victorin de Pettau, on relève un texte curieux, où il applique au Verbe, Fils de Dieu, la version des Septante d’Isaïe xi, 2. Fragm. defabric. mundi, P. L., t. v, col. 3Il A.

2. École d’Alexandrie.

Les deux principaux écrivains de l’École d’Alexandrie ont été suffisamment étudiés antérieurement. Pour Clément d’Alexandrie, voir Fils de Dieu, col. 2435-2437, avec références à l’art. Clément d’Alexandrie, t. iii, col. 158-159 et col. 160-161. La doctrine d’Origène est exposée à Fils de Dieu, col. 2437-2445 et surtout à Origène, t. xi, col. 1518-1520. On complétera par les observations relatives à l’influence néoplatonicienne, de

l’art. Platonisme des Pères, t.xii, col. 2330-2331 et 2333-2336. Voir également Trinité, col. 1637-1645.

Dans la lutte contre le modalisme sabellien, on a rappelé l’incident qui permit à Denys d’Alexandrie de préciser sa doctrine auprès de son homonyme de Rome ; cf. Fils de Dieu, col. 2444-2445. Les textes de Denys d’A. sont commodément rassemblés dans P. L., t. v, col. 117 sq. ; ils proviennent d’Athanase, De sententia Diongsii, P. G., t. xxv, n. 4, col. 485 A ; n. 9-10, col. 492-496 ; n. 18, col. 501 BC ; n. 19, col. 508 B ; n. 21, col. 512 AB ; n. 23, col. 513 AC-516 A ; n. 25, col. 517 AB. La lettre de Denys de Rome expose avec netteté la doctrine catholique : « Si Sabellius a blasphémé en affirmant l’identité du Père et du Fils, sont également hors de la vérité ceux qui la combattent en divisant en trois hypostases totalement séparées les personnes divines. Il est nécessaire d’affirmer que le Verbe divin est uni au Dieu de toutes choses… » Denz.-Bannw., n. 48 ; cf. Trinité, col. 1645-1650 sq. Voir aussi Feltoe, Letlers and other remains of Dionysius.

Parmi les défenseurs de l’orthodoxie, disciples d’Origène, il faut encore citer Grégoire le Thaumaturge, voir Fils de Dieu, col. 2446-2447 et Trinité, col. 1651. Enfin le dialogue Adamantius seu de recta in Deum fide non seulement présente une bonne doctrine sur Dieu le Verbe, éternel, consubstantiel, engendré de Dieu, mais encore affirme, avec la haute convenance de l’incarnation en vue de notre salut, le fait même de cette incarnation du Verbe, P. G., t. xi, col. 1777 A, 1800 C, 1829 A-1832 C ; cf. col. 1884 A.

On se reportera aux indications-bibliographiques des articles Fils de Dieu et Trinité. Voir aussi : M. Kriebel, Studien zur àlteren Entwicklung der abendlàndlichen Trinitatslehre bei Terlullian und Nouatian.

La controverse arienne.

1. Première phase

(cf. Fils de Dieu, col. 2450-2453). — Sur la doctrine professée par Arius touchant le Verbe, voir Arianisme, t. i, col. 1786 et Trinité, col. 1652. Saint Athanase a été suffisamment étudié, à son art. et à Trinité, col. 1659 sq. ; sur l’œuvre du concile de Nicée, voir Trinité, col. 1654. On complétera ce qui concerne Paul de Samosate par l’article qui lui est consacré, t.xii, col. 49-50 et Trinité, col. 1627. Pour Marcel d’Ancvre, voir t. ix, col. 1996-1998 et Trinité, col. 1658.

Chez les Pères latins, la pensée de saint Hilaire (qui, en parlant de la deuxième personne divine emploie plus volontiers le mot « Fils » que le mot « Verbe » ) est exposée t. vi, col. 2420-2425. Cf. Trinité, col. 1667.

Sur Phébade d’Agen, voir t.xii, col. 1370-1374. Sa théologie du Verbe s’apparente à celle de Tertullien. Voir le rapprochement à Phébade, t.xii, col. 1371. Phébade déclare que le Verbe est le Fils, Liber contra arianos, 9, 16, P. L., t. xx, col. 19 B ; 25 A. Jamais le Père n’a existé sans le Fils, ibid., col. 25 B, et le Verbe n’a pas eu de commencement, 17, col. 25 D. Comme Verbe, il était invisible, col. 26 B. Sur ce dernier texte, voir t.xii, col. 1373.

Le De Filii divinitate doit être, semble-t-il, restitué à Grégoire d’Elvire. Cet écrit renferme une affirmation qu’on trouve fréquemment sous la plume des Pères : le Verbe, Fils de Dieu, n’est pas le son d’une parole, mais bien une personne divine, réelle. Proœmium, P. L.. t. xx, col. 32 AB. Il est né de l’intime essence de Dieu, de palerno peclore et, ut ita dicam, de utero cordis Dei natum, 2, cqI. 35 D ; coéternel au Père, de sorte que le Père ne peut être sans le Fils et le Fils sans le Père (commentaires de Joa., i, 1-5 ; x, 30 ; xvi, 18 ; Ps., xliv, 2), ibid., col. 36 AB ; cꝟ. 6, col. 42 CD.

Zenon de Vérone (voir Fils de Dieu, col. 2452-