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Revue biblique, 1923 : Le Logos d’Heraclite, p. 96-107 ; T 7 ers le Logos de saint Jean : Le Logos des stoïciens ; le Logos de la philosophie dualiste, p. 161-184 ; Le Logos de Philon, p. 321-371 ; J. Grill, Untersuchungen ùber die Entstehung des vierten Evangeliums, Tubingue, 1923 ; Vosté, O. P., De prologo Johanneo et Logo, Rome, 1928, réédité dans Studia Johannea, Rom, , 1930 ; A. Durand, S. J., Évangile selon saint Jean (collect. Verbum salutis), Paris, 1927, notes sur le Logos, 1 et 2, p. 536-541 ; L. Cristiani, Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur, Lyon, 1932, t. i, p. 1-14.

3o  Sur les rapports des livres sapientiaux et du IVe évangile : P. Heinrich, Ein/luss der griechischen Philosophie auf die Lehre der Weishcit (dans son commentaire, Excursus zur VII, 22 b-VIII, 1, p. 149-158), Munster, 1912 ; du même Griechische Philosophie und A. T., ibid., 1918 (l’auteur réduit à peu de chose l’influence grecque), complété par Personifikationen und Hypostasen im A. T. und im alten Orient, ibid., 1921, et par Das Wort im A. T. und im alten Orient. Zugleich ein Beitrag zum Verstàndnis des Prologs des Johannesevangeliums ibid., 1922 ; J. Gottsberger, Die gôttliche Weisheit als Persônlichkeit im A. T., Munster, 1919 ; Fr. Focke, Die Entstehung der Weisheit Salomons, Goettingue, 1913 ; A. Vaccari, Il concelto délia Sapienza nell’A. T., dans Gregorianum (1920), p. 218-251 ; Rendel-Harris, The origin of the Prologue to St John’s Gospel, Cambridge, 1917 ; The origin oj the Doctrine of the Trinity, Cambridge, 1919 ; R. Bultmann, Der religionsgeschichlliche Hintergrund des Prologs zum Joli. — Evangelium, dans EYXAPICTHPION, H. Gunkel dargebracht, Gœttingue, 1923 (voir les réserves de.J. Lebreton sur ces trois derniers ouvrages, t. i, p. 494) ; Fr. Zorell, De reverentia erga nomen divinurn in S. Scriptura guibusdam cautelis significata, dans Verbum Domini, 1925, p. 146-150 ; 212-216 ; M.-.J. Lagrange, Le judaïsme avant Jésus-Christ, Paris, 1931, surtout p. 542-581.

4o  Sur la pensée spécifiquement juive touchant la Memra, la Shekinah, etc. : Bousset-Gressmann, Die Religion des Judeniums, 2e édit., ’Tubingue, 1926 ; El. Landau, Die dem Raume entnommenen Synonyma jùr Gott in der neuhebràischen Literatur, Zurich, 1888 ; M. Ginsburger, Die Anthropomorphismen in den Tharyumim, Brunschwig, 1891 ; L. Blau, art. Shekinah dans The Jewish Encyclopedia ; G. -F. Moore, Intermediaries in Jewish Theology, dans Harvard theol. Review, t. xv, 1922, p. 41-86 ; F.-C. Burkitt, Memra, Shekinah, Metatron, dans Journal oj theol. Studies, t. xxiv, 1923, p. 158 sq. ; Strack-Billerbeck, Exkurs ùber den Memra Jahves (dans son commentaire sur l’A. T., t. ii, p. 302-333).

5o  Articles du Dictionnaire : Ecclésiastique, t. iv, col. 2046 ; Jean (Évangile de), t. viii, col. 566-567 ; Philon le juif, t.xii, col. 1447-1456 ; Proverbes, t. xiii, col. 925 ; Sagesse, t. xiv, col. 733-734 ; 736-737. Dans l’art. Fils de Dieu, se reporter aux col. 2367-2373 (Sagesse et Parole divines) ; 2373-2376 (Puissances et substituts du nom divin) ; 2377-2386 (Logos stoïcien et Logos philonien) ; 2405-2106 (Logos joliannique), et bibliographies correspondantes. — Dans l’art. Trinité, t. xv, col. 1550 (Les Intermédiaires) ; col. 1555 sq. (La parole ; la Sagesse ; les Intermédiaires dans les écrits juifs non inspirés) col. 1564 (Philon d’Alexandrie) col. 1595 sq. (L’enseignement de saint Jean).


III. — Le Verbe dans l’enseignement traditionnel.

I. L’ENSEIGENEMENT DES PÈRES

Nous suivrons ici l’ordre de l’article Fils de Dieu en nous contentant le plus possible de simples indications avec références aux articles concernant chacun des Pères.

1o  Les Pères apostoliques.

Si la doctrine du Verbe était d’origine spécifiquement juive et palestinienne, on devrait en retrouver des traces dans les anciens écrits chrétiens qui accusent plus visiblement l’influence du judaïsme. Or, elle ne se rencontre guère que chez les Pères apologistes, imbus de philosophie hellénique et discutant avec des adversaires pénétrés des mêmes principes.

Saint Ignace d’Antloche est le seul qui parle explicitement du Verbe de Dieu, Ad Magn., viii, 2 ; voir Ignace d’Amtioche, t. vii, col. 705. Il faut néanmoins ajouter les Odes de Salomon, dont l’origine égyptienne semble assez probable (début du IIe siècle), mais qui, en toute hypothèse, marquent une dépendance certaine à l’égard de saint Jean et vraisemblablement d’Ignace d’Antioche.

xvi, 9-10 : « Le Père de vérité s’est souvenu de moi, lui qui me possédait dès le principe (cf. Prov., xii, 22 ; Joa., i, 1-2). Car sa plénitude m’a engendrée, ainsi que la pensée de son cœur. »

xi, 11-15 : « Son Verbe est avec nous (cf. Joa., i, 14) pour notre route ; le Sauveur qui sauve nos âmes, loin de leur nuire, l’homme qui s’est humilié et a été exalté par sa justice, le Fils du Très-Haut est apparu dans la perfection de son Père ; une lumière a lui du Verbe, qui était en lui dès le principe » (cf. Joa., i, 4-5). Trad. J. Labourt, Paris, 1914.

2o  Les apologistes du IIe siècle.

C’est un fait que les apologistes s’emparent de l’idée du Logos. Avantage, sans doute, puisqu’ils avaient ainsi un point de contact avec leurs adversaires ; mais aussi inconvénient et danger, puisqu’ils risquaient de déformer la doctrine révélée, sinon dans sa teneur même, du moins dans son expression.

La voie leur avait été tracée par l’épître à Diognète (si tant est qu’elle soit d’origine aussi ancienne) et l’apologie d’Aristide, voir Fils de Dieu, col. 2424, mais aussi par le Kérygme (prédication) de Pierre, où le Seigneur avait déjà reçu les noms accouplés de Verbe et de Loi : ‘O Πέτρος ἐν τῷ κηρύγματι νόμον καὶ λόγον τὸν κύριον προσεῖπεν, dans Clément d’Alexandrie, Strom., t. II, c. xv, cf. t. I, c. xxix, P. G., t. viii, col. 1008 A, 929 A ; Eclogæ prophet., 58, t. ix, col. 728 A.

La doctrine de saint Justin sur le Verbe a été exposée à l’article Justin (Saint), t. viii, col. 2256-2261 ; cf. Trinité, t. xv, col. 1616. Celle de Tatien, t. xv, col. 63-64 et Trinité, col. 1619 ; celle d’Athénagore, t. i, col. 2214 et t. xv, col. 1619 sq. C’est dans l’Apologie d’Athénagore, 10, que se lit une expression douteuse, paraissant n’accorder d’existence au Verbe que lorsqu’il fut « sorti au dehors ». C’est le même reproche qu’on a pu faire à saint Théophile d’Antioche, voir t. xv, col. 533-534, mettant expressément à la base de sa théologie du Verbe la distinction stoïcienne du Verbe intérieur, λόγος ἐνδιάθετος, et du Verbe proféré, λόγος rpowoptx6c, le Verbe proféré n’apparaissant qu’avec la création. Cf. Trinité, col. 1621.

On trouvera à Fils de Dieu, col. 2418 un résumé des appréciations divergentes sur l’orthodoxie de ces Pères ; mais on le complétera par J. Lebreton, Hist. du dogme de la Trinité, t. ii, p. 490-492, note I. On évitera d’accuser trop facilement d’erreur ces auteurs anciens. Leurs préoccupations apologétiques, leur souci de formuler la doctrine en fonction d’une philosophie déterminée les a conduits à des confusions de pensée et à des maladresses d’expression. Chez Justin. Athénagore, Théophile, on retrouve, dans son intégrité, la substance du dogme : le Fils est né de la substance même du Père. Mais, dans l’exposé de certaines conséquences de ce dogme, ils s’écartent de la règle de la foi, in consectariis qui busdam nonnullis ab regula deflectuni. Petau, De Trinitate, Præf., i, 11. Et encore, la chose n’est pas sûre pour Athénagore, dont le P. Lebreton, 'loc. cit., défend l’orthodoxie.

Saint Irénée mérite une place à part : son autorité est plus considérable ; son orthodoxie plus incontestable. En ce qui concerne le Verbe, l’évêque de Lyon combat les influences nocives de la gnose et la conception des deux générations du Verbe. Voir Irénée (Saint), t. vii, col. 2413-2451, en complétant par l’étude de P. Lebreton. p. 543-560, liés particullè rement en ce qui concerne la double génération du Verbe et la réfutation des prétendues tendances