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VEITH (LAURENT)
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sions qui précédèrent la rédaction du décret, si important, sur la justification. Il ne rentra à Salamanque qu’en 1549, étant resté à Venise de 1547 à 1549. Les hérétiques trouvèrent en lui un adversaire redoutable, qui, par sa science des Écritures, les poussait jusque dans leurs derniers retranchements et qui, dans les réunions publiques, exposait avec autant de force que de talent la véritable doctrine de l’Église. Il a laissé deux ouvrages importants : De justificatione universa, libris quindecim absolute tradita, et contra omnium errores juxta germanam sententiam orthodoxie veritatis et S. concilii Tridentini præclare dejensa, Venise, 1548 ; Cologne, 1572, Aschaffenbourg, 1621 ; les deux derniers livres sont une réponse directe à Calvin, Acta synodi Tridentinæ cum antidoto, qui ergotait encore contre le décret du concile de Trente ; Vega y expose magistralement la doctrine du péché mortel et du péché véniel. — Antérieurement avait paru : De justiflcatione, gratia, flde, operibus etmeritis, Venise, 1546. En 1572, saint Pierre Canisius, considérant la valeur exceptionnelle de ces deux traités, les réunit ensemble et en donna une nouvelle édition à Cologne. En 1563, parurent à Alcala des Commentaria in aliquot concilia décréta, en 1599 des Commentaires sur les Psaumes.
Sbaralea, Scriptores ordinis minorum ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 1390-1392 ; J. Hefner, Die Entstehimgsgeschichte des Trienter Rechtfertigimgsdekrets 1909 (cf. ici art. Justification, t. viii, col. 2165) ; H. Ruckert, Die Rechtiertigungslehre an dem Conzil von Trient, 1925.
P. Apollinaire.
2. VEGA (Christophe de), jésuite espagnol. — Né
en 1595, à Tafalla en Navarre, il entra en 1612 au
noviciat de la province d’Aragon. Après avoir enseigné
la philosophie et la théologie et rempli les fonctions
de recteur du collège de Saragosse, il passa les vingt-huit
dernières années de sa vie dans la maison professe
de Valence, se consacrant avec le plus grand
dévouement aux travaux de l’apostolat. Il mourut le
18 juin 1672.
Il est connu surtout par un ouvrage volumineux de mariologie : Theologia Mariana, 2 vol. in-fol., Lyon, 1653 ; réédité en 2 vol. in-4° par l’abbé Joseph Pelella, qui y ajouta un certain nombre d’annotations, Naples, 1866. L’auteur expose les diverses questions « qui ont coutume d’être traitées tant par les théologiens scolastiques que par les exégètes » (soustitre ) ; c’est de fait une véritable somme des travaux antérieurs sur la sainte Vierge. Pour être bien complet, le P. de Vega ne recule pas devant des questions oiseuses ou parfois même minus décentes, theologicæ gravitati non consentaneas (Hurter) ; il est trop accueillant pour des conjectures insuffisamment fondées et abuse du sens accomodatice dans l’interprétation de l’Écriture. Il défend longuement l’immaculée conception. — Il avait publié auparavant en espagnol Devocion a Maria, en sous-titre : passeport ou saufconduit pour une bonne mort, Valence, 1650. — Commentarii littérales et morales in librum Judicum, 3 vol. in-fol., le t. i parut à Lyon en 1663, l’ouvrage complet, à Lyon, 1671. — Un ouvrage publié d’abord sans nom d’auteur, Casos raros de la confession, in-16, Valence, 1653, fut édité sous le nom du P. de Vega dans la 5e édition, Alcala, 1659, tandis que les autres éditions parues de son vivant sont anonymes, à en juger par les indications de Sommervogel. On l’attribue aussi au P. Jérôme Lopez ou au P. Diego de Sanvitores. L’ouvrage fut traduit en plusieurs langues, en français sous le titre Événements extraordinaires louchant la confession mal faite, traduction du P. Philippe-Marie, religieux pénitent du tiers-ordre de Saint-François, Paris, 1668, etc. Une édition italienne, publiée en
1661 par Antoine Heraudo, fut mise à l’Index en 1668, en raison des Riflessioni ajoutées par l’éditeur ; elle ne figure plus dans les éditions récentes de l’Index.
Sommervogel, Bibl. île la Comp. de Jésus, t. viii, col. 521525 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 12.
J.-P. Grausem.
3. VEGA (Emmanuel de), jésuite portugais. — Né
à Coïmbre en 1548, admis dans la Compagnie de
Jésus en 1568, il enseigna, à partir de 1580, la philosophie
et la théologie à l’académie de Vilna en
Lithuanie. Il mourut à Rome le 27 janvier 1648.
Il publia un certain nombre d’ouvrages assez courts (en général moins de 100 pages in-4°), la plupart de caractère polémique : De vero et unico primatu divi Pétri apostolorum principis…, Vilna, 1580, Rome, 1580 et 1640. — Thèses… de simplicissima Dei natura et ejus perfectionibus, Vilna, 1581. — De pio sacrarum imaginum usu… itemque de sanciorum veneratione et invocatione, Vilna, 1584, deux thèses soutenues par un de ses élèves et destinées à réfuter un pamphlet d’un certain André Volanus. — Assertiones theologicæ de augustissimo eucharistiæ sacramento, contre les attaques des protestants, Vilna, 1585, Anvers, 1586. — Disputatio theologica de dislribulione eucharistiæ sub altéra tantum vel utraque specie, Vilna, 1586.
— De divinissimo et tremendo missæ sacrificio, Vilna, 1586. — De principiis fidei, Vilna, 1586. — Facti Samosatiniani Dei oppugnatio ac œternæ Christi generationis verœque Deitatis defensio, Vienne, 1590, réfutation des erreurs de Flor. Elandrata et François David, qui renouvelaient en Transsylvanie l’hérésie arienne (voir K. Werner, Geschichte der apologetischen und polemischen Literatur, t. iv. Schafîhouse, 1865, p. 367-372). — Quæsliones selectæ de libertale Dei et hominis, Rome, 1639.
Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. viii, col. 525527 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 1004.
J.-P. Grausem.
VEITH Laurent, jésuite allemand. — Il naquit à
Augsbourg en 1725 et entra dans la Compagnie de
Jésus en 1744. Après avoir enseigné les humanités
à Ingolstadt, il y professa la théologie, l’Écriture sainte
et la controverse. Après la suppression de la Compagnie,
en 1773, il enseigna la philosophie à Augsbourg,
où il mourut le 7 octobre 1796.
Il publia des ouvrages de controverse excellents pour l’époque : De primatu et infallibilitate Romani pontifïcis, Augsbourg, 1781 ; Mgr de Ram en donna une édition augmentée et corrigée, Malines, 1834.
— Edmundi Richeri doctoris Parisini systema de ecclesiastica et politica potestate, Augsbourg, 1783, réédité par Mgr de Ram, Malines, 1825 ; l’ouvrage valut à l’auteur un bref de félicitation de Pie VI, 1784. — De gemina delectatione cœlesti ac terrena relative victrice, Augsbourg, 1785, réédité par Mgr de Ram, Malines, 1826, Mayence, 1826. — Scriptura sacra contra incredulos propugnata, en 9 parties, Augsbourg, 1789-1797, réédité par Mgr de Ram, Malines, 1824, 5 vol., Turin, 1840, inséré par Migne dans le Cursus Scripluræ sacræ, t. iv ; cet ouvrage obtint également un bref de félicitation de Pie VI, 1790.
— Anleitung und Regeln zu nùtzlicher Lesung der Heiligen Schrift, Augsbourg, 1797.
Notice biographique, rédigée par un ancien élève et confrère de l’auteur, en tête de l’édition de Malines du De Scriptura sacra… ; François Antoine Veith, frère de Laurent, dans la préface du t. vu de sa Bibliotheca Augustiniana ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. viii, col. 535-537 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. v, col. 346-357 ; Allgemeine deulsche Biographie, t. xxxix, Leipzig, 1895, p. 555.
J.-P. Grausem.