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    1. VATICAN (CONC##


VATICAN (CONC. DU). PROCÉDURE

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ayant droit d’assister comme « Pères du concile » : 55 cardinaux, 1 1 patriarches, 927 primats, archevêques, évêques et abbés nullius, 22 abbés chefs de congrégations et 29 généraux d’ordre.

A la date du 14 décembre 1869, c’est-à-dire huit jours après la séance d’ouverture, on comptait résidants ou venus à Rome et réunis dans YAula conciliaris : 51 cardinaux, 9 patriarches, 653 primats, archevêques, évêques et abbés nullius, 21 abbés mitres, 28 généraux d’ordre, soit 762 Pères du concile. Pendant le premier mois, il y eut au concile un peu plus de 700 présents, le chiffre se maintint encore à 667, lors de la in° session solennelle ; le 18 juillet 1870, 600 Pères étaient encore présents, dont 535 seulement prirent part au vote. Aussitôt après le chiffre tomba aux environs de 100, jusqu’au moment de la prorogation du concile. La répartition des Pères par nations était la suivante : 224 Italiens, 81 Français, 40 Espagnols, 43 Austro-Hongrois, 16 Allemands, 27 Anglais, 19 Irlandais, 40 Américains des États-Unis, 9 Canadiens, 30 Américains de l’Amérique du Sud, 19 Européens de petits États, 42 Orientaux, 112 évêques in partibus, etc. Cette dernière répartition par nations donnée par M. Seignobos (Hist. politique de l’Europe contemporaine, p. 669) manque tout au moins de précision. Ce qu’il faut retenir, c’est le chiffre de 762 Pères du concile présents à l’ouverture de la session présynodale sur le nombre de mille quarante-quatre prélats ayant droit à siéger. Il manquait donc à l’appel 282 Pères. Ces abstentions pouvant être invoquées comme un argument par certains opposants, le premier soin de la vénérable assemblée sera d’examiner les causes de ces absences, de les admettre ou de les rejeter. Ces absences ne pouvaient d’ailleurs fournir un prétexte sérieux aux adversaires du concile pour en nier l’œcuménicité. Par le nombre de ses membres, l’assemblée conciliaire formait en effet les sept dixièmes de l’épiscopat catholique représentant trente nations différentes et réunissant la plus grande variété d’expérience et de culture intellectuelle et sociale. Ni le grand concile de Nicée, qui ne compta que 318 évêques dont 26 à peine appartenaient à l’Occident, ni le premier concile de Constantinople, avec 150 Pères tous orientaux, l’un et l’autre œcuméniques, n’avaient réuni autant de membres. Seuls les III’et [V* conciles du Latran et le IIe de Lyon ont dépassé le chiffre du Vatican, mais les abbés y étaient en proportion beaucoup plus considérable. La question de l’œcuménicité du concile du Vatican ne se pose donc même pas.

3° Caractère strictement ecclésiastique de l’assemblée. Une grande nouveauté du concile du Vatican, c’est qu’il fut une assemblée exclusivement ecclésiastique. Aucun gouvernement n’y fui représenté, tandis que, dans les conciles antérieurs, les souverains avaient leur place marquée d’avance ; ils étaient conviés à y participer soit en personne, soit par leurs ambassadeurs qui souvent exerçaient sur la marche des délibérations une action considérable. Le gouvernement français avait, nous l’avons dit, col. 2517, justifié sa résolution de se tenir à l’écart du concile en déclarant que ce qui était naturel dans un temps où les questions de l’ordre social se confondaient souvent dans celles de l’ordre religieux n’a plus aujourd’hui sa raison d’être, car la liberté de conscience qui est le principe du monde nouveau a modifié la situation.

Lettre du prince de La Tour d’Auvergne déjà citée.

On n’oubliera pas que la France, depuis 1867, occupai) à nouveau ce qui restait des États pontificaux, pour les soustraire aux convoitises italiennes. Le retrait des troupes françaises aurait été, sans aucun doute, la mort immédiate dU concile ; un le vit bien en

septembre 1870. Jamais les gouvernements successifs de la France ne voulurent se servir de cette conjoncture comme d’un moyen de pression sur le pape et l’assemblée. Interventionniste assez décidé, le comte Daru écarta toute suggestion en ce sens ; quant à É. Ollivier, il tint à honneur de ne jamais faire la moindre démarche pour peser sur les délibérations conciliaires.

11. LA PROCÉDURE DU CONCILE. — Usant de son autorité suprême de souverain pontife de l’Église universelle, autorité qui lui permettait de concentrer tous les pouvoirs dans les mains de son chef, Pie IX avait tenu à régler lui-même la procédure prescrite aux membres du concile, et avait fixé le programme et l’ordre de ses travaux.

Les commissions préparatoires.

Les travaux

de l’Assemblée conciliaire étaient ainsi répartis :

Comme à Trente les évêques devaient délibérer sur des projets ou schemata préparés par des théologiens, avec cette différence qu’à Trente les théologiens travaillaient sous les yeux des Pères et sur des matières préparées par eux, tandis que les Pères en arrivant à Rome avaient trouvé les questions déjà élaborées par les théologiens répartis dans les diverses commissions que Pie IX avait instituées pour la préparation du concile. Et les actes de ces commissions autant que les nombreuses réunions tenues par chacune d’elles attestent combien laborieuse et minutieuse fut cette préparation

Le concile se trouvait ainsi en présence de résolutions déjà mûries. L’intervention dans les délibérations conciliaires de consulteurs comme Perrone, Kleutgen, Schrader, Hettinger, Alzog, Maïer, Bianchi et surtout Franzelin, à la commission dogmatique, eut une importance de premier ordre en particulier dans la définition de l’infaillibilité.

2° Les députations. D’autre part, pour que l’assemblée pût voter en connaissance de cause, le sujet à traiter était imprimé, et cet imprimé remis d’avance aux Pères. Huit ou dix jours étaient accordés pour les observations que chacun pouvait désirer faire par écrit. Ces observations étaient soumises à l’examen de commissions compétentes, désignées sous le nom de députations et qui les retenaient si elles étaient jugées pertinentes ou les amendaient, s’il y avait lieu, pour les présenter finalement à l’approbation de l’assemblée conciliaire. Ces « députations « instituées par Pie IX comme les commissions présynodales étaient au nombre de cinq dont le pape désignai lui-même les présidents. Au lieu de députation nous dirons plus ordinairement commission, ce terme nous étant plus familier.

La première fut la députation de posiulatis ou commission d’initiative ( proposilionibus recipiendis et expendendis prtvposita). Elle était chargée d’accueillir ou de rejeter, sauf approbation pontificale, les questions dont ceux qui avaient le droit d’initiative voudraient saisir l’assemblée. Le pape s’était réservé la nomination de tous ses membres en même temps que celle de tous les officiers du concile. Par la bulle Multipliées inter, datée du 27 novembre et distribuée le 2 décembre 1869, texte dans M. P.. t. i.. col. 215*222*, Pie IX s’était borne a en donner connaissance lors de la l re congrégation générale ou réunion plénière du concile tenu le 10 décembre 1869. La députation de postulatis dont l’intervention s’exercera particulièrement dans la question de l’infaillibilité était composée entre autres des cardinaux l’alriLi. Anln nelli, des archevêques de Rouen, Mgr de Bonnechose,

de’l’ours, Mgr quihert, de Malincs. Mgr I)e< hamps, de Westminster. Mgr Manning, de l’évêque de l’ader

boni, Mgr Martin, du patriarche latin de Jérusalem,

M(ii Valerga. Liste complète dans V. P.. t. i. col. 38 39. Les quatre autres députations devaient être élues