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VANITE — VARGAS (ALPHONSE)


vin, 20. Vanité, les discussions inutiles sur les généalogies et la Loi, Tit., iii, 9 ; religion vaine, celle du chrétien qui ne sait pas mettre un frein à sa langue. Jac, i, 26.

Vanité, parce que de peu de consistance et de valeur et parce que soumises aux fluctuations les plus diverses, les pensées des hommes, ps. xciv (xcm), 11 ; et saint Paul s’inspire de ce texte pour déclarer vaines les pensées des sages eux-mêmes, I Cor., iii, 20 ; à plus forte raison celle des païens. Eph. iv, 17. Les hommes mortels sont vanité, tous ensemble plus légers qu’un souffle, ps. lxii (lxi), 11 (et la Vulgate ajoute : « afin de tromper pour des choses vaines » ). Ainsi encore vanité est le secours de l’homme si on le compare au secours de Dieu, ps. cvm (cvn), 13 ; vanité fugitive l’homme courant à la mort, les trésors mal acquis, Prov., xxi, 6 ; vanité, la beauté (féminine) qui passe. Prov., xxxi, 30.

Vaines et trompeuses sont les espérances de l’insensé. Eccli., xxxiv, 1. Les songes et la divination sont vanité, ibid., 8 ; seule l’espérance en Dieu ne trompe pas. Ibid., 13-14. Vains sont les efforts de ceux qui ne travaillent pas avec le Seigneur, ps. cxxvii (cxxvi), 1 : l’Oint du Seigneur peut ainsi braver les vains efforts de ses ennemis. Ps. ii, 1.

Sur cet enseignement, l’Ecclésiaste jette sa note personnelle et désenchantée : « Vanité des vanités, vanité des vanités I tout est vanité ». i, 2. Les choses humaines sont vanité et misère ; elles sont dans un flux perpétuel, i, 3-11 ; la sagesse elle-même est vanité, i, 12-18.Vanité de la joie et du plaisir, ii, 1-11 ; vanité de la sagesse : le sage a le même sort que l’insensé, ii, 12-17 ; vanité de la richesse péniblement acquise, ii, 18-25. Tout cela est « vanité et poursuite du vent ». L’homme, en effet, est impuissant à changer quoi que ce soit dans l’ordre du monde, iii, 1-15, impuissant devant les injustices de ce monde, iii, 16-22 ; impuissant en face des maux et des tourments de la vie. iv, 1-16. Autre vanité : le sort des justes est souvent le même que celui des méchants, viii, 10-14 ; cf. ix, 1-10. L’ignorance de l’homme lui montre la vanité de l’étude et de la sagesse, viii, 9-10. Il semblerait donc qu’il faille jouir de la vie. xi, 8-9. Cependant tout aboutit au jugement de Dieu, xi, 9, et donc « le résumé de tout ce discours : Crains Dieu et observe ses commandements, car c’est le tout de l’homme. Car Dieu citera en jugement sur tout ce qui est caché toute œuvre soit bonne soit mauvaise ». xii, 13-14. Cf. Dicl. de la Bible, art. Vanité’, t. vi, col. 2375

Moralité.

On se reportera à ce qui a été dit de

la culpabilité de la vaine gloire, t. vi, col. 1430. La vanité, s’attachant à des choses futiles et vaines, ne saurait, en soi, dépasser la faute vénielle. Toutefois le désir de paraître et de se faire valoir peut parfois entraîner à des fautes graves : « à des indélicatesses, à la méconnaissance des vrais devoirs, tout étant sacrifié à ces jouissances pourtant sans valeur de la vanité satisfaite. » Mme Daniélon, loc. cit.

A. Michel.


VARET Alexandre-Louis, ecclésiastique français (xvii" s.). — Né à Paris en 1632. d’un père qui était avocat, il n’était pas destiné à la carrière ecclésiastique. Divers incidents qui lui survinrent au ours d’un voyage à Rome, vers sa vingtième année. l’amenèrent à se retirer du monde et à étudier les sciences sacrées, tout spécialement l’Écriture sainte et les œuvres de saint Augustin. Par obéissance envers son directeur, il se décida, non sans répugnance, É entrer dans les ordres et reçut la prêtrise en 1662.

C’était au débul de l’affaire du Formulaire, cf. t. viii, COL r >0, s sq. : pour ne pas donner sa signature, Varet se retira à Provins, où l’une de ses sœurs était reli gieuse. C’est là que l’archevêque de Sens, Gondrin, vint le chercher pour en faire son grand vicaire lors de la paix de Clément IX. Ibid., col. 520 sq. À la mort de Gondrin (1674), Varet prit le chemin de Port-Royal des Champs, où il comptait finir ses jours dans l’étude et la retraite. Il y mourut à peine arrivé le 1 er août 1676,

Outre un certain nombre de consultations juridiques (factum), relatives à plusieurs différends ecclésiastiques, il a laissé divers écrits où se manifestent ses opinions jansénistes : Lettre d’un ecclésiastique à M. Morel, théologal de Paris, sur trois sermons de ce théologal, 1664. — Défense de la paix de Clément IX. — Il écrivit la première préface de la Monde des jésuites, qui parut à Mons en 1667, et également celle qui se lit en tête de la Morale pratique (la deuxième est de Pontchâteau) — À la même inspiration se rattache une Lettre d’un théologien touchant la censure de la faculté de théologie de Poitiers sur la probabilité. — Plus curieux un autre ouvrage qui eut ultérieurement quelque notoriété : Défense de la discipline qui s’observe dans le diocèse de Sens touchant l’imposition de la pénitence publique pour les péchés publics, imprimée par l’ordre de Mgr l’archevêque de Sens, in-8°, 1673, « l’auteur y fait montre de beaucoup d’érudition relativement à la pratique de la pénitence publique, pour en venir à justifier ce qui se faisait dans le diocèse de Sens et qui n’avait pas le suffrage de tout le monde ; il y a des détails curieux surtout aux chapitres v, vi et vu ». L’ouvrage fut condamné à Rome en 1679. — Un certain nombre de lettres de Varet ont été publiées dans le Recueil des pièces qui n’ont pas paru sur le formulaire, les bulles, etc., imprimé en 1754. — On mettra dans une catégorie spéciale un Traité de la première éducation qu’on doit procurer aux enfants, traité de pédagogie de bon aloi. — On a réuni aussi les Lettres spirituelles de l’auteur, 3 vol. in-12, ces lettres montreraient le vrai caractère de Varet ; c’est encore un janséniste de la première génération, ayant avec l’honnête Tillemont quelques traits de ressemblance, à peine gâté par le contact d’Arnauld, avec qui il eut pourtant de fréquentes relations.

Moréri, Le grand dictionnaire, éd. de 1759, t. x, p. 47 ! l. renvoie au Xècrologe de Port-Royal ; Michaud, Biographie universelle, t. xlii, p. 630, renvoie de plus au Nécrologe des principaux défenseurs de la vérité ; licsoigne. Histoire de l’abbaye de Port-Royal, t.v, p. 136-142 ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire tirs hommes illustres, t. .

p. 363-370.

É. Amann.


VARGAS Alphonse, dit aussi Alpuonsi ; s Toletanus, originaire de Tolède, où il naquit vers 1300. C’est là qu’il entra chez les ermites de Saint-Augustin et fit profession. On le trouve en 131°) à Taris, bachelier en théologie, soutenant ses principia où apparaissent Pierre de Cros, Alphonse de Portugal. Jean de Rathe, François de Trévise et Jean de Mirecourt, ses contemporains. C’est vers celle date, en 1346 sans doute, qu’il conquit la maîtrise en théologie. Il occupe alors, pendant une dizaine d’années, la chaire de théologie de son ordre jusqu’à sa nomination, en 1353, à l’évcché de Badajoz. Il fut adjoint vers ce temps au légat pontifical, Alvarez de Albornoz, dans la campagne militaire menée par celui-ci contre les villes rebelles des États pontificaux. I, ’année suivante, 1351, le vit évêque d’Osma. Il devint en

1361 archevêque de Séville, ou il mourut le 27 décembre 1366.

De son activité littéraire et théologique, tr ouvrages subsistent : un Commentaire sur le De anima d’AristOte, édile à Cinq reprises ; et son Commentaire sur les Sentences. Seul le premier livre en a été cou