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UTRECHT (EGLISE L)’). SITUATION ACTUELLE

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(|iies avaient adhéré à l’erreur jusqu’en 1870, jusqu’au moment où ils se sont séparés de Rome. Seule, l’Eglise d’Orient a gardé intact le dépôt de la foi ; « par suite, si les Églises d’Occident veulent renaître à la vie spirituelle, elles doivent venir la demander à l’Église d’Orient, la seule vivant de la vraie foi et de la vraie vie chrétienne, parce que, seule, elle est le corps vivant du Christ. Toutes les autres Églises, séparées d’elle (la catholique-romaine, l’anglicane, la protestante) n’étaient que des Églises mortes, dans lesquelles ni la foi, ni la vie spirituelle ne sont visibles ». Rev. intern., t. xii, 1904, p. 204.

Mais les anciens-catholiques protestèrent contre cette thèse : « Leur Église, disaient-ils, est fidèle à l’Église des sept premiers siècles, elle est donc orthodoxe, mais ils n’ont jamais affirmé qu’elle fut la seule fidèle ; ils n’ont jamais affirmé qu’en gardant le dépôt, ils se l’étaient approprié. » Et ils précisent leur position : « En rompant avec la papauté hérétique, ils sont restés orthodoxes ; ils ne sont nullement sortis de l’Église d’Occident, dans laquelle ils ont reçu validement les sacrements ; ils s’y sont organisés en Église particulière, parce que la foi leur en faisait un devoir ; en repoussant l’infaillibilité pontificale et les autres hérésies ultramontaines, ils n’ont eu à en abjurer aucune, pour la bonne raison qu’ayant toujours été gallicans et antiultramontains, ils ne les avaient jamais professées. » Ibid., p. 190. Le document fut transmis à la commission de Rotterdam, chargée d’examiner les conditions d’une union avec l’Église de Russie.

Déjà auparavant, le professeur Michaud avait approuvé dans ses grandes lignes, le manifeste d’Ernest de Naville en faveur de l’union des Eglises, publié sous le titre : Le témoignage du Christ et l’unité du monde chrétien, Paris, 1893, in-12, et il essaya de montrer comment les anciens-catholiques, tout en restant attachés à Rome jusqu’en 1870, n’avaient nullement adhéré à l’erreur. « La papauté n’était pas l’Église, qui restait ce qu’elle était, donc catholique el orthodoxe, lorsque Rome innovait et se trompait… Les catholiques d’Occident espéraient toujours que Rome linirait par renoncer à ses erreurs et qu’un concile vraiment œcuménique pourrait se tenir et réaliser enfin cette réforme in capile et in membris, si désirée par les nombreux catholiques d’Occident… Mais, après le concile du Vatican, sa position changea. .. Ils furent menacés de n’avoir plus d’évêques, ni de prêtres… Ils durent se constituer en Église particulière, non pas pour sortir de l’Église universelle et orthodoxe, niais, au contraire, pour y mieux rester el y mieux persévérer. Ils se constituèrent donc simplement en Eglise particulière antiultraniontaine, antipapale, anti jésuitique. Rev. intern., t. xj, 1903, p. 362. Les doctrines officielles de Rome sont actuellement hérétiques, niais elles ne sont pas les doctrines officielles de l’Église d’Occident… Les anciens-catholiques répètent qu’ils sont pleins de vénération pour l’Église orthodoxe d’Orient, qu’ils ne se séparent ni des sept conciles oecuméniques, ni de la tradition unanime des Pères, qu’ils désirent plus vivement que jamais l’union et la paix dans la foi authentique de l’Église indivisée. Ibid., p. 365.

lai (ait, Diomède Kiriakos, professeur de l’université d’Athènes, avait écrit, le 13-26 juillet 1902, à l’évêque Weber : « L’Église ancienne-catholique est dans la vérilé ; elle est digne d’être reconnue par lise orientale comme Église orthodoxe, bien que quelques différences existent encore entre les deux Eglises, <ai’il siillit qu’elles soient unies in necessariis. » Le un m’professeur écrivait dans la Revue internatitiii /ile de théologie, l.

i. ton."), p. 72~> 720 : Les

anciens-catholiques sont orthodoxes, parce qu’ils ont

DICT. Dl I m "I. i ï iioL.

rejeté l’infaillibilité du pape et les autres prétentions despotiques de l’Église romaine, ainsi que les autres nouveaux dogmes, les décrets du concile de Trente et des conciles romains, la langue latine dans le culte et la communion eucharistique avec du pain seulement et parce qu’ils n’ont reconnu comme obligatoires que les seules définitions des sept conciles œcuméniques et la doctrine unanime des Pères des huit premiers siècles. »

Église épiscopalienne d’Amérique.

Ce n’est pas

seulement en Europe que furent tentés des essais d’union des Églises ; au début du xxe siècle en Amérique, des chrétiens ardents prirent part aux congrès internationaux, et surtout à partir de 1914, des accords se précisèrent. M. Robert Gardiner, secrétaire de la commission World Conférence, travailla activement à cette union et il fut le promoteur de l’union de l’Église épiscopalienne avec les Églises anciennescatholiques d’Occident. Dansl’Internationale kirchliche Zeitschrijt de janvier-mars 1916, p. 56-78, il expose ses idées et celles de la société dont il est le secrétaire. L’union qu’il préconise n’est pas l’apothéose d’une Église particulière sur les ruines des autres Églises. « L’union est l’assemblage de plusieurs choses qu’on ne saurait regarder comme une seule et même chose. L’union produit des alliances ou des fédérations. Les Églises alliées ou confédérées restent toujours séparées les unes des autres. »

Après avoir fait l’histoire des diverses tentatives d’union, il écrit : « Depuis 1912, les évêques des Églises anciennes-catholiques favorisent notre œuvre avec le plus sincère dévouement. Cette ligne de conduite est conforme aux décisions de la conférence de Bonn de 1875, qui engage tous les membres de l’Église ancienne-catholique à donner leur appui à toute proposition d’union et à éviter, à l’égard des autres confessions, toute controverse haineuse, qui envenimerait les plaies, au lieu de les cicatriser. »

Un plan d’union est proposé par l’Église épiscopalienne américaine. Cette union ne doit pas être entendue dans le sens d’une soumission complète à la discipline, à la liturgie, aux principes et méthodes administratives d’une seule Église et, d’un autre côté, elle ne doit pas tolérer la négation de vérités fondamentales et de principes traditionnels sur lesquels repose l’Église du Christ. En peu de mots, elle doit se tenir loin des deux extrêmes du despotisme administratif et de l’individualisme religieux. Les diverses Églises restent fidèles à leur position doctrinale et le but de la réunion est l’élude des points qui séparent.

Aucune tentative d’union n’a abouti et il semble bien qu’aucune tentative ne pourra aboutir à cause de la variété des croyances et des pratiques religieuses ; en fait, les congrès internationaux, au lieu de favoriser l’unité, ont plutôt élargi le fossé qui sépare les diverses communions. L’Église d’Utrecht, qui a très activement concouru au mouvement anti-romain depuis le concile du Vatican et qui a donné aux vieuxcatholiques son épiscopat et sa hiérarchie, est restée Stationnaire et marque même une certaine décadence. Le nombre de ses fidèles et de ses prêtres est resté a peu près stationnaire, s’il n’a pas diminué. Actuellement elle compte moins de 10 000 fidèles ; elle a 31 prêtres el 27 paroisses ; il y a, au petit séminaire, 9 élèves cpii sont internes et suivent les cours du i gymnasium » d’Amersfoort, et au grand séminaire, il j a élèves.

1.’épiscopat actuel comprend : l’archevêque d’Utrecht, André Rlnckel, élu le 6 avril et sacré le 15 juin 1937, comme successeur de François Ken

ninck, mort le m février 1937 ; l’évêque d’Haarlem, Théodore-Jean fan Vlymen, élu le s juillet et sacre le 21 septembre 1916, comme successeur de Nicolas

T.

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