Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/392

Cette page n’a pas encore été corrigée

2313

USUARD

2314

lationem et gravidationem, Barcelone, 1670, in-fol. ; —

3. Cerlamen schôlasticum, argumentant expositivum, sacerrima arcana continens V. Deiparæ parlas, nitidissimee puriftcationis, venerandw fugse. rcditus mariani, uctorum Deiparæ in Jesu javene, dirissimi marlyrii juxta Crucem, gaudiique in Filii gloriis et magisterii Dei Genitricis in Ecclesia, Barcelone, 1673, in-fol. ; —

4. Cerlamen schôlasticum continens œterni Filii Matris /elicissimam dormitioncm, assumptionem et ejus sacras appariliones, Barcelone. 1675, in-fol. Malgré quelques longueurs et un style diffus, l’œuvre de Thomas de L’rrutigoyti n’est pas à dédaigner ; on y trouve, surtout dans son premier ouvrage, une théologie sûre et des argumentations de valeur. On a aussi de lui : Consultationes in re morali, Toulouse, 1682, in-4o. Roskovàny lui attribue : Disputationes de B. V. M. mysteriis, nativitate, præsentatione, matrimonio, annuntiatîone, parlurilione et martgrio juxta crucem, Saragosse, 1660.

Le frère de Thomas, Michel-Antoine Francès de Urhutigoyti, chanoine de Saragosse, mort en 1670, a laissé plusieurs écrits qui intéressent le droit canonique.

Hurter, Xomenclator, 3e éd., t. iv, col. 372 ; Roskovàny, B. V. M. in suo conceptu immaculata ex monumentis omnium seculorum demonstruta, t. iii, 1873, p. 318-319 ; Wadding-Sbaralea, Scriptores ordinis minorum.

J. Mercier.

USUARD, moine de Saint-Germain-des-Prés, milieu du ixe siècle. — On n’a pas de renseignements sur ses origines. En 838 il était déjà profès et prêtre à Saint-Germain, car il signe en cette qualité un pacte de prières entre son monastère et Saint-Bemi de Reims. Une vingtaine d’années plus tard, il fait un long voyage en Espagne, pour y chercher les reliques du diacre saint Vincent, titulaire du monastère, que l’on espérait pouvoir trouver à Valence. En fait Usuard et ses compagnons ne purent découvrir ces reliques ; du moins rapporlèrent-ils celles de plusieurs martyrs espagnols, victimes d’une persécution récente des Maures. Cette expédition d’Usuard est longuement racontée dans la Translalio corporum SS. Georgii, Aurelii et Natalise ex urbe Corduba Parisios, rédigée très peu après par Aimoin, moine de Saint-Germain. Texte dans P. L., t. cxv, col. 930-966. Les corps saints furent apportés d’abord à la villa d’Egmant, au diocèse fie Sens, où les moines de Saint-Germain s’étaient réfugiés lors de l’expédition des Normands contre Paris en 856, qui ruina tous les monastères des environs de la capitale. Cf. De miraculis sancti Germani. du même Aimoin, P. L., t. cxxvi, col. 1027 sq. Quand le roi Charles-le-Chauve eut traité avec les Normands pour les éloigner, les moines, Usuard compris, rentrèrent à Saint-Germain-des-Prés, l’an 863, rapportant les reliques espagnoles et aussi le corps de saint Germain que l’on avait sauvé en 856. C’est alors qne. le calme revenu, Usuard put se livrer au travail que lui demandait le roi : rédiger un martyrologe qui évitât les défauts de ceux qui étaient pour lors en circulation, qui fût assez complet d’une part, assez bref de l’autre pour satisfaire aux exigences de la liturgie. Ainsi fui il amené à composer le martyrologe qui porte son nom et qui est le prototype du martyrologe romain encore en usage aujourd’hui. Il s’en explique dans la courte dédicace à Charles le Chauve qu’il a mise en tête de son œuvre, P. L.,

t. CXXlll, col. 599, dédicace dont s’est inspiré, dans sa notice, Sigebert de Cembloux, De script, eccl., n. 85, P. /… t. cix, col. 567.

Ce n’étaient pas les martyrologes qui manquaient

i cette teconde moitié du ix 1, siècle. On continuait

à utiliser le soi-disant martyrologe de saint Jérôme et celui de Bède, que tout récemment, vers 830, le diacre i lorus de Lyon avait plus ou moins largement supplémentés. Ces recueils donnaient simplement pour chaque jour de l’année — encore était-il des jours creux — la liste des saints dont on célébrait l’anniversaire, avec l’endroit de leur mort et quelquefois une précision chronologique. C’étaient en somme de simples calendriers. Wandalbert de Priim s’était contenté de mettre en vers médiocres la prose de Florus ; voir son article. Raban Maur avait conçu son martyrologe rédigé avant 847, d’une manière assez différente ; aux moines et aux clercs qui le liraient, il fournirait une lecture instructive et édifiante, leur donnant en abrégé le contenu des documents hagiographiques qui se multipliaient à l’époque. Ainsi se substituaient, à la sèche énumération des calendriers, de courtes notices, disant en quelques phrases les traits essentiels de la passion du martyr ou de la vie du confesseur. Mais déjà certaines notices se développaient à la dimension de nos leçons du second nocturne de matines. Voir par exemple dans Raban Maur, la notice au 13 janvier des saints Julien et Basilissa, P. L., t. ex, col. 1125, et bien d’autres. Quelques années plus tard, Adon, le futur évêque de Vienne, était entré plus résolument encore dans cette voie. Qu’il ait ou non connu l’œuvre de Raban Maur, il en donnait une réplique, souvent très augmentée. Sans doute prenait-il comme point de départ le petit martyrologe romain qu’il avait autrefois transcrit à Ràvenne, mais, puisant de toutes mains dans tous les hagiographies à sa disposition, il donnait un résumé quelquefois fort ample de leurs narrations : sa notice sur saint Polycarpe, au 26 janvier, ne tient pas moins de deux colonnes de la Patrologie, t. cxxui, col. 221222, et reproduit tout l’essentiel de l’ancien Martgrium Pohjcarpi ; celle du 2 juin sur les martyrs de Lyon, ibid., col. 274-279, s’inspire de la fameuse lettre des Lyonnais ; celle de saint Laurent, au 16 août, donne les grands traits de la légende, si fortement romancée, du diacre romain, ibid., col. 322-325 ; au 14 septembre, toute la « passion proconsulaire » de saint Cyprien est donnée, à quoi s’ajoute même l’histoire de la translation de ses reliques en France sous Charlemagne, ibid., col. 354-356 ; on pourrait multiplier ces exemples. En tête de son martyrologe, Adon avait même placé un Libellus de festivitatibus sanctorum apostolorum et rcliquorum qui discipuli aut viciai successoresque ipsorum apostolorum fucrunt. recueil de notices du même ordre, groupées non d’après leur place dans le calendrier, mais d’après la dignité des ayants-cause. Ces notices ne sont d’ailleurs pas si étendues qu’elles n’aient pu être insérées dans le martyrologe à leur place normale (ce qui a été fait d’ailleurs dans certains mss. et dans certaines éditions). L’œuvre d’Adon devait être terminée vers 858. Ce martyrologe allait être remanié quelque temps après par Notkcr le Bègue (voir son art., t. xi. col. 805) qui s’efforça d’abréger les notices les plus longues et en ajouta un certain nombre de nouvelles.

Entre les deux conceptions qui avaient dominé : le martyrologe-calendrier et le recueil de notices hagiographiques, Usuard allait suivre une voie moyenne. Pour un grand nombre des saints qu’il signale, il se contente de donner le lieu de leur martyre ou de leur mort. Ainsi, au 1 er janvier, Adon avait consacré une notice de huit lignes à sainte Fuphrosyue, une vierge d’Alexandrie, P. /… t. c.xxiii. col. 209 ; Usuard écrit simplement : Alexandrie, sanctæ Eufrosina vlrginis, ibid.. col. 601, et ainsi de suite. Les longues notices d’Adon sont ramenées à de brèves indications ; celle de Polvearpc. au 26 janvier, est expédiée en quelques lignes : Apud Smirnam, natalis suncii Poly curpi, qui l’iuli.lunnnis apostoh disdpulus et ah en

episcopus ordinatus, totiua Astæ princeps fuit, l’osteu sub Marco Antonino et Lucio Aurelio, personanle uni