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    1. UNITE DE L’EGLISE##


UNITE DE L’EGLISE. THEOLOGIE CATHOLIQUE

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chassés du paradis. De Gen. ad lit., t. XI, 54, t. xxxiv, col. 451-452 ; Enarr., liv, 9, t. xxxvi, col. 633 ; De correp. et grat., 46, t. xliv, col. 944 ; In Joa., tr. xlvi, 8, t. xxxv, col. 1732. Malheur à qui est retranché de l’unité, à qui hait l’unité. In Joa., tr. x, 8 ; xii, 9, t. xxxv, col. 1471, 1485.

Mais, pour combattre directement les donatistes, Augustin reprend l’argument qu’ils sont séparés du centre de l’unité catholique. Ps. cont. part. Donati, t. xliii, col. 30. Cécilien est légitime par le seul fait qu’il est en communion avec l’Église romaine. Epist., xliii, 7, t. xxxiii, col. 163. Les catholiques africains sont en communion avec toute la catholicité ; et cette unité leur donne toute sécurité. Les donatistes, eux, sont en rupture d’unité. Le Christ n’a pas conservé son Église uniquement chez les donatistes. Epist., xlix, 3, col. 190 ; cf. Cont. epist. Parm., t. I, 5, t. xliii, col. 37 ; t. III, 24, 28, col. 101, 104-105. Péchant contre l’unité les donatistes peuvent être accusés de schisme. Cont. lit. Petit., t. II, 37, col. 270. Il ne sont en communion ni avec le siège de Pierre où siège aujourd’hui Anastase, ni avec celui de Jérusalem, où siège Jean, et ils osent appeler « chaire de pestilence » la chaire apostolique. Ibid., t. II, 118, col. 300. Sans cette communion, pas de charité, car la charité ne peut exister que par l’unité de l’Église. Ibid., t. II, 172, col. 312. L’autorité exceptionnelle du siège de Rome a été invoquée contre les donatistes jusqu’aux environs de 400. Cf. P. Batifîol, Le catholicisme de saint Augustin, excursus B, p. 192-209. Voir Psalm. cont. purtem Donati, toc. cit. ; Epist., lui, 1-3, t. xxxiii, col. 195-197 ; xliii, 7 (Ecclesiæ romanæ in qua semper apostoticæ cathedra ? viguit principalus), col. 163 ; Serm., lxxvi, 3 (Petrus in ordine aposlolorum primus et præcipuus in quo figurabatur Ecclesia), t. xxxviii, col. 481 ; cf. De baptismo, t. II, 2, t. xliii, col. 127. Lu dehors de la controverse donatiste, l’affirmation de la primauté romaine, centre et condition de l’unité, se retrouve fréquemment. Voir Cont. epist. jundam., 5 (les brebis confiées à Pierre), t. xlii, col. 175 ; cf. Scrm., ccxcv, 4, t. xxxviii, col. 1349. Pierre est le premier apôtre par son appel, Serm., ccxcix, 2, col. 1368 ; par le rang que lui donne l’Évangile, Serm., cxlvii, col. 797 ; cf. In Joa., tr. lvi, t. xxxv, col. 178.x. Il a une primauté qui constitue une préférence sur les autres et fait de lui le représentant de l’Église. In Joa., tr. cxxiv, 5, col. 1973-1974. Aussi est-il le pastor Ecclesiæ et on peut le comparer à Meuse. Cont. Faust., t. XXII, c. i.xx, t. xlii, col. 445. Si lis Églises d’origine apostolique ont la préséance, cf. ibid., t. XI, c. ii, col. 246 ; Cont. Cresconium, I. III, c. lxiv, n. 71, t. xliii, col. 535, l’Église de Rome, la cathedra Pétri, est vraiment le centre du monde il li demeure, même après la prise de Rome par.Marie. Sur tous ces points, voir Batiffol, Saint Augustin, Pelage ri h siège apostolique, dans Rev. bibl., 1918, p. 568.

Mais c’est après 411, dans la controverse pélaglenne, qu’Augustin affirme surtout la primauté doctrinale et disciplinaire de Home. Le recours à l’autorité romaine est alors fréquent. Voir ici PÉLA-QIANISME, t. xii. col. 694-702. Aux démarches des évoques africains. Innocent répondit par trois lettres du 21 janvier 115, dans lesquelles il établit nettement l’autorité suprême de l’évêque de Rome et marque l’antiquité de la coutume qu’ont les autres évêques de l’adresser au Siège apostolique quand l’intérêt commun de toutes les Églises est en jeu. Voir Batiffol, Le catholicisme de saint Augustin, p. 303 sq. Pour Au gustin, I' affaire > est alors terminée ; puisse l’erreur elle même disparaît re. Serin.. CXXXI, 10, t. xxxviii, col. 734. Augustin considère lui-même l’Église romaine comme l’arbitre des controverses en malien de foi. Cont. duas epist. Pelag., t. II, 5 ; Cont. Julianum, t. I, 13, t. xliv, col. 574, 648. Cf. Epist., clxxxvi, 2, 29,.t. xxxiii, col. 816-817 ; 826.

Enfin, quel que soit l’appui qu’Augustin ait reçu, ou sollicité, de la puissance séculière pour réprimer l’hérésie, l’évêque d’Hippone maintient le principe de l’indépendance de l’Église à l’égard de l’État : « L’Église appelle à elle les hommes de toutes les nations et de toutes les langues : elle ne s’inquiète pas de la diversité des usages, des lois, des institutions. .., elle s’y adapte. Elle sait que, dans leur diversité, ces lois ont pour unique fin la paix terrestre, et elle ne leur demande qu’une chose, qui est de ne pas contrarier la religion qui enseigne à- honorer le Dieu unique, souverain et véritable. » Batiffol, op. cit., p. 340-341. On consultera également P. Batiffol, Cathedra Pétri, Paris, 1938 ; J.-A. Mœhler, L’unité dans l’Église… d’après l’esprit des Pères des trois premiers siècles de l’Église, tr. fr., Paris, 1938.

Conclusion. — À tous les Pères, l’unité apparaît comme une propriété essentielle de l’Église, bien plus, comme une marque de sa vérité. L’Église est une, non seulement en tant que tous ses membres tendent au même but ; « mais elle est une, en un sens plus élevé, parce qu’elle est l’union surnaturelle et particulière des fidèles avec le Christ : en sa qualité de « Christ continué », elle aspire à le reproduire lui-même et à représenter une certaine unité de l’humain et du divin… Une telle unité doit être réalisée par Dieu, c’est-à-dire par le Saint-Esprit, qui, de même qu’il est le lien de cohésion dans la Trinité divine, est aussi l’âme et le principe formel de l’Église et, si l’unité doit rendre l’Église visible pour ainsi dire divine et manifeste à tous comme uniquement vraie, elle doit donc éclater au dehors. » Schwane, Hist. des dogmes, tr. fr., Paris, 1903, t. iii, p. 345.

La conclusion de Schwane sera aussi la nôtre : « L’Église avait, à l’époque patristique, comme dans tous les temps, l’unité comme un diadème solide et brillant autour de son front, et, à la vérité, non seulement l’unité de la foi, mais aussi l’unité de l’amour et de l’obéissance, en face d’une autorité visible, identique et unique. »


III. La théologie catholique.

L’œuvre de la théologie est pour ainsi dire nulle jusqu’au xvr siècle sur le point qui nous occupe. Ce n’est qu’en face des audaces de la Réforme que nos théologiens se transforment en apologistes et envisagent pour lui-même le problème de l’unité de l’Église.

Au Moyen Age.


Théologie de l’unité encore fort rudimentaire. Généralement, les auteurs ne font que l’efllcurer, surtout dans les commentaires scripturaires. Ainsi Haban Maur voit dans l’unité de l’Église le principe de ses vertus. In Esther, c. iv, P. L., t. c.ix, col. 618 B ; dans le De clericorum institution P, c. i. t. c.vii, col. 297 A, il rappelle que, répandue dans le monde entier, l’Église demeure une, elle qui est l’épouse et le corps du Christ. Elle est. dit Alcuin. le corps du Christ s’adressant aux hommes de toutes langues ; c’est l’Esprit-Saint qui fait son unité. /" Joa., c. xviii, v. 36-39 ; cf. Adv. Felicem ( ?). I. 1, n. I. t. c. col. 852 AI !  ; t. ci, col. 130 I >. Cf. l’seudo-Alcuin. Conf, ftdei, t. ci, col. 1073. On trouve également quel ques indications chez llincmar. De predest., diss. II. c. xxxviii (vi.) t. c.xxv, col. 15."). et chez Wallafrid Strabon, Glossa in Cant. (’.uni., c. vi, ..s. o. i. cxiii, col. 1159 BC. Rathier de Vérone rappelle que, no nobstant les coutumes qui respectent les différences de rites et de pratiques, tous les chrétiens sont consacrés par le même Esprit et purifiés dans le même baptême. I.e pouvoir de l’Église est concentré dans les apôtres et leurs successeurs, l’niloiL. I. III. lit. V, n. !), lo. t. CXXXVI, col. 221-225 C. I.e siège romain