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ZECH — ZÉNON DE VÉRONE

breux passages qu’en cite ou reproduit le P. Vermeersch dans son De justitia. Zech n’admet en aucune manière que le prêt (mutuum) puisse être par lui-même une cause légitime de gain ; mais il maintient que celui-ci peut se justifier par des titres extrinsèques au prêt, titres qu’il examine en détail. À propos de la question si vivement discutée de l’intérêt de 5 %, il donne une documentation abondante et précieuse sur la pratique et les discussions en Allemagne, surtout en Bavière. Il admet cet intérêt comme licite, en dehors du simple prêt, dans le cas de certains contrats. Il pose ce principe général : est légitime tout contrat de ce genre, qui charitatis et justitiæ legibus non adversetur, reipublicæ simul sit utilis et a principibus permissus. Diss. II, c. ii, sect. viii. L’ouvrage contient un chapitre très riche en renseignements historiques sur les monts de piété. Diss. II, c. i, sect. v.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. viii, col. 1474-1778, t. ix, col. 912 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. v, col. 203-204 ; Allgemeine deutsche Biographie, t. xxiv, 1898, p. 737 (Fr. v. Schulte, voir aussi son ouvrage cité dans le texte) ; Biographie universelle, t. lii, Paris, 1828, p. 177-178.

J.-P. Grausem.


ZECCHI Lællus, théologien italien, mort en 1610, auteur d’un De indulgentiis et jubilæo anni sancti tractatus, in quo de origine, præstantia, utilitate et ratione illa assequendi agitur, etc., Cologne, 1601, in-8°, et d’un traite De beneficiis et pensionibus ecclesiasticis, Vérone, 1601, in-4° ; 1602, in-8°. À côté de ces ouvrages surtout canoniques, il a publié à Brescia, 1591, des Tractatus theologici et canonici, 2 vol. in-4°, et un De republica ecclesiastica, Vérone, 1599.

Ghilini, Teatro d’un omini letterati, t. ii, p. 173 ; Le Mire, Auctarium de scriptoribus Ecclesiæ antiquis, p. 259 ; Michaud, Biographie universelle, t. xlv, p. 424 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 160-161.

J. Mercier.


ZEGERS (ou SEGHERS) Nicolas-Taoite († 1559). — Frère mineur de l’Observance, de la province de Germanie inférieure, originaire de Bruxelles, non de Diest comme certains l’ont cru. Il fut initié aux sciences bibliques chez les frères mineurs de Louvain par le fameux François Titelmans, auquel d’ailleurs il succéda, au même couvent, dans la chaire d’Écriture sainte, qu’il occupa jusqu’en 1548. Peu après on le retrouve à Malines en 1550, à Tirlemont, en 1551, à Diest en 1553, à Amsterdam en 1556 et enfin de nouveau à Louvain en 1558, où il mourut le 25 août de l’année suivante, au terme d’une vie laborieuse et édifiante. Il laissa plusieurs ouvrages d’Écriture sainte et d’ascétisme, dont on trouvera la liste dans Paquot et Dirks. Il traduisit en néerlandais le catéchisme de Pierre Canisius. Paquot, dans ses Mémoires, lui a consacré la première de ses notices ; la Biographie nationale, par inadvertance, ne le mentionne pas dans son tout récent vol. 27, où selon l’ordre alphabétique son nom devait trouver place.

Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire des Pays-Bas, édit. ln-8°, Louvain, 1743, t. I, p. 1-8 : S. Dirks, Histoire littéraire et bibliographique des frères mineurs… en Belgique, Anvers, 1885, p. 81-84 ; Hurter, Nomenclator, 3° éd., t. ii, p. 1501 ; Sanderus, Chorographia, nouv. éd., La Haye, 1727, t. iii, p. 157 ; Wadding, Siriptores, Rome, 1906, I. i, col. 170-181 ; 1). Van Hccl, De catechismus van dm helllgen Pelrut CanltltU Otrtaold d’tor een Minderbroeder, dani Neerlandia srraphica, t. vi, 1932, p. 293-297 ;  ! ’.

I rntsTirrl, De /(. K. cntrrhinatie in Vlnnmsrhr Beïgtl, Louvain. 1984, t. i. p. 47-48.

L. CkYSSF.NS.


ZENON DE VÉRONE, évêque de cette ville d’Italie dans la seconde moitié du iv » siècle. — Saint Ambroise, dans une lettre adressée à Syagrius,

évêque de Vérone, rappelle à son correspondant le souvenir d’un de ses prédécesseurs, Zenon : « Avant tout jugement, dit-il, vous vous êtes formé une idée préconçue contre une fille à qui Zenon, de sainte mémoire, avait accordé son estime et qu’il avait sanctifiée de sa bénédiction. » Epist., v, 1. D’autre part, nous possédons sous le nom de Pétronius, sans doute un évêque de Bologne, à qui Gennade a consacré une notice, De vir. UL, li, un bref sermon pour l’anniversaire de Zenon, G. Morin, Deux petits discours d’un évêque Pétronius du Ve siècle, dans Rev. bénédict., t. xiv, 1897, p. 3-8, et nous savons que saint Zenon est demeuré la patron de la ville de Vérone. Enfin, nous connaissons une Vie de saint Zenon, rédigée au viii 8 siècle par un certain Coronatus et conservée en deux recensions, qui transforme son héros en thaumaturge et n’a d’autre valeur que celle d’une légende. C’est également au viir 3 siècle que remonte le plus ancien manuscrit des homélies de Zenon, un codex Remensis, qui doit provenir de Vérone même et par où nous apprenons qu’à ce moment la réputation du vieil évêque était fortement établie.

D’ailleurs, on ne sait rien de sa vie. On a de bonnes raisons pour croire qu’il était originaire d’Afrique : sa langue assez haute en couleur, les particularités de son style, les caractères de la recension biblique à laquelle il emprunte habituellement ses citations scripturaires, la prédilection qu’il témoigne pour les écrivains africains tant païens, comme Apulée de Madame, que chrétiens, comme Tertullien, Cyprien, Lactance ; le fait enfin qu’il a consacré un sermon pour l’anniversaire d’un martyr africain, Arcadius de Césarée en Maurétanie, tous ces indices concordent pour nous autoriser à faire de l’Afrique sa patrie. Mais il n’est pas possible de dire quand et dans quelles circonstances il quitta son pays natal pour venir dans l’Italie du Nord. À plus forte raison ignore-t-on comment il devint évêque de Vérone. En toute hypothèse, son activité oratoire se place au cours de la seconde moitié du ive siècle et plus particulièrement entre 365, date approximative des Tractatus sur les psaumes de saint Hilaire qu’il semble avoir connus, et 380, année vers laquelle saint Ambroise en parle comme d’un mort dans la lettre à Syagrius. Sans doute, il dit quelque part que la première épître de Paul aux Corinthiens a été écrite ante annos ferme quadringentos vel eo amplius, Tractât. , I, v, 4 ; ce qui semblerait être plutôt le fait d’un auteur du ve siècle que celui d’un évêque du iv « ; mais il est possible que du moins les mots vel eo amplius soient une interpolation du premier éditeur des homélies et qu’on doive entendre dans un sens large l’indication des quatre cents ans. Cet unique anachronisme ne saurait légitimement prévaloir contre un ensemble de coïncidences qui aboutissent toutes à la même période 365-380 environ.

Ni saint Jérôme, ni Gennade n’ont mentionné le nom de Zenon dans leurs catalogues d’écrivains ecclésiastiques ; leur silence pourtant n’empêche pas l’évêque de Vérone d’avoir été de son vivant un prédicateur digne de retenir l’attention. Sous son nom, une douzaine de manuscrits nous ont conservé 103 sermons ou esquisses de sermons, répartis en deux livres, dont le premier contient 62 morceaux et le second 41. Les onze derniers sermons ne sont d’ailleurs pas de Zenon, mais appartiennent a d’autre-. auteurs. Reste un recueil de 92, peut être 03 pi qui se recommandent à juste titre de son autorité. Ces pièces sont loin d’avoir toutes la même Impoi tance : seize d’entre elles lentement âév<

loppées ; les autres, beaucoup plus eonrles, sont ou bien des extraits de sermons, ou bien des Introduc