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ZACHARIE — ZALL1NGEH


5° La Vie de l’évêque Théodore d’Antinoè en Egypte ne nous est connue que par son titre.

6° En dehors de ces ouvrages historiques, Zacharie a encore écrit deux ouvrages apologétiques. Le premier est un Dialogue, dont les interlocuteurs sont Zacharie lui-même et un disciple du sophiste alexandrin Ammonius et qui traite de la création du monde dans le temps : SiàXsÇiç Sri où ouvatSioç tw 0ec~> ô x60[i.oç, De mundi opificio contra philosophos dispulatio. Ammonius lui-même paraît dans le dialogue et y exprime son opinion. Nous possédons encore le texte original de cet ouvrage, qui a été publié d’abord par J. Torinus, Paris, 1619 et réimprimé dans P. G., t. lxxxv, col. 1011-1144, d’après l’édition de C.Barth, Leipzig, 1654. Une édition plus récente est due à J.-F. Boissonade, Mneas Gazseus et Zacharias Mutilenus de immortalitate animée et mundi consummatione, Paris, 1836. L’introduction rappelle le début de YEutyphron de Platon ; la suite se rapproche du dialogue d’Énée de Gaza sur l’immortalité de l’âme. Il semble que nous ayons là un ouvrage de jeunesse et que Zacharie l’ait écrit pendant son séjour à Béryte où il place d’ailleurs la scène de l’entretien.

7° Nous connaissons par un court fragment, publié dans une traduction latine, P. G., t. lxxxv, col. 11431144 et en grec par Démétrakopoulos, Bibliotheca ecclesiastica, Leipzig, 1866, p. 1-8, puis par J.-B. Pitra, Analecta sacra, t. v a, Paris, 1888, p. 67-70, une fli’sputatio contra manichœos, qui a pu être écrite vers la fin de la vie de Zacharie, après 527.D’après le récit d’un ms. de Moscou daté de 932, à la suite de l’édit porté en 527 par l’empereur Justinien contre les manichéens, deux de ces hérétiques auraient un jour lancé un tract favorable à la secte, dans le magasin de livres, (316Xio7rpaTeïov du palais impérial. Le chef du magasin aurait alors demandé à Zacharie, déjà connu par sept KecpixkoLiix contre les manichéens, de rédiger une critique et une réfutation de ce tract ; et c’est ainsi qu’aurait pris naissance l’ouvrage dont nous possédons un extrait. Quant aux KeçàXaioe, ils ne sont pas autrement connus.

Sur la vie et l’œuvre de Zacharie, on peut consulter G. Kruger, art. Zacharias Scholasticus, dans Prolest. Realencyklop., t. xxi, 1908, p. 593-598 ; Sikorski, Zacharias Scholastikus, dans 92. Jahresbericht der Schlesischen Gesellschaft jur vaterlàndische Kultur, Brestau, 1915, t. i, Abt. 4 a, p. 1-17. La compilation syriaque qui utilise l’Histoire ecclésiastique a été éditée par J.-P.-N. Land, Anecdota syriaca, t. iii, Zachariæ episcopi Mitylenes aliorumque scripta historica græce plerumque disperdita, Leyde, 1870. Quelques chapitres des différents livres de la compilation avaient été déjà publiés par A. Mai d’après un ms. du Vatican, dans Scriplorum veterum nova collectio, t. x a, Rome, 1838, p. 332-338 ; cf. P. G., t. lxxxv, col. 11251178. Une traduction allemande est due à K. Ahrens et G. Kriiger, Die sogenannte Kirchengeschichle des Zacharias Rhetor, Leipzig, 1899 ; une traduction anglaise à F.-J. Hamilton et E.-W. Brooks, The syriac Chronicle known as thaï o/ Zachariali of Mitylene, Londres, 1899. Cf. M.-A. Kugener, La compilation historique de pseudo-Zacharie le Rhéteur, dans Revue de l’Orient chrétien, t. v, 1900, p. 202-214, 461-480.

La Vie de Sévère a été étudiée d’abord par S. Spanath, Gœttingue, 1893 (Kister Gymnasial progr.), traduite en français par F. Nau, dans Rev. de l’Orient chrétien, t. iv-v, 1899-1900 ; puis rééditée avec une traduction française par M.-A. Kugener, dans Patrologia Orientalis, t. ii, 1, Paris, 1903. La vie d’Isaïe a été publiée, texte syriaque et traduction latine, par E.-W. Brooks, dans Corpus script. Christian, orient.. Séries III, Scriptores syri, t. xxv, Paris, 1907 ; auparavant elle avait déjà été éditée par J.-P.-N. Land, Anecdota syriaca, t. iii, Leyde, 1870, p. 346-356, et traduite en allemand par K. Ahrens, op. cit., p. 263-274. Cf. M.-A. Kugener, Observations sur la vie de l’ascète Isaïe par Zacharie le Scholastique, dans Byzant. Zeilschr., t. ix, 1900, p. 464-470.

Sur la Vie de Pierre l’Ibère, cf. Sikorski, Die Lebensbeschreibungen Peters des Iberers, 92. Jahresbericht der Schle sischen Gesellsch. fur vaterlând. Kultur, Brestau, 1915, I, 4 a, p. 7 sq.

G. BARDY.


ZALLINGER ZUM THURN (Jacques-Antoine von), jésuite, canoniste et philosophe. — Né à Botzen en 1735, il entra dans la Compagnie de Jésus en 1753. Il enseigna la philosophie à Munich, Dilllngen et Inspruck. Après la suppression de la Compagnie en 1773, il enseigna pendant trente ans le droit canonique à Augsbourg (1777-1807) et acquit une grande réputation comme canoniste. Pendant ces années, il passa quelques mois à Ratisbonne, comme conseiller du nonce apostolique, et plus d’un an à Rome, comme conseiller du pape pour les affaires d’Allemagne. En 1807, il se retira à Botzen, où il mourut en 1813.

Ouvrages canoniques.

Institutionum juris naturalis

et ecclesiastici libri V, Augsbourg, 1784, plusieurs fois réédité. — Institutiones juris ecclesiastici, maxime privati, ordine Decretalium, 5 vol., Augsbourg, 1792-1793, réédition en 3 vol., Rome, 1832. Dans ces ouvrages, il défend énergiquement les droits de la papauté contre le fébronianisme. — À la demande du futur cardinal Pacca, alors nonce à Cologne, il publia une réfutation des articles d’inspiration fébronienne du fameux congrès d’Ems, 1786 : Hislorische Bemerkungen ùber das sogenannte Résultat des Emser Congresses, Francfort, 1787 ; cf. Œuvres complètes du card. Pacca, t. ii, Paris, 1845, p. 246.

Ouvrages philosophiques.

Inlerpretatio natures,

seu philosophia Newtoniana methodo exposita, 3 vol., Augsbourg, 1773-1775. Sur cet ouvrage, voir B. Jansen, S. J., Die deulschen Jesuitenphilosophen des XViii. Jahrhunderts, dans Zeitschrift fur kalholische Théologie, 1933, p. 399-401, et le livre du même Die Pflege der Philosophie im Jesuitenorden ivâhrend des XVii-XViu. Jahrhunderts, Fulda, 1938. La philosophie proprement dite est traitée dans le 1 er volume ; le 2e expose la mécanique et le 3e la physique. L’auteur rejette la méthode spéculative et déductive de la scolastique et adopte, à la suite de Newton, la méthode analytique, à partir de l’observation de la nature, d’où la définition de la philosophie comme inlerpretatio naturæ. La mention ajoutée au titre academicis usibus accommodata permet de conclure qu’à cette époque cette nouvelle philosophie était en vogue dans les écoles. « Le trait de plus notable de la doctrine de Zallinger sur la nature est sans doute la fermeté avec laquelle il défend le système héliocentrique. Autant que je puis voir, il est, après le jésuite Grammatici et le bénédictin Ulrich Weiss, le premier scolastique qui abandonne si franchement la théorie de Ptolémée » (Jansen, article cité). — Disquisitiones philosophiæ kantianx libri II, 2 vol., Augsbourg, 1799. Cet ouvrage, dont on trouvera le résumé dans Werner, Geschichte der kalholischen Théologie seit dem Trienter Concil, Munich, 1886, p. 270-276, est important pour l’histoire de la philosophie, parce qu’il est une des premières réfutations catholiques publiées du vivant de Kant. Il a été récemment tiré d’un oubli injustifié par A. van der Wey, J.-A. von Zallinger zum Thurn und seine Kantschri/t von 1799, Paderborn, 1936, cf. Zeitschrift fur kath. Théologie, 1938, p. 142-143. Tout en s’accordant largement avec Kant dans des questions de méthode philosophique et dans l’admiration pour Newton, Zallinger défend fermement l’ancienne métaphysique. Son interprétation du philosophe allemand n’est cependant pas sans quelques erreurs. — Zallinger a composé également un certain nombre d’écrits de controverse et vulgarisation, publiés dans la collection Neueste Sammlung, éditée par le P. Aloys Mertz, 40 vol., Augsbourg, 1783-1788.