Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.2.djvu/1057

Cette page n’a pas encore été corrigée


ZABARELLA ou ZABARELLIS (François de), canoniste italien, né à Padoue au milieu du xive siècle. — D’abord professeur de droit à Florence puis à Padoue, évêque nommé de Florence en 1410, il fut promu l’année suivante cardinal par Jean XXIII, après avoir renoncé à son siège épiscopal. Il était d’ailleurs simple clerc. Zabarella est surtout connu pour la part qu’il prit au concile de Constance. Il fut envoyé par le pape Jean XXIII à l’empereur Sigisînond pour négocier la réunion du concile qui devait s’ouvrir à Constance le 5 novembre 1414. Il travailla de toutes ses forces au rétablissement de la paix religieuse et à la réforme de l’Église, selon son expression, « dans le chef et dans les membres » ; il fut un des artisans de la déposition de Jean XXIII. Par ailleurs Zabarella saisit le concile des erreurs de Jean Hus. Il mourut à Constance le 26 septembre 1417.

Ou a de lui, entre autres écrits, des Commentaria in Décrétâtes et Clementinas, 6 vol. in-fol., et les Acta in conciliis Pisano et Constantiensi, mais son ouvrage le plus important est un traité De schismate, sui temporis seu de schismatibus auctoritale imperaloris totlendis ; publié entre 1403 et 1408, l’écrit fut imprimé à Bâle, 1565, in-fol. ; cet écrit, souvent réédité, attribue l’origine du Grand Schisme à la cessation des conciles ; la position prise par Zabarella dans la question de la supériorité du concile sur le pape valut à l’ouvrage d’être mis à l’Index donec corrigatur ; il ne figure plus dans les récentes éditions de l’Index.

Hecht, F, Zabarella, Greiz, 1775, in-8° ; Vedova, M emorie intorno alla vila ed aile opéra del card. F. Zabarella, Padoue, 1829, in-8° ; Kneer, Kardlnal Zabarella, Munster, 1891 ; Pinton, Appunti biographici intorno al grande giurista ed Itumanista card. Zabarella, Polenza, 1895 ; Zardo, Francesco Zabarella a Fireme, Florence, 1898 ; Eubel, Hierarchia ratholica, passim ; Michaud, Biographie universelle, t. xlv, p. 319-322 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xlvi, col. 919-920 ; Moroni, Dizionario di erudizione storico-ecclesiastica, t. ciii, p. 331-352 ; Richard, Dictionnaire universel des sciences ecclésiastiques, édit. in-4°, t. iv, p. 659 ; Cave, Scriptorum ecclesiasticorum hisloria litleraria, Grenoble, 1705, appendice, p. 99 ; Die Religion in Geschichte und Gegenwart, t. v, Tubingue, 1931, col. 2061 ; Catholic Encyclopedia, t. xv, 739 ; Schulte, Geschichte der Quellen und Literatur des kanonischen Rechts, t. iii, passim ; Reusch, Der Index der verbotenen Bûcher, t. i, p. 245. Sur le rôle du cardinal Zabarella au concile de Constance, on consultera utilement : Constance (Concile de), ici, t. ta, col. 1201 sq. ; Ilefele, Histoire des conciles, traduction Leclercq, t. vii, passim ; Keppler, Die Politik des Kardinals-Kollegiums in Konstans, Munster, 1899. Cf. Concilium Tridentinum, éd. de la GBrrcsgesellschaft, t. vin et ix, passim.

J. Mercier.


ZACCARIA François-Antoine, jésuite italien (xviiie s.). — Né à Venise en 1714, il entra en 1731 dans la province autrichienne de la Compagnie de Jésus. Ordonné prêtre à Rome, en 1740, il travailla comme missionnaire dans la Marche d’Ancône, en Lombardie et en Toscane et acquit comme prédicateur une grande réputation. En même temps, il se

fit connaître par de savantes publications. Sur la recommandation du cardinal Quirini, le duc de Modène le nomma conservateur de la Bibliothèque ducale, en remplacement du célèbre Muratori, qui venait de mourir (1750). À la suite de la publication de son Anti-Febronio, 1767, le puissant parti antipapal obligea le duc, qui avait cependant autorisé l’ouvrage, à le congédier. Il se retira à Rome, où il devint bibliothécaire du Collège romain. Clément XIII lui octroya une pension, en récompense de ses travaux pour la défense de la papauté. Lors de la suppression de la Compagnie en 1773, la pension lui fut retirée, ses manuscrits furent mis sous séquestre, il fut lui-même emprisonné pendant quelque temps au Château Saint-Ange et il eut à subir diverses autres vexations. Pie VI, qui le tenait en haute estime el le consultait souvent, lui rendit sa pension et le nomma professeur d’histoire ecclésiastique au collège de la Sapience ainsi que président de YAccademia de Nobili ecclesiaslici. Il mourut à Rome, le 10 octobre 1795.

Zaccaria est un des plus grands érudits et des esprits les plus universels de son temps. Son récent biographe, le D r Scioscioli, écrit : « Dans mes études sur les savants du xviir 8 siècle, je voyais passer souvent la figure d’un inconnu, F.-A. Zaccaria. Je le rencontrais en archéologie et en histoire ; je le retrouvais, toujours lui, dans les sciences et en tout domaine du savoir humain ». La vilae le opère di F.-A. Zaccaria, Brescia, 1925, cité dans Civiltà cattolica, 8 février 1930, p. 339. En butte à des attaques fréquentes et violentes, au milieu de tribulations de toute sorte, qui lui font donner par le même biographe le surnom de in/elice erudito, il réussit, grâce à un labeur prodigieux, à publier un nombre étonnant d’ouvrages et de mémoires savants sur les matières les plus diverses : Sommervogcl énumère 161 publications, sans compter un grand nombre de travaux restés manuscrits. Il était membre de nombreuses sociétés savantes ; sa renommée était universelle. Zaccaria fut en particulier un des plus ardents défenseurs de l’autorité du pape ; ni les attaques et les ennuis que lui valurent ces écrits, ni la suppression de son ordre par Clément XIV, ni les vexations imméritées qu’il eut alors à subir, ne le détournèrent de cette tâche. Son confrère et contemporain, le P. Parthenius, put écrire de lui sans exagération : Posthabita salute propria, de una apostoliese Sedis auctoritate laboravil. Epistolse, éd. de Rome, 1863, p. 273, cité dans Civ. calt., Il juillet 1930, p. 130. Il intervint souvent, avec la même énergie, pour la défense de son ordre. Saint Alphonse de Liguori le cite avec les plus grands éloges. Sur sa demande, Zaccaria composa une Disserlatio prolegomena de casuisticx theologise originibus. locis atque præstantia, que le saint docteur fit insérer dans sa Theologia moralis, éd. de Rome, 1757, et autres.

Ouvrages. — Nous nous contenterons de mentionner les plus importants.

Critique littéraire.

Une des publications les

plus connues du P. Zaccaria est la Storia lettcrarin