où il suit pas à pas la doctrine de son maître, Guillaume d’Occam. Il écrivit également Deux lectures de Théologie, qui lui acquirent de son vivant quelque renom, car on les trouve citées avec éloge par quelques auteurs contemporains. Mais son ouvrage capital fut le Commentaire des Sentences, où il condensa sans doute le fruit de son enseignement oral, et dont Sbaralea signale plusieurs manuscrits incomplets dans diverses bibliothèques. Ce livre fut imprimé à Paris en 1512 ; mais, d’après Sbaralea, cette édition est l’œuvre d’un disciple, Henri Hoyda, qui a profondément remanié le texte primitif, le résumant parfois, le corrigeant à l’occasion et y mêlant beaucoup du sien.
Wadding, Scriptores O. M., nouv. éd., p. 7 ; Sbaralea, Supplementum, nouv. éd., t. i, p. 2, 3 ; Hurter, Nomenclator, 3° éd., t. iv, col. 627.
P. Apollinaire.
WOLF Christian, plus connu sous la forme latinisée
de son nom Lupus, théologien belge, 1612-1681.
— Wolf naquit à Ypres le 12 juin 1612. Il entra de bonne heure dans l’ordre des ermites de Saint-Augustin et devint par la suite professeur de théologie à Louvain. Docteur en théologie le 4 février 1653, il fut appelé à Rome deux ans plus tard et y séjourna jusqu’en 1660. Il fut, en 1676, élu provincial de son ordre ; le pape Clément IX lui offrit la charge de sacriste pontifical ; il la refusa, mais dut se rendre à Rome en 1677. Revenu à Louvain en 1679, il y mourut le 10 juillet 1681. La renommée de Wolf fut, en son temps, très grande ; ses contemporains louent à l’envi son érudition incomparable et sa prodigieuse mémoire ainsi que ses qualités d’administrateur. Si son humilité ne s’y était opposée, Wolf eût pu prétendre aux plus hautes destinées dans l’Église.
Les écrits de Wolf sont nombreux. Ils ont été réunis sous le titre Opéra collecta, Venise, 12 vol. in-fol., 1724-1727. C’est à cette édition que nous nous référons pour citer ici les ouvrages les plus dignes d’intérêt : Synodorum generalium et provincialium statuta et canones cum notis et historicis dissertationibus (t. i à vi) ; cet ouvrage, le plus important de Wolf, avait paru à Louvain, en 1665 (t. i et ii), et à Bruxelles, en 1673 (t. m à v), in-4°. — Ad Ephesinum concilium variorum Patrum epistolæ ex ms. Cassinensis bibliotheca cod. desumptæ (t. vi) ; la première édition avait été publiée à Louvain, en 1682, 2 vol. in-4° ; c’est l’ouvrage désigné aujourd’hui sous le nom de Synodicum Cassinense. Cf. ci-dessus t. xi, col. 88. — Divinum ac immobile S. Pétri apostolorum principis circa omnium sub cœlo fidelium ad Romanam ejus cathedram appellationes adoersus profanas hodie vocum novitates asserlum privilegium (t. vii), précédemment édité à Mayence, en 1681, in-4° ; cet ouvrage souleva de nombreuses polémiques, notamment des milieux jansénistes. Sur la foi de quelques contemporains, on accuse parfois Wolf de tendances jansénistes ; cette accusation ne résiste pas à un examen impartial.
Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 521-526 ; Allgemeine deutsche Biographie, t. xix, p. 651 sq. ; Niceron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes illustres, t. vii, p. 204-211.
J. Mercier.
WOLMAR Antoine, écrivain ascétique allemand,
né à Salzburg, en Bavière, vers l’an 1550,
entra jeune encore chez les chartreux d’Astheim,
dans la Franconie, et fut recteur de la maison de
Brùnn en 1601, prieur de Suais, dans le Tyrol, en
1606-1609, et de son monastère d’Astheim. Il décéda
le 19 novembre 1633..
1. Practica orationis mentalis seu contemplativæ R. P. F. Matthiæ Bellintani, Saladiensis, ord. min. S. Francisci capuccinorum, concionatoris, idiomate
italico evulgata, deinde in lalinum conversa, etc., Constance, 1607, in-8° et 2 in-12 ; Cologne, 1609, in-12 ; Prague, 1682, in-8°. — 2. De spirituali perfectione partes duse, in quorum prima agitur de dulcedine mentali seu guslu suuvitalis interno et sentimentis Spiritus, deque disposilionibus ad hujusmodi gustum, et ipsum comitantibus ac sequenlibus. In secunda de vera spirituali perfectione et de quatuor viis hominem ad summam perfectionem et divinse veritalis limpidam conlemplationem ducenlibus. Ab auctore quodam incognito collectée et ex manuscriplo codice in compendium redactse per F. A. etc., ouvrage publié par le R. P. Pez dans la Bibliotheca ascelica, t. v, p. 1-408, qui, dans le n. x de la préface, loue le travail de dom Wolmar et dit que l’auteur de l’ouvrage est le R. P. dom Bernard de Waging, bénédictin.
Petrejus, Bibliotheca Cartusiana ; Morozzo, Theatrum chronol. S. ord. Cartus.
c Atiptorf
WOODFUD, ou WOODFORD, ou WYDFORD (Guillaume de), franciscain anglais que Wadding
(Scriptores, p. 157-158) a confondu avec William
de Waterford, auteur d’un traité De incarnatione.
Guillaume de Woodfud, docteur d’Oxford, exerça une
grande influence sur ses contemporains ; il fut le
maître de Walden (cf. ci-dessus, col. 3505) et dirigea
son activité contre Wyclif (cf. ci-dessous) ; il eut
une grande part dans la condamnation de l’hérésiarque,
prononcée par le concile de Londres. La plupart
des écrits de Woodfud sont des réfutations de
Wyclif : Determinatio contra Trialogum Wiclefi lib. I ;
Contra dialogos Wiclefi lib. I ; Contra Wiclefislas ;
Contra hæreses tempore Richardi secundi exorlas. Des
Contra XVIII arliculos Jo. Wiclef… decertationes ont
été publiées sous non nom à Cologne, 1535, in-fol.
Il a également laissé : De decimis et oblationibus
contra Gualterum Brittum ; Mendicitatis defensorium
contra Armachanum, et divers commentaires scripturaires.
Guillaume de Woodfud mourut en 1497.
Dictionary of national Biography, t. xxi, p. 867-868 ; Fabricius, Bibliotheca medii « vi, t. iii, p. 512 ; Oudin, Scriptores ecclesiastici, t. iii, p. 1171-1174 ; Chevalier, Biobibliographie, p. 980.
J. Mercier.
WORST Octave, né à Amsterdam vers 1601-1606,
fut baptisé sous le nom de Georges ; mais devenu capucin
en 1624, il prit le nom d’Octave. Avant la fin de
ses études, il quitta la province flamande, pour passer
chez les Wallons en 1629 et de là en France en 1630 ;
vers 1634 ou 1643 il doit être rentré dans sa province
d’origine. En 1649-1651 il résida en Touraine, pour
passer bientôt à Rome. Il y rédigea des traités contre
le jansénisme, mais ces textes ne furent jamais imprimés.
Rentré en Flandre à une date inconnue, les
supérieurs confisquèrent ses écrits, pour des motifs qui
nous échappent. En 1657 il passa de nouveau en
France et de là en Italie ; il arriva à Rome au plus tard
en 1664. Il parvint à y gagner la faveur de Farnèse,
cardinal protecteur des capucins ; et c’est peut-être
grâce à celui-ci qu’il devint professeur de théologie,
on ignore en quel institut. Il publia un traité sur l’immortalité
de l’âme sous le titre d’Anaslasis seternitatis,
seu animse rationalis immortalitas, beatitudo,
pœna, Rome, 1665, [32-] 171 [-17] p. ; puis, un recueil
de sermons sur les fêtes du Christ : Liber Christus
signatus septem sigillis, Rome, 1666, [48-] 790 [-30] p. ;
enfin des sermons sur la morale : Jonas in suggestu,
t. i, Bologne, 1669, [20-] 602 [-2] p. L’auteur aime
à invoquer l’autorité de saint Augustin, mais ses
écrits polémiques restèrent inédits, de même que de
nombreux sermonnaires. A Rome on conserve un de ses
manuscrits contre les théologiens de Louvain (Barb.