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WILFRID IV YORK — WIMPHELING (JACQUES)

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ils archbishops, 1879, t. i, p. 1-103 (dans Rolls Séries), finalement par Levison, dans Mon. Germ. hisl.. Script, rerunt merouingicarum, t. vi ; elle n’est pas dans P. L. liède a certainement connu Heddi et l’a utilisé, tout en le corrigeant sans rien dire ; cf. Ilistoria ccclesiastica Anylorum, surtout t. III, c. xxv (question pascale au concile de Whitby) ; t. V, c. xix et passim. La Vila de Heddi, au milieu du Xe siècle, a été mise en vers par un certain Fridegodus, à la demande de l’archevêque de Cantorbéry, Odon ; par suite de l’emploi de mots rares, grecs ou latins, et de tournures prétentieuses, ce poème est presque incompréhensible ; le. texte, publié d’abord par Mabillon, op. cit., t. ni a, p. 150 (la finale, t. iv, p. 670) est reproduit dans P. L., t. cxxxiii, col. 979. On peut tenir pour négligeables les Vies postérieures par Eadmer de Cantorbéry et Guillaume de Malmesbury, qui se retrouvent dans Raine, op. cit.

Travaux.

Montalembert, dans les Moines d’Occident,

t. iv, 1. XIV ; B.-W. Wells, Eddis Life oj Wilfrid, dans Enylish historical review, t. vi, p. 535 sq. ; K. Obser, Wilfrid der Aeltere, Bischof von York, Carlsruhe, 1884 ; les notices du Dictionnary oj Christian Bioyraphies, t. iv ; de H. lîôhmer, dans Protest. Kealencyclopœdic, t. xxi ; E. Cabrol, L’Anyleterre chrétienne avant les Normands, p. 109133 ; R. Aigrain, dans Fliche-Martin, Histoire de l’Éylise, t. v, p. 316 sq. — Sur les divers conciles signalés, Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. m a, passim.

É. AMANN.


WILMERS Guillaume, jésuite allemand. — Né en 1817 à Buke en Westphalie, il entra dans la Compagnie de Jésus en 1834. Jusqu’en 1859, il enseigna la philosophie et la théologie successivement à Issenheim en Alsace, Louvain, Cologne, Bonn. En 1860, le cardinal Geissel l’appela au concile provincial de Cologne, où il eut une part importante dans l’élaboration des Acta et décréta. Après huit ans d’enseignement à Aix-la-Chapelle et à Maria-Laach, il se rendit à Rome pour prendre part aux travaux du concile du Vatican, en qualité de théologien de Mgr Meurin, vicaire apostolique de Bombay. Pendant le concile, il publia, en faveur de l’infaillibilité, une réponse aux objections de divers évêques allemands : Animadversiones in quatuor contra infallibilitatem editos libellos, 1870, dont on publia très rapidement trois traductions allemandes. À la suite de l’expulsion des jésuites d’Allemagne en 1872, il séjourna pendant trois ans au Danemark, où il écrivit contre l’évêque protestant Martensen une justification de la doctrine catholique sur la foi, publiée en danois, sous le nom du préfet apostolique Gruder : Det protestanske of katholske troesprincip, Copenhague, 1875. De 1876 à 1880, il enseigna à la faculté de théologie de Poitiers, puis, pendant un an, au scolasticat des jésuites français à Jersey. À partir de 1882, il travailla uniquement à ses publications, jusqu’en 1892, à Ditton-Hall en Angleterre, puis à Exœten en Hollande. Il mourut à Roermond, le 9 mai 1899.

Le P. Wilmers est connu surtout par son Lehrbuch der Religion, 4 vol., Munster, 1851. Œuvre de haute vulgarisation à l’usage des laïques cultivés, l’ouvrage se présente comme un commentaire du célèbre catéchisme du P. Deharbe, S. J. Grâce à sa solidité et sa précision, il connut un grand succès et reste toujours utile ; cinq éditions parurent du vivant de l’auteur et il avait préparé la sixième ; la septième fut publiée par le P. Hontheim, 1909-1912, et la huitième, par le P. Deneffe, 1922-1928. L’auteur le compléta par Geschichte der Religion, 2 vol., Munster, 1856, 7e édition en 1924, par le P. Pfùlf ; traduction française : Histoire de la Religion prouvant la révélation divine et sa conservation par l’Église, 2 vol., Paris, 1898. Comme le titre l’indique, il ne s’agit pas d’une histoire des religions, mais d’un exposé chronologique succinct, dense et solidement documenté, de la religion juive et de la religion chrétienne, depuis les origines jusqu’à nos temps. — Le Kurzgejasstes Handbuch der Religion, Ratisbonne, 1871, 4e édition en 1905,

est un résumé du Lehrbuch adapté à l’enseignement. Il fut traduit en plusieurs langues et adopté dans de nombreux collèges comme manuel pour les cours supérieurs de religion ; traduction française : Précis de la doctrine catholique, Tours, 1905. — Pour l’enseignement de la théologie, le P. Wilmers composa trois copieux manuels : De religione revelata, Ratisbonne, 1897 ; De Ecclesia, ibid., 1897 ; De fide, ouvrage posthume, édité par le P. Lehmkuhl, ibid., 1902. L’auteur adopte la méthode scolastique pour l’exposé des questions, mais la manie de façon assez souple dans le détail des preuves. Toujours estimés, ces manuels, les deux premiers surtout, pouvaient compter à l’époque de leur publication parmi les meilleurs pour la solidité de l’information, la pénétration et la clarté de l’exposé. Comme le P. Wilmers l’écrit lui-même, il était venu du cartésianisme à la scolastique (cité dans Buchberger). Avec son ami le P. Kleutgen, il fut un des initiateurs du renouveau de la philosophie scolastique en Allemagne.

Buchberger, Lexikon fur Theoloyie und Kirche, t. x, 1938, col. 924-925 ; Wetzer et Welte, Kirchenlexikon, 2e éd., t. xii, col. 1674-1675 ; on y trouvera les références des articles nécrologiques parus dans la presse allemande et autrichienne.

J.-P. Grausem.


WIMPHELING ou WIMFELING Jacques, humaniste alsacien (1450-1528). — I. Vie. II. Œuvres principales. III. Caractéristiques et appréciation.

I. Vie. —

Jacques Wimpheling naquit le 25 juillet 1450, à Sélestat. La charmante cité alsacienne possédait alors une école dirigée par le Wesphalien Louis Dringenberg. Le jeune Wimpheling fut son élève et profita bien de ses leçons. Le 31 octobre 1464, il passait à l’université de Fribourg, où il rencontrait un compatriote destiné à la gloire, le futur prédicateur strasbourgeois Geiler de Kaisersberg. Chassé de Fribourg par la peste, en 1468, Wimpheling, déjà bachelier depuis 1466, alla poursuivre ses études à Erfurt. Il en fut rappelé au bout de quelques mois par un oncle, Ulrich Wimpheling, curé de Soulz près de Molsheim, qui songeait à lui transmettre son bénéfice. Mais l’étudiant, jugé encore trop peu instruit, dut reprendre la route d’Erfurt. La maladie l’arrêta en route, à Spire. Mal soigné, il vint à Strasbourg, d’où il passa à Heidelberg, à la recherche de médecins plus habiles et, le 2 décembre 1469, il se faisait immatriculer à l’université de cette dernière ville. C’est là qu’il reçut, le 19 mars 1471, le titre de maître es philosophie. Il y donna aussi ses premières leçons et semble y avoir professé jusqu’en 1483. À cette date, il passe à Spire. Qu’il y ait été officiellement théologal, c’est-à-dire prédicateur attitré à la cathédrale, c’est douteux. Ce qui est sûr, c’est qu’il fit à Spire un séjour de quatorze ans, adonné au ministère ecclésiastique, car il était entré dans les ordres de bonne heure et il avait reçu la prêtrise à une date que nous ignorons. Il vécut en prêtre zélé et pieux, professant une grande dévotion à la Vierge et à son immaculée conception, combattue alors par les dominicains. Il jouissait de la confiance de son évêque, qui lui donna la mission de colliger un Officium compassionis B. Virginis pour le diocèse (1491). Il devait, en 1504, recueillir de même les éléments d’un office en l’honneur de saint Joseph, à Strasbourg. Il avait du sacerdoce catholique l’idée la plus haute. Et comme il était d’un tempérament combatif et enthousiaste, il exprima ses sentiments en deux œuvres apologétiques contre les adversaires du clergé : Oratio querulosa contra invasores sacerdotum et Immunitatis et libertatis ecclesiasticæ slatusque sacerdolalis defensio (vers 1493). Mais il est gagné aux études humanistes. Tout en restant souverainement attaché à ses convictions chrétiennes,