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TERTULLIEN


auctoritatem. I.’Ambrosiaster nomme deux fois Tertullien dans son commentaire des épîtres de saint Paul. In Rom., v, 14 ; In I Cor., xiii, 2. Saint Jérôme parle à tout instant de Tertullien et connaît ses principaux ouvrages ; il conserve les titres de quelques livres perdus ; il nous apprend que, parmi ses contemporains, Paul de Goncordia, Népotien, Chromatius d’Aquilée, Marcellin et Anapsychias, Hclvidius, avaient entre les mains des manuscrits de Tertullien ou s’inspiraient de ses idées. Rufin possède l’Apologétique et sans doute d’autres écrits encore du rhéteur carthaginois. Somme toute, on peut affirmer que tous les grands écrivains chrétiens de langue latine au iv c siècle ont connu les œuvres de Tertullien et s’en sont inspirés. Mais ils n’ont pas ignoré davantage sa sécession finale ni les erreurs doctrinales qui déparent tel ou tel de ses livres et ils ont su faire à son sujet les indispensables réserves.

A partir du ve siècle au contraire, Tertullien est moins souvent cité ou utilisé. Saint Augustin connaît la secte des tertullianistes dont il a aidé les derniers fidèles à rentrer dans l’Église catholique ; mais, lorsqu’il cite les principaux écrivains latins, dans le De doctrina christ iana, il évite de mentionner parmi eux le nom du rhéteur de Gaxthage. Saint Vincent de Lérins, Common., xviii (xxiv), le cite au contraire et fait à son sujet les réserves nécessaires. Gennade de Marseille prétend que Commodien dépend de lui. Finalement, le décret de Gélase range les écrits de Tertullien au nombre des « apocryphes » dont la lecture est à rejeter : si cette condamnation n’empêche pas saint Isidore de Séville, par exemple, de lire encore Tertullien et de citer plusieurs passages de ses ouvrages, elle contribue à le faire tomber dans l’oubli.

Le Moyen Age ne le connaît guère en effet, et l’on en a pour preuve le petit nombre de manuscrits qui nous restent de lui : le manuscrit d’Agobard de Lyon au ixe siècle est exceptionnel. Sans doute V Apologétique a été plusieurs fois copiée, mais elle est seule à avoir bénéficié d’un traitement de faveur d’ailleurs tout relatif. Les autres livres du grand Carthaginois restent enfouis dans de rares bibliothèques. Il faudra la curiosité des chercheurs du xvie siècle pour les en faire sortir.

A partir de ce moment, Tertullien est de nouveau lu et apprécié. Bossuet en particulier se plaît à le citer, sans méconnaître ses erreurs. Au xix et au xx'e siècle, on multiplie les travaux sur sa vie et sur ses œuvres. Les théologiens utilisent volontiers l’argument de prescription et font honneur à Tertullien des formules claires et précises qu’il emploie pour parler de la Trinité cl de l’incarnation. Les historiens lui demandent des renseignement s sur 1rs premières manifest al Ions de la vie chrétienne m Afrique. Les philologues consacrent a sa langue et à son style des éludes minutieuses. Les critiques enfin s’efforcent d’établir le texte définitif de ses œuvres. Sur ce dernier point tout au moins, il reste beaucoup à taire. Le Corpus de Vienne n’a publié jusqu’à présent que les tomes i et m de ses i : le t. i, préparé par Reifferscheid a été édité, près sa mort, par tiartel (1890) : il a été l’objet de critiques nombreuses et justifiées. Martel, qui s’est cru obligé de respecter l’œuvre de son prédécesseur, a lui-même présenté des observations sur sa valeur dans ses Patristische Studien des Sitzungsberichte der k, Aka demie der Wissenschaften von Wien, t. cxx, r.xxi, v (1889 1891). Cf. S. van Vliet, Studia ecclata* iitn. i. Leydc, 1891 : E. Kroymann, Quteattona lertullianea iniii.i. Gu-ttingue, 1893 ; H. Gomperz, Tertul-Uanea, Vienne, 1895. Le t. m. préparé par E. Kroyin (1906) est meilleur, mais il pourrait encore être rlitions partielles qui ont clé signalées plus h. mi oui souvent réalisé de grands progrès.

Il n’est pas possible et il ne serait pas utile de dresser une bibliographie complète des ouvrages consacrés a Tertullien. Nous nous contenterons donc de quelques indications essentielles.

I. Éditions.

Il faut rappelerles éditions de Gangnerius, Paris, 1545, de Gelenius, Bàle, 1550, de Pamel, Paris, 1579, qui reposent sur des manuscrits de la famille de VAgobardinus et qui, pour certains traités, le De jejunio et le De pudicitia, suppléent aux manuscrits aujourd’hui disparus. Les éditions de Beatus Rhenanus, Bâle, 1521 et 1539, s’appuient sur des manuscrits du xie siècle dont plusieurs sont perdus. Parmi les éditions récentes, il faut citer celle de F. Œhler, 1851-185 1 en 3 volumes. Comme on l’a dit, l’édition de Vienne est encore incomplète.

P. Waltzing a donné une traduction française de l’Apologétique. Des morceaux choisis ont été traduits en français par J. Tunnel, Tertullien, Paris, 1904, et par L. Bayard, Tertullien et saint Cyprien, Paris, 1930. Une traduction complète est due à De Genoude, Paris, 1852.

II. Ouvrages d’ensemble. — Freppel, Tertullien, Paris, 1864 ; A. Neander, Antignosticus, Geist des Tertullians und Einleitung in dessen Schriften, 2e édit., Berlin, 1819 ; A. Hauck, Tcrtulliiuis Leben und Schriften, Erlangen, 1877 ; E. Noeldechen, Tertullian, Gotha, 1890 ; P. Monceaux, Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne, t. i, Tertullien et les origines, Paris, 1901 ; H. Leclercq, L’Afrique chrétienne, t. i, Paris, 1904 ; A. d’Alès, La théologie de Tertullien, Paris, 1905 ; Ch. Guignebert, Tertullien. Étude sur ses sentiments à l’égard de l’empire et de la société civile, Paris, 1901 ; P. de Labriolle, La crise montaniste, Paris, 1913 ; J. Berton, Tertullien le schisrnatique, Paris, 1928 ;.1. Morgan, The importance of Tertullian in the development of Christian ilogma, Oxford, 1928 ; H.-B. Wakfield, Studies in Tertullian and Augustine, Oxford, 1930 ; K. Hœslinger, Die aile afrikanische Kirche im Lichte der Kirchenrechtsforschung, nach der kulturhistorischen Méthode, Vienne, 1935 ; E.-R. Robert S, The theology of Tertullian, 1924 ; M. Guilloux, L’évolution religieuse de Tertullien, dans Revue d’histoire ecclésiastique, t. xix ; P. Vitton, / concetli giuridici nelle opère di Tertulliano, 1924 ; A. Beck, Rômisches Recht bei Tertullian und Cgprian, 1930 ; C. de L. Short t, The influence of philosopha on the mind of Tertullian, 1933.

III. L’apologiste. — G. Schelowsky, Der Apologist Ter tullianus in scinem Ycrhultnis ru der griechisch-romisehen Philosophie, Leipzig, 1901 ; J. Loriz, Tertullian als Apologist,

1927-1928.

IV. Le bibliste.

J.-G.-D. Aulders, Tertullianus’Citaten uit de Evangelien en de oudlatijnsche Bibelvertalingen, Amsterdam, 1032 ; P. Capelle, Le psautier latin en Afrique, Moine, 1013 ; M.-.I. Lagrangc, Introduction au Nouveau Testament : La critique textuelle, Paris, I<13<> ; G. Zlmmermann, Die hermeneutlstische Prinzipien Tertullians, 1037.

v. La Trinité. E.-F. Schulze, Elemente einer Theo dicee bei Tertullian, dans Zettschrift fur wissensehafll. Théologie, t. i.eii, 1900 ;.1. Stier, Die Gottes-und Logoslehre Tertullians, Gœttingue, 1800 ; M. Kriebel, Studien : ur dlteren Entivicklung der abendlàndischen TrinitStslehre, bei Tertullian und Novatian, 1932 ; (..-t.. Prestige, God in

liatristie Ihought, Oxford, 1936 ; E. BoSShaii. Essai sur l’originalité el la probité île Tertullien dans son traité eonlre MarCton, Lausanne, 1021 ; A. von llarnæk, Aium’uii.

lias Evangelium des fremden Gottes, 2’édit., Leipzig, 102°.

VI. Lis SACREMENTS. I.. de ItæUei. SiiertinunUim. L<

mol et l’idée représentée pitr lui dons les o après île Tertullien,

Louvaln, 1911 ; J. de Ghellinck, etc., Sacramentum chez les l’ens anténicéens, Louvaln, 1021 ; l".-. Funk, l ertullien et l’Agape, dans Revue d’hist.eccl., t.iv, 1903 ; t. v, 1904 ; t. vii, 1906 ; l’. Batiffol, L’Eucharistie, ’< éd.. Paris, 1013 ; K. Uollîs. lias Indulgent Ediki des rômischen Bischofa Kallist krittêch untersucht, Leipzig, 1893 ; P.-X. Punk, Dos Indulgenxedlkt dis Papstes Kallist us, dans Theol. Quartalschr., i. lxxxviii, 1906 ; i’. Batiffol, Études d’histoire’i’< théologie positive, I*’série, Paris, 1904 ;  !.. Vacandard, Tertullien et les trois péchés Irrémissibles, dans Revue du clergé frani ./is. i. i.. 1907, p. 1 13-131 ; < Esseï. Pi< Busschrtftt n Tertullians und dus Indulge’nzedikt des l’oidi Kalllstus, Bonn, 1 oo t ; si uflei. Die Bussdtsziplln der abendlàndischen K Irche lus Kalllstus, dans Zeltschr. fur kath. Théologie, t. i. 1007 ; A. d’Alès, L’édit de Calllste, Paris, 1914 ; II. Koch,

Ira /Wri.r.l3° ;.l. Woh.Di, klrchllchl BUSSI un’..lidir hundert. 1932 ; P. Galtler, L’Êglist / lo rémission des péchés mir premiers ^mh^. Paris, 1932 ; H, Koch, Calllst