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TRENTE (CONCILE DE)


dance de saint Charles Borromée et des légats (déc. 1561déc. 1563) dans J. SuSta, op. cit. ; celle du cardinal de Lorraine dans H. Outram Evennett, The cardinal o/ Lorraine and the council o/ Trente, À study in the counter-reformation, Cambridge, 1930 ; Hector de La Perrière (1880) et Baguenaud do Puchesse (1897-1902), Lettres de Catherine de Médicis, dans les Documents inédits de l’histoire de France.

Polémique.

1. Les protestants. — a) Contre la légitimité duconcile.- — Henri VIII, deux lettres : Illustrissimi ac

potentissimi régis, senatus populique Anglite sententia et de eo concilio quod Paulus episcopus romanus Mantuie futurum simulavit…, Wittenberg, 1539 ; Inclyli régis Angliæ Henrici octavi… epistola de synodo Vincentina, id., ibid. ; Déclaration des États protestants à Naumbourg (1561), Adversus synodi Tridentini restitutionem seu contumationem a Pio quarto pontifice indictam opposita grauamina… ; J.-H. Heidegger, Concilii Tridentini anatome historico-lheologica…, Zurich, 1672 (la deuxième partie aborde les discussions proprement théologiques), repiis et augmenté par l’auteur, en 1690, sous le titre funèbre de Tumulus coneilii Tridentini ; Jurieu, Abrégé de l’histoire du concile de Trente (précédé de Réflexions historiques), Genève, 1682 ; Frédéric Spanheim, Hisloriachristiana, 3 vol., Leyde, 1701-1703, ssec.XVI.

b) Contre la doctrine du concile. — Le premier en date est Mélanchthon, Acta concilii Tridentini… una cum annotationibus piis et lectu dignissimis, 1546, ms. de la bibliothèque d’Iéna ; puis, Calvin (1547), Acta synodi Tridentinse cum antidoto, dans Corp. Reform., t. xxxv (vil de Calvin), p. xxxiv-xxxvii (histoire littéraire) et col. 365-506 (texte), où sont reproduits les décrets conciliaires élaborés sous Paul III, avec les remarques de Calvin ; l’ouvrage fut traduit en français l’année suivante. La grosse attaque partit de Martin Chemnitz : Examen concilii Tridentini quadripartitum, 4 vol. in-fol., Francfort, 1565-1573, traduit ensuite en allemand et en français ; réfuté par Bellarmin, au cours de ses Controverses, mais surtout par Bavensteyn, Apologia seu defensio decretorum ss. Concilii Tridentini de sacramentis adversus censuras et examen Martini Kemnitii (1° partie seule parue), Louvain, 1568 ; et par le portugais Andrade de Payva, à deux reprises : Orthodoxarum quæstionum libri decem adversus hæreticos et contra Kemnitii petulantem audaciam, Venise, 1564 ; Defensio Tridentinse fïdei, Ingolstadt, 1592. Sur les rééditions et traductions de l’Examen de Chemnitz, voir D. Beimbold, Historiée examinis conc. Tridentini spécimen, Leipzig, 1736. Au cours des xvii « et xviiie siècles, le concile de Trente fut encore l’objet de nombreuses attaques. B. Maum n’en compte pas moins de 127 ; voir Die Polemik des Martin Chemnitz gegen das Konzil non Trient, Leipzig, 1905, p. 79104. Les deux plus appréciées sont chez les calvinistes, l’ouvrage ci-dessus cité de Heidegger, chez les luthériens, celui de Georges Calixte, Consideratio doctrines pontiliciee juxta duclum concilii Tridentini (œuvre posthume), Helmstadt, 1659-1672.

2. Les gallicans et les légistes contre le coniile.

Outre les documents recueillis ou traduits par Le Vassor et les Mémoires de Dupuy (voir ci-dessus), qui concernent plutôt la préparation du concile, voici les principaux écrits polémiques parus en France pour y empêcher la publication et la réception du concile : Du Moulin, Conseil sur le faict du concile de Trente, Lyon, 1664 (réfuté par Pierre Grégoire, Réponse au conseil donné par Charles du Moulin sur la dissuasion de la publication du concile de Trente en France, Lyon, 1684) ; Baptiste du Mesnil, Advertissement sur le faict du concile de Trente, faict en 1564, Lyon, 1564 ; Jacques Faye d’Espesse, Advertissement sur la réception et la publication du concile de Trente fait sous la personne d’un catholique romain, du dernier janvier 1583, Paris ; Innocent Gentillet, Le bureau du concile de Trente, auquel est monstre qu’en plusieurs points iceluy concile est contraire aux anciens conciles et canons et à l’autorité du Roy, divisé en 5 livres ; deux anonymes : Traicté du concile, 1590 ; Advis sur la nécessité du concile et sur la forme de le rendre légitime et libre pour l’union chrétienne, 1591 (tableaux de ce que n’a pas été le concile de Trente, de ce que devrait être le « vrai et saint concile » réclamé par les politiques) ; Louis Dorléans, Extraits d’aucuns articles du concile de Trente qui semblent être contre et au préjudice de la justice royale et des libériez de la justice royale et des libériez de l'Église gallicane, 1593 ; Guillaume Banchin, Révision du concile de Trente, contenant les nullitez d’iceluy, les griefs des roys de France et antres princes cliréliens, de l'Église gallicane, et autres catholiques, 1600. — En faveur du concile : Adrien Amboise, sieur d’Hé mery, De l’impossibilité et impertinence du concile, tel qu’il est demandé par requestre au roꝟ. 1607 (réédité en 1615) ; cardinal Du Perron, Brief discours sur quelques points concernant la police de l'Église et de l'État, et particulièrement sur la réception du concile de Trente, et la vénalité des offices, 1615 ; G. D. S. de Soûlas, Libre discours au roy pour la réception du concile de Trente, contre ceux qui s’efforcent de l’empêcher, où il est prouvé que l’un des meilleurs moyens d’arrester le cours des hérésies est de taire valoir l’autorité des saincts conciles généraux, 1615. Becueil documentaire : Mignot, Histoire de la réception du concile de Trente dans les différents États catholiques, avec les pièces justificatives servant à prouver que les décrets et règlements ecclésiastiques ne peuvent et ne doivent être exécutés sans l’autorité des souverains^ vol., Amsterdam, 1756 (tendancieux).

Après la période des polémiques, parurent un certain nombre d’ouvrages sur l'Église gallicane, ses libertés et les préjudices que leur causait, disait-on, le concile de Trente. Voir la bibliographie dressée par V. Martin dans Le gallicanisme et la réforme catholique, Paris, 1919, p. xx-xxvi, et ici la bibliographie de Louis SERViN.t.xiv.col. 1981-1982.

II. Travaux.

Nous omettons les indications des monographies, commentaires ou défenses des articles de foi promulgués à Trente. Ces indications, en effet, ont trouvé leur place au cours des différents articles signalés ici même à propos du concile de Trente. Nous ne rappellerons que pour mémoire deux études embrassant l’ensemble de la doctrine conciliaire : 1° les articles du P. Cavallera dans le Bulletin de littérature ecclésiastique de Toulouse : Le décret du concile de Trente, sur le péché originel, 1913, p. 241, 289 ; sur les sacrements en général, 1914, p. 361, 401 ; 1915, p. 17, 66 ; 1918, p. 161 ; sur la pénitence et l’extréme-onction, 1923, p. 277 (introduction générale, discussions d’ensemble et commentaire du proœmium) ; 1924, p. 56 (existence et institution de la pénitence) ; 1924, p. 127 (c. i-ii, can. 1-3) ; 1932, p. 73 (c. iii, can. 4, les parties du sacrement) ; 1932, p. 114 (contrition et attrition) ; p. 224 (c. v, can. 7-8, la confession) ; sur la pénitence, 1933, p. 62 (confession) ; p. 120 (c. vi, can. 9-10, le ministre, l’absolution) ; 1934, p. 125 (c. vii, can. 11, les cas réservés) ; 1935, p. 3 (c. viii-ix, can. 12-15, la satisfaction) ; 1938, Le décret du concile de Trente sur la pénitence et l’ertrême-onction (l’cxtrêmeonction) ; 2° notre étude sur les décrets du concile de Trente, dans Histoire des conciles, Hefele-Leclercq, t. x, Paris, 1938 (textes, histoire des textes et traduction française).

En ce qui concerne les travaux historiques : Fra Paolo Sarpi, servite, sous le pseudonyme de Pietro Soave Polano, Istoria del concilio Tridentino, nella quale si scoprono tutti gli artifici délia corte di Roma…, Londres, 1619 (le titre seul indique déjà en quel esprit partial est rédigée cette histoire, dont la traduction française, en 3 vol., avec notes de Le Courrayer est parue à Amsterdam, 1751, voir l’art. Sarpi) ; Pallavicino, Istoria del concilio di Trenlo ove insieme rifiutesi con autorevoli testimonianze un' Istoria falsa dioolgata nello stesso argomento sotto nome di Pietro Soave Polano, Borna, 1656-1657 (le but apologétique déteint parfois suites faits et l'érudition de l’auteur n’est pas sans lacune ; voir ici t. xi, col. 1833), tr. fr. édit. Migne, 3 vol., Paris, 1845. Sur un plan parallèle à celui des Annales eccl. de Binaldi, il faut citer l’Historia ecclesiastica de Noël Alexandre, dont la dissert, xii (sac. xvi) est tout entière consacrée à l’histoire du concile de Trente. De {'Histoire de l'Église et des auteurs ecclésiastiques du IP/e siècle d’Ellies Du Pin, on a pu extraire une Histoire du concile de Trente, Bruxelles, 1721. Plus près de nous : Gôschl, Geschichte des Konzils tm Trident, Batisbonne, 1840 ; Prat, S. J., Histoire du concile de Trente, Bruxelles, 1854 ; L. Maynier, Étude historique sur le concile de Trente, Paris, 1874 ; Victor Martin, Le gallicanisme et la réforme catholique. Essai historique stu-l’introduction en France des décrets du concile de Trente (1563-1615), Paris, 1919 ; P. Bichard, Concile de Trente, dans Histoire des conciles, d’Hefele-Leclercq, 2 vol., Paris, 1930 ; H. Swoboda, Das Konzil von Trient, sein Schauplatz, Verlauf und Ertrag. Vienne, 1912 ; Destandres, Le concile de Trente et la réforme du clergé catholique, Paris, 1909. Actuellement tous les documents connus, édités et manuscrits, sont utilisés et indiqués dans l’Histoire des papes de L. Pastor, tr. fr., t. xi, xii, xiii, xv, xvi ; et, pour l’application des décrets du concile, les tomes suivants. Mais, pour la bibliographie, on se référera à l'édition allemande, t. v, vi, vu et viii. On consultera également avec profit J. Janssen (trad. fr. Paris), L’Allemagne et la Réforme, t. iv, Paris, 1895, 1. III.

A. Michel.