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TOLÈDE (CONCILES DE). SUCCESSION


anciennes dix-sept canons concernant surtout l’administration des biens ecclésiastiques et le régime des serfs d’Église. Le can. 10 prévoit des pénalités pour les clercs incontinents, leurs complices et leurs enfants. Il est à noter qu’en plus des évêques et ecclésiastiques présents au concile (quinze évêques, six abbés, un arehiprêtre, un primicier, un diacre député d’un évêque absent) se trouvaient quatre comtes.

A la fin du concile, après indication de la prochaine fête de Pâques, on fixa au 1 er novembre de l’année suivante la tenue du futur synode.

Baronius, Annales, an. 655, n. 12 ; Labbe, t. vi, col. 451459 ; Hardouin, t. iii, col. 971 ; d’Aguirre, t. iv, col. 145-152 ; Mansi, t. xi, col. 23 ; Bruns, Bibl. eccles., part. I, p. 291 ; Colcccion de canones…, t. ii, p. 396.

10° Le Xe concile. — En réalité, ce fut le 1 er décembre que se réunit le Xe concile de Tolède, qualifié de « général ». en raison de la présence des trois métropolitains, Eugène II de Tolède, Fugitivus de Séville et Fructueux de Braga ; mais il ne compta que vingt évêques et cinq représentants d’évêques.

Des sept canons promulgués, le premier fixe la célébration de la fête de l’Annonciation huit jours avant Noël. Les six autres concernent différents points de discipline, le second et le dernier se référant également à l’organisation civile de l’Espagne (fidélité des clercs au roi et statut des Juifs).

Le même concile régla le cas de l’archevêque Potamius de Braga, auquel nous avons fait allusion plus liant, col. 1180, et il annula en partie deux testaments d’évêques défunts, lesquels, par des largesses trop cou : idérables, avaient injustement lésé leurs églises.

Baronius, Annales, an. 656, n. 41-46 ; Labbe, t. vi, col. 17.)- 172 ; Hardouin, t. iii, col. 977 ; d’Aguirre, t. iv, col. 152163 ; Mansi, t. xi, col. 32 ; Bruns, Bibl. eccles., part. I, p. 297 ; Coleccion de canones, t. ii, p. 405 sq.

1 1° Le XIe concile. — Beccessvinte était mort en 672. Lea grands du royaume lui donnèrent pour successeur le vertueux Wamba, qui dut d’abord réprimer plusieurs soulèvements. Aucun des révoltés ne fut mis à raort, mais des pénalités assez sévères furent édictées. Libre de ce côlé, Wamba réunit deux synodes provinciaux, l’un à Braga, l’autre à Tolède. Celui de Tolède porte le nom de XIe concile de Tolède (7 novembre 075).

Ce synode réunit, dans l’église de Sainte-Marie, sous la présidence du métropolitain Quiricius, dix-sept évêques, deux représentants d’évêques et six abbés, tous appartenant à la province de Tolède ou Carthagène. Dix-huit années venaient de s’écouler, au cours desquelles aucun concile n’avait été tenu à Tolède : l’hérésie et la débauche s’étaient propagées jusque dans le clergé. Les évêques, se trouvant réunis par la volonté de Dieu et par celle du roi, voulurent commencer leur œuvre par une profession solennelle de la foi catholique. Cette profession de foi, lue par le métropolitain et adoptée trois jours après par le concile, est le célèbre symbole de Tolède ; voir Symboles, t. xiv, col. 2933, dont la valeur dogmatique est incontestable. Cf. Hahn, Iibl. fier Si/mb., n. 182.

Les seize canons disciplinaires, promulgués par le concile rappellent pour la plupart des prescriptions antérieures. Lee canons Il et 12 méritent une attention particulière. Le canon Il concerne la communion des malades :. Il est permis de faire communier seu-I -m ni avec le calice les malades qui, à cause de la sécheresse de leur bouche, ne pourraient pas consommer le nain sacré. » Le canon 12 Intéresse le régime de la pénitence publique et complète ce qui avait été demie m IV-el an VI « candies, voir col. 1180 et 1183.

canon, le XI" concile adopte une discipline moins rigoureuse, On doit imposer les mains en’igné

DICT. DE THÉOI.. CATHOL.

de pénitence à tous ceux qui sont en danger de mort et, immédiatement après, leur accorder la réconciliation. On pourra même célébrer l’office divin pour ceux qui sont morts après avoir reçu la pénitence, mais sans être réconciliés. Can. 12.

Une telle pratique dut donner lieu à des abus, car, six ans plus tard, le XIIe concile (681) connaît nombre de cas où le moribond a reçu la pénitence ayant perdu toute connaissance, sur une simple attestation donnée par ses parents touchant ses bonnes dispositions. Et ces moribonds revenus à la santé refusaient de se soumettre aux obligations des pénitents. Prenant la comparaison du baptême reçu par les petits enfants encore inconscients, sur la garantie de leurs parents, le XIIe concile décrétera que quiconque a reçu la pénitence, de quelque manière que ce soit, ne doit plus jamais retourner à la vie séculière. Allusion certaine au cas du roi Wamba, qu’on va rappeler incessamment. Les prêtres qui auraient accordé la pénitence à un malade inconscient ou ne l’ayant pas demandée par des signes évidents, seront excommuniés pour un an. Can. 2. Le XIe concile décrète en outre que l’assemblée provinciale se tiendra chaque année.

Du synode parallèle de Braga (Bracarensis IV), le canon 1 est curieux pour l’histoire de l’eucharistie. On ne doit plus (ce qui laisse supposer que l’usage s’était introduit) lors du saint sacrifice, user de lait au lieu de vin, ni consacrer un raisin et en distribuer ensuite les grains en guise de complément de la communion. L’inlinctio du pain dans le vin consacré est interdite et, dans le calice, le vin devra être mélangé avec de l’eau.

Baronius, Annales, an. 675, n. 1-6 ; Labbe, t. vi, col. 559560 ; Hardouin, t. iii, col. 1017 ; d’Aguirre, t. iv, col. 238254 ; Mansi, t. XI, col. 130 ; Bruns, op. cit., part. I, p. 305 ; Coleccion de canones, p. 430.

Pour le concile de Braga, on en trouvera les actes dans Labbe, col. 561-570 ; Hardouin, col. 1031 ; Mansi, col. 154 ; Coleccion…, p. 652 ; cf. Florez, Espana sagrarfa, t. xv, p. 239, 243. Bruns, p. 96, ne donne que huit canons (au lieu de neuf), le premier étant constitué par une profession de foi conforme au symbole de Nicée-Constantinople.

12° Le XIIe concile. — Au vertueux Wamba devait succéder, en 681, l’ambitieux Erwige. Il semble bien qu’Erwige n’ait pas reculé devant le crime et le mensonge pour éliminer Wamba et prendre sa place. Voir, à ce sujet, le P. Tailhan (édition de l’Anonyme de Cordoue, Paris, 1885, p. 102) et la note de H. Leclercq, Hisl. des conc, t. m a, p. 540-542. La version officielle est rapportée et commentée ainsi par M. Aigrain, op. cit., p. 254. Quiricius étant mort eri janvier 680, saint Julien fut élu pour lui succéder comme archevêque de Tolède. Quelques mois après, le 14 octobre, le roi Wamba étant tombé malade et ayant perdu connaissance fut, suivant le rite tolétan de la pénitence in extremis, tondu et revêtu de l’habit des pénitents. Quand il reprit ses sons, on lui rappela les canons du IVe concile (can. 55) qui déclarait irrévocable cette décision, Wamba, qui n’avait accepté la royauté que malgré lui, se laissa ronvaine.ro et se retira dans un monastère, où il semble qu’il ne tarda pas à mourir. Un seigneur goth de la cour, Erwige, présenta des billets que le roi en abdiquant aurait signés, en sa faveur et fut élu, le 22 octobre, puis sacré par saint Julien. On murmura qu’il avait provoqué par quelque breuvage stupéfiant la syncope dont il allait si halu lement profiter ; l’accusation qui n’a rien que de viai Semblable, mais qui ne repose sur aucune preuve positive, décida le nouveau roi à s’expliquer devant un concile national, convoqué à Tolède (le XII*, Janvier 681), qui se tint pour satisfait des cédilles pre entées

— sans doute ne pouvait-il guère agir autrement — et déclara légitime l’élection d’Frwige ; un canon ordonna

T. — XV.

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