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TITRE CANONIQUE — TOBIE

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version de saint Paul, décollation de saint Jean-Baptiste. ..).

Le titulaire d’une église ne peut être un bienheureux sans induit apostolique. Can. 1168, § 3. Le choix du titre a lieu au moment de la bénédiction de la première pierre ; mais il n’est constitué canoniquement que par l’acte de la bénédiction ou de la consécration de l’église. Après cette dédicace, l’évêque ne peut changer le titre sans induit du Saint-Siège. Can. 1168. La fête du titulaire est célébrée chaque année sous le rite double de première classe avec octave, et le nom du titulaire doit être inséré dans l’oraison À cunctis lorsqu’elle est prescrite par les rubriques. Cf. Matth. a Coron ata, De locis et lemporibus sacris, n. 24-25.

Les oratoires publics, s’ils ont reçu régulièrement une bénédiction solennelle ou une consécration, sont tenus eux aussi à la célébration de la fête du titre ; mais non les oratoires semi-publics.

Lorsqu’une église est détruite ou est devenue inutilisable et qu’elle est remplacée par un édifice nouveau, il est permis de donner un autre titre à la nouvelle construction. Cependant, s’il s’agit d’une église paroissiale, le Code insiste pour que le titre ancien ne soit pas abandonné, mais soit transféré à la nouvelle église. Il ne serait pas défendu dans ce cas d’ajouter un titre nouveau à l’ancien. Can. 1187.

A. Bride.

TOBIE (LIVRE DE). — Le premier des livres deutérocanoniques de l’Ancien Testament est intitulé dans la Vulgate Liber Tobim, tandis que, dans les anciens manuscrits grecs, il porte simplement comme titre te nom de Tw8tr ou To6sît et, dans les autres plus récents, un titre plus long commençant par les mots piêXoç X6ycov T<o6tx, avec indication de la généalogie, de la patrie et de la captivité de Tobie. Dans la Vul, le père et le fils portent le même nom de Tobias ; en grec, le fils seul s’appelle Tobie, Tw6taç, et le père Tobit ou Tobeit, autant de formes dérivées d’un nom identique, dont la forme abrégée en hébreu devait être Tôbt et la forme complète Tôbiyyâh, Esd., ii, 60, ou encore Tôbiyyâhu, II Par., xvii, 8, avec le sens de : Jahvé est bon.


I. Contenu.
II. But (col. 1155).
III. Nature (col. 1156).
IV. Langue originale. Texte actuel (col. 1161).
V. Auteur, date et lieu de composition (col. 1164).
VI. Canonicité (col. 1165).
VII. Doctrine (col. 1166).

I. Contenu. —

Histoire des épreuves de Tobie et de l’intervention providentielle en sa faveur, le livre de Tobie se divise naturellement en deux parties principales racontant successivement les tribulations de Tobie et de Sara, sa future belle-fille, et la façon merveilleuse dont Dieu vint en aide à celui qui lui était demeuré fidèle dans le malheur.

I" partie. Vertus et épreuves de Tobie et de Sara (i, 1-m, 23). — Le héros du livre est un Israélite de la tribu de Nephtali, emmené captif au temps de Salmanasar, roi des Assyriens. La fidélité envers Jahvé < I la charité envers le prochain, dont il avait jadis donné l’exemple, ne se démentirent pas durant la capttvité, i, 1-10, non seulement aux jours de la bienvcillance du roi Salmanasar, mais encore au temps de la persécution de* enfants d’Israël sous le règne de son successeur, Scnnachérib. Les soins donnés par Tobie à la sépulture de ses frères, victimes de la persécution, lui attirèrent la eolère du roi, qui ordonna de le mettre à mort et de lui enlever tous ses biens. Le massacre du tyran par ses propres fils permit à Tobie de rentrer flans sn maison et de recouvrer tous ses biens, i, 11-25. De nouveau, malgré le danger encouru, il ne manquait pas d’assurer la sépulture aux cadavres de ceux die ses frères qui avaient été tués, ii, 1-9.

L’épreuve n’allait pas tarder à l’atteindre dans emplisse ment même de son œuvre de charité. Un jour qu’il rentrait exténué de ses travaux nocturnes de sépulture et pendant qu’il dormait au pied de la muraille de sa maison, la fiente d’un nid d’oiseaux lui tomba sur les yeux et il devint aveugle, ii, 10-11. Plus forte que l’épreuve fut la patience de Tobie qui resta inébranlable dans la crainte de Dieu, ii, 1224. En butte aux sarcasmes de ses parents et de ses amis, à ceux de sa femme même lui reprochant la vanité de ses espérances et l’inutilité de ses aumônes, le malheureux Tobie cherche un refuge dans la prière et, dans son amertume, demande à Dieu de. le délivrer de la vie. ii, 14-m, 6.

Au récit des épreuves de Tobie succède, sans transition, celui des infortunes de sa future belle-fille, Sara, fille de Baguel, à Ecbatane en Médie (et non Bagès comme le porte la Vulgate). Mariée sept fois, sept fois Sara avait vu mourir successivement ses époux, tués par un démon du nom d’Asmodée. Une des esclaves de Sara, à l’occasion d’une réprimande, outrage sa maîtresse, l’accusant du meurtre de ses sept maris. Dans son affliction, Sara, comme Tobie, cherche un refuge dans la prière et, comme lui encore, demande d’être retirée de cette terre si elle ne peut échapper à l’infamie de l’opprobre qui l’accable, m, 7-23.

IIe partie. Intervention providentielle en faveur de Tobie et de Sara (m, 24-xii, 22). — La prière des deux affligés fut entendue et l’ange du Seigneur, Raphaël, est envoyé pour les secourir, iii, 24-25. À la pensée de sa mort prochaine, Tobie fait à son fils de pieuses recommandations, insistant plus spécialement sur les vertus dont lui-même avait donné l’exemple, surtout la charité envers ses frères, iv, 1-20. Il lui rappelle en terminant un prêt jadis consenti à Gabélus de Rages et lui demande d’aller recouvrer la somme sur présentation du reçu de l’obligation contractée, iv, 21-23.

A son fils objectant les difficultés d’une telle entreprise, Tobie ordonne de se mettre à la recherche d’un homme fidèle pour en faire son compagnon de voyage et son guide. Celui-ci est trouvé dans la personne de Raphaël, un ange de Dieu, sous l’aspect d’un jeune homme tout préparé à se mettre en route, v, 1-9. Présenté à Tobie qui l’agrée avec joie, Raphaël, dissimulant sa personnalité sous le nom d’Azarias, fils du grand Ananie, reçoit recommandations et bénédiction du saint homme et lui promet de ramener son fils sain et sauf, v, 10-21. Le départ des deux voyageurs ne laisse pas d’inquiéter la mè re du jeune Tobie, aussi reproche-t-elle à son mari de les avoir privés de leur fils pour l’envoyer à la recherche d’une malheureuse somme d’argent. Tobie la rassure, ne doutant pas que la protection divine lui garde et lui ramène son fils. v, 22-28.

Au soir de la première journée de marche, les deux voyageurs firent halte aux bords du Tigre. Comme il descendait sur la rive pour se laver les pieds, le jeune Tobie est assailli par un énorme poisson ; mais, sur l’ordre de l’ange, il s’en saisit, le vide pour en conserver le cœur, le foie et le fiel, remède, les deux premiers, contre toute espèce de démons, le dernier contre la taie des yeux, vi, 1-9.

L’ange conseille à son compagnon d’aller prendre logis à Ecbatane chez Raguel, de sa tribu et de sa famille, et de lui demander sa fille en mariage. Mais Tobie n’était pas sans avoir appris que celle-ci, qui n’était autre que Sara, avait déjà eu sept mark tué-. par le démon. Il fait part de ses craintes à Raphaël, celui-ci lui enseigne le moyen de chasser ce démon qui avait fait périr les précédents maris de Sara, vi, 10-22.

Raguel reçoit avec joie ses hôtes, d’autant plus qu’il reconnaît en Tobie le fils de son frère qu’il BVall en très haute estime, vii, 1-8. Mais à la demande m mariage de Sara, Raguel est saisi de frayeur redoutant