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TIMOTHÉE 1er. ÉCRITS


deux colonnes ; il ne mentionne pas d’autre disparition que celle du cahier 40, les trois premiers cahiers et le dernier étant en mauvais état. A. Scher avait noté, loc. cit., p. 58 : « Le premier cahier, deux autres avant le dernier et quelques feuillets d’autres cahiers manquent. Le deuxième et le troisième cahiers ont été intervertis lors de la reliure du manuscrit. » Ni l’une, ni l’autre de ces observations ne renseignent sur l’état des cahiers où sont contenues les lettres ; c’est d’autant plus regrettable qu’il y a dans ce qui nous est parvenu des lacunes et des interversions ; on aurait aimé à savoir si et dans quelle mesure elles proviennent du manuscrit d’AlqôS, ou si elles lui sont antérieures.

Que les lettres conservées ne se présentent pas dans l’ordre chronologique, c’est l’évidence même. Il suffit pour s’en rendre compte de considérer les deux groupes de lettres « à Serge prêtre et docteur », et « à Serge métropolite d’Élam ». Il s’agit d’un seul et même personnage, deuxième successeur d’Abraham bar DaSandâd dans la direction de l’école de BaSôS d’abord, métropolite ensuite. Le premier groupe comprend les lettres de la collection actuelle xv-xx, xxvii-xxxiii, xxxvii-xl, xliv, xlix ; le second iii, v-vm, xi, xiii, xxi-xxv, xlvi-xlviii, liii-lvi, Lvin. O. Braun, qui a traité des lettres ex professe » : Der Katholicos Timo-Iheos /…, dans Oriens Christianus, t. i, 1901, p. 138152, et qui a conduit jusqu’au numéro xxxix la publication des lettres avec traduction latine dans le Corpus script. Christian, oriental., Scriptores syri, sér. II, t. lxvii, n’a malheureusement pas abordé le problème du classement chronologique des lettres. Il ne s’est aperçu, par exemple, qu’en imprimant la traduction, comment à la p. 109 fie son texte imprimé commençait une nouvelle lettre, mutilée en tête, si bien que les numéros de la liste qu’il donna d’abord dans Oriens christianus coïncident imparfaitement avec ceux de l’édition. Or, cette lettre incomplète, qui porte dans la traduction le n. xiv, est antérieure à toutes celles adressées à Serge : elle contient l’éloge du premier successeur d’Abraham, Rabban Péthion. Elle n’est d’ailleurs pas adressée à Serge seul, mais à tous les membres de l’école de BaSôS, élèves compris.

La lettre xliii, que Braun a publiée avec traduction allemande, Iiriefe des Kalholikos Timotheos L, dans Oriens christianus, t. ii, 1902, p. 4-11, lui est sans doute antérieure, car elle est adressée à un Rabban Péthion, connaisseur es lettres grecques, à qui Timothée annonce qu’il vient de terminer la traduction des Topiques d’Aristnte, en collaboration avec Abu Nuh. Ce destinataire doit être le personnage dont, la mort est signaler dans la lettre xiv. Le Rabban Péthion de la lettre ix (x dans Oriens christianus), publiée une première fois avec traduction allemande, ibid., p. 1029, est certainement un autre personnage, qui se trouvait en Élam, car Serge, déjà métropolite de cette province, est chargé dans la lettre de faire parvenir celleci à destination. Corpus script. Christian, oriental., p. 90, trad., p. 58. Et il se constitue de loi tout un groupe de lettres adressées à Serge ou aux Elamites (iv, x, xii) comprenant les lettres de m à xiii, p. 75-109, trad., p. 48-72.

Si l’on pouvait être assuré que les premiers numéros de la collection I ont avec raison placés en avant de la lettre m du Corpus, cela donnerait pour la chronologie des lettres une donnée de premier ordre, car, dan le manuscrit d’AlqôS. la lettre m est précédée immédiatement par le récit de la discussion avec al-Mahdï, récit qui semble bien adressé à Serge, sans tout, fois que son nom ou son titre y figure. On devrait en conclure que Serge devint métropolite d’Élam avant la mort d’il -Malidi (785).

Deux document ! ru loiri pa » des lettres proprement

dites : 1rs textes divers sur la réitération du baptême

de ceux qui ont été baptisés dans d’autres confessions, joints en appendice à la lettre sur le même sujet écrite à Salomon, évêque de IJëdatà, éd. Braun, p. 30-34, trad., p. 18-21, et la profession de foi de Nestorius, évêque du Beit Nuhadrân, souscrite par lui dans un synode tenu en 174 de l’hégire (790-791), Borg. syr. SI, fol. 353 v°-355, qui suit les canons notifiés à Éphrem, métropolite d’Élam, dont il a été dit ci-dessus qu’ils devaient être de 781, mais qui sont attribués à 786 par une note marginale du Paris, syriacus 332, et sont déclarés par le titre du morceau, dans ce même manuscrit, comme appartenant au premier synode du catholicos Timothée, lequel s’est tenu d’après Ébedjésus précisément en 790. Synodicon orientale, éd. Chabot, p. 599.

Les deux lettres xxxv et xxxvi, adressées à un simple fidèle, nommé Nasr, sur diverses questions concernant l’incarnation, sont mises en relation avec la lettre xxxvii à Serge, directeur de l’école de BaSôS, où Timothée demande qu’on lui envoie une copie de ces deux lettres. Il y a donc un rapport d’antériorité certain. Le groupe doit s’étendre de xxxv à xl, ou même xlii, car les lettres xli (aux moines de Mar Maron) et xlii (aux étudiants du couvent de Mar Gabriel, à Mossoul) ne semblent rien contenir qui oblige à les sortir du contexte où elles se trouvent dans le manuscrit. La lettre xlv est adressée à Jean bar BoktiSô’, frère de Gabriel, qui se trouvait dans le lieu d’origine de sa famille, GondêSapour ou Beit Lapât, résidence du métropolite d’Élam.

Les autres lettres sont : n à Rabban BoktiSô’, diacre et médecin du calife, père de Gabriel et de Jean, sur l’âme, éd. Braun, p. 35-75, trad., p. 21-47 ; xxvi à Mâranzëkâ, évêque de Ninive ; xxxiv aux chrétiens de Bassorah et Huballat, sur l’incarnation ; m à Mâranzëkâ, prêtre et docteur ; lvii à Bar-Sahdë, évêque de HormizdardaSir.

Les manuscrits des lettres cités par A. Baumstark, op. cit., p. 217, n. 6 : Séert 65 (xviie -xviiie siècles), décrit par A. Scher, Catalogue des manuscrits syriaques et arabes conservés dans la bibliothèque épiscopale de Séert (Kurdistan), Mossoul, 1905, p. 50 (disparu depuis la première guerre mondiale) ; Mardin 50, A. Scher, Notice sur les manuscrits syriaques et arabes conservés dans la bibliothèque de l’éuêché chaldéen de Mardin, dans Revue des bibliothèques, t. xviii, 1908, p. 80, enfin le Borgia syriaque SI (ancien K. vi, 3), P. Cersoy, Les manuscrits orientaux de Mgr David, au Musée Borgia, de Rome, dans Zeitschrift fur Assyriologie, t. ix, 1894, p. 366 sq., ont été copiés sur le même manuscrit d’AlqôS. C’est aussi de ce même manuscrit que proviennent les copies récentes de la collection Mingana, lesquelles comprennent : n. 587, fol. 116 v°-357, l’ensemble des lettres ; n. 17, fol. 1-78, la discussion avec al-Mahdï et la lettre xxvi à Mâranzëkâ, évêque de Ninive : n. 47. fol. 187-232, lettres il, I, ix, iv, xxvi et huit lettres à Serge, avant son élévation au siège métropolitain de GondêSapour. A. Mingana, Catalogue of the Mingana collection of manuscripts…, t. i ; Syriac and Garshuni manuscripls, Cambridge, 1933, col. 1118 sq., 53, 130.

2° I.e récit en syriaque de la discussion avec al-Mahdï apparaît dans la collection des lettres après le long traité sur l’âme adressé a Rabban BoktiSô’. O. Rraun a eu tort de le rejeter à une autre place, sur la foi du manuscrit copié pour, I.-B. Chabot, puisque OC manuscrit dérive, lui aussi, du manuscrit d*Alqô§. Le destinataire n’est pas nommé, ni dans le titre, ni dans le I’Xte, mais ce doit être Serge ; il semble qu’on puisse le eouelure du ton familier du début. La dlscu i t divisée en deux journées et il n’y a pas de rai on de penser que ce soit tin artifice de Style, comme dans 1. Mille ri une nuits. Ce textl i été publié d’après le