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1113 TIMOTHÉE ET TITE. THÉOLOGIE, LES SACREMENTS

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ce sujet : « (Il faut) aussi que les femmes (diaconesses) soient sérieuses, point médisantes, sobres, fidèles en toute chose. » I Tim., iii, 11. — « Pour être inscrite au catalogue, une veuve doit n’avoir pas moins de soixante ans et n’avoir été mariée qu’une fois ; avoir un témoignage de bonne conduite ; avoir bien élevé ses enfants, bien reçu les étrangers, lavé les pieds des saints, secouru les affligés, (en un mot) pratiqué toutes les bonnes œuvres. N’accepte pas les jeunes veuves, car (il arrive) qu’elles se dégoûtent du Christ et veulent se remarier, se donnant ainsi le tort public de manquer à leur foi première… » I Tim., v, 9-12. Traduction Buzy.

Le premier de ces textes est intercalé au milieu des recommandations qui concernent les diacres. De là l’opinion de beaucoup d’auteurs, l’Ambrosiaster, Pierre Lombard, Saint Thomas, Justiniani, Cornélius a Lapide, etc. qu’il s’agit en cet endroit des femmes des diacres. Le P. Prat appuie fortement ce sentiment. Op. cit., t. i, p. 419. Il fait dépendre l’accusatif Yuvaïxaç du verbe ë/ovraç, ꝟ. 8 : 81ax6vouç waaÙTtoç… i/o vrac…, f. Il : yuvaïxaç waaÛTcoç cepivâç. Cette construction dispense de dire « leurs femmes », yuvaîxaç aÙTwv, précision qui serait nécessaire si l’on rapportait l’accusatif au Seî du t. 2 ; mais ainsi, que l’avoue l’auteur, elle oblige à regarder le ꝟ. 10 comme une parenthèse et à rattacher au même verbe lyovTaç deux objets aussi disparates que « le mystère de la foi » et « les femmes ». De plus watxÔTœç semble annoncer, comme au ꝟ. 8, une nouvelle classe de ministres. Enfin la mention des femmes des diacres au f. Il anticiperait sur le t. 12 qui parle d’elles expressément ; et cette anticipation ne paraît pas bien utile, car, si les diacres gouvernent bien leurs enfants et leurs maisons, comme dit le ꝟ. 12, leurs femmes seront dignes d’eux. Il est donc préférable, avec saint Jean Chrysostome, In 1 Tim., hom. XI, P. G., t. lxii, col. 553, Théodore de Mopsucste et Théodoret, de voir ici des femmes chargées d’un office au service de l’Église. C’est peut-être la similitude de leurs qualités avec celles des diacres au ꝟ. 8 qui a amené l’écrivain à rapprocher les deux sujets. Du reste ces vertus sont d’ordre très général : dignité de. vie, charité dans les paroles, sobriété, fidélité en tout.

La section suivante, I Tim., v, 9-12, nous fournit des renseignements plus précis. Plusieurs auteurs, à la suite de saint Jérôme, saint Jean Chrysostome, Théodoret, saint Thomas, Estius, ont pensé que ce passage concerne les veuves que l’Église doit assister de ses aumônes. Mais Paul s’est occupé d’elles auparavant, v, 3-8. Pour être secourues il suffit qu’elles soient de « vraies veuves », c’est-à-dire sans famille, sans ressources et de vie honnête. On ne conçoit vraiment pas que l’Église leur eût refusé l’aumône avant l’âge de soixante ans ou pour le fail de s’être remariées. Il s’agit maintenant de veuves, non pas à assister, mais à inscrire sur le catalogue, xaTaXEyéo-Œo, de l’Église pour un rôle particulier, en vue duquel sont requises des conditions très spéciales et de hautes vertus ; cf. Ici, t. v, col. 686-687. On demande en premier lieu qu’elles aient au moins soixante ans d’âge. En outre, elles devront n’avoir contracte qu’un seul mariage Nous savons qu’en principe Paul permet « le Contracter une nouvelle union après la mort du premii r conjoint, Rom., vii, 1-3 ; il va même recommander aux jeunes veuves de cb xcher un appui à leur vertu trop faible dans les devoir-d’un second mariage. S’il trace pour d’autres une ligne de conduite toute

différente et’il les invite a un entier renoncement, c’est qu’il veut d’elles une perfection plus liante. comme pour les prêtres et les diacres. I)< plus la personnes en question s’engageront expressément à persévérer dans la continence du veuvage, ce qui reve nait à émettre le vœu de chasteté. Paul ne veut pas qu’on demande cet engagement aux jeunes veuves, parce que l’expérience en a montré les inconvénients. Il en est qui, après avoir promis de demeurer dans le célibat, se sont remariées, violant ainsi la foi jurée, rJ)v Tzp(x>rr t M TrLcmv YiOsTrjoav. v, 12. Quelques-unes même « se sont égarées à la suite de Satan », v, 15 : sous les suggestions de l’esprit mauvais, elles se sont abandonnées à une vie de dérèglement. L’apôtre recommande donc à Timothée de ne pas accepter les jeunes veuves pour l’office ecclésiastique dont il s’agit. A toutes ces garanties l’apôtre veut encore que s’ajoute celle d’une vie exemplaire, rendue recommandable d’abord par la bonne formation que la veuve aura donnée à ses enfants, puis par l’exercice de toutes les œuvres de charité.

On comprend que de telles conditions devaient mettre en vue, aux yeux de la communauté, les personnes en qui elles se trouvaient réunies et leur mériter une grande considération. L’Apôtre ne nous dit pas quelles fonctions leur étaient confiées ; mais il énumère sans doute, parmi les vertus, celles qui les préparent le mieux au service officiel que l’Église attend d’elles. Elles auront à instruire et à former les catéchumènes de leur sexe et les jeunes chrétiennes comme elles ont élevé leurs enfants ; elles continueront, au nom de l’Église, les œuvres d’hospitalité, d’assistance, de dévouement, dont elles avaient pris l’habitude au sein de leur famille.

Dans ces dispositions relatives au choix des diaconesses, on admire à la fois et l’initiative hardie de Paul qui sait tirer parti pour le bien de l’Église des merveilles de charité, de dévouement et de pureté dont la femme est capable, et la sagesse avec laquelle il maintient cette coopération dans les limites de la réserve, de la modestie et d’une juste sujétion.

VI. Sacrements.

Les Pastorales parlent clairement du sacrement de baptême et de celui de l’ordre.

1° Le baptême (Tit., iii, 4-7). — « Lorsque Dieu (le Père) notre Sauveur a voulu nous témoigner sa bonté et son amour des hommes, il nous a sauvés, non par nos prétendues œuvres de justice, mais dans sa miséricorde, par le bain de régénération et de rénovation de PEsprit-Saint, qu’il a largement répandu sur nous par Jésus-Christ notre Sauveur. Ainsi justifiés par sa grâce, nous avons l’espérance de posséder (un jour) la vie éternelle. »

La nature et les effets du baptême sont admirablement exprimés dans ce passage. C’est un rite dans lequel le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous confèrent, par le moyen de l’eau, une grâce qui nous régénère, nous renouvelle, nous sanctifie et nous donne droit à la vie éternelle. L’agent principal est la Très Sainte-Trinité, cf. ci-dessus, col. 1088. La matière du baptême est l’eau. Cette eau est employée par manière de lotion ou de purification, puisqu’il s’agit d’un bain, Xowp6v, lavntin, lanarnim. Le bain matériel ainsi administré sert d’instrument entre lis mains de la Trinité pour la purification spirituelle de l’âme : Dieu nous sauve Sià Xouxpoû. Les deux génitifs, TrocXiYYeveolaç xai dcvaxaivoinreow ;, se rapportent l’un et l’autre Immédiatement à XouTpoû comme un double effet à sa causi directe. Ils sont eux-mêmes suivis du génitif 7weû|J.a70Ç àvtou, qui dépend selon la construction la plus naturelle, de ers deux noms tout proches, plutôt que du mot bain » plus éloigné. Ce ne peut être qu’un géhfl if de cause, Indiquant l’agent principal : l’eau baptismale régénère et renouvelle, mais par la vertu du Saint-Esprit. Il est manifeste que cette vertu agit au moment même par le seul fait du bain ; comme le bain ordinaire lave le corps de sel souillon s ( t rafraîchit

sa vigueur, le baptême purifie l’Amt et la renouvelle. Plusieurs exégetes protestants admettent que t(i est