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TIMOTHÉE ET TITE. ANALYSE


des Pastorales diffèrent tellement des mots et du langage des autres épîtres de Paul, qu’on ne peut attribuer les unes et les autres au même écrivain. — 3. Doctrine. Les vues dogmatiques et les principes de conduite énoncés dans les Pastorales se distinguent foncièrement de l’évangile prêché par saint Paul. — 4. Erreurs combattues. Les erreurs auxquelles s’attaquent les Pastorales ne ressemblent en rien à celles que saint Paul a combattues dans ses diverses épîtres et s’apparentent au contraire aux doctrines gnostiques et aux hérésies qui ont fait leur apparition après les temps apostoliques. — 5. Institutions. Enfin l’organisation des communautés chrétiennes et surtout de la hiérarchie ecclésiastique atteint un degré d’évolution qui dépasse de beaucoup le temps des apôtres et qui se vérifie seulement dans les lettres de saint Ignace d’Antioche et de saint Polycarpe. Avant d’aborder ces questions, il importe de donner l’analyse des épîtres.

III. Analyse des épîtres.

    1. PREMIÈRE A TIMO-THÉE##


PREMIÈRE A TIMO-THÉE. — 1° Recommandations sur la prédication (i, 320). — À la prédication des faux apôtres, avides de nouveautés et fiers de passer pour des docteurs de la Loi (1-4), dont ils ne comprennent pas la vraie portée (8-11), Paul oppose son propre apostolat (12-17) et il exhorte Timothée à l’imiter (18-20). — 1. Les faux apôtres (3-7). Paul, se rendant en Macédoine, a laissé Timothée à Éphèse avec mandat d’interdire la prédication à ceux qui enseignent des doctrines étrangères, des fables et des généalogies interminables, qui n’ont rien d’édifiant et ne produisent que des disputes (4). La prédication doit avoir pour but la charité (5). C’est ce qu’oublient certains prédicateurs égarés en un vain bavardage, qui se disent docteurs de la Loi et ne. la comprennent pas (6-7). — 2. La Loi (8-11). La Loi est bonne, quand on en use légitimement ; elle s’adresse non au juste, mais au pécheur qu’elle veut détourner du mal par la menace du châtiment ; longue énumération de fautes graves. — 3. Le véritable apôtre (121 7). Au souvenir de l’Évangile qui lui a été confié, Paul se sent pénétré de reconnaissance envers le Christ qui a daigné le choisir, lui, persécuteur ! Qui pourra douter que le Christ soit venu pour sauver les pécheurs quand Paul a été le premier objet de sa miséricorde. A Dieu seul honneur et gloire ! — 4. Exhortation à Timothée. Il est recommandé à Timothée de faire honneur aux prophéties, qui l’ont désigné pour le ministère ; qu’il garde la pureté de la foi et de la conscience ; pour les avoir répudiées, plusieurs ont apostasie, parmi lesquels Hyménée et Alexandre (18-20).

2° Recommandations liturgiques (n, 1-15). — 1. Prière publique (1-8). Il faut prier pour tous, spécialement pour les rois et pour tous ceux qui exercent quelque autorité ; ainsi l’Église jouira de la paix. Dieu en effet veut le salut de tous les hommes, car il n’y a qu’un Dieu et il n’y a aussi qu’un seul médiateur, lé, us-Christ, qui s’est livré en rançon pour tous. Ce fait a été attesté en son temps et c’est pour en rendre témoignage que Paul a été établi apôtre et docteur des nations. — 2. Bonne tenue des femmes à l’église (4-10) : qu’elles soient parées, non d’habits somptueux, mai’, de lionnes œuvres. — 3. Sujétion de la femme (11-15). Il n’est pas permis aux femmes d’enseigner dans les assemblées. La femme doit rester soumise à l’homme, car elle lui <st inférieure par nature, comme le montre l’histoire de la création et de la chute. Elle méritera le salut par la fidélité à ses devoirs d’état.

3° Rteommandatioru au mi jet des ministres de V Église (m, 1-16). — Paul Indique a Timothée comment il doit Ofldulre datU le choix des épiscopes (1-7) et des diacres (X 13), pour faire honneur au grand mvstére de JéMM (1 MO). — 1. Épiscopes (1-7). Mien de plus louable que d’aspirer a la fonction d’épisrope, à la condition d’avoir les qualités requis, s. 1, ’épiscope doit

n’avoir été marié qu’une fois ; il doit être chaste, hospitalier, capable d’enseigner, montrer par le bon gouvernement de sa maison qu’il saura prendre soin de l’Église, jouir, même auprès des païens ou des Juifs, d’une bonne réputation. On écartera de cette charge les néophytes. — 2. Diacres et diaconesses (8-13). Paul exige aussi des diacres dignité de vie, sobriété, piété, pureté. Comme les épiscopes, ils doivent n’avoir été mariés qu’une fois et faire preuve de prudence par le bon ordre de leur maison. Des femmes qu’on recevra pour diaconesses il faut exiger une vie honnête, la charité dans les paroles, la sobriété, la fidélité en toutes choses. — 3. Mystère de piété (14-16). Timothée suivra fidèlement ces instructions pour l’honneur de l’Église, qui est la maison de Dieu, la colonne et le soutien de la vérité, et qui enseigne au monde le grand mystère de piété, Jésus-Christ, merveilleusement manifesté sur la terre et maintenant glorifié au ciel.

4° Recommandations doctrinales (iv, 1-16). — Pour lutter contre les erreurs qui vont déborder de toutes parts (1-6), que Timothée s’exerce à la piété et soit fidèle aux grâces de son ordination (7-16). — 1. Les faux docteurs (1-7). L’Esprit dit clairement que, dans les derniers temps, il se produira des apostasies, à cause des docteurs de mensonge qui répandront des doctrines diaboliques et en imposeront par leur ascétisme apparent. D’autres débitent des fables profanes et des contes de vieilles femmes (7a). — 2. Science et sainteté (7 6-14). Ces deux mots résument les divers conseils que Paul donne ici à Timothée : s’exercer à 1 a piété, qui a les promesses du présent et de l’avenir (7ft-8) ; travailler et lutter en mettant notre espérance en Dieu (9-10) ; prêcher d’exemple et de parole (12-13) ; mettre à profit les grâces sacerdotales (14-16).

5° Devoirs envers les diverses classes de la société (v, 1-vi, 2). — 1. Respect pour tous (1-2). Respect mêlé d’affection envers les vieillards et aussi envers les jeunes. — 2. Les veuves (3-16). Paul distingue diverses catégories de veuves. Celles qui vivent chrétiennement dans le veuvage, méritent toute estime (3). Si elles ont une famille, que leurs enfants ou petits-enfants s’acquittent envers elles du devoir de la piété filiale. Celles qui demeurent seules et sans ressources mettront leur confiance en Dieu : l’Église se chargera de leur entretien (5-8, 16). On n’admettra pour l’office de diaconesses que les veuves ayant au moins soixante ans, mariées une seule fois, rccommandables par une vie de vertu et de dévouement (9-10). Les jeunes veuves seront écartées de ces fonctions, de peur qu’après avoir promis de ne point se remarier elles ne manquent à leur engagement, comme il est arrivé : mieux vaut pour elles se remarier (11-15). — 3. Les presbylres (v, 17-22). Les presbytres qui gouvernent bien, surtout ceux qui se livrent au ministère de la parole et. de l’enseignement, méritent double honneur, car, selon l’Écriture, à l’ouvrier est dû son salaire. Que Timothée ne prête l’oreille à aucune accusation contre un presbytre, si elle n’est appuyé, d< témoins dignes de foi. Pour prévenir tout icandale, que Timothée n’impose les mains a aucun candidat sans un examen sérieux : sinon il se rendrait complice des péchés d’autrui. f-’.n passant. Paul invite Timothée à cesser d" ne boire que de l’eau et à prendre un peu de vin a cause de sa faible santé (23). Il revient au discernement si nécessaire à un supérieur : le mérite "ii le démérite se reconnaissent parfois à premier, vue, mais il faudra souvent un i x.mieii approfondi (24-26).

— 4. Esrlurrs (vi, 1-2). Que les esclaves redoublent d. respect envers leurs maîtres païens, pour ne pas donner occasion de blasphémer la foi chrét letine. Si 1, ur niait i, est chrétien, qu’ils le servent d’autant mieux, puisqu’ils ont en lui un frère.

0° Derniers avis (vi, 3-20). — 1. Cupidité de » faux