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THU1LLIER (VINCENT) — TIÉDEUR

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p. 136-140 ; Le Cerf, Bibliothèque historique et critique des auteurs de la congrégation de Saint-Maur, p. 473-477 ; Vanel, Nécrologe des religieux de la congrégation de Saint-Maur, décèdes à l’abbage de Saint-Germain-des-Prés, p. 178-181 ; Hurter, Nomenclator, t. iv, col. 1084-1085 ; D. Paul Denis, Le cardinal de Fleury, dom Alagdon et dom Vincent Thuillier, documentation sur l’histoire du jansénisme dans la congrégation de Saint-Maur (1729-1730), dans Revue bénédictine, t. xxvi, 1909, p. 325-370 ; Nouveau supplément à l’Histoire littéraire de la congrégation de Saint-Maur, notes de Henry Wilhelm, t. ii, 1931, in-8°, p. 239-242.

J. Carreyre.

    1. THYRÉE Hermann##


1. THYRÉE Hermann, jésuite allemand (xvi « s.). — De son véritable nom Hermann Dorken (ou Dorkens), il naquit vers 1532 à Neuss, près Cologne ; il est, en 1552, envoyé à Borne pour y être un des premiers élèves du Collège germanique, où il passe quatre ans. Reçu au noviciat par Ignace de Loyola en mai 1556, il est, deux mois plus tard, ordonné prêtre, reçu docteur en théologie et envoyé à Ingolstadt dans l’équipe qui va y fonder un collège. Il y enseigne trois ans la philosophie, un an les controverses. Envoyé à Trêves en 1560, il commente les Épîtres pastorales et prêche, avec succès, à la cathédrale. Profès en 1560, recteur de Trêves en 1565, il est nommé, en 1571, provincial de la nouvelle province rhénane, détachée par saint François de Borgia de la Germanie supérieure. Recteur à Mayence en 1578, il le reste jusqu’en 1587 et y meurt d’apoplexie le 26 octobre 1591.

Pendant son provincialat parut à Cologne une brochure intitulée : Von der hochberûmpter Religions Freislellung, ein kurlzer Bericht…, autore (sic) D. Andréa (sic) Dorkenio…, 1576, le texte allemand est suivi d’un appendice en latin, p. 29-39. Elle traitait « de la liberté de la religion », autrement dit, s’opposait aux prétentions récemment émises par les seigneurs protestants désireux d’accéder aux bénéfices ecclésiastiques et demandait que l’épiscopat cessât d’être réservé à la noblesse. C’était le fruit d’une collaboration entre le P. Thyræus (qui, pour n’être pas reconnu, la signa de son patronyme, oublié de presque tous), le r. François Coster, et peut-être le conseiller impérial An tiré Erstenberger (ce qui rendrait compte du prénom d’André substitué à celui d’Hermann). Dénoncé au général de la Compagnie, Éverard Mercurian, par les recteurs de Y urtzbourg et de Spire comme inopportun et de ton trop agressif, ce libelle fut bientôt retiré de la circulation. Voir la lettre du P. A. Possevin à saint Pierre Canislus, Rome, le 30 juin 1576, dans Braunsberger, Pétri Canisii epistulm et acta, t. vii, )). 347. — Du P. Thyræus, on a encore, signée de son nom gréco-latin d’humaniste, une Confessio Augustana cum notis, Dillingen, 1567, en deux éditions, in-4° et ln-fol., et, dans VHisloria controversite de auxiliis du P. L. de Meyère (Anvers, 1705, p. 36-37), une lettre adressée à Henri Cuyckius, docteur de Louvain, avec ri tte souscription : Ex commissione facultatis throlngiete, subscrifisi Hermannus Thyrœus, pro lempore efusdem facultatis decanus, et datée du 1 er décembre 1588. Le I’. Thyræus préparait encore, au témoignage de Rlbadeneira, un ouvrage de polémique : Sex millia dubiorum de Confessione Augustana, et duo millia irrefularUalum, contre les prédicants luthériens. La mort le surprit avant qu’il eut fini son travail qui ne fut pas édité.

Sommervogol, Biblloth. des écrivains de la Comp. de Jésus, t. vin. Bol. 10-11 ; K.-M. Rivière, ComeUom rt artditions à la Hihl. ilr lu Comp. <lr Jésus, col. 34 ; Allgemeine deutsche Biographie, t. xxxviii, p. 237-238 ; Morèxi, l.r Grand dfe> tlorwairt historique, 1740, t. viii, p- 125 ; I^natiux Agrteola, Htstoria provinclæ Soc. Jetu (ifrmanier Suprrioris, AugSbourg, 1777, p..")."> ; IXilir, GftChtcttU dir JeSUttai in den l.’mrlrrn drulsrhtr Zunge, <M)~, . i, pnsxim ; Monumrnln gtuuiana, t. xi. ». 523 ; BraUO « berg£f, l’rlri Canisii rpistlll /r ni nrlri, t. l : i viii, passlm, surtout t. ii, p. fi. II. ">, it

DICT. DR THEOI.. CATIIOL.

t. vii, p. 347-349 ; Ribadeneira, Illustrium scriptorum religionis Soc. Jesu catalogus, Anvers, 1608, p. 90.

H. Jalabert.

    1. THYRÉE Pierre##


2. THYRÉE Pierre, jésuite allemand (15461601). — Entré dans la Compagnie de Jésus en 1563, il enseigna la théologie à Trêves, Mayence et Wurzbourg, et se consacra ensuite au ministère de la prédication. Son œuvre révèle un attrait particulier pour l’étude du merveilleux : De variis tam spirituum quam vivorum hominum apparitionibus et noclurnis infestationibus libri très, Cologne, 1594, in-4° ; De dsemoniacis liber unus, Cologne, 1594, in-4° ; Loca infesta, Cologne, 1598, in-4° ; De apparitionibus spirituum Iraclaius duo, Cologne, 1600, in-4° ; Divinarum Novi Testamenti sive Christi Filii Dei… apparitionum libri très, Cologne, 1603, in-4°.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. viii, col. 1117 ; Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iii, col. 426.

J. de Blic.

    1. TIÉDEUR##


TIÉDEUR. — La doctrine de la tiédeur relève de la théologie de la charité. Il convient donc de l’exposer brièvement ici. I. Notion. IL Genèse de la tiédeur. III. Moyens de l’éviter ou d’en sortir.

I. Notion.

C’est une disposition de l’âme opposée à la vertu sanctifiante de la charité, au dynamisme de la charité. La charité est une force qui tend sans cesse à faire monter l’âme chrétienne de plus en plus haut dans la vie spirituelle. La tiédeur paralyse cette force et en neutralise les effets. Pour mettre cette doctrine davantage en lumière, rappelons ce qu’est le dynamisme de la charité et nous verrons comment la tiédeur l’annihile.

Le dynamisme de la charité est exprimé dans le texte célèbre du Deutéronome, vi, 5, rappelé par Notre-Seigneur au docteur de la loi : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est bien la charité qui pénètre le cœur, l’âme et l’esprit de l’homme pour lui faire aimer Dieu intensément. La charité met le chrétien qui suit ses inspirations dans la pratique de la perfection. Elle est, en effet, constitutive de la perfection spirituelle que l’on peut définir ainsi : la ferveur croissante de la charité, qui fait éviter le péché grave et le péché véniel délibéré et porte à observer les conseils compatibles avec la condition de chacun. Cette formule exprime les trois caractères du dynamisme de la charité, que neutralise complètement la tiédeur, comme nous Talions voir.

De sa nature la charité tend à être fervente. C’est le premier caractère de son dynamisme. Si on la compare au feu, on doit dire que sa tendance essentielle est de jaillir en flamme, c’est-à-dire de mettre l’âme dans la perfection. « La charité et la dévotion, dit saint François de Sales, Vie dévote, c. i, ne sont non plus différentes l’une de l’autre que la flamme l’est du feu…, la dévotion n’ajoute rien au feu de la charité, sinon la flamme qui rend la charité prompte, active et diligente. » C’est pour exprimer cette activité de la charité, son dynamisme, dans la définition de la perfection que Louis de Grenade, Traité de l’oraison et de la méditation, I’e partie, c. i, et saint François de Sales, dans la Vie dénote, y ont incorporé la notion que saint Thomas, II » - II", q. lxxxii, a. 1 et 2, donne de Ifl dévotion. Celle-ci se caractérise pal la promptitude et par l’ardeur avec lesquelles on se porte à servir Dieu en toutes choses.

La tiédeur neutralise complètement cette tendance de la charité à être fervente, à jaillir en flamme, a être active, prompte et diligente an Servi » < 1 « Dieu. Dans l’Ame tiède, la charité est languissante, sans activité a cause du manque de générosité qu’elle y trouve. La comparaison de l’eau t iède de l’Apncalv |> (. III, 16, est très juste : « Tu n’es ni froid ni chaud, dit.lésus : l’ange

T - XV. — 33.