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THOMASSIN. LA DISCIPLINE ECCLÉSIASTIQUE


gement, écrit Bougerel, qu’il eût marqué pour les opinions ultramontaines, leurs défenseurs ne laissèrent pas d’y trouver à redire », p. 6. On peut affirmer cependant que son livre a mérité les éloges de presque tous les auteurs ecclésiastiques. Les voir rassemblés à la suite de la vie, p. 16. Les Analecta juris pontificii ont publié des dissertations inédites de cet ouvrage : Remarques sur l’exécution du c. 3 de la session du Concile de Trente De regularibus, 1873, livraison 105 et 108, p. 414, 808 ; Remarques sur le décret de Gratien, 1877-1879 ; livraisons 140-151.

Traités divers.

« En même temps que le P. Thomassin

donnait ses trois volumes de dogmes théologiques, la facilité de son esprit, jointe à la fécondité de ses connaissances, le mettait en état, ce qui n’est peut-être arrivé qu’à lui seul, de préparer et de donner en même temps au public un très grand nombre de traités historiques et dogmatiques sur divers points de discipline et de morale. » Batterel, op. cit., p. 500.

1. Traités historiques et dogmatiques sur divers points de la discipline de l’Église et de la morale chrétienne. — Tome i comprenant un Traité des jeûnes de l’Église divisé en deux parties, Paris, 1680, in-8°. Thomassin écrit dans l’avertissement : « Le fruit que je me propose de mon travail n’est pas d’avoir satisfait la vaine curiosité de quelques esprits ; mais de donner occasion aux fidèles de s’enflammer de plus en plus dans l’amour de la pénitence par les exemples que tant de siècles leur fournissent. » Dans la I re partie il raconte ce qu’ont été les jeûnes depuis l’origine jusqu’au vne siècle : jeûnes des juifs, des païens, jeûnes du carême, prolongés plusieurs jours sans nourriture, xérophagies, jeûnes des stations, des Quatre-temps, continence des personnes mariées. Dans la IIe, des jeûnes de l’Église depuis le viie siècle jusqu’à nos jours : Septuagésime, Sexagésimc, Quinquagésime, addition des quatre jours avant le premier dimanche de carême, Rogations et jeûnes extraordinaires ; conditions : un repas frustulum et collation.

2. Tome n contenant un Traité des (êtes de l’Église divisé en trois parties, des fêtes en général, des fêtes en particulier et de la manière de les célébrer saintement, Paris, 1683, in-8° : < Ce traité, écrit Batterel, fournit encore tout ce qu’on peut désirer tout à la fois de curieux et d’édifiant touchant l’institution et la manière de célébrer les fêtes dans la primitive Église. » Op. cit., p. 506. Sans doute, nous sommes renseignés sur l’origine de certaines fêtes mieux qu’on ne l’était au xvii » siècle. Mais ce livre témoigne d’un souci de remonter aux origines du culte chrétien qui n’était pas habituel à l’époque et Thomassin peut être considéré comme un très digne piécurscur des grands Uturgistee « le notre époque. Le style en paraît plus soigné que celui des autres ouvrages, sa piété envers l’eucharistie s’y révèle mieux encore qu’ailleurs : « Tous ces mystères et leurs fêtes se célèbrent par le sacrifice de l’eucharistie qui en est comme l’âme. La fête de l’incarnation du Verbe, ou de l’annonciation se eéièbre par l’eucharistie qui est comme une continua-Mon et une extension de cette admirable union de Dieu avec l’homme et de l’homme avec Dieu. La (Me de la nativité se célèbre par l’eucharistie OÙ le Verbe incarne est encore formé mu nos autels et prend une nouvelle i aisiartci en ie paroles du prêtre. » P. 3H7.

3. Traité de l’office divin, pour les ecclésiastiques et 1rs laïques divise en deux parties : La première, de sa liaison avec l’oraison mentale et d’autres prière » vocales, unec la lecture des Écritures, des Pères et des nrs des samls. La (Monde, tir ses origines et des changements t/iu s’i/ sont jails lions ht révolution des sièrlrs. Paris, 1686, in K" ;

édt moderne défigurée, Llgugé, 1804. Il e*A remarquable, Mil encore Batterel) que dan ces tra ti. l’auteur ne sépare jamais ce qui peut nourrir la pléU <le

ses lecteurs d’avec l’érudition qui les instruit ; mais que l’une va toujours de pair avec l’autre. » Ibid., p. 506. C’est plus vrai encore de celui-ci que des autres ; il le commence par ces paroles : « C’est un devoir commun à tous les fidèles et sans doute d’une obligation encore plus pressante pour les ecclésiastiques de prier sans cesse. » Il apporte pour le prouver de très beaux textes de l’Écriture, de saint Ambroise, de saint Jérôme, de saint Augustin, etc., et il ajoute « que l’amour de Dieu régnant dans le cœur est cette prière continuelle que l’Apôtre prescrit et qui est l’âme de toutes les autres prières ». P. 25. Mais alors, quelle est l’utilité de l’office divin dont l’Église impose la récitation à ses ministres, aux religieux, aux religieuses ? Thomassin en connaît mieux que personne les incomparables richesses et il plaint ceux qui, chantant les psaumes sans les comprendre, sont « semblables à ceux qui passeraient le long d’une eau très belle et très pure sans y toucher ou en goûter ». P. 152. Mais enfin, ce n’est pas là l’essentiel de la prière qui « tient plus de la volonté et du cœur que de l’esprit ou de la pensée ». P. 145. « Le dessein manifeste et avoué de Thomassin, dit H. Bremond, est ici de montrer que, si la prière liturgique est excellente, son excellence, sa vraie qualité de prière lui viennent non pas de son caractère particulier, ni de ses mérites propres, mais d’abord et surtout de sa « liaison avecl’oraison mentale pure ». Métaphysique des saints, t. vii, p. 386. Le même auteur intitule le chapitre qu’il consacre à ce livre : « Thomassin et la prière pure », p. 385-415. Plusieurs textes le prouvent : « Tout le corps des fidèles qui assistent à la messe… devient un même prêtre en quelque manière et un même sacrifice avec le célébrant et avec Jésus-Christ dont le prêtre n’est que le ministre. Cette persuasion, cette disposition, ce consentement des fidèles est une oraison mentale fort pure et fort sainte sans qu’il soit nécessaire de s’en fatiguer l’esprit… Ce respect religieux, sans autre contention d’esprit, suffirait pour profiter du sacrifice et ce serait une oraison de modestie et de vénération pour la majesté de Jésus-Christ. » P. 145-146. Voilà qui doit mettre d’accord ceux qui seraient tentés d’opposer l’oraison et la prière publique et vocale. Ce livre de Thomassin n’a pas vieilli.

4. Traité de l’unité de l’Église et des moyens que les princes chrétiens ont employés pour y faire rentrer ceux qui en étaient séparés. Divisé en deux parties : la première qui contient les lois du code Théodosien, les conciles et les Pères anciens qui les ont soutenues. Digression sur la réunion des sectes orientales. La seconde, qui contient la doctrine des autres Pères et des conciles à laquelle Justinien s’est conformé dans les lois de son code sur ce sujet. Digression sur la communion sous les deuxespèces, Paris, 1686, 2 vol. in-8°. Tome ii, divisé en deux parties. Dans la première, on rapporte les sentiments des anciens Pères grecs, les conciles et les édils des empereurs sur ces deux points. Dans la seconde, on explique les sentimens des anciens Pères talins. On y a ajoute une digression sur la communion sous les deux espèces, Parts, Ki.SK. À cette époque, le roi faisait travailler a la réunion des calvinistes de son royaume. l’ouvrage était donc fort « le saison, parce qu’ii rappelât ! tous les efforts que l’Église a faits, et les pvinces clu-c tiens avec elle, pour sauver l’unité que les protestants oni détruite. Il commence ainsi : le caractère de l’Église est l’imite que nous ne pouvons distinguer de la charité, non plus que « le la vérité. Il n’y a qu’une

vérité, opposée sur quoi que ce soit I une multitude

de mensonges… les prélats de l’Église et. à Icnrrxcm pie. les a ni res fidèles oui continue de donner le nom de frères a (eux qui s’étaient séparés de leur corps. »

Thomassin raconte comment I i i a fait tout le

possible pour arrêter ou du moins tempérer les ri