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THOMAS GALLUS — THOMAS DE JÉSUS


conception même de la contemplation et de sa nature, les degrés qu’il décrit dans l’ascension de l’âme vers Dieu et qu’on retrouve tant dans son Commentaire sur Isaïe que dans son traité De septem gradibus contemplationis, devinrent aussi les doctrines fondamentales de la spiritualité franciscaine ; son influence dans cette ligne ne fera que s’affirmer toujours davantage. Il est cité fréquemment dans la Somme théologique d’Alexandre de Haies, dans les écrits de saint Bonaventure et dans beaucoup d’autres auteurs des xiiie et xiv° siècles. Par ailleurs son anti-intellectualisme très marqué

— et cela, il faut le noter, dès le début du xiiie siècle et non pas seulement en réaction contre les excès plus tardifs de la systématisation théologique ou de la décadence scolastique — s’est transmis chez un certain nombre d’auteurs mystiques. Dès la fin du xiiie siècle, le chartreux Hugues de Balma, de la chartreuse de Mcyriat, dans son traité De Iriplici via utilise YEx-Iraclio et YExplanatio de Thomas et en adopte les positions. Mais surtout c’est au xve siècle, dans les abbayes autrichiennes et celles de l’Allemagne du Sud, que son influence s’affirme plus forte que jamais, comme en témoigne d’ailleurs le grand nombre de manuscrits où se transcrivent alors ses œuvres. L’on verra s’inspirer de lui ou tout au moins invoquer son autorité le chartreux Vincent d’Aggsbach et les adversaires qu’il combat : un Gaspard Aindorffer, un Nicolas de Cues, un Bernard de Waging, prieur de Tegernsee, dans cette controverse « Autour de la docte ignorance » dont E. Vanstcenberghe a retracé jadis la captivante histoire : Autour de la docte ignorance. Une controverse sur la théologie mystique au xv B siècle, dan les lleilràge… de Bâumker, t. xiv, Munster, IM5.

L’étude de Thomas Gallus et de ses œuvres a été complètement renouvelée par les travaux du P. G. Théry. C’est à eux qu’il faut désormais se reporter ; on y trouvera d’ailleurs toute la bibliographie antérieure. On consultera en particulier : G. Théry, Les œuvres spirituelles de Thomas Gallus, dans Vie spirituelle, t. xxxi, 1932, Suppl., p. 147-167 ; t. xxxii, 1932, Suppl., p. 32-43 ; t. xxxiii 1932, p. 129-154 ; Saint Antoine de Padoue et Thomas Gallus, dans Vie spirituelle, t. xxxvii, 1933, Suppl., p. 94-115, 163-178 ; t. xxxviii, 1934, Suppl., p. 22-51 ; Chronologie des œuvres de Thomas Gallus, abbé de Verceil, dans Divus Thomas, de Plaisance, t. xxxvii, 1934, p. 265-277, 365-385, 469-496 ; Thomas Gallus et Égide d’Assise. Le traité De septem gradibus contemplationis dans Rev. nioscol., 1934, p. 180-190 ; Thomas Gallus et les concordances bibliques, dans Aus der Geisteswelt des Mittelalters, t. I, p. 427-446 ; Thomas Gallus. Aperçu biographique, dans Archives d’hist. doctr. litt. M. A., 1939, p. 141-208 ; Thomas le cistercien. Le commentaire du Cantique des cantiques, dans New Scholaslicism, 1937, p. 101-127 ; Commentaire sur lsale de Thomas de Saint-Victor, dans Vie spirituelle, t. xlvii, 1936, Suppl., p. 146-162.

P. Glorieux.

    1. THOMAS ILLYRICUS##


8. THOMAS ILLYRICUS, frère mineur de l’Observance, originaire d’Osimo ( ?), dans la marche d’Ancone, prédicateur célèbre dont on ne connaît guère que K s BUocès qu’il remporta par sa parole durant V’jour à Toulouse de 1520 à 1525. Il mourut à Menton en 1528. On a de lui : Clypeus status papalis oel sermo popularis de Ecclesiæ clavibus, et specialis traclalus de potestate summi pontifteis contra Lutherum, Turin, 1523, in-4° ; Conditioncs veri pastoris animarum, Turin, 1523, in-4° ; Clypeus catholicæ F.cclesiie, Turin, 1524, in-4°. Thomas avait publié auparavant M Sermones aurei in aima civitate Thnlosana proclamali a fralre Thoma Illirico de Avximo… sacrm théologien prof essore et verbi Dei prmeone, etc., TOulone*, 1521, 2 vol., in-4° ; l’un d’eux a été traduit sous le titre Le sermon de charité, avec les probalions des erreurs de Luther, lait et composé par frère Illyrique, translate de latin en français par le polygraphe, humble conseiller, secrétaire et historien du noble prince Damour, régnant

au parc d’honneur, Saint-Nicolas du Port, 1521, in-4°.

Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 1272 ; Michaud, Biographie universelle, t. xli, p. 398 ; Roskovany, Romanus Pontifcx Primas, Budapest, passim ; Tiraboschi, Storia délia letteratura italkma, t. vii, p. 229.

IVIercier

    1. THOMAS D’IRLANDE (de Hibernia’##


9. THOMAS D’IRLANDE (de Hibernia’. ; Hibernicus). — Il serait né à Palmerston, au territoire de Kildare. Le peu qu’on sait de sa vie se ramène à sa présence à Paris où il est mentionné en 1295 comme socius de Sorbonne. Il est maître es arts ; sans doute étudiant en théologie ; il aurait en 1306 le titre de bachelier. Son principal ouvrage, que de nombreux manuscrits rapportent et qui n’eut pas moins de treize éditions, est le Manipulus florum, recueil par ordre alphabétique de sentences des Pères sur les problèmes de théologie et philosophie. Il fut terminé en juillet 1306. Il a été parfois attribué, mais à tort, à Jean de Galles, O. M. ; il ne serait pas impossible cependant que celui-ci l’ait commencé. Il y a également à l’actif de Thomas trois petits traités, qu’il légua d’ailleurs à la Sorbonne : De tribus punctis religionis christianæ (ou Expositio articulorum fidei christianæ), édité à Lubeck en 1496, brève somme des articles de la foi, du Décalogue et des péchés capitaux ; De tribus sensibus Sacrse Scripturæ, inédit ; De tribus ordinibus angelicæ hiérarchise et ecclesiasticas. Le premier de ces traités fut achevé en 1316. Le Commentaire sur les Sentences que lui attribue le ms. de Paris, Bibl. nat. lat. 15 853 est en réalité celui de Richard Fitz-Ralph, le futur primat d’Armagh. Voir ici Richard d’Akmagh, t. xiii, col. 2667. Thomas mourut avant 1338, léguant à la Sorbonne un certain nombre de livres.

B.Hauréau, dans Hist. liil. de la France, t. xxx, p. 398 sq. ; P. Féret, La faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, t. iii, 1896, p. 238-241.

P. Glorieux.

10. THOMAS DE JÉSUS, carme déchaux (1564-1627). — Didace Sanchez Davila naquit en 1564 et entra à vingt-deux ans dans l’ordre des Carmes déchaux. Profès du couvent de Valladolid sous le nom de Thomas de Jésus, il devint successivement lecteur de théologie à Séville, puis à Alcala, prieur du couvent de Saragosse et provincial de Vieille Castille. Le premier, il eut l’idée des Déserts et la réalisa à Las Batuecas, près de Salamanque. Après un séjour à Rome de 1607 à 1610, Thomas de Jésus fut envoyé en Belgique pour y fonder des couvents de son Ordre. Thomas de Jésus séjourna treize ans en Belgique et revint à Rome en 1623 comme définiteur général. Il y mourut le 26 mars 1627.

Les principaux écrits de Thomas de Jésus sont : Compendio de los grados de oracion por donde si sube a la perfecta conlemplacion, sacado de las obras de santa Teresa, 1610, traduit la même année en latin sous le titre Compendium graduum orationis menlalis et specierum conlemplationis desumptum ex libris et doclrina S. M. N. Theresiæ, puis, en 1612, en français Abrégé des degrés de l’oraison par lesquels l’âme monte à la parfaite contemplation ; Thésaurus sapientiæ divins : in gentium omnium salule procuranda, schismalicorum, hærelicorum. judœorum, saræenorum ceterorumque inftdelium rrrores demonstrans, impiissimarum seelarum maxime orientalium ritus ad historiée fldem XI I libris enarrans, errores ad verilalis lucem confulans, Anvers, 1613, in-l° ; De contemplatione libri VI, 1620. Les écrit* « le Thomas de Jésus fuient réunis en 1684 BOIU le titre général : Opéra omnia homini religioso et apostolico ulilissima.

fitmiis carméUtalneê, pasêim (nombreux article*) | Hurler, <iinrnrl<il., r. :) éd., t. iii, col. 675.

J. Mi ik.ii n.