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THOMAS A KEMPIS — THOMAS BRADWARDINE


de science, la production d’un « cerveau », c’est, comme on l’a dit très justement, « l’effusion d’un cœur ». Lenglet du Fresnoy, L’Imitation de Jésus-Christ, 1731, p. v. C’est bien ce qui a fait son immense succès.

La bibliographie de Thomas a Kempis et de l’Imitation est trop considérable pour être donnée ici. On se reportera donc à celles de Chevalier, Bio-bibliographie, t. ii, col. 4507 sq. Puyol, op.ciI. ; librairieRosenthal, Ca « alogusXXXy//7, Munich ; de Backer, Essai bibliographique sur le livre De imitatione Christi, Liège, 1864. — Pour les œuvres, se reporter à l’édition critique de Pohl indiquée plus haut. — On consultera utilement J. Coumoul, Les doctrines de l’Imitation de Jésus-Christ, Lille, 1924, et les ouvrages d’histoire de la spiritualité.

J. Mercier.

    1. THOMAS DE BAILLY##


3. THOMAS DE BAILLY, théologien du début du xiv c siècle. — Il éta’t originaire de Bailly, près de Versailles. On le trouve dès 1301 maître en théologie et régent à Paris. Sa carrière est surtout une carrière universitaire encore que, en 1304. il ait été chargé de l’administration spirituelle du diocèse de Paris et soit devenu ensuite pénitencier de Paris. Il prend part aux divers actes de l’Université ; ii est proviseur du rollège des Bons-Enfants (1314), doyen de la faculté de théologie. Il succéda en 1316, comme chancelier de l’Université, à François Caracciolo et exerça cette charge pendant douze ans. Il mourut le 9 juin 1328. Oh possède de lui le texte de ses six disputes quodlibétiques tenues de 1301 à 1307, le dernier incomplet ; quelques extraits aussi dans une compilation sur les Sentences datant de 1316.

Les rares études faites sur sa doctrine le montrent opposé aux thèses eucharistiques de Jean de Paris, O. P.. dépendant d’Henri de Gand dans la théorie de la volonté et, en matière de privilèges et confessions, hostile aux pouvoirs des religieux.

C.-V. Langlois, Thomas de Bailli, dans Hist. litt. de la France, t. xxxv (1921), p. 301-310 ; P. Glorieux, Répertoire tics matlres en théologie de Paris (1933), Notice 214 ; Th. Graf, De subjecto psychico gratiæ et uirtutum 1935, p. 186 IX’.).

P. Glorieux.

4. THOMAS BEAULXAMIS ou BEAU XALMIS, en latin Bellarnicus ou Pulcher amicus, carme, ne à Melun en 1524, prédicateur à la cour de Catherine de Médicis, de Charles IX et de Henri III, célèbre polémiste contre les calvinistes, décédé à Paris le 1 er mai 1589. Parmi ses ouvrages on peut citer : Commentaria in eoangelicam hisloriam sive concordia ex anliquis Ecclesise Patribus congesta, in quibus quæ ad inlerpretis et ecclesiastæ munus faciunt conlinentur, Paris, 1570, 2 vol. in-fol. ; 1583, 4 vol. in-fol. ; 1590 ; 1650 ; Lyon, 1594, 3 vol. in-fol. ; Promissio carnis et sanguinis Christi in eucharistia, Paris, 1582 ; De cultii, veneratione, intercessione, invocatione, merilis, jestivitatibus, rcliquiis et miraculis sanctorum catholica assertio, Paris, 1566, in-8°. L’écrit le plus célèbre de Thomas Beaulxamis est son Histoire des séries tirées de l’armée sathanique, lesquelles ont oppugné le sainct sacrement du Corps et du Sang de J.-C. depuis la promesse d’icelug faicle en Capernaum jusques à présent. El la victoire de la vérité et parole de Dieu contre le mensonge, Paris, 1570, in-4° ; 1571, in-K".

Bibliotheca carmelitana, t. ii, col. 80.t ; Hurter, Notnenclator,

t- -1., t. iii, col. 268-269 ; Hoefer, Nouvelle bin./nj

phte générale, t. v, col. 65 ; Ml tiaud, Biographie UntvertelU, t. iii, p. 393-394 ; Feller, Biographie universelle, I. i. ». 386 ; I-Vtci, L’untverilté de Parte et tel docteur » le » plut célèbre », I. ii, p. 872-380.

J. Mercier.

6. THOMAS BRADWARDINE (BRADE WARDYN, BREDWARDYN). théologien anglais du

xiv" itècle. — I. L’homme <i l’œuvre. IL Positions doctrinales, m. Originalité et Influence.

I. L’homme et l’œuvre. — Peut-être sa famille était-elle originaire de la ville de ce nom, près de Hereford. C’est à Chichester cependant que lui-même naquit, vers 1290 au plus tard. Sa carrière est avant tout carrière universitaire, qui se passa presque toute à Oxford. Maître es arts, puis étudiant et maître en théologie, on le trouve mentionné à ce titre, en 1323, sur les registres de Merton Collège auquel il appartint. Comme ses œuvres en témoignent d’ailleurs, il est très représentatif de ces maîtres d’Oxford, ouverts aux sciences mathématiques, aux lettres et aux problèmes de théologie. Sa vaste érudition, ses positions métaphysiques et l’originalité de sa pensée théologique lui valurent le titre de Doclor profundus. Il fut, de 1325 à 1327, procureur de l’Université. On le voit, dès 1325, dans l’entourage de Richard Boston de Bury, le fameux humaniste bibliophile qui devint évêque de Durham. En 1337, il est chancelier de Saint-Paul, à Londres. Vers cette même date, il devint clerc de la maison du roi Edouard III, qu’il suivit peut-être en son voyage de Rhénanie en 1338. Du moins le voit-on sur le sol français en 1346, accompagnant l’armée anglaise et son roi, assistant à la bataille de Crécy et prononçant en octobre de cette année devant Edouard III un sermon plein de détails sur cette bataille et celle de Nevill’s Cross (ms. à Oxford, Merton Collège). Divers bénéfices lui sont alors accordés. Présenté une première fois au siège de Cantorbéry en . 1348, il l’est à nouveau l’année suivante. Cette fois il est nommé par Clément VI, le 1 er juin 1349 et sacré à Avignon le 19 juillet. Moins de huit jours après son retour en Angleterre, le 26 août, il mourut victime de la peste noire qui sévissait alors et fut inhumé à Cantorbéry.

Un certain nombre de ses traités de mathématiques ont été édités : un Tractalus de proportionibus velocitalum, à Paris, 1495 ; Venise, 1505 ; Vienne, 1515 ; le De arithmetica speculativa, à Paris, 1495 et 1530 ; le De geomelria speculativa, à Paris, 1495 et 1516. Maximilian Curtze a donné, dans Zeilschrift fur Mutliematik und Physik, t. iii, Suppl., 1868, p. 85-91, une analyse détaillée du De continuo, dans lequel Bradwardine réfute, par raisons mathématiques, les atomistes des divers systèmes. Voir Duhem, Études sur Léonard de Vinci, 1909, IIe série, p. 10. D’autres écrits demeurés encore inédits lui sont également attribués : Tabulaaslronomic. se ; Arithmetica praclica ; De. velocilate moluum. Quant au De quadralura circuli, édité à la suite de la Geomelria speculativa, il ne lui appartient pas. Un commentaire sur la Métaphysique d’Aristotc serait conservé à Erfurt, Dibl. Amplon. l’n De arlc memoralivasc trouve sous son nom au iSrilish Muséum, Sloane 3744, On a mentionné déjà Le sermon prononcé en 1346.

Restent les écrits théologiques. Outre le De causa Dei, sur lequel on va revenir, catalogues et historiographes lui attribuent : des Placila theologica ; un De sacra Trinilale ; De privmio salnandoniin ; De prsescientia et prædestinatione (à Identifier peut-être avec le De pnrdestinatione et libero arbilrio, de Vienne ?) ; des Qmrsliones circa sacrumentum eucharisli.r, dans un ms. de Prague ; De quiddilale peccaii. Voir Du Plessis d’Argentré, Colleclio judiciorum dt noi<is rrroribus, t. i, p. 326. Peut-être un certain nombre île ces travaux se réfèrent-ils à son enseignement oral qui donna naissance au De causa Dei. De même le 7 rue talus de juluris conlingenlibus, édité par ii>erta : ’Iram Deus habeat prtescienliam fuiurorum contingent ! um ad ulrumlibel, d’après le <dic /</L

Il est également l’auteur d’un Commentaire SUT les Sentences ; non pas toutefois celai dont le ne. de

Troyes i, sous son nom les livr 8 I 11.

et qui est effectivement de Richard Fiti Ralph, mais