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THOMAS D’AQUIN : RÈGLES HERMÉNEUTIQUES


celles-ci : identification de Sichar et de Sichem, In Joa., c. iv, lect. 1, ꝟ. 5, du Calvaire avec un ossuaire où l’on mettait les têtes des décapités, ibid., c. xix, lect. 3, ꝟ. 17, d’Arimathie avec Ramatha de I Reg., i, ibid., lect. 6, ꝟ. 38, p. 485, de l’impression du calcul des 46 années de la construction du Temple, ibid., c. ii, lect. 3, t- 20, d’Apollos promu évêque de Corinthe. In Tit., c. iii, lect. 2, p. 279.

Mais on n’en appréciera que davantage les bonnes explications de l’hostilité entre Juifs et Samaritains, In Joa., c. iv, lect. 1, i. 1, de la dénomination de la mer de Galilée par lac de Tibériade, ibid., c. vi, lect. 1, ꝟ. 1, de l’institution de la fête de la Dédicace, ibid., c. x, lect. 5, ꝟ. 21, de la localisation du portique de Salomon, ibid., ꝟ. 23, du tombeau de Lazare, ibid., c. xi, lect. 5, ꝟ. 38, du Cédron au pied du mont des Oliviers, ibid., c. xviii, lect. 1, ?. 1, p. 457, de la pérennité du souverain pontificat, ibid., c. xi, lect. 7, ꝟ. 49, de l’usage d’associer un nom grec au nom juif, Ad Rom., c. i, lect. 1, t. 1, etc.

12° Solution des antinomies bibliques. — De très bonne heure avec le Contre Apion de Josèphe, le Contre Celse d’Origène, et surtout, le De consensu evangelistarum de saint Augustin, jusqu’au De contrarietatibus Scripturse de Pierre le Chantre, et la Concordance des quatre Évangélistes de Zacharie de Besançon, P. L., t. clxxxvi, col. 11-620, on s’était efforcé de donner une solution aux divergences, sinon aux contradictions relevées entre les textes bibliques. La littérature rabbinique nous a livré plusieurs recueils d’exercices scolastiques s’attachant à résoudre ces antinomies. Saint Thomas s’en est préoccupé (cf. supra, col. 718) et son commentaire de saint Jean particulièrement s’attache aux difficultés que pose la question johannique. Nous citerons quelques exemples de ses explications des divergences entre les Synoptiques et le IVe évangile, qui lui permettent par surcroît de formuler quelques règles d’herméneutique.

Jean, ii, 12, place la venue du Christ à Capharnaûm avant l’incarcération de Jean-Baptiste ; Matthieu, iv, la situe après cet emprisonnement. Saint Thomas répond d’après l’Histoire ecclésiastique d’F)usèbc, que les Synoptiques commencent leur narration à partir de l’emprisonnement de Jean, cf. Matth., iv, 12 ; Marc, i, 14. Mais le quatrième évangéliste qui leur survécut prit connaissance de leurs écrits, et il en approuva la sincérité et la vérité. Toutefois ayant remarqué quelques déficiences, notamment en ce qui concerne la première prédication du Seigneur avant l’emprisonnement de Jean, il commença son évangile, sur la demande des fidèles, en remontant plus haut, et il relata les événements antérieurs à cette captivité, ceux-là mêmes que ses devanciers avaient omis, c’est-à-dire dès la première année, celle du baptême, de telle sorte que dans son évangile la mise en ordre soit manifeste. P. 82. En conséquence, saint Thomas, comme Albert le Grand, compte trois ans et demi de ministère public, dont une année avant le miracle de Cana. P. 81. Il insiste sur l’excellence de l’ordre chronologique de Jean : Joannes ipse servat ordinem historiée, c. xii, lect. 1, *. 2, p. 323 ; Joannes vero, qui srquitur ordinem lemporis, c. xix, lect. 3, p. 177 ; jugement sanctionné par les modernes.

D’après Matth., iv, il semble que les premiers disciples, Pierre, André, Jacques et Jean furent appelés par le Christ après l’emprisonnement du Baptiste., ce qui ne cadre pas avec le récit du IVe évangile OÙ l’on voit ces disciples descendre i< c Jésus à Capharnaûm avant que Jean fut Incarcéré, Mai, tout s’explique par le principe de la récapitulation, grâce auquel Matthieu, qui ne suit pas l’ordre historique raconte loir date les événements précédents. In Joa., c. ii, lect. 2, t. 12, p. 83. Cette règle de la récapitula tion que saint Thomas emprunte explicitement au De consensu evangelistarum, sera repris c. xviii, lect. 4, t. 25, p. 465, et surtout par les commentaires apocryphes sur la Genèse, éd. Vives, t. xxxi, p. 21, et les livres des Macchabées, t. xxxi, p. 284, 310 ; elle constituait la sixième règle herméneutique de Tychonius.

D’après Joa., xii, 5, Judas est seul à murmurer contre la prodigalité de Marie, p. 325, alors que d’après Matthieu la protestation est unanime, mais ce dernier use du pluriel pour le singulier, comme ii, 20 ; ce qui est fort bien vii, l’usage du pluriel collectif étant une caractéristique du premier évangile.

Jean, xii, 14 dit succinctement : « Jésus ayant trouvé un ânon monta dessus. » Sur quoi saint Thomas commente : On doit noter que l’évangéliste Jean écrivit son évangile après tous les autres évangélistes ; aussi a-t-il lu attentivement leurs évangiles, et ce qu’ils disaient longuement, il le rapporte brièvement, mais il supplée ce qu’ils ont omis. Or, il est dit dans les autres évangiles que le Seigneur envoya deux de ses disciples lui amener une ânesse, et c’est ce fait que Jean résume ici. P. 328.

La précision chronologique de Joa., xiii, 1 : « Avant la fête de Pâques » donne lieu à une note érudite, p. 349-350, car elle ne concorde pas avec celles de Matth., xxvi, Marc, xiv, Luc, xxii, qui fixent l’immolation de l’agneau pascal au premier jour des azymes, date par conséquent de la dernière Cène. Les Grecs répondent que les Synoptiques n’ont pas rapporté ce fait selon la vérité, et c’est pourquoi Jean les corrige. Mais il est hérétique de dire qu’il y a quelque chose de faux non seulement dans l’Évangile, mais même dans quelque écriture canonique que ce soit. Et c’est pourquoi il est nécessaire d’assurer que les évangélistes disent la même chose et ne divergent en rien. Il faut se rapporter ici à Lev., xxiii, où l’on voit que les fêtes juives, comme les nôtres, commençaient la veille au soir de la solennité. Le jour était compris d’un soir à l’autre. C’est ce comput qu’adoptent les évangélistes en disant que la Cène fut célébrée le premier jour des Azymes, c’est-à-dire le jour précédent au soir. Au contraire, Jean n’envisage que le jour même de la fête, et il considère le soir précédent comme une vigile ; cf. Joa., xviii, 28, p. 467.

Jean, xviii, 25, situe le deuxième reniement de Pierre près du brasero, alors que, selon Matth., xxvi, 71, Pierre était sorti lorsqu’il a rencontré la servante. De plus, d’après Matthieu, Pierre est interrogé par une autre servante alors que pour Jean et Luc, xxii, 59, il est en butte aux questions de nombreux serviteurs. Il faut répondre qu’après son premier reniement, Pierre s’est levé, il a franchi la porte, et une fois dehors une servante l’a interpellé, ou bien celle ci a pris à partie ceux qui se trouvaient là, comme Matthieu le signale. Et ainsi Pierre renia une deuxième fois. Peu après il revient pour s’excuser et s’asseoit au milieu de tous ; ceux-ci informés par la servante l’interrogent à leur tour, comme le note Matthieu, ou bien l’un d’eux a commencé et les autres ont suivi ; d’où le troisième reniement, ce qui concorde avec le récit johannique. Mais ces explications pour les esprits curieux n’ont qu’une valeur relative. Voici la règle herméneutique que l’on doit appliquer :

Nec refert si alii KvauUelistse dicunt tertiam intcrronati’iiiem factam a ]>luril>us, Joannes vero faclam al> uno. Pot ni t enlm lieri ut iste, ’|ui m mis ccriuscr.it, interro^.ir, -l, et allos ad interrogandiim Incitant. Multa eniin cirr.a h B verba die.ta sunt a clTCUmstantibus, quorum imum commémorai BvangviUta nm, ei alun aiiud. utm ara i eorum prlnoipalli Intentload nooj sed ad oomræmoranduni

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