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    1. THESSALONICIENS (EPITRES AUX)##


THESSALONICIENS (EPITRES AUX). DOCTRINE

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Matth., xxiv, 42, 43 ; yp^yopsiv, II Thess., v, 6 et Matth., xxiv, 42 ; orav ëXÔ-f) IvSoÇaoO^vat, et u.et’àyYÉXwv Suvâpiewç aù-roù, II Thess., i, 7, 10 et Matth., xxiv, 30 ; xxv, 31 ; èTUCTuvaycoYY], II Thess., ii, 1 et Matth., xxiv, 31 ; [nr)8è 6poeïa0at, II Thess., ii, 2 et Matth., xxiv, 6 : rcapouaîa, II Thess., ii, 8 et Matth., xxiv, 27 ; CTTjijLEÏa, répara ij/sûSouç, H Thess., ii, 9 et Matth., xxiv, 24 ; ocofôjvai, II Thess., ii, 10 et Matth., xxiv, 13.

La rencontre des idées est plus surprenante encore, puisqu’elle intéresse bon nombre d’éléments du scénario apocalyptique (pour une synopse, cf. notre note p. 473-477). Cette rencontre dos idées se remarque surtout lorsque les deux écrivains traitent des agissements des suppôts de Satan et de leurs résultats funestes, II Thess., ii, 8-12 et Matth., xxiv, 11-12, 24 ; du rôle des anges et de la trompette, I Thess., iv, 16 et Matth., xxiv, 31 ; de la résurrection générale des élus,

I Thess., iv, 16 et Matth., xxiv, 31 ; du retour glorieux du Christ, I Thess., ii, 19 et Matth., xxiv, 27 ; des caractères de la parousie, I Thess., iv, 2-4 et Matth., xxiv, 27, 43-44, 8, 37-39 ; du jugement dernier et de la séparation des bons et des mauvais, les uns promis à la récompense, les autres voués au châtiment.

II Thess., i, 5-12 et Matth., xxiv, 45-51 ; xxv, 1-13 ; 14-30 ; 31-44.

Il serait cependant exagéré de forcer ces parallèles. Parlant des fins dernières, saint Matthieu et saint Paul ne se placent pas au même point de vue. L’évangéliste rapporte un discours du Maître qui traite expressément et comme ex professo des événements eschatologiques, dans le dessein de nous instruire et de nous prémunir ; l’Apôtre n’envisage de ces perspectives tragiques que les éléments ayant trait aux préoccupations de ses correspondants. Cette circonstance explique à la fois les ressemblances et les différences des deux apocalypses. Traitant des mêmes événements, il n’est pas étonnant que les deux écrivains s’expriment partiellement dans la même langue ; n’en traitant pas pour les mêmes fins, il va de soi que leurs descriptions ne coïncident ni dans leur objet ni dans leurs proportions. L’apologiste occasionnel n’entend pas faire œuvre d’évangélisle.

Ces constatations nous permettent d’apprécier à leur juste valeur les rapports de nos deux épîtres et du premier évangéliste. Nulle part Paul ne copie Matthieu ; on n’y relève pas une citation, explicite ou implicite, de l’Évangile. Il y a seulement rencontre assez fréquente du vocabulaire, en des allusions, volontairement retenues, aux mêmes réalités mystérieuses. Pour expliquer ces ressemblances de fond et de forme, il suffit de dire que saint Paul a eu connaissance du discours oral de Noire-Seigneur et qu’il s’en est servi.

Et comment oublier que l’Apôtre puise ses éléments d’apocalypse à d’autres sources que le discours de saint Matthieu ? I ne fois, I Thess., iv, 15, il allègue formellement une parole, c’est-à-dire une révélation, du Seigneur, à savoir sur la priorité qu’auront les ressuscites dans le cortège parousiaque, et sans doute sur l’organisation de ce cortège. Ibid., 13-17. À juger parle Ion décidé de sa seconde épître sur l’imminence prétendue de la parousie. n. 1-12, n’a-t-on pas également l’impression que l’Apôtre possède et utilise d’autres informations personnelles’.' Ce qui est certain, nous le verrous, c’est que s ; i description de l’Adversaire s’inspire des données prophétiques d’Ézéchiel ci de Daniel sur le roi de Tyr et sur Antiochus Êplphane.

Pour toutes ces raisons, l’influence du premier évangéliste, encore une fois Indéniable, ne doit pas être exagérée. Cette auance tempérerait avantageusi ment les dires (]< riummcr et l’exposé du P. Orchard. La constatation de ces rap|>orts nous permet Ira cepen

dant d’aborder certains problèmes délicats de cette deuxième épître, ceux de l’Adversaire et de l’obstacle, et d’en proposer une solution probable.

Unité.

Elle n’est niée que par quelques rares

hypercritiques qui, d’ailleurs, ne s’entendent nullement pour désigner les parties interpolées. Il est même curieux de constater que la péricope ii, 1-12 qui, pour les uns, serait un bloc erratique, est au contraire, pour d’autres, la seule partie paulinienne de cette épître. Il est inutile d’insister. Notons que, dans cette lettre, nous ne trouvons « aucune trace de suture au commencement ni à la fin des morceaux considérés comme interpolés. » Goguel, Introduction, t. iva, p. 331.

IV. La doctrine des deux épîtres.

1° Les enseignements généraux. — 1. La Trinité. — a) Dieu le Père. — Déjà ces deux brèves épîtres nous donnent les éléments essentiels de la doctrine paulinienne de Dieu le Père.

Par opposition aux idoles qu’adoraient autrefois les Thessaloniciens convertis, Dieu est vivant et véritable. I, i, 9. C’est laisser clairement entendre que les idoles ne sont ni vivantes, ni véritables, de pures idoles, en grec, eïSwXa, des figures de bois ; en hébreu, pire encore, ’elîlim, des néants, des rien du tout. Quand saint Paul ne parle pas expressément de la Trinité, Dieu est surtout Père et Dieu le Père.

Il est Père. I, i, 1 ; iii, 11, 13 ; II, i, 1 ; ii, 16. Dès le premier verset de chaque épître, l’Apôtre affirme cette paternité en une formule de théologie mystique et que souvent on ne rend pas suffisamment : « Paul, Silvain et Timothée, à l’Église des Thessaloniciens, en Dieu le Père. » Voilà qui métamorphose la banalité des adresses officielles. Dès ses premiers mots, l’Apôtre nous plonge en pleine atmosphère divine. L’Église de Thessalonique est la partie d’un tout, elle vit et se meut dans un milieu qui l’englobe : « C’est en lui (en Dieu le Père) que nous vivons, que nous nous mouvons, et que nous sommes », a déjà dit saint Paul en son discours d’Athènes. Act., xvii, 28. Dieu est non seulement le principe de qui tout procède — c’est en ce sens restreint que la plupart des exégètes interprètent ces adresses pauliniennes — il est encore et surtout le milieu en lequel tout vit. Et ce qui est vrai de la simple nature, se vérifie à plus forte raison des réalités surnaturelles qui vivent en Dieu comme en leur unique et nécessaire élément : Dieu le Père les produit, les conserve, les régit, les vivifie, les anime, les enveloppe.

Dieu et Père, deux vocables souvent unis dans la théologie paulinienne d’une manière émouvante par un même article et un même pronom faisant enclave, ô 0eoç xat 7raTYjp Tju.tôv, I, i, 3 ; iii, 11 : un Dieu bon au point d’être Pèrel Un Père puissant au point d’être Dieu ! Pour la divine providence du Père, ce n’est pas déchoir que de régler les plus humbles détails de la vie de ses enfants. Car, s’il est un milieu et un tout enveloppant ce qu’il contient et embrasse, il est, sous un autre aspect, également familier à saint Paul, un Père qui regarde ses enfants et les aide puissamment dans leurs difftcull es ; nous sommes consl animent sous le regard tle notre Dieu et Père, ë[i.r : po(T(kv toû 0eoû xxl TOTpor ; rjjjtwv ». I, i, 3. Au Père céleste, en effet, reviennent toutes les initiatives relatives au corps mystique, qu’il s’agisse du chef ou des membres. II est notre Dieu. I, ii, 2 ; iii, !) ; II, I, II, 12.

Nous verrons plus loin les rapports du Père et du lils. Pour les membres, c’est lui qui a pris l’initiative de la prédestination avec tous les actes qu’elle inclut.

Dans saint Paul, c’est toujours à Dieu le l’en’que la

prédestinai ion est appropriée. C’est lui qui se réserve l’élection île ses fidèles et leur vocation à la foi.

1, i, 4 ; ii, 12 ; II, i, 1 1 ; ii, 13. Les commentateurs se demandent si le moi élection, èxXoyô, désigne l’acte éternel de Dieu par lequel il choisit et prédestlni