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573 THÉRINES (JACQUES DE) — THESSALONICIENS (ÉPITRES AUX)

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1892 ; Conférence sur une extatique, Paris, 1901 ; Leuba, Les tendances fondamentales des mystiques chrétiens, dans Rev. phil., t. liv, 1902 ; Psychologie du mysticisme religieux, trad. fr., Paris, 1925 ; Norrero, L’union mystique chez sainte Thérèse, Paris, 1905.

P. POURRAT.

    1. THÉRINES (Jacques de)##


THÉRINES (Jacques de), — Moine de Ghaalis, au diocèse de Senlis, puis abbé de ce monastère, de 1309 à 1317 et, de 1318 à 1321, abbé de Pontigny, au diocèse d’Auxerre, il appartint à l’ordre de Cîteaux. Il dut faire ses études théologiques à Paris, au collège Saint-Bernard, à la fin du xiiie sièele, car il apparaît comme maître en 1305-1306 ; peut-être fut-il étudiant de Jean de Weerde, ou encore de Pierre d’Auvergne. Il fut à son tour régent pendant trois ans sans doute (1306-1309).

De ses œuvres, les seules qui aient été publiées concernent les plaidoyers qu’il soutint en faveur des cisterciens et de leurs privilèges : d’abord, au moment du concile de Vienne ; c’est le Tractatus contra impugnatores exemptorum, éd. Baronius-Raynaldi, Annales, t. xxiii, p. 530-541 ; le Compendium tractatus contra impugnantes exemptionem (en 1312) éd. citée, p. 526530 ; une Responsio ad quædam quæ pelebant prselati, éd. E. Mullcr, Das Konzil von Vienne (1934), p. 698-700 ; et une Qusestio de exemptionibus, restée inédite. Puis, un nouvel écrit, adressé cette fois à Jean XXII, avant le Il juin 1318, éd. N. Valois, dans Bull. École des Chartes (1908), p. 359-368. De ses œuvres plus directement théologiques, on ne possède que deux Quodlibets, soutenus en 1306 et 1307 (Paris, Bibl. nat., lat. 14 565, fol. 1-56 v°) ; une de ses questions, ii, 15, a été éditée par Graf ; et sa réponse, jointe à celle des douze autres maîtres consultés, en avril 1318, sur les Quatre articles des frères mineurs de Provence.

Son influence ne paraît pas avoir été considérable, ni son originalité bien grande. Il mourut le 18 octobre 1321.

N. Valois, dans Hist. litt. de la France, t. xx i v, p. 179-219 ; P. Glorieux, Répertoire des maîtres en théologie de Paris au X/ll f siècle, notice 367 ; La littérature quodlibétique de 1260 à 1320, p. 211-213 ; T. Graf, De subjecto psychico gratiæ et virtutum, 1935, t. ii, p. 189-191 et 26*-33*.

P. Glorieux.

    1. THESSALONICIENS (épîtres aux)##


THESSALONICIENS (épîtres aux). —

I. Thessalonique et son évangélisation. II. Introduction à la première épître (col. 575). III. Introduction à la deuxième épître (col. 581). IV. Doctrines (col. 586).

I. Thessalonique et son évangélisation. — 1° La ville de Thessalonique au i eT siècle.

Fondée

par Gassandre, roi de Macédoine, vers 315 avant Jésus-Ghrist, Thessalonique fut ainsi appelée du nom de la reine Thessalonikè, fille do. Philippe et sœur d’Alexandre le Grand, qui était née le jour même de la victoire de Thessalie (Qeao-aXv) vixrj). Après la conquête de la Macédoine par les Romains, en 168, elle devint la capitale et la métropole de toute la province impériale. Au temps de saint Paul, Thessalonique était ville libre et elle avait à sa tête des magistrats spéciaux que saint Luc. Act., xvii, 6, nomme des politarques, -nrvixâpyon. Comme ce titre ne se trouve qu’en ce passage et que tous les auteurs classiques l’ont ignoré, on a cru qu’il s’agissait des -oXiàp/oc. Les découvertes récentes sont venues, une fois de plus, montrer la valeur historique des Acte* et la probité de leur auteur : dix-sept inscriptions au moins, cinq ou six pour Thessalonique même, et sept ou huit pour d’autres cités de la province, attestent l’exactitude et la précision de l’historien. Réunis en collège, les politarques, six au maximum, formaient le pouvoir i<ir ; avec l’assemblée du peuple et un sénat, ils administraient la cité. Gf. ! ’, . ! >. Burton, Tht polltarcb » m Macedonla <m<t elsewhere, dans The Journal of Iheology, t. ii, 1918, p. 598-632 ; W. I). l’erguson, The légal

terms common to the Macedonian inscriptions and the N. T., Chicago, 1913, p. 65 sq. ; A. Wikenhauser, Die Apostelgeschichte und ihr Geschichtswerl, dans les Neutest. Abhandlungen, Munster-en-W., 1921, p. 347.

Très bien située dans le golfe de Thermé, au confluent des grandes routes, en bordure surtout de la voie Égnatienne qui reliait Rome à l’Orient, Thessalonique avait un commerce très prospère et son port en faisait un des plus riches entrepôts de l’ancien monde. Pour la moralité, elle ne le cédait en rien à la voluptueuse Corinthe ou à Éphèse, la sensuelle. Elle était une métropole religieuse et surtout juive, car, à côté du panthéon grec, des temples romains et des divinités autochtones, le Dieu d’Israël, Jahvé, y comptait aussi ses fidèles qui se réunissaient dans la synagogue.

La première chrétienté de Thessalonique.

Une

telle cité ne devait-elle pas tenter l’Apôtre des nations qui venait de quitter l’Orient pour l’Europe ? En plus de sa juiverie, Thessalonique en effet possédait des avantages qui devaient retenir son attention, étant l’une des escales les plus fréquentées de l’Archipel. L’Évangile ne manquerait pas de profiter de ses relations commerciales : en prêchant sur le rivage de la mer Egée, Paul était sûr d’atteindre tout le bassin de la Méditerranée. Dans le récit des Actes, saint Luc nous apprend dans quelles circonstances fut fondée la chrétienté de Thessalonique. Répondant à l’appel du Macédonien entendu pendant une nuit à Troas, Act., xvi, 9, Paul, accompagné de Silas, de Timothée et de Luc, cingle vers Samothrace, gagne Néapolis, puis Philippes. Le c. xvi des Actes a raconté comment Paul et Silas, après un apostolat de quelques jours en cette dernière ville, furent traduits devant les magistrats, fouettés, jetés en prison, et comment, à la suite d’événements extraordinaires, ces mêmes magistrats vinrent le lendemain les prier de quitter leur ville. Les deux missionnaires se dirigèrent vers le Sud-Ouest ; près de 150 kilomètres séparent Philippes de Thessalonique qu’unit la via Egnalia. Ils traversèrent Amphipolis. qui domine les rives du Strymon, et Apollonie, près du lac Bolbé, cités aujourd’hui ignorées et qui ne devaient pas alors posséder de juiverie importante ; ils atteignirent Thessalonique, « où il y avait une synagogue de Juifs ». Act., xvii, 1.

Paul s’y rend, suivant sa coutume. Ainsi a-t-il fait à Salamine, à Antioche de Pisidie, à Iconium ; ainsi fera-t-il toujours, car les Juifs avaient droit aux prémices de son apostolat. Dès le premier sabbat, il aborde ses coreligionnaires et leur développe le thème habituel de sa prédication : il fallait que le Messie souffrît et ressuscitai, les prophéties des Écritures ayant trouvé leur pleine réalisation dans la passion et l.i mort de, Jésus, le vrai Messie. Le résultat fut celui quc faisaient présager les précédentes missions : après trois semaines, les missionnaires avaient converti quelques Juifs à peine, mais ils s’étaient agrégé une foule de prosélytes parmi lesquels un groupe de femmes nobles. Ainsi la première chrétienté de Thessalonique comprit, a côté d’un petit noyau d’Israélites, mi groupe compacl d’anciens païens qui lui donnaient son caractère et sa physionomie propres.

Les lot 1res que Paul enverra plus tard de Corinthe à sa prem Use de Macédoine nous laissent

deviner la merveilleuse act ivité de l’évangélislc, SCS difficultés, sa tendresse, sa séduction. Car l’Apôtre vivait l’Évangile qu’il prêchait. Nui ! et jour, dit-il, il a travaillé a son métier de tisseur (le lentes, pour n’être à charge à personne. Il se faisait simple pour gagner les simplet, pi et à donner sa vie pour sauver leurs .mie, . Mais les obstacles cpie rencontrèrent les mis sionnalrea à I hessalonique fureni divers et pénibles. D’abord l’indigence qui les obligea à travailler pour ne