Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 15.1.djvu/160

Cette page n’a pas encore été corrigée

30 ;

THÉODORET — ÉCRITS POLÉMIQUES

306

sur la Trinité ont dû être rédigés entre 395 et 430, tandis que les Dialogues contre les macédoniens sont plus anciens et remontent aux années 380-390 ; il pense, par suite, que le nom de Théodoret pourrait être retenu pour les Dialogues sur la Trinité. Le problème demeure entier et mériterait un nouvel examen. Il semble, en tout cas, que l’ouvrage de Théodoret contre les ariens et les eunomiens a dû être écrit avant le concile d’Éphèse. Plus tard, l’évêque de Cyr n’aurait pas eu le temps ou l’occasion de s’occuper d’hérétiques qui avaient cessé d’être vraiment dangereux.

6. Contra macedonianos, IIpôç toùç rà MocxeSovîoo voaouvTOcç, Epist., lxxxii, P. G., t. lxxxiii, col. 1265 A, intitulé encore De Spiritu Sancto, Ilepl toû âyîou izveuu.ot.Toc, en trois livres. Heeret. fab. comp., v, 3. Contemporain de l’ouvrage contre les ariens, cet écrit a disparu, à moins qu’il ne faille l’identifier aux Dialogues contre les macédoniens du pseudo-Athanase. Cf. supra, 5.

7. Contra apollinaristas, IIpôç touçttjv’AnoXk.vu.piox> 9pevo6Xâ6eiav àa7racÇo|i.évouç, Epist., cxlv, col. 1377 B, ou IIpôç tt ; v’AnoXivaptou Tepôpsîav, Epist., lxxxii, col. 1265 A. Rédigé sans doute avant le concile d’Éphèse. Ouvrage perdu. Cf. supra, 5.

8. Contra marcionitas, IIpôç toùç tt) Mocpxîcovoç o-i)Tzz8ô)i xa-vexo^évooç, Epist., cxlv ; cf. Epist., lxxxii : IIpôç T7)v Mapxîcovoç Xû-crav ; Epist., cxvi : KotTa Mapxîcovoç. Théodoret s’efforçait de prouver que Dieu n’est pas seulement bon, mais qu’il est également juste et qu’il n’est pas, comme le prétendent les marcionites, le sauveur de créatures étrangères, mais celui de ses propres créatures. En rédigeant, avant 431, cet ouvrage contre les marcionites, Théodoret avait en vue le salut de ses diocésains, parmi lesquels se trouvaient de nombreux disciples de Marcion. Comme les précédents, l’ouvrage est perdu.

9. Expositio rectse confessionis, conservée sous le nom de saint Justin, P. G., t. vi, col. 1208-1240. Cet ouvrage a été justement restitué à Théodoret, dont il est un des premiers écrits ; cf. J. Lebon, Restitutions à Théodoret de Cyr. dans lieu, d’hist. eccl., t. XXVI, 1930, p. 536-550 ; M. Richard, L’activité littéraire de Théodoret avant le concile d’Éphèse, dans Revue des sciences phil. et théol., t. xxiv, 1935, p. 83 sq.

10. Liber mysticus, Muorurî] p(6Xoç, en douze livres ou X6yOl, qui défendait les mystères de la foi contre les attaques des hérésies, Epist., lxxxii ; Hærel. fab. comp., v, 2. 18. Ouvrage perdu, et connu seulement par les allusions indiquées.

11. Eranistes seu Polymorphus, ’EpaviaT7 ; Ç fyroi lOpçoç, P. G., t. lxxxiii, col. 27-336, contre les

monophysites. Dans l’introduction, Théodoret explique que le monophysisme n’est qu’une forme nouvelle’les anciennes hérésies : après Simon le magicien, Cerdon et Marcion. Valentinel Bardesane, Apollinaire, Ai iii, ci Eunomius, Eut ychès vient à son tour mendier la crédulité du public. On ne s’y trompera pas et on chassera honteuscment ce mendiant aux cent visages.

L’ouvrage lui-même est constitue par trois dialogues

entre l’orthodoxe et le mendiant ; Théodoret montre snc( essivement que la nature divine dans le Christ est Immuable, Sxpemoç ; qui. <l.-ms le Christ, la nature divine et la nature humaine demeurent sans mélange, £UTOÇ ; en lin cpie la nature divine est par elle-même impassible. àTta6Wjç. Les trois mots icTpErroc. ioÙyyUTOÇ, -/--/Or.ç. servent de litres aux trois dlalo

gués. Chaque dialogue est suivi d’un recueil de textes pal i isi iques.

I.e Qorilège de Théodorel s’inspire d’un florilège antérieur, rédigé et) 131, après le concile d’Éphèse, par les eveques du patriarcal d’Antloche, pour combattre la christologie de saint Cyrille et particulièrement ['ApologeticuM >ro Xll caplttbiu advenu* orientales

episcopos. Le compilateur de ce premier florilège paraît avoir été l’évêque Helladius, de Ptolémaïs en Phénicie. Mais Théodoret se garde bien de reproduire telle quelle l’œuvre de son devancier ; il y ajoute plusieurs citations des ouvrages de saint Cyrille ; par contre, il en retranche les textes empruntés à Théodore de Mopsueste et à Diodore de Tarse, qui sont suspects aux yeux de beaucoup.

L’Eranistes était achevé en 448, comme le prouve une lettre de cette année-là, qui le cite équivalemment, Epist., lxxxii, col. 1272C ; cf. Epist., x, col. 1193B, et cxxx, col. 1346 CD. Selon L. Saltei, Théodoret en donna, un peu plus tard, une seconde édition, revue et corrigée ; en particulier, il tint à revoir le florilège et à l’augmenter en utilisant les textes patristiques cités par le pape saint Léon I er dans sa lettre à Flavien. C’est cette seconde édition que nous avons conservée. Cf. L. Saltet, Les sources de r’EpavicrTrjç de Théodoret, dans Revue d’hist. eccl., t. vi, 1905, p. 289-303, 513-536, 741754. Cette hypothèse émise dans Varl. cit.. p. 289-298 et reprise par M. Richard, Rev. des sciences rel., t. xiv, 1934, p. 57 sq., d’une deuxième édition faite par Théodoret lui-même après Chalcédoine doit être abandonnée. C’est un copiste et non Théodoret qui a inséré dans le florilège de l’Eranistes celui de saint Léon.

Parmi les œuvres théologiques de Théodoret. VEranistes occupe la première place. L’évêque de Cyr donne là une réfutation méthodique et serrée de l’eutychianisme ; et, tout en évitant avec soin les formules naguère employées couramment par les théologiens de l’école d’Antioche, il établit nettement la distinction entre la nature divine et la nature humaine dans l’unique personne du Christ. Il se montre ainsi en Orient le meilleur défenseur de l’orthodoxie.

12. Photius, Bibliotheca, cod. 46, signale vingt-sept traités contre différentes thèses, Xôyot vL’irpôç Staçôpouç Oéasiç, qui sont répandus sous le nom de Théodoret et qui sont divisés en deux livres. Le second de ces livres, comprenant d’après Photius les traités viii-xxvii, et en réalité les traités vii-xxvii, n’appartient certainement pas à Théodoret, mais, comme on l’a depuis longtemps reconnu, à Euthérius de Tyane. Cf. G. Ficker, Euthérius von Tyana, Leipzig, 1908, p. 3 sq., 38 sq. Le t. I, ou tout au moins les traités i-v paraissent irrémédiablement perdus. Les trois premiers de ces I raités s’élevaient contre la doctrine d’une nature unique dans le Christ : le iv expliquait l’enseignement des saints Pères sur l’incarnation ; le Ve revenait sur la négation de la dualité des natures dans le Christ et le vie s’efforçail de montrer que Noire Seigneur Jésus-Christ est un seul Fils, fin tlç Ècjt’iv ulôç ô xùpioç f, |i.à>v’It ( (70Ïjç ô XpiGTÔç. On admet volontiers que ce dernier trailé est à identifier avec le livre édité en 1759 par Bonglovanni sous le nom de Théodoret. bien qu’il soit anonyme dans la tradition manuscrite, "Oti xal (i.£Tà T7)v èvav6po’j7rr ; at.v eïç ulôç 6 xùpioç r/xô>v’Iijaoûc. Xp’.aTÔç, P. G., t. lxxxiii, col. 1433-1440. Pour vraisemblable qu’elle soit, l’identification n’est pas au-dessus de tout soupçon. M. Richard y votl un

factum compose’par Théodoret pendant l’hiver de

418-449, pour protester contre les accusations dont il était l’objet. Cf. Rev. des sciences rel.. t. XIV, 1931. p. 34-61.

13. ÉbedjéSU, et lui seul, parle d’un trailé de Théodoret Adoersiu Origenem ; ct, Assemani, f116/i’ot71, orient.,

I. Ul a. p. Kl. On n’a aucune trace de cet OUVTage,

qui, s’il a exisié. n’était sans doute pas authentique.

14. In Libellas contra Xcstarium ml SporaciVWl,

P. G., i. lxxxiii, col, 1153 1164, reproduil littérale ment le chapitre consacré ; > Nestorius dans le Hsereti carum fabularum compendtum et le fait suivre d’une nouvelle polémique contre Nestorius. il n’a aucune chance d’être aut hentique.