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231 THEODORE DE CANTORBÉRY — THÉODORE LE LECTEUR 232

d’ailleurs se comprend sans peine. Formé en pays de langue grecque, Théodore devait marquer d’une empreinte spéciale la jeune Église d’Angleterre. Son action a été considérable et plus encore peut-être dans le domaine de la pratique morale que dans celui du droit canonique proprement dit. On a dit à l’art. Pénitentiels, t. xii, col. 1166 sq., voir surtout col. 1168, les caractéristiques des compilations qui se réclament du nom de Théodore. Encore qu’il soit impossible d’attribuer à l’archevêque lui-même la paternité du pénitentiel qui porte son nom et qui d’ailleurs se présente sous des formes très diverses, il n’en reste pas moins que, d’une manière ou de l’autre, les Judicia Theodori remontent, par tradition orale ou écrite, au grand archevêque. Par là il a eu sur le développement de la morale chrétienne, non seulement en Angleterre, mais sur le continent même, une très considérable influence. Ajoutons que, par la création des écoles monastiques anglaises, œuvre où l’aidèrent l’abbé Hadrien, venu de Rome avec lui, et Benoît Biscop, Théodore a été l’un des mainteneurs en Occident de la culture classique, dont, aux âges suivants, Bède d’abord, Alcuin ensuite seront les plus illustres représentants.

Sources.

L’essentiel est dans Bède, Historia ecclesiaslica,

1. IV et V, passim, P. L., t. xcv, voir l’index, au mot Theodorus, col. 1741 ; à compléter par le biographe de Wiltrid, Eddius, dans Mabillon, Acta SS. O. S. B., t. n ; Guillaume de Malmesbury, De gestis pontificum anglorum, t. I, P. L., t. clxxix ; Haddan et Stubbs, Councils and ecclesiastical documents, t. iii, p. 114-226. Tous ces renseignements sont mis en œuvre par le Rév. W. Stubbs dans l’article Theodorus von Tarsus dans Smith et Wace, A Dictionary of Christian biography, t. iv, 1887, p. 926-932 ; cf. dans le même recueil l’art, consacré à Wilfrid, p. 1179-1185.

Le Pénitentiel de Théodore.

Le Pœnitentiale Theodori

a été publié pour la première fois au complet par F.-W.-H. Wasserschleben, Die Bussordnungen der abendlândischen Kirche, Halle, 1831, puis par Haddan et Stubs, op. cit., t. iii, 1871, p. 173-213 ; antérieurement avaient été publiés des textes plus ou moins complets et plus ou moins purs ; la plus importante de ces éditions est celle de L. d’Achéry, Spicilegium, Ve édition, t. ix, 1669, p. 52 sq. ; 2° éd., in-4°, 1. 1, 1723, p. 486 sq. Sur la publication de J. Petit, Pœnitentiale Theodori, Paris, 1677, voir l’art. Petit Jacques, t.xii, col. 1337. En 1840, Benj. Thorpe publie un texte très voisin du texte original ; il est reproduit par Kunstmann, Die lat. Pœnitentialbûcher der Angelsuchscn, Mayence, 1844. Sur les Judicia Theodori qui sont au point de départ du Discipulus Umbrensium, voir ici, t. xii, col. 1167, où se trouvera l’essentiel de la bibliographie.

Les Capitula Theodori qui ne sont pas contenus dans le Pénitentiel sont publiés dans Haddan et Stubs, op. cit., t. iii, p. 211-212 ; le paragraphe sur les commutations de peines, qui, en divers péuitentiels, est attribué à Théodore, n’est certainement pas de lui.

É. Amann.
    1. THÉODORE OAPHNOPATÈS##


7. THÉODORE OAPHNOPATÈS, érudit

byzantin (xe s.). — Haut fonctionnaire — il était protasecretis et honoré du titre de patrice — ce personnage devint, sous Romain II (959-963), préfet urbain, fl ne se renfermait pas d’ailleurs en ses fonctions administratives et faisait partie de ce cercle d’érudits qu’animait Constantin VII Porphyrogénète. Parmi les occupations de ces lettrés, la moins remarquable n’était pas la composition d"ExXoY<xî ou’Ana.vQiaixa.za., sortes de contons, qui groupaient, pour développer un thème donné, des passages divers d’un Père de l’Église. On trouvera dans P. G., t. lxi, col. 567-902, une série de Defloraliones de ce genre : irepi àya7rîjç, TCpl z>yrç, , [AETocvotaç, etc., qui rassemblent, non sans habileté, sur ces divers sujets, de beaux passages de saint Jean Chrysostome. Dans la collection susdite le nom de Théodore se lit en tête de deux morceaux seulement : hom., xxx, éloge de saint Paul, loc. cit., col. 787, et hom., xlviii : ’A7râvGi.a}i.a…ca)X>.£Y£v TOxpà0eo80>pou’tî 7rpcaT « v ô -/pto-uavoç xX7)povo[i.ï)aEi Ço>7)v ociomov ;

col. 899. Mais il faut sans doute attribuer à notre Théodore plusieurs autres pièces de la collection. Daphnopatès a d’ailleurs composé des discours plus personnels. L’un d’eux sur la Nativité de saint Jean-Baptiste est publié parmi les œuvres de Théodoret, P. G., t. lxxxiv, col. 33 sq. L’autre, en traduction latine seulement, a été prononcé au premier anniversaire de la translation à Constantinople d’une relique du Précurseur, en 956. P. G., t. exi, col. 611.

Dans l’introduction à sa Zûvo<J/iç îoropitôv, Cédrénos cite, parmi les historiens qui l’ont précédé, notre Théodore. P. G., t. cxxi, col. 25. On s’est demandé si une œuvre historique de cet auteur ne s’était pas conservée et l’on a émis l’hypothèse que la dernière partie du 1. VI du Theophanes continuatus (règnes de Romain I er, Constantin Porphyrogénète et Romain II) aurait été rédigée par Daphnopatès. Au fait, la facture de cette dernière section est assez différente, du moins pour la disposition des matières, de l’ensemble de la Continuation de Théophane. On a publié un certain nombre de lettres en provenance de la chancellerie de Romain I effet dont le rédacteur est certainement notre Théodore ; il yen a d’adressées au pape, au métropolite d’Héraclée, Anastase, à l’émir d’Egypte, à Syméon de Bulgarie. Voir J. Sakkelion dans le Deltion, t. i, 1883-1884, p. 657-666 ; t. ii, 1885-1889, p. 38-48 ; 385-409.

Fabricius-Harles, Bibliotheca græcn, t. x, p. 385 ; C. Oudin, De scriptor. ccclesiast., t. ii, p. 448 (reproduit dans P. G., t. exi, col. 607-612) ; K. Krumbacher, Gesch. der byzant. Tiieratur, 2e éd., 1897 p. 170 (A. Ehrhard), p. 348 et surtout p. 459.

É. Amann.

8. THÉODORE D’HÉRACLÉE (ive siècle).

— Évêque de cette ville de Thrace, Théodore était l’un des plus remarquables représentants du parti eusébien. Il eut un rôle prépondérant au fameux concile d’Antioche de 341, dit concile de la Dédicace. Deux ans plus tard il fit partie avec Narcisse de Néronias, Maris de Chalcédoine et Marc d’Aréthuse d’une ambassade ecclésiastique envoyée à l’empereur Constant par son frère Constance, pour expliquer les raisons du second exil d’Athanase. Socrate, H. E., II, xviii. En Occident, l’ambassade refusa de se mettre en rapport avec l’évêque d’Alexandrie et elle présenta à Constant la ive formule d’Antioche, dont Théodore avait assuré la rédaction. Cf. Athanase, De synodis, § 25 ; Socrate, loc. cit. L’évêque d’Héraclée fit également partie de la députation envoyée par les Orientaux à Sardique en 343 ; il est mentionné par la lettre du concile des Occidentaux en tête des évêques arianisants qui sont déposés et excommuniés. Cette sentence, on le sait, devait être sans effet. Théodore mourut en 355.

Saint Jérôme le signale comme un écrivain élégant et clair, auteur de commentaires qui n’étaient pas sans mérite sur le Psautier, les évangiles de Matthieu et de Jean et les épîtres. De vir. ill., n. 90 ; cf. Epist., cxii, 20. P. L., t. xxii, col. 929 ; Comment, in Matlh.. prsef., t. xxvi, col. 20. En 1643, Cordier avait publié un commentaire sur le Psautier en grec et en latin, qu’il croyait être celui de Théodore, mais qui s’est révélé une compilation tardive. Les chaînes ont gardé un certain nom bre de fragments de Théodore.

É. Amann.
    1. THÉODORE LE LECTEUR##


9. THÉODORE LE LECTEUR, historien ec clésiastique du vie siècle. — Ainsi nommé de la fonction de lecteur qu’il remplissait à Sainte-Sophie de Constantinople, il n’est pas autrement connu ; tout au plus peut-on fixer ses dates vers l’époque du Ve concile (553). Son œuvre littéraire, qui était assez considérable, n’est que partiellement conservée. Elle comportait : 1° Une H istoire Iriparlile, composée en fusionnant les trois ouvrages de Socrate, Sozomène et Théodoret,