dans Oricns ctvistianus, 1905, p. 1-25 ; Martin Lewin a publié les scolies sur Gen., xii-l : Die Scholien des Theodor bar Kôni zur Patriarchengeschichte, Berlin, 1905.
Voir les histoires de la littérature syriaque : Rubens Duval, p. 368, 369 ; Baumstark, Gesch. der syr. Literat., p. 218-219 ; J.-B. Chabot, Littérature syriaque, 1934, p. 107108. Je n’ai pu consulter G. Furlani, dans Giornale délia Soc. asiat. ital., nouv. série, 1. 1, 1925-1926, p. 250-296.
- THÉODORE DE CANTORBERY##
6. THÉODORE DE CANTORBERY, 7e ar
chevêque de cette ville (602-690). — On ne sait à peu
près rien de la première partie de sa vie. Né à
Tarse, en Cilicie, il a dû recevoir dans cette ville, qui, au
vne siècle, avait conservé quelque chose de sa gloire
passée, une solide formation intellectuelle ; il l’a perfectionnée
à Athènes et s’est acquis par là une réputation
d’humaniste et de philosophe : Grseco-latinus
ante philosophus et Athenis eruditus, écrit de lui, cinquante
ans après sa mort le pape Zacharie. Jafîé, Regesta
poniif. rom., n. 2286. La première fois qu’il sort
de l’ombre, sans qu’il soit possible d’esquisser son
curriculum vitse antérieur, c’est en 667 ; à ce moment il
est en Italie, où il peut être venu avec l’empereur Constant
II, qui a fait son entrée solennelle dans Rome en
663 et a séjourné en Occident jusqu’à sa mort (668).
.Moine dans un des couvents grecs des environs de
Naples, il n’a encore reçu aucun ordre, mais il a la
pleine confiance de l’abbé Hadrien, que le pape voulait
justement élever au siège de Cantorbéry. La jeune
Église d’Angleterre était alors profondément troublée ;
les rois de Kent et de Northumbrie, favorables
aux usages romains, si vivement combattus par les
Scots et qui venaient seulement de triompher à la
conférence de Whitby (664), avaient envoyé à Rome,
pour l’y faire consacrer comme archevêque par le pape,
un prêtre nommé Wighard. Mais, peu après son arrivée,
celui-ci était mort de la peste. Cf. Jafîé, n. 2089.
Dès ce moment le pape s’intéressait vivement à
l’Église d’Angleterre ; sur le refus de l’abbé Hadrien, il
choisit comme métropolitain de Cantorbéry le moine
Théodore qu’il consacra lui-même le 26 mars 668.
Jafîé, ibid., post n. 2093. C’est seulement deux ans
après sa consécration que Théodore put arriver dans sa
ville épiscopale. Mais, durant son passage en Gaule, il
avail déjà pu se rendre compte de toute la complexité
des problèmes que les questions de personnes tout autant
que celles de doctrine créaient en Grande-Bretagnc.
Investi d’une autorité quasi-patriarcale sur
l’Église d’Angleterre, le nouvel arrivé entreprit dès
l’abord la visite de son ressort, s’efforçant d’instaurer
partout les règles monastiques conformes à celles du
continent et de faire reconnaître le comput pascal romain,
théoriquement accepté à la conférence de
Whitby, niais qui était encore loin de s’imposer de
manière générale. Une tâche non moins importante
était la constitution d’un épiscopat. De fait, au moment
ou Théodore entrai) en fonctions, il n’y avait
pas plus de quatre évéques pour l’heptarchie anglosaxonne ;
em oie la sil ual ion de trois d’entre eux él ait
elle irrégulière. L’archevêque réussit à faire remonter
Wilfrid sur le siège d’York, à régulariser la promotion
di Ceadda, cf. art. Réordinations, l. xiii. col, 2400,
qui fut installé à Lient field, à consacrer plusieurs autres
prélats. Quand, en septembre 673, Théodore réunit
i Hertlord le concile de la Grande Bretagne anglo
me, il avaii déjà autour de lui un épiscopat. Ce
1res important ; grec d’origine, l’arche êque
il muni de la f’.ollertio rnnonum qu’au début du
vu’sic i le son compal i ioi e, I >enys le Pet it, avait compile’et traduite en latin ; il en lira un certain nombre
de pn i ipt ions qu’il recommanda spécialement à l’attention
de l’Église d’Angleterre. Biles sont relative* au
comput pascal, à l’organisation de l’épiscopat, ; i la
lui’monastique, à l’indissolubilité du mariage.
Voir la lettre synodale dans Bède, H. E., IV, v, P. L., t. xcv, col. 180-183. En acceptant ces prescriptions l’Église anglo-saxonne se rattachait à l’organisation générale des Églises du continent.
Théodore entendait bien que ces prescriptions ne demeurassent pas lettre morte ; il continua à travailler à la constitution de l’épiscopat, dans le sud, d’abord, puis dans le nord, où son intervention n’alla pas sans quelque raideur. Wilfrid, qui, grâce à Théodore, avait recouvré le siège d’York, s’était heurté aux mauvaises dispositions de la cour de Northumbrie. Profitant de ce début de disgrâce, l’archevêque de Cantorbéry, qui n’hésitait pas à regarder Wilfrid comme l’un de Ses suffragants, arrive à York et démembre le très grand diocèse de Wilfrid, où il crée trois autres sièges, Lindisfarne, Hexham et Whiterne. Rien ne prouve que Wilfrid fût opposé au principe de la subdivision, mais il se considérait, à juste titre, comme ayant voix dans la question. Il fit appel au pape Agathon et, non sans de multiples délais, se rendit à Rome, où son droit fut reconnu. Pour le détail du concile romain, voir les indications dans Jafîé, Regesta, post n. 2106. Mais, quand il rentra en Angleterre, Wilfrid n’arriva pas à faire reconnaître par la cour de Northumbrie les décisions de Rome ; il fut même emprisonné, puis exilé, tandis que les évêques dont le pape avait ordonné la retraite gardaient leurs sièges. Théodore consacra deux nouveaux prélats en 681 ; on le retrouve encore dans le nord en 684, puis en 685 où il ordonne un nouveau titulaire pour le siège de Lindisfarne. Ne voyons pas, d’ailleurs, dans cette attitude de l’archevêque une révolte contre Rome, qui, elle-même, ne lui tint pas rigueur. En 680, il est invité par le pape Agathon au concile romain où doit être arrêtée l’attitude à prendre dans l’affaire du monothélisme ; le pape espérait beau coup de la présence de celui qu’il appelle famulum atque coepiscopum nostrum, magnse insulse Britannise archiepiscopum et pliilosophum. Cf. Mansi, Concil., t. xi, col. 292. Théodore ne se présenta pas, mais il reçut communication des actes du synode romain, qu’il transmit à l’épiscopat anglais au concile d’Hetfleld (septembre 680). Cf. Bède, II. E., IV. xvii. Quelques années plus tard, en 68(i, il se réconciliai ! avec Wilfrid. D’après le biographe de celui-ci, Eddius, Théodore aurait confessé l’injustice qu’il avail commise et aurait offert à Wilfrid sa propre succession : mais le titulaire d’York tenant à rentrer en Northumbrie, il demanda seulement qu’on l’aidât à recouvrer son siège. Ainsi fut fait et la rentrée, de Wilfrid dans le nord inaugura pour celui-ci une trêve de cinq ans ; il connaîtrait par la suite de nouvelles disgrâces, un nouvel appel à Home. Théodore ne devait plus être mêlé à ces dernières agitations autour de Wilfrid : il mourut en effet le 19 septembre 690, à l’âge de quatre-vingt huit ans ; il en avait consacré vingt à sa patrie d’adoption.
L’œuvre de ce Grec en Angleterre a été de capitale importance. C’est vraiment Théodore qui a f ail l’Église anglo-saxonne et qui a, par là-même, contribué à faire la nationalité anglaise. Il a réussi dans l’œuvre d’organisation où avaient échoué saint Augustin de Cantorbéry et ses premiers compagnons. S’il n’csl pas l’auteur du premier rapprochement entre Bretons et Anglo -Saxons — le premier honneur en revient à Wilfrid — du moins a I il déployé, pour parfaire l’unification, des efforts qui furent couronnés tic succès. À celle Église il a donné une solide Organisation épiscopale et
rompu définitivement avec les vieux errements des chrétientés celtiques ci de leurs évéques gyrovagues. Quand il meurt, il y a vraiment un épiscopat anglosaxon, qui ressemble a celui du continent, qui s’appa
renie, pal le dioit canonique qu’il mel en iruvre. aux épitCOpatS d’Italie et « les Cinles. plus encore peut eux d’Orient, ’.e dernier point est d’intérêt i i