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évcÔCTswç, qui mit fin au débat, voir V. Grumel, Regestes des actes des patriarches de Constantinople, fasc. 2, p. 169-171, où l’on trouvera tous les renseignements utiles sur ee document qui fixe la législation de l’Église orientale à propos des secondes et des troisièmes noces. La date du décret d’union est le 9 juillet 920. Voir aussi É. Amann, dans Fliche-Martin, Histoire de l’Église, t. vii, p. 117-125.

R. Janin.


TEXIER Claude, jésuite français de la province d’Aquitaine (1611-1687). — On lui doit plusieurs recueils de sermons (avent, carême, dimanches de l’année, fêtes de la sainte Vierge, fêtes des saints, octave du T. S. Sacrement) ainsi qu’une Conduite spirituelle pour les personnes qui veulent entrer en retraite, Paris, 1677, dédiée à Mgr de Fénelon, évêque de Sarlat. Une édition de ses Œuvres complètes a paru à Avignon en 1845, puis à Lyon en 1847, 9 volumes.

Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. vil, col. 19511954.

J. DE BlIC.



TEYSSEYRRE Paul-Émile, né à Grenoble, d’une famille de magistrats, le 13 juin 1785, mort au séminaire Saint-Sulpice dans la nuit du 22 au 23 août 1818. Nature d’élite, belle intelligence, à la fois profonde et sachant se mettre à la portée de ses auditeurs ; cœur généreux, sensible, puisant dans un ardent amour de Notre-Seigneur un amour débordant pour les âmes, en particulier pour les enfants. Ses études littéraires terminées à Grenoble, il entra, à seize ans, à l’École polytechnique, où il fut reçu le 12e sur 108. Après deux années à l’école des Ponts-et-Chaussées, il revint à l’École polytechnique en qualité de répétiteur. Partout il s’était montré fervent chrétien. Le 17 novembre 1806, il entra au séminaire Saint-Sulpice, où il reçut le sacerdoce le 8 juin 1811. C’était le moment où un décret de Napoléon chassait les membres de la compagnie de la direction des grands séminaires. M. Teysseyrre fut prié d’y demeurer en qualité de professeur d’Écriture sainte. La chute de l’Empire ayant permis la rentrée des sulpiciens, il demanda d’être agrégé à la compagnie. Après la mort de M. Montaigne, il fut chargé de la direction des catéchismes de Saint-Sulpice. Mgr Dupanloup, dans son Incomparable livre : L’œuvre par excellence, ou entretiens sur le catéchisme, Paris, 1868, in-8°, t. VI, Deux expériences, mentionne la profonde et inoubliable impression que lui firent la vue et la parole de M. Teysseyrre. directeur des catéchismes de Saint-Sulpice. Il lui attribue le génie du catéchiste. I)’aulrc part la découverte qu’il fit un jour au séminaire de la rue du l’oi de i er, des petits papiers de M. Teysseyrre, t fragments d’instructions familières, avis porr la première communion, histoires racontées aux enfants, paraboles, homélies » , fui pour lui une révélation. Il y avait en CCS noies mie telle alliance île l’esprit le plus vif et du cœur le plus tendre, de la naïveté la plus aimable avec la sublimite et la profondeur qu’on eût dit qu’il tyail avec les enfants une langue céleste » , Tout cela était écrit d’une façon difficile à lire, mais quand on it.lit arrivé à déchiffrer cette écriture, on avait le sentiment de la découverte d’un trésor. Le fut une révolution dans les habitudes d’esprit du jeune Dupanloup et l’éveil de sa vocation de catéchiste. Il lit copier ces papiers de M. teysseyrre sur des feuilles in L de couleur bleue pour ménager sa vue et relier en 16 volumes, les notes concernant le catéchisme forment les cahiers 8 à II. Les autres volumes concerænl des lettres, des matières de théologie et la dlrec tioir de la petite communauté, (/est à lui en ellet

qu’on doit la ruai ion de la Petite communauté du clercs de Saint Sulpice. Il lui donna un règlement dé

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taillé avec-ure glose indiquée par des notes marginales extrêmement pratiques.

Mais ce qui importe plus encore à ce Dictionnaire, c’est l’influence profonde que M. Teysseyrre a eue sur Lamennais, en particulier pour la composition du premier volume de l’Essai sur l’indifférence. Le dimanche 29 janvier 1809, dans l’église Saint-Sulpice, devant un concours de plusieurs milliers d’auditeurs, surtout des étudiants, l’abbé Frayssinous avait fait une conférence sur l’indifférence en matière de religion, et montré d’une façon saisissante tout ce que cette attitude a de déraisonnable et de funeste. L’abbé Teysseyrre très frappé de ce remarquable exposé en nota les idées, y ajouta ses réflexions et des citations d’auteurs. C’est à l’usage de sa Communauté des clercs qu’il avait fait ce travail. Le manuscrit comprend trois traités : 1° Sur l’indifférence et la tolérance en matière de religion ; 2° Réfutation du système de la tolérance et de l’indifférence en matière de religion ; 3° Sur l’indifférence en matière de religion. C’est grâce aux instances de Teysseyrre que Lamennais se mit à composer le premier volume de l’Essai sur l’indifférence, et on reconnaît dans l’œuvre de Lamennais l’influence du manuscrit dont nous venons de parler. M. Christian Maréchal, dans La jeunesse de Lamennais, Paris, 1913, in-8°, en a, dans les pages 598 à 632 de son volume, donné la preuve. Lamennais travaillant sur ces matériaux y a ajouté la magie de la présentation, qui faisait dire à Teysseyrre dans une lettre à M. Poiloup : « Vous allez voir paraître un ouvrage de M. de Lamennais qui réunit le style de Jean-Jacques Rousseau, le raisonnement de Pascal et l’éloquence de Bossuel. » Mais ce qu’on ne trouve pas dans les matériaux fournis par Teysseyrre, restés toujours dans la pure tradition de l’Église, et ce qui commence à percer dans ce premier volume, c’est un esprit nouveau qui s’accentuera dans les suivants. L’audace du nouvel apologiste n’était pas préservée des écarts, son éducation théologique étant incomplète.

M. Teysseyrre mourut peu de temps après. À la nouvelle de sa mort, Lamennais s’écria avec douleur : « L’Église de France ne pouvait pas faire une plus grande perte. »

Sur la vie de Teysseyrre et ses écrits, on peut voir : L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, t. ii, p. 50-53 ; Paguelle de Follenay, Monsieur Teyssenrre, sa vie, son œuvre, ses lettres, Paris, 1882, in-12 ; Christian Maréchal, La jeunesse de Lamennais, Paris, 1913, in-8e ; M. Teysseyrre, 16 vol. manuscrits reliés contenant : des notes de M. Damarsais sur la vie de Teysseyrre, des lettres de ce dernier, des instructions dogmatiques et des dissertations, des notes de catéchisme, des règlements de la Petite communauté, etc., à la bibliothèque du séminaire Saint-Sulpice.

F. Lévêque.



THALASSIUS, moine et écrivain ascétique byzantin (vu 1’siècle), auteur de quatre Centuries spirituelles Uzpï %Yâ.Trr l ç, y.at èyxpaTeiaç xal -rf, ç y.arà voûv TroXiTetaç (P. G., t. xc.i. col. 1428-1 169). — On l’identifie d’ordinaire avec l’abbé Thalassius, higournène d’un monastère voisin de Cari liage durant la première moitié du vu 1’siècle. Ce personnage jouissait en Afrique d’un grand renom de science et de vertu, au dire de la S’/r-frpi.c <^<)yi’i^z~/ : r, ç publiée par Cumhélis, Auctarium nooissimum, 1672. t. i. p. 325. Il entretenait des relations suivies avec Maxime le Confesseur qui composa à son Intention le Dr vuriis sacra Scriptunr difflcultatibus , P. G., t. <. col. 244 sq., et lui adressa au moins cinq lettres. Il’id.. I. < i. col. 115. B16, 633-637. Maxime l’appelle son maître et sel gneur >. sans autre dessein vraisemblablement que de souligner l’âge et la dignité sacerdotale de son correspondant. Wagenmann et P. Seebcrg (art. Maximus Confetêor, dans Protest. Realencyclopâdie, 3’éd.. t.xii, i Identifient l’écrivain ascétique et l’ami de saint