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SYRO-.MALABARE (ÉGLISE)


suivant d’aussi près que possible le cérémonial des évoques latins. Les cérémonies spéciales de la Chandeleur, des cendres, de la bénédiction des palmes ont été traduites du latin. L’office du matin du vendredi saint, avec messe des présanctifiés, est de composition mixte, contenant des éléments orientaux et d’autres traduits du latin. Le samedi saint est demeuré jusqu'à une date très récente jour aliturgique ; dans certaines églises cependant on célèbre la même cérémonie que dans les églises latines, suivant une traduction faite par le P. Cyriaque-Élie Chavara, avec l’autorisation de la Propagande. Cette traduction, qui ne figure pas dans le missel de Puthempallꝟ. 1929, où l’on trouve cependant les péricopes pour les messes de sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus et du Christ-Roi, a été imprimée à part à Mannanam, 1933, 50 p.

Le pontifical romain n’a jamais été traduit ; depuis 1896 les évêques utilisent le texte latin, soit pour la consécration des saintes huiles, soit pour la collation des ordres. En. administrant le sacrement de confirmation, ils prononcent la forme en malayalam. La S. Congrégation pro Ecclesia orientait a fait préparer récemment une édition du pontifical des syriens orientaux ; la guerre en retarde l’impression.

Le rituel, comme il a été ait, a été traduit du latin en syriaque dès avant la fin du xvie siècle. Ce n’est pas d’ailleurs notre rituel qui a été traduit, car il ne fut publié qu’en 1594, mais bien le rituel employé au Portugal, celui de l’archidiocèse de Braga. La première édition fut imprimée à Rome, 1775, en un volume in-4° de 91 p. Une deuxième édition, en un petit in-8° de 196 p., a été publiée à Rome en 1845, sous le titre Ordo chaldaicus ministerii sacramentorum sanctorum quæ perficiuntur a sacerdotibus juxta morem Ecclesise malabaricsp. Pour la commodité des prêtres on a distingué dans ces éditions le baptême d’un garçon, celui d’une fille, celui simultané de plusieurs enfants ; on trouve ensuite les cérémonies du mariage, la formule de l’absolution, les prières de l’extrêmeonction et de l’assistance aux mourants, avec les psaumes de la pénitence et les litanies des saints, enfin un certain nombre de bénédictions : eau, lieu, cierges, œufs de Pâques, fruits nouveaux, pain, nourriture quelconque, image ou statue, croix nouvelle ; réconciliation d’une église polluée. Comme ce rituel ne contient pas les cérémonies pou, le baptême des adultes, la Propagande les fit traduire et imprimer à part : Ordo baptismi adultorum juxta ritum Ecclesise malabariese chaldœorum, Rome, 1869, 44 p., petit in-8°. Mais il ne semble pas que ce rite soit en usage, il n’est pas reproduit dans l'édition de Puthempallꝟ. 1928. Le rituel syro-malabare présente une particularité dans l’administration du sacrement de mariage : au lieu de bénir l’anneau le prêtre bénit une petite croix d’or, que le nouveau marié passe au cou de son épouse. Le ras. Iiorgianus latinus 155, qui appartint à la bibliothèque personnelle du cardinal Etienne Borgia, contient la traduction latine du rituel syro-malabare, faite probablement sur l'édition. Jusqu'à une date récente, la bénédiction qui doit se donner après le Pater était donnée par les prêtres syro-malabares immédiatement à la fin du rite sacramentel, en dehors de la messe. Leur rituel ne contient aucune instruction sur le moment où cette formule doit èlre prononcée.

Le rite des funérailles et les divers offices pour les morts sont réunis dans un volume spécial, imprimé à Mannanam en 1882, 1921 et 1929. D’une façon générale, l’ancienne forme chaldéeune a été conservée, il y a cependant quelques traces d’influence latine, les prières pour la sépulture aes enfants sont traduites du latin.

Le bréviaire des syro-malabares est incomplet, se composant d’un office férial suivant la tradition des

syriens orientaux et d’offices pour certaines fêtes, dont certains éléments sont empruntés aux livres latins. Le P. Cyriaque-Élie Chavara a travaillé en vue de la rédaction d’un office abrégé, de récitation facile ; comme le calendrier du Malabar est tout à fait différent de celui qu’on suit en Mésopotamie, il n’y a pas d’accord entre le bréviaire et la sainte liturgie, où l’adaptation au calendrier latin a été faite par l’adoption pure et simple des péricopes du système romain. Il y a cinq éditions de l’office férial : Coonamavu, 1876 et 1886 ; Mannanam, 1913 et 1932 ; Puthempallꝟ. 1917.

Le clergé syro-malabare dispose encore de divers manuels, tels le Tulmadâ ou Schola discipulorum ecclesiasticorum, publiée à Puthempallꝟ. 1904, par André K al apura. On y trouve les prières d’un certain nombic de cérémonies spéciales, cendres, rameaux, offices du jeudi et du vendredi saints, ordinaire de la messe, action de grâces, calendrier, épîtres et évangiles de la messe.

Les jacobites suivent, d’une façon générale, le rit d’Antioche. C’est à eux que se réfère, contrairement à ce que le titre pourrait faire croire, l’ouvrage de G.-B. Howard, The christians of St. Thomas and their liturgies comprising the anaphoræ oj St. James, St. Peter, the twelve apostles, Mar Dionysius, Mar Xystus, and Mar Evannis, logelher with the ordo communis, translated from syriac manuscripts oblained in Travancore, Oxford et Londres, 1864. Sous l’influence protestante, probablement, une partie de la liturgie se célèbre en malayalam. Les jacobites et les syro-malankares emploient dans leurs impressions, comme dans leurs manuscrits, les caractères syriaques occidentaux. L'édition de Pampakuda, 1886, contient les anaphores suivantes : Jacques, Denys bar Salibi, Matthieu, Eustathe, Jules. Celle de Pampakuda, 1931 : Jacques, Denys (bar Salibi), Jean (de Harran, sous le nom du Chrysostome, Iwannis), Jean l'évangéliste (Yuhanan) Matthieu, Eustathe, Jules, Xyste, Pierre, douze apôtres, Abraham, Lazare, Pierre (Callinique), patriarche d’Antioche, Ignace d’Antioche, Marc l'évangéliste, Thomas de Harkel ; cf. Anaphoræ syriacæ quotquoi in codicibus adhuc repertæ sunt cura Pontifieii Inslituti studiorum orienlalium edilæ et latine versæ, t. i, fasc. 1, Rome, 1939, p. xlvi. En plus de ces volumes nous avons entre les mains des livrets imprimés à Pampakuda, pour l’office des trois jours du jeûne de Ninive, 50 p., 1933 ; pour les cinq premiers jours des semaines du grand carême, 106 p., 1932 ; pour la semaine sainte, 292 p., 1931.

Le missel syro-malankare imprimé à Pampakuda en 1934 ne contient que deux anaphores, celle de saint Xyste et celle de saint Jacques sous la forme brève. Mar Ivanios a publié en 1937 un manuel de prières en malayalam.

R.-H. Connolly, The work o/ Menezes on the Malabar liturgy, dans Journal of theological studies, t. xv, 1914, p. 396-425, 569-589 (avec une note additionnelle par Edmond Bishop, p. 589-593) a minutieusement comparé le texte de la liturgie syro-malabare, d’après la traduction publiée par Gouvea, avec celui de la liturgie dite d’Addaï et Mari, connue d’après le texte imprimé à Ourmiali, les traductions de Renaudot, Badger et Brightman, Eastern liturgies, Oxford, 1896, p. 252-305. Ayant reconnu l’identité substantielle des deux textes, R.-H. Connolly analyse la nature des corrections et en particulier celles accomplies dans le récit de l’institution ; il conclut que les changements imposés par le synode furent à peu près exclusivement dictés par des préoccupations d’ordre théologique ; les seuls passages ofi l’on sente l’influence de la liturgie latine sont le Credo, les paroles de la consécration et une formule iciil ce par le peuple où ont été insérées quelques paroles empruntées au Te igitur. L’auteur semble avoir ignoré le t ra ail de Le Brun, qu’il ne cite pas.

J.-M. Haussons, lnstitution.es liturgicude ritibus OrieutaUum, t. ii, Borne, 1930, compare les liturgies chaldéenne et