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SCIENCE DE JÉSUS-CHRIST. ERRE ! RS CONDAMNÉES


comme Schanz, Rottraanner. En France, Mgr Hou garni a présenté l’ignorance du Christ comme une opinion libre, quoique contraire à l’enseignement général des théologiens depuis Pierre Lombard, Le christianisme et les temps présents, l. m. Paris, 1878, p. 145462. Dans les éditions postérieure--, l’auteur rétracta cette opinion. Ces auteurs peuvent trouver une excuse dans la constatation faite par Pohle et reproduite par Hartmann. Précis de théologie dogmatique, Ir. fr., Paris-Mulhouse, t. i, 1935, p. 102 : Il ne peut pas plus être question d’une preuve patristique stricte que d’une preuve scripturaire convaincante. en laveur de la science bienheureuse du Christ. Mais de nom elles discussions devaient amener une intervention positive « le l'Église.

I. llcrmann Schell. - La position des précédents auteurs a trouve sa Formule définitive dans la théologie d’Hermann Schell. c’est dans le t. m de sa Katholische Dogmatik, l’aderborn. 1893, que cet auteur expose son Idée touchant la science humaine du Christ. Tout d’abord, il rappelle que le critérium suprême de la vérité ne saurait être ici que l'Évangile lui-même. Or, les scolastiques, loin de s’inspirer de la doctrine évan gélique, ont suivi sur ce point leurs propres spéculations. X. 106. Schell insiste sur cette vérité - laquelle, restreinte aux limites d’un jugement prudent, s’impose — que la mesure des dons de la grâce et des lumières imparties au Christ dépend de la libre volonté de Dieu. X. 107. Or. la plénitude de dons accordée à l’humanité prise par le Verbe ne découle pas nécessairement de l’union hypostatique, mais uniquement du décret divin, ibid. La perfection de la science du Christ dépend beaucoup plus de la manière dont elle se produit, que de ce qu’elle contient en réalité. X. 107 sq. Cette idée du devenir, fondamentale dans la théologie de Schell, est à la base de sa conception de la perfection de la science du Christ : le progrès dont parle l'évangile doit être pris au sens strict. N. 109. Aussi faut-il refuser au Christ la science bienheureuse, et considérer comme sans valeur les arguments apportés en sa faveur par les scolastiques. X. 112-115. Quant à la science infuse, tout au moins dans la perfection que lui reconnaissent les théologiens scolastiques, on ne peut l’accorder au Christ : une telle science rendrait la vie du Christ, telle qu’elle apparaît dans l'évangile. plus mensongère que sincère. La science du Christ a-telle été imparfaite ? Non, certes. Mais elle a dû être « économiquement < limitée à la mission que le Sauveur avait à remplir sur terre. A quelque moment qu’on le considère, Jésus a toujours connu ce qu’il était convenable qu’il sût pour remplir sa fonction messianique. Mais, de même qu’il a renoncé a la gloire humaine, il a renoncé à l’omniscience. C’est là un -impie aspect de son abaissement. Ce * néoagnoélisuie pense tenir le juste milieu entre l’ancien agnoétisme, justement réprouvé par l'Église, et la solution rigide et sans nuance des scolastiques. Sur la mise à l’Index de la Dogmatik., voir ci-dessus, col. 1216.

5. Le modernisme : position de l'Église en face de l'école eschalologique. — Pour certains modernistes, et particulièrement pour Loisy, Jésus s’est contenté d’enseigner le royaume eschalologique qu’attend ; ient se, contemporains. Toute sa prédication peut se résumer en ces quelques mots : laites pénitence, car le royaume des cieu est proche. Mal th., iv, 17. Tout l’Evangile n’est que le développement de ce message. L' Evangile et l'Église, p. 71. Quand Jésus envoie ses apôtres prêcher, il leur dit ces seuls mots : Le royaume des deux est proche. Matth.. x. 7. Il assure a plusieurs qu’ils vivront encore quand arrivera le royaume. Ibid., xi. 28. Si certains textes paraissent contraires a la thèse eschatologique, Loisy les interprète ou déclare qu’Us appartiennent à « une couche

secondaire de la tradition évangélique. Voir L'Évangile et l'Église, p. 13-44. Voici comment M. Labauche

résume la pensée de l.oisy :

l.'idee c|u*ii se faii <le la doctrine du royaume eschatololique amène M. Lois] à restreindre singulièrement la science du Christ. Le royaume ne s’est pas réalisé, du moins sous la torme précise que le Christ lui avail donnée dans sou enseignement. Par suite, le Christ ; i ignoré l’avenii de son œuvre, l’avenir de la religion chrétienne, ri annonçait le royaume ei c’est l'Église qui est venue, L'Évangile ri l'Église, p. 1081 U : Lutour d’un petit livre, ». 138-1 13.

Les développements qu’il a donnés obligeraient M. Loisy a dire plus et a affirmer que non seulement le Christ i ignoré l’avenir de son œuvre, mais qu’il s’est trompé. ' u cette

luis, il s’agit non pas du silence du Christ sur un point

comme en saint Maie. m. : '>'j, mais d’un enseignement positif qui n’aurait pas été suivi d’effet. L’ignorance et l’erreur du Christ ont consiste en ce qu’il a cru et en ce qu’il a enseigné que le royaume a venir serait le royaume eschatologique qui avait été enseigné avant lui et non pas ce royaum i tout spirituel qui devait consister dans la rénovaI ion des cœurs.

Ainsi donc le Christ a confondu en une même réalité l'élément essentiel du royaume et le revêtement eschatologique qui le contenait. Il a agi en cela a la nianièie des prophètes et. en particulier, des auteurs apocalyptiques. Du reste, le i ov aume eschatologique était la seule forme particulière que put prendre dans son esprit l’idée de la justice absolue de Dieu s’exercanl en laveur des élus, et pour la plus grande gloire du Fils qu’il avait envoyé. Que cette forme particulière de la pensée humaine de Jésus nous apparaisse maintenant comme un symbole et non connue la description réelle, l’histoire anticipée de ce qui doit encore arriver, c’est ce dont il ne faut être ni étonné, ni scandalisé. Leçons de llu’nlogie dogmatique, t. t. p. 270-271.

Contre cette interprétation eschalologique de la pensée et des paroles du Christ, interprétation qui est insoutenable en regard de la doctrine traditionnelle de la science du Christ, l'Église a pris position à deux reprises. Sur la conscience qu’a eue le Christ de sa mission et de sa personnalité, voir Jésus-Christ, col. 1386-1398.

Une première fois, dans le décret Lamentabili et dans l’encyclique Pascendi :

Décret Lamentabili (8 juillet 1907).

Prop. 32 : Conciliari neLe sens naturel des textes « fuit seiisiis naturalis le- évangéliques est inconcilia tuum evangelicorum cum eo, ble avec ce que nos théolo quod nostri theologi docent nions enseignent au sujet de

de conscientia et scientia la conscience et de la science

infallibili Jesu Christi. infaillible du Christ.

Prop. 33 : Evidens est Pour quiconque ne se

cuique, qui præconceptis non laisse pas conduire par des

ducitur opinionibus, Jesum opinions préconçues, il est

aut errorem de proximo évident que Jésus a enseigne

messianico adventu fuisse l’erreur au sujet de la proxi professum, aul majorera parmité de l’avènement du Mes tem ipsius doctrinæ in evansie ou bien que la plus grande

geliis synopticis contentée partie de sa doctrine, conte authenticitate carere. nue dans les évangiles synoptiques n’est pas authentique.

Prop. 34 : Criticus nequit Le critique ne peut attri asserere Christo scientiam buer au Christ une science

nullo circumscriptam limite simplement illimitée, sans

nisi i.ii.i hypothesi, quæ faire une hypothèse inconce tiistorice haud concipi potest vable historiquement

quæque sensui m trali repupugnant au sens moral — à

gnat, nempe Christum uti savoir que le Christ, en tant

hominem habuisse scientiam qu’homme, a possédé une

i nihilominus noluisse science divine et n’a pas

notitiam tôt rerum commuvoulu néanmoins communi oicare cum discipulis ac posquer la connaissance de tant

teritate. Denz-Bannw., n. de choses à ses disciples et à

2034. la postérité.

Encyclique Pascendi (8 septembre l'.)07).

Permittunt (modernista : (Les modernistes apolo ap ilogetse), immo vero assegistes) permettent d’affirmer

runt, Christum Ipsum in inet même affirment que le

lo tempore adventus Christ s’est lui m