Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/786

Cette page n’a pas encore été corrigée

3073

    1. SYRIENNE l-r##


SYRIENNE l-r.l.lSE). ORGANISATION

.10 7 4

patriarche ne sera pas consacré sans l’adhésion du maphrian, s’il est en vie ; sinon les évêques orientaux ont le pouvoir de se choisir un maphrian. Pour savoir ensuite si ce sera le maphrian ou le chef du concile qui imposera les mains au patriarche, les évêques occidentaux (ceux du patriarcat d’Antiochc) choisiront deux évêques et les orientaux (ceux du maphriannt de Tagrit) deux ; puis celui que ces quatre évêques éliront imposera les mains. — e) Le diocèse de Quardou et de Beit Zabdi relèvera de Tagrit ainsi que les diocèses des Négronoié Madoci, si ces Arabes l’acceptent. —) Levée des sentences portées par les orientaux et les occidentaux. — g) Règlement du cas des trois évêques que le maphrian avait consacres dans les diocèses du patriarche. — h) L'évêque déposé par le maphrian saura qu’il le sera aussi par le patriarche. Cf. Bedjan, p. 78 sq.

En fait, le maphrian consacrait lui-même le patriarche. Le patriarche avait seul le droit de désigner le maphrian et lui laissait toute liberté de sacrer ses sufïragants de Tagrit, de consacrer le saint chrême et les saintes huiles. Il pouvait juger les évêques ses suffragants. En un mot, c'était le chef réel de l'Église jacobite d’Orient (Mésopotamie et Perse). Cf. Denzinger, t. i, p. 122 ; Assémani, Bibl. orient., t. ii, Diss. de monophijsitis, n. vu et viii, et p. 437. On a essayé de ressusciter cette dignité dans l'Église jacobite des Indes. Voir l’art. Syro-Malabare (Église).

3. Métropolite et évêque.

Le métropolite n’a plus aucune juridiction spéciale. C’est un titre que portent certains évêques. Les évêques sont tantôt titulaires (chargés d’un monastère ou travaillant auprès du patriarche) et tantôt résidentiels. Aucun évêque ne peut désigner son successeur ; mais il appartient au synode patriarcal de le faire. Autrefois, le métropolite réunissait ses sufïragants de la province pour cette élection ; ceux qui ne pouvaient venir envoyaient un représentant ou bien écrivaient au synode pour s’excuser et acquiescer aux décisions de l’assemblée. Le peuple a une certaine part dans le choix de son chef spirituel. Le patriarche charge un ecclésiastique, souvent l'évêque voisin, d’administrer le diocèse vacant et envoie un évêque avec un membre du conseil laïque diocésain pour recueillir les desiderata des diocésains. Barhebrœus, citant le concile de Laodicée, dit qu’il ne peut pas laisser au peuple le soin de choisir les candidats au sacerdoce et ajoute une note personnelle. A plus forte raison le peuple n’a pas à faire le choix de son évêque : cf. Bedjan, p. 85. Actuellement le patriarche préside le synode électoral.

L'élu doit être âgé d’au moins trente-cinq ans et avoir les qualités requises. Devant observer la chasteté perpétuelle, il est choisi de fait parmi les moines. S’il est séculier, il doit prendre l’habit et le capuchon des moines et pratiquer les pénitences de la vie monastique : il doit s’abstenir de viande toute sa vie, excepté en cas de maladie et jeûner trois jours par semaine. Après son sacre, il doit jeûner pendant trois semaines. En dehors du cas de nécessité (période de persécution), l'évêque doit recevoir la consécration épiscopale et l’imposition des mains de deux ou trois évêques. Le patriarche empêché délègue son pouvoir à trois évêques. Une fois consacré, l'évêque doit regagner son diocèse pour résider parmi son troupeau. Il y exercera des pouvoirs très étendus et administrera son diocèse au spirituel ; au temporel tous les biens ecclésiastiques relèveront de lui. Cf. Bedjan, p. 76-85.

A son apogée, l'Église jacobite comptait plus de cent diocèses et de vingt métropoles. On dit que Jacques Baradaï a sacré dans ses voyages plus de cent mille évêques, chiffre évidemment exagéré. Actuellement l'Église jacobite est réduite aux diocèses des Indes dont on parlera à l’art. Syro-malabare ( Église) et aux diocèses de Mossoul, du monastère de Saint Matthieu, de Tour-Abdine, de Beyrouth et Damas, de Haute-Djéziré et d’Euphrate. Certains diocèses ont été délaissés, lors des dernières persécutions et sont devenus simples vicariats.

Le patriarche a nommé des vicaires patriarcaux pour Diarbekir, Kharbout, Mardin, Alep, le Caire, Homs-Hama et Jérusalem (monastère de SaintJeanMarc). On trouve encore un évêque directeur du séminaire de Saint-Éphrem établi à Zahlé (Liban) et des évêques près du patriarche pour l’aider dans l’administration du patriarcat.

4. Chorévêques et périodeales.

Le périodeute est le visiteur du diocèse. Il lui revient de choisir les personnes destinées au sacerdoce ; Rabboula, dans son can. 38, lui recommande de faire un bon choix, selon les ordonnances de l’apôtre, I Tim., m et Tit., i, 6-9. C’est à lui aussi de choisir les personnes qui doivent rendre la justice, ce qui avait de l’importance alors que les évêques avaient le pouvoir de rendre la justice au spirituel et au civil. Actuellement on ne rencontre, revêtus de cette dignité, que les chefs des prêtres d’une localité et encore très rarement. Au contraire celui qui aide l'évêque dans l’administration du diocèse et qui correspondrait au vicaire général est revêtu de la dignité de chorévêque. Anciennement les chorévêques avaient l’ordre de l'épiscopat ; avec le temps on garda pour eux une cérémonie de sacre sans leur conférer la perfection de l’ordre. On trouvait un chorévêque par diocèse.

5. L’archidiacre.

Tout évêque aura un archidiacre qui s’occupera des étrangers et des pauvres, donnera des ordres pour tout ce qui regarde le service (divin). Quand l'évêque est absent, il désignera le prêtre qui doit offrir le saint sacrifice : il fera asseoir les prêtres dans les stalles, se tiendra en tête des diacres, placera les sous-diacres aux portes, donnera le livre aux lecteurs et leur ordonnera de lire et distribuera les semaines aux prêtres, car il est la langue, le secrétaire et le second de l'évêque ; cf. Résolutions canoniques des Perses, 134, 135, Nau, p. 99 ; Bedjan, p. 96. Le patriarche Cyriaque (793-817) précise encore davantage les fonctions de l’archidiacre : il est le vicaire de l'évêque et il a des pouvoirs plus étendus que les pouvoirs concédés par le droit latin au vicaire général ; le gouvernement de l’autel lui appartient et, s’il est éloigné, ce pouvoir passe à son second, ainsi que l’enseignement catholique et la lecture des apôtres, les jours des fêtes dominicales et durant les semaines de jeûne. Si l'évêque est présent, ces fonctions lui reviennent. L’archidiacre sera non seulement un administrateur, mais encore un juge pour dirimer les différends qui peuvent surgir surtout entre clercs. Tous ces canons ont été cités par Barhebrœus, Nomocanon, éd. Bedjan, p. 95 sq. Nous devons faire remarquer que très souvent l’archidiacre succède à l'évêque, parce que sa présence auprès de l'évêque fait de lui un personnage très important et populaire et il prépare son avènement en restant célibataire et en prenant l’habit monastique.

6. Le prêtre-curé.

Normalement tout prêtre a charge d'âmes dans une paroisse plus ou moins délimitée. Contrairement aux prescriptions du Nomocanon de Barhebrœus, citant le concile de Laodicée, cf. Bed jan, p. 85, le choix du curé revient aux paroissiens qui présentent à l'évêque un diacre à lié en principe de trente ans. Son instruction est rapidement faite (quatre à cinq mois dans un monastère). Il apprend la liturgie de la messe et lit le Nomocanon. L'Église jacobite garde l’ancienne manière de voir ; aussi tout prêtre est ordonné pour une église déterminée dont il reçoit la charge de par son ordination. C’est pourquoi Jean de Telia († 538), dans son avertissement vu pour ses clercs, s’appuie sur les canons des premiers conciles orientaux (concile de Sardique, can. 1) pour déclarer :