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SYNÉSIUS — SYNOPTIQUES

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philosophiques, et c’est à peine si, de temps à autre, une expression trahit la connaissance « lu christianisme. Au contraire, les hymnes v-ix sont inspirées par le christianisme le plus authentique : non seulement la tangue est plus simple, la pensée plus claire, mais surtout les dogmes chrétiens y sont mis en pleine lumière : qu’il s’agisse de célébrer le lils de la Vierge, de fêter l’Epiphanie et d’expliquer les présents des mages, de remercier le Christ pour tous les dons de la nature et de la grâce, de chanter les gloires de la résurrection et de l’ascension du Sauveur, Synésius trouve des accents émouvants pour exprimer sa pensée.

10° Sermons et discours. — Au temps de l'épiscopat de Synésius remontent quelques discours ou sermons, en partie fragmentaires. P. G., t. lxvi, col. 1561-1578. De ces discours, les deux plus intéressants sont les Ky.-3.o~i.cszx ;, en rapports étroits avec les événements actuels : le premier est un bref remerciement à l’excellent Anysius qui, en 406-407, fut gouverneur militaire de la Pentapole, dux Libyarum, et qui fit momentanément rentrer les Barbares sous l’obéissance romaine. Le second, écrit en 412, est une pathétique exhortation aux habitants de Ptolémaïs, assiégés par les Barbares : il constitue en même temps un beau monument de zèle pastoral et de flamme oratoire.

On peut ajouter que la lettre lvii n’est pas une véritable lettre, mais un discours, et précisément une invective contre le préfet Andronicus, déféré à un synode et excommunié par l'évêque.

Synésius ne tient pas de place dans l’histoire de la théologie proprement dite. Improvisé évêque, comme saint Ambroise, il n’a pas eu comme celui-ci le temps ni l’occasion d'étudier profondément l’enseignement traditionnel et de le penser à nouveau. Ce qui nous intéresse en lui, c’est sa vie intérieure et le développement de sa spiritualité. A ce point de vue, il offre un exemple presque unique dans l’histoire. On peut sans doute le comparer à quelques autres, à Clément d’Alexandrie par exemple. Mais Clément va plutôt en se compliquant, du Prolreplique aux derniers Stromates, tandis que Synésius se simplifie. Les pages qu’il a écrites sur les devoirs des évêques ne sont pas seulement une confession émouvante par sa sincérité ; elles expriment aussi la haute idée que se faisaient les hommes instruits, au début du ve siècle, du sacerdoce chrétien et de ses tâches ; elles méritent de prendre place à côté du De sacerdotio de saint Jean Chrysostome et de quelques autres écrits du même genre.

Il ne saurait être question de donner une bibliographie tant soit peu complète sur Synésius de Cyrène. Feu d’auteurs en effet ont davantage retenu l’attention et le nombre des ouvrages qui lui ont été consacrés est considérable.

La première édition des œuvTes de Synésius a été publiée à Paris en 1555 par Hadrien Turnèbe. Une autre édition, avec traduction latine et notes, a paru à Paris en 1612, par les soins de Denys Petau (rééditée en 1631, 1633 et 1640). C’est l'édition de Petau qui est reproduite dans P. G., t. lxvi (sauf pour L'éloge de la calvitie, dont le texte est celui de Krabinger) ; à J.-G. Krabinger, on doit en effet une édition de l'Éloge de la calvitie (Stuttgart, 1836), des Égyptiens (Sulzbach, 1835), et du Discours sur la royauté (Munich, 1835). D’une édition complète entreprise par le même savant, seul a paru le 1. 1, Landshut, 1850. Les lettres de Synésius ont été éditées séparément pai R. Ilercher, Epistolographi græci, Paris, 1873, p. 638-739 ; cf. p. i.xxiilxxix. Des travaux d’approche en vue d’une nouvelle édition ont été faits par W. Fritz, Die Briefe des Synésius von Kyrene, ein Heilrag zur Geschichte des Altizismus im IV. und V. Jalirhundert, Leipzig, 1898 ; Die hiuidschriftliche Veberlieferung der Briffe des Synésius von Kyrene, dans Abhandlungen derkgl. bayer. Akad. der Wissensch., Philos.philol. Klasse, t. xxiii, |>. 319-398, Munich, 1905 ; Uneehte Synesios Briefe, dans Isyzartt. Zeitsehr., t. XIV, 1905, >. 75-86.

Les hymnes de Synésius ont été éditées séparément par YV. Christ et.M. l’aranikas, Anthologia græca carminum

christianorum, Leipzig, 1871, p. 3-23, et par.1. Flach, Sgnesii episcopi hymni metrici, Tubingue, 1875.

Une traduction française des œuvres de Synésius est due il 1 1. Druon, Les œuvres de Synésius, évêque de Ptolémaïs dans la Cyrénaïque au commencement du Ve siècle, traduites entièrement pour la première fois en français et précédées d’une étude biographique et littéraire, Paris, 1878. Une traduction anglaise, due à A. Fitzgerald, a paru à Londres en 1926 et 1930.

Parmi les études consacrées à Synésius, nous citerons seulement : A. Gardner, Synésius of Cyrene, philosopher and bishop, Londres, 1886 ; O. Seeck, Sludien zii Synesios, dans Philologus, t. lii, 1893, p. 442-483 ; J. Mandoul, De Synesio Ptolemensi episcopo et Pentapoleos defensore, Paiis, 1899 ; W. S. Crawford, Synésius the Hellène, Londres, 1901 ; A.-J. Klelïnor, Synésius von Kyrene, Der Philosoph und Dichtcr und sein angeblicher Vorbehalt bei seiner Wahl und Weihe zum Bischof von Ptolemais, Paderborn, 1901 ; G. Grutzmacher, Synesios von Kyrene, ein Charaklerbild aus dem Untergang des Hellenentums, Leipzig, 1913 ; J. Stiglmayr, Synésius von Kyrene, Metropolit der Penlapolis, dans Zeitsehr. fur kathol. Théologie, t. xxxviii, 1914, p. 509-563 ; A. Hauck, Welche griechischen Autoren der klassischen Zeit kennt und benùtzt Synésius von Kyrene ? Ein Beitrag zur -xiZzix des 4. Jalirhunderts nach Christus, Friedland in Meklemburg, 1911 ; R. Sollert, Die Sprichworter bei Synésius von Kyrene, Augsbourg, 1909 et 1910.

G. Bardy.

    1. SYNESIUS KRIEGER##


2. SYNESIUS KRIEGER, frère mineur allemand (xviiie siècle). — Originaire de Ratisbonne, il fut lecteur pendant les années 1715-1719 et mourut à Cham, comme vicaire du couvent, le 18 novembre 1740. On lui doit les ouvrages suivants : Simon magus proto-hæresiarcha a Simone Petro Romæ ex aère prseceps aclus, nunc naturse arlisque legibus subjectus ac secundum Colchica sua opéra philosophice examinatus, Landshut, 1713, in-8°, 109 p. ; Thèses theologicæ de necessitale pœnilenliæ, Ingolstadt, 1717, in-8°, 72 p. ; Quæstiones theologicæ im-el opportunes de fide, Ingolstadt, 1718, in-8°, 102 p., où il traite les quatre questions suivantes : An catholicus semper fidem faleri teneatur interrogatus (p. 1-20) ; An liceat aliquando fidem dissimulare (p. 21-60) ; An catholici tempore persecutionis possinl vel teneantur fugere (p. 61-74) ; Qualiter prohibita sit lectio librorum hærelicorum (p. 74-104) ; Pax œterna, Landshut, 1715.

B. Lins, Geschichte des ehemaligen Angustiner-und jetzigen Franziskancr-Kloslers in Ingolstadt, Ingolstadt, 1920, p. 135.

A. Teetært.

    1. SYNOPTIQUES (évangiles)##


SYNOPTIQUES (évangiles). — Les trois premiers évangiles, qui portent respectivement les noms de saint Matthieu, de saint Marc et de saint Luc, sont désignés sous le nom de Synoptiques (ils ont reçu ce nom de J.-J. Griesbach en 1774), parce qu’ils ont presque le même contenu, disposé dans un ordre à peu près semblable, de sorte que leur texte peut être placé sur trois colonnes parallèles et être ainsi embrassé d’un coup d'œil (cpivo^i.ç). Ces trois évangiles ayant déjà été étudiés individuellement (art. Matthieu, t. x, col. 359-374 ; Marc, t. ix, col. 1939-1959 ; Luc, t. ix col. 971-1000), il reste à examiner leurs rapports, à préciser leurs ressemblances et leurs différences, en vue d’apporter une solution à ce qu’on appelle le problème synoptique, l’un des plus difficiles parmi les problèmes d’ordre littéraire que pose l’Introduction au Nouveau Testament.

I. Le fait synoptique.

La comparaison des trois premiers évangiles fait ressortir entre eux, soit pour le fond, soit pour l’ordre des épisodes, soit pour la forme, des ressemblances étroites, et en même temps de notables différences.

1° Ressemblances et difjc’rences pour le fond, — 1. Ressemblances. — Le fond des Synoptiques est constitué par un ensemble d'épisodes de la vie de Jésus et d’entretiens du Sauveur, dont beaucoup sont communs à ces trois évangiles, ou au moins à deux d’entre eux,