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SYMÉON MÉTAPHRASTE


de Mélitène (xie s.?) finissant pareillement en 948 et se rapprochant beaucoup de la précédente. Elle a été éditée par Tafel, Chronographia, Munich, 1859. — c) la Chronique de Georges le Moine, où l’apport de Syméon est constitué par des interpolations (de 813 à 843) et une continuation (843-948). L’attribution de ces éléments au Logothète est expressément notée dans plusieurs manuscrits. Se reporter à l'édition Bekker, Theophanes continuatus, Bonn, 1838.

Beaucoup tendent à regarder la version slavonne mentionnée ci-dessus comme fournissant la meilleure tradition de l’original ; cf. V. Vasilievskij, La Chronique du Logothète en slave et en grec (en russe), dans Viz. Vremennik, t. ii, 1895, p. 78 sq. On est, par contre, revenu du sentiment de S. Chestakov, Les manuscrits parisiens de la Chronique du Logothète (en russe), ibid., t. iv, 1897, p. 167 sq., pour qui le Paris, gr. 854 serait, parmi les témoins grecs, le plus proche de l’original.

Pour le contenu, la Chronique a la valeur de ses sources. J.-B. Bury qui l’a examiné de préférence en ce qui concerne la dynastie d’Amorium, en estime beaucoup la valeur sur ce point. Op. cit., p. 457. La Chronique enfin, aurait été rédigée sous Nicéphore Phocas (963-969). Cf. F. Hirsch, Byzantinische Studien, Leipzig, 1876, p. 302 sq.

2. Les lettres.

Neuf sont depuis longtemps connues, grâce à l'édition d’Allatius reproduite dans P. G., t. cxiv, col. 227-236. Peut-être ont-elles été empruntées à l’actuel Angelic. gr. 13, fol. 158 sq. S. Eustratiadès en a ajouté dix-sept autres empruntées à l’Athon. Lavra 1938, Q, 126, fol. 113 sq. qui paraît former un recueil complet. Le groupe de VAngelicus suit le même ordre que celui de YAthoniensis ce qui fait supposer que les deux mss dépendent d’une collection commune. Le Barocc. 131, fol. 178, présente une lettre n’appartenant pas aux mss cités et dont l’incipit est’HXiQioç tô> ôvti. Est-ce la même que celle signalée par Allatius, op. cit., p. 120? Ces lettres, à part les éléments chronologiques plus haut relevés, offrent surtout un intérêt littéraire. Les quelques destinataires nommés, Nicétas de Smyrne, Dermocaitès, Constantin Bomaios ne sont pour nous que des noms.

2° Œuvre canonique. — "Voell et Justel ont publié une Epitome canonum supposée de Syméon, dans Biblioth. jur. can., Paris, 1661, t. ii, p. 710 sq. ; P. G., t. cxiv, col. 235. Elle renferme les canons apostoliques, ceux des quatre premiers conciles œcuméniques, de différents synodes locaux : Ancyre, Sardique, etc., des lettres de saint Basile, etc. C’est ce texte qui a servi de base au commentaire d’A. Aristène, P. G., t. cxxxvii, col. 138. L’attribution à Syméon Métaphraste est commune à plusieurs manuscrits. Les recensions néanmoins diffèrent sensiblement et des collations seraient nécessaires. Notons qu’une compilation analogue du Vindob. th. gr. ccvi (Nessel) porte le nom de l’archimandrite Syméon hiéromoine toû X/oXapiou. Z. von Lingenthal a nié l’authenticité de VEpilome. Die Synopsis canonum, dans Monatsbericht der Berl. Akad., 1887, p. 1153 sq., et Gesch. der gr.-rom. Hechts, t. iii, p. 20. Son argumentation repose sur des postulats d’ordre chronologique ou historique discutables.

Écrits poétiques.

On rangera sous cette rubrique un certain nombre de compositions assez diverses

dont l’authenticité n’est ni toujours vérifiée, ni toujours véri fiable. Ce sont des pièces profanes, des morceaux édifiants ayant parfois acquis un emploi liturgique. La plupart sont en vers politiques, souvent disposés en acrostiche alphabétique, suivant une mode en faveur à Byzance (cf. K. Krumbacher, Geschichte der byz. Liter., 1897, p. 717 sq., etD. N. Anastasijcevic, Mphabete, dans Byz. Zeitschr., t. xvi, 1907, p. 479 sq.) en trimètres iambiques : adroits et pieux exercices, de souille parfois un peu court.

1. Parmi les pièces profanes, deux épitaphes ont été éditées par V. Vasilievskij, Deux épitaphes de Syméon logothète, en russe, dans Viz. Vremennik, t. iii, 1896, p. 574-578. La première concerne le fils de Bomain Lécapène, Etienne († 963), la seconde est une grosse satire contre un magistros de Mélitène, Disinios ; cf. Byz. Zcitschrijt, t. vi, 1897, p. 442-443. On a voulu attribuer au même auteur trois autres poésies analogues du Par. suppl. gr. 690, ce n’est qu’une possibilité ; cf. ibid., t. viii, 1899, p. 553. Ajoutons à cette série la pièce à Stylien, P. G., t. exiv, col. 133-136.

2. On trouvera dans S. Eustratiadès, loc. cit., t. viii, p. 60 sq., une liste des compositions hymnographiques présumées de Syméon. Nous en reproduisons les éléments avec quelques additions, corrections et éliminations.

Viennent d’abord huit séries de canons, distribués du 20 au 24 décembre, dans les Menées. Le premier seul manque dans les recueils imprimés. L’attribution à Métaphraste est affirmée par quelques manuscrits et conservée dans l'édition de Constantinople de 1843. Elle est contestée, au contraire, dans celle de Barthélémy de Coutloumous, Venise, 1880, novembre-décembre, p. 138, note. Le canon du 22 décembre aux Menées : 'H TravTaoTta paraît à l’office du matin, le jeudi saint, au Triodion, sous le nom de Cosmas. Ceux des Menées, du 20 et 24 décembre : 'H àTrôppTjTOç et Kôpie 6es [j.ou, ressemblent beaucoup à d’autres, attribués au même Cosmas (Triodion, lundi et samedi de la grande semaine). Comme les canevas passe-partout sont fréquents dans la littérature de cette espèce, il faudrait plus qu’une confrontation littéraire pour établir la ligne des dépendances.

Pitra a édité un canon à sainte Marie l'Égyptienne et un kontakion acrostiche (Suu.) à saint Sabas, Analecta sacra, Paris, 1876, 1. 1, p. 433-435. — Eustratiadès fait grand cas, pour instaurer sa nouvelle chronologie de Métaphraste, d’un canon pour la Décollation de saint Jean-Baptiste, ainsi présenté dans le Par. gr. 13, fol. 381 : Ilot, 7][jia toû XoyoOétou Suusàv ù>c, èx rtpoaw7too toû PocaiXétoç xupoû Mpa^X toû Aoûxx (1071-1078). La thèse est réfutée. L’attribution est à étudier et la suscription, à expliquer. — Allatius signale un canon inédit à la Théotokos : ©sXcov cou tô ttXoco-jjwc, op. cit., p. 131. — Les stichères acrostiches (Sufiswv) composés pour la fête de saint Syméon du Mont-Admirable (21 mai) sont tour à tour imputés à Théophane et à Syméon. L’acrostiche ne tranche rien : il est parfois constitué par le nom du saint ou de la fête, par exemple dans de nombreuses poésies de Théophane, cf. W. Weyh, Die Acrostichis in der byz. Kanonesdichtung, dans Byz. Zeitschr., t. xvii, 1908, p. 56 sq. S. Eustratiadès n’y prête pas attention.

Notons plusieurs stichères alphabétiques : "AvoiÇov xûpts… "Avw tô ôjmoc, de type double. C’est la seconde partie qui semble avoir été éditée par C. Litziea, Poesia religiosa bizanlina, Bucarest, 1899. — "Aroxç ô (3toç, imprimé au Triodion, mercredi de la cinquième semaine. — ' Attô /eiXécov Xôyouç, tantôt sous le nom de Syméon, tantôt sous celui de N. Ouranos ; cf. pour cette dernière attribution, A. Papadopoulos-Kérameus, 'AvxXsxtoc quÇavT., dans Byz. Zeitschr., t. viii, 1899, p. 66-70. — Dans le Vindob. theol. gr. CCXX1V (Nessel), un stichère du même type mais tronqué : "Otocv tô tcX^Ooç, non ment ionné par Eustratiadès. — D’un autre type, une prière inédite à la Théotokos : llavTàvaoCTa 7tavù[i.vY)TE, parfois attribuée à Syméon le Nouveau Théologien ; l’hymne r Q lIxTEp, ïïe, IIv£Û[i.a… est dans le même cas ; nommons encore les « vers à son âme », P. G., t. exiv, col. 133-134.

On ajoutera à la liste d' Eustratiadès, sauf expertise négative, les pièces suivantes qui viennent dans divers manuscrits sous le nom de Syméon : Un synaxaire en