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S Y DK R NO (JEAN de : — SYLLABUS


Arménie et. comme lui. Jean de Siderno écrivit un ouvrage contre les erreurs des Arméniens, sous le titre : Directorium theologicum seu apologia contra hæreticales

errores Armenorum, Messine. 1645, in - 1°. 38-217-41) p. D’après une table des autres écrits rédigés par Jean de Siderno lui-même et prêts pour l’impression, éditée à la fin du livre précédent, il serait encore l’auteur des ouvrages suivants : Flos campi, centum et Iriginta sermonibus adornatus, super vitam Christi salvaloris nostri : Quadragesimale ; Adventus cum omnibus sanctis in Mo tempore Adventus occurrentibus.

L. Wadding, Scriptores on/, min., 3° éd., Rome, 1906, p. 153 ; Bernard de Bologne, liibliotheca scriptorum ont. min. capuccinorum, Venise, 1747, p. 137 ; J. Flore da Cropanl, La Calabria illustrata, t. i, Xaples, 1691, p. 173 ; A. Lasor do Varea, Vniversus terrurum orbis scriptorum, t. i, Venise, 1713 ; Th. -M. Mamacehi, Origines et antiquitates christiantv, t. ii, Home, 1749, p. 114 ; François do Vicence, Gli scrittori cappuceini ealabresi, Catanzaro, 1914, p. 63-64.

A. Teetært.

    1. SYLLABUS##


SYLLABUS. — Recueil publié le 8 décembre 1864, en même temps que l’encyclique Quanta cura, sous ce titre qui en explique le contenu et les sources : Syllabus complectens præcipuos nostræ adatis errores, qui notantur in alloculionibus consistorialibus, in encyclicis, aliisque aposlolicis litteris sanctissimi Domini Xostri PU papæ IX : Recueil renfermant les principales erreurs de notre temps qui sont notées dans les allocutions consistoriales, encycliques et autres lettres apostoliques de Notre Très Saint Père le pape Pie IX. I. Histoire. II. Texte, col. 2890. III. Valeur juridique et dogmatique, col. 2912.

I. Histoire.

Préparation du Syllabus.

On

trouverait difficilement un document qui ait été plus soigneusement préparé que celui-ci.

1. L’idée du Syllabus.

C’est le cardinal Joachim Pecei, le futur Léon XIII, qui conçut le premier, sans doute, l’idée d’un acte dans le genre du Syllabus. Il était évêque de Pérouse et prenait part en cette qualité aux travaux du concile provincial de Spolète en 1849. Sur son initiative, le concile adressa une supplique au pape Pie IX, le priant » de grouper en tableau, sous les formes qu’elles ont revêtues de nos jours, toutes les erreurs contre l'Église, l’autorité et la propriété et de les condamner en leur infligeant la note spécifique ». Cf. Collectio Lacensis, t. vi, col. 743. Quelques années plus tard, en 1852, dans un article remarqué, la Civillà ealtolica, commentant le titre traditionnel donné à Marie de « puissante exterminatrice des hérésies », exprimait le vœu que, dans la bulle où serait défini le dogme de l’immaculée conception, figurât la condamnation explicite du rationalisme et du semi-rationalisme. L’idée plut à Pie IX, qui chargea le cardinal Fornari de consulter à ce sujet un certain nombre d'évêques et de laïques éclairés ; la préparation du Syllabus commençait.

2. Première phase de la préparation (1852-1860). — Le cardinal Fornari écrivit, le 20 mai 1852, aux différentes personnalités dont il requérait l’avis. « Le Saint Père, disait-il, a donné l’ordre d’entreprendre des études sur l'état intellectuel de la société moderne, par rapport aux erreurs généralement répandues relativement au dogme et à ses points de contact avec les sciences morales, politiques et sociales. » La lettre était accompagnée d’un recueil de vingt-neuf points à étudier, qui portait le titre : » Syllabus eorum, quæ in colligendis notandisque erroribus ob oculos haberi possunt : Recueil des divers points que l’on peut avoir sous les yeux pour recueillir et noter les erreurs. » C'était tout simplement, comme le disait le cardinal à ses correspondants, un « modèle » qu’il les priait de suivre afin d’obtenir une certaine uniformité dans l’ordre des réponses. Cf. le texte original dans Rinaldi, Il valore

del Sillabo, studio teologicoe storico, con appendice di documenti, Rome, 1888, p. 240-242, et dans Hourat, Le Syllabus, collection Science et religion, Paris, 1904, t. i, p. 160. Louis Veuillot, en France, fut du nombre des laïques consultés. Cf. E. Veuillot, Louis Veuillot, t. m. p. 493. On ne sait pas ce qu’il répondit ; mais le comte Avogrado délia Rotta, de qui le cardinal avait sollicité le concours, lit remarquer que « l’immaculée conception était un privilège tel qu’il paraissait exiger une bulle spéciale », et qu’il valait mieux réserver un acte pontifical à la condamnation collective des erreurs modernes. Cet avis fut-il celui d’autres personnalités consultées ? La chose est probable ; en tout cas Pie IX s’y rallia. La commission qui avait été instituée pour étudier la cause de l’immaculée conception avait fini ses travaux ; ce fut elle qu’il chargea de préparer le futur document.

3. Seconde phase de la préparation (1860-1862). — Le 23 juillet 1800, Mgr Gerbet, évêque de Perpignan, publia une Instruction pastorale sur diverses erreurs du temps présent ; il y joignit un catalogue de quatre-vingtcinq propositions fausses, groupées sous onze titres : I. De la religion et de la société (Il propositions). IL Des deux puissances (12 propositions). III. De la puissance spirituelle (9 propositions). IV. De la souveraineté temporelle du pape (Il propositions). V. Du pouvoir temporel (10 propositions). VI. De la famille (6 propositions). VIL De la propriété (5 propositions). VIII. Du socialisme en matière de propriété et en matière d'éducation (3 propositions). IX. De l'état religieux (7 propositions). X. De l’ordre matériel (5 propositions). XL De diverses calomnies et injures proférées ou renouvelées à l'époque présente (6 propositions). Cf. de Ladoue, Monseigneur Gerbet, sa vie, ses œuvres et l'école menaisienne, Paris, 1872, t. iii, p. 164, et F. Desjacques, dans Études, juillet 1889, p. 373.

Le pape fut informé de cette publication ; il prit connaissance du recueil de Mgr Gerbet et, satisfait, décida qu’il servirait de base aux recherches des théologiens romains. A la commission générale que présidait le cardinal Santucci, préfet de la Congrégation des Études, Pie IX adjoignit une commission spéciale, composée d’un président, le cardinal Caterini, préfet de la Congrégation du Concile, d’un secrétaire, Mgr Jacobini, et de trois théologiens consulteurs, Mgr Pie Delicati, le P. de Ferrari, dominicain, et le P. Perrone, de la Compagnie de Jésus. Cette nouvelle commission devait examiner les quatre-vingt-cinq propositions de l'évêque de Perpignan, discerner les plus importantes, les traduire en latin avec des expressions qui les rendissent d’une application universelle et leur appliquer la censure qu’elles méritaient. Le travail fut d’abord rapidement mené ; des propositions de Mgr Gerbet, treize furent laissées de côté, parce qu’on pouvait facilement les faire rentrer dans les autres, cinq furent quelque peu modifiées, six furent condensées en trois, et une fut ajoutée. On se trouva dès lors en face d’un catalogue latin de soixante-dix propositions, sous ce simple titre : Syllabus propositionum. Le 20 juin 1861, le cardinal Caterini pressait les théologiens d’appliquer à chaque proposition une censure théologique, en indiquant soigneusement dans chaque cas les motifs de la condamnation.

Cependant, la tâche se révélant à la fois importante et difficile, le pape résolut d’augmenter le nombre des consulteurs ; de trois, il le porta à douze. C’est ainsi que prirent place au sein de la commission : Mgr Scappapietra, évêque d’Ancyre, Mgr Cardoni, le P. Mura, général des servîtes, le P. de Ccsarc, abbé général de la congrégation bénédictine de Montevergine, le P. Strozzi, abbé général des chanoines du Latran, le P. Saivatore d’Ozieri, général des capucins, le cha-