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SUTTON THOMAS DE) — SWEDENBORG (EMMANUEL)
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thomiste d’Henri do (".and. B mis l’accent sur la passivité de la volonté pour mettre en vedette l’influence de l’objet ». Il revendique de sa part une causalité non purement formelle mais vraiment motrice ; il affirme en outre que la volonté ne se meut pas de se, mais cependant perse. Quand la On est fixée, c’est en conséquence de cette volition de la fin que la volonté se porte sur le moyen qu’après délibération la raison aura jugé le meilleur. Mais sous des nuances qu’il ne faut d’ailleurs pas minimiser, une même doctrine étoffe les deux exposes. Thomas de Sutton se range en matière de libre arbitre, parmi les premiers et les plus vigoureux représentants des positions thomistes. » 0. Lottin, Thomas de Sutton et le libre arbitre dans Hech. de Ihiol. anc. et méd., 1937, p. 3Il sq.
Pour ce qui est des doctrines plus directement théologiques, sur les deux points qui ont fait jusqu’à présent l’objet d’études spéciales : l’enseignement trinitaire, cf. M. Schmaus, Der liber propugnalorius des Thomas Anglicus, t. n. Die trinilarisehen Lehrdiflerenzen. et le sujet de la grâce, cf. Thomas Graf, De subjecto psychico graliæ et virtutum, t. ii, p. 232. on ne peut que constater à nouveau la fidélité constante du disciple à la doctrine de son maître.
F. Ehrle, Thomas de Sulton, sein Leben, seine Quodlibet und seine. Qutestiones disputâtes, dans Lestschrift /ùr G. von Hertling, 1913, p. 426-490 ; F. Pelster, Thomas von Sutton 0. P., cin Oxforder Verleidiger der thomistischen Lehre, dans Zeitschr. I. kath.’Mirai., 1922, p. 212-255, 361-401 ; Schrijten des Thomas von Sullon in der l nivers.-Bibl. : u Munster, ibid., 1923, p. 483-494 ; M. Schn ans, Der liber propugnatorius dis Thomas An/licus und die l^ehrunterschiede zwischen Thomas non Aqnin und Duns Skotus, l. ii, 1930 ; D. E. Sharp, Tlwnuis ol Sutton U. P., dans Bévue nêo-scolastique, 1931, p. 332-354 ; 1935, p. 88-104, 219-233 ; O. Lottin, Thomas de Sutton <>. P., elu> libre arbitre, dans Rech. théol. une. et méd, , 1937, p. 281-312.
P. Glorieux.
SUVERETO (Luc de), frère-mineur conventuel italien (XVe siècle). — Il est appelé aussi de Suberto et de Subereto et désigné aussi, mais à tort, du prénom de Louis par Pierre-Rodolphe de Tossignano, Hisloria seraphica— religionis, t. II, Venise, 1586, p. 265 v° et par L. Wadding, Annales minorum, 3e éd., t. v, an. 1288, n. xl. Quaracchi, 1931, p. 211. Originaire de Suvereto, dans la province de Livourne, il appartint à la custodie Maritima et à la province de Toscane. Promu maître en théologie au chapitre général de Crémone, en 1488, il fut nommé la même année régent du Studium de Pise. Outre quelques opuscules de théologie et de spiritualité Luc de Suvereto édita : Quxstiones Antonii Andréas super XII libros Melaphysieæ Aristotelis, Venise, 1487, 1491, 1495, sans nom de lieu, mais à Poitiers, 1495.
L. Wadding, Scriptores ord. min., 3e éd., Rome, 1906, p. 160 ;.1.-11. Sbaralea, Supplementum ad scriptores ord. min., 2 « (d., t. ii, Rome, 1921, p. 178-199 ; l’ierre-Hodolphe de Tossignano, Historia seruphioe religionis, Venise, 1586, 1. fi, p. 265 v° ; t. III, ]). 328 v°, où il eU appelé correctement Luc : Jean de Saint-Antoine, Bibliotheca uniuersa /ranciscana, t. i, .Madrid, 1731, p. 90 et t. ii, Madrid, 1732, qui y distingue Louis et Lue de Suvereto ; E. Toda y Gûell, Biblioyrafia espanyola d’Italia dels origens de la imprempta fins a l’ang luou, t i, n. 228, Custe.lldeSant Miqueld’Escornalbou, 1927 ; cf. Archivo ibero-americano, t. xxix, 1928, p. 132-133 ; M. Pellechet, Catalogue général des incunables des bibliothèques publiques de Trance, t. i, n. 625, Paris, 1905.
A. Teetært.
SWENINGTON Pierre. Il appartint à l’ordre
des carmes, et à la province d’Angleterre. Les premiers renseignements qu’on possède sur lui ont trait
à son activité théologique, a Oxford, en 1300-1302. Il
y apparaît en qualité de maître, soit en des Questions
disputées où il intervient, soit dans un Quodlibet qu’il
soutient. Il avait dû lire les Sentences avant 1299. Il
fut, en 1303-1304, du nombre des frères qui s’opposèrent à la division de la province anglaise, décidée
cependant par le chapitre général de Narbonne, en
1303. Aussi en punition le chapitre de Londres (28 août
1305) l’expédia-t-il au couvent de Bordeaux pour y
lire les Sentences.
On possède de lui, outre la vie de saint Simon Stock, les interventions scolaires assez nombreuses, et le Quodlibet qu’a transmis le ms. Worcester Q. 99.
A.-G. Littleet F. Pclster, Oxford theology and theologians c. A. D. 1282-1302, Oxford, 1934, p. 276-277, 375 ; B.-M. Xiboita, De scriploribus scholasticis steculi XIV ex ordine Carmelitarnm. Louvain, 1931, p. 113 ; P. Glorieux, La littérature quodlibétique, Paris, 1935, p. 224 sq.
P. Glorieux.
SWEDENBORG Emmanuel. — Né à Stockholm, le 29 janvier 1688 ; mort à Londres, le 29 mars
1772, Swedberg. dont le nom fut changé en 1719 par la
reine Ulrique Éléonore en Swedenborg, est un des
représentants les plus personnels d’une théologie et
d’une mystique protestante s’égarant loin des sentiers
battus. Dans la première partie de sa vie, Swedenborg
s’occupe uniquement de mathématiques et publie
divers ouvrages, dont le Regnum animale et le De cerebro sont les plus importants. C’est vers 1745 qu’il
commença à s’orienter vers l’étude des choses spirituelles et l’interprétation de l’Écriture sainte. En 1748
paraît son premier ouvrage théologique, les Arcana cælestia : « Swedenborg s’y est entièrement libéré de
la théologie traditionnelle et nous expose, verset par
verset, le « sens externe » ou « spirituel » des deux premiers livres de Moïse, ainsi que certaines parties du
Nouveau Testament. Toute sa doctrine théologique
se trouve déjà dans cette œuvre fondamentale. »
H. de Geymüller, Notice sommaire…, p. 17.
Le seul titre des ouvrages publiés en 1758 montre les curieuses préoccupations religieuses de l’auteur : De telluribus, De cælo et inferno, ex auditis et visis ; De Equo albo in apocalypsi ; De nova Hierosolyma et de ultimo judicio. Entre temps, Swedenborg continue la rédaction d’une vaste explication de l’Apocalypse (qui demeura d’ailleurs inachevée), mais dont certaines parties ont été publiées en divers opuscules : De divino amore ; De divina sapientia, De Athanasii symbolo, De Verbo, etc. Citons encore d’autres œuvres moindres ; De Domino, Summaria expositio sensus interni prophetarum et psalmorum, un deuxième ouvrage sur le Jugement dernier, quatre petits traités théologiques sur le Seigneur, l’Écriture sainte, la vie, la foi. En 1763 parut un ouvrage important : Sapientia angelica de divino amore et de divina sapientia ; en 1764, Sapientia angelica de divina providentia. Au cours des années suivantes, Apocalypsis revelata (1766) ; De amore conjugali (1768) ; Summaria expositio doctrinæ Movæ Ecclesiæ (1769) ; De commercio animæ et corporis (1769), en réponse à une lettre du philosophe Kant ; enfin, en 1771, le dernier ouvrage, résumant toute sa doctrine, Vera christiana religio.
Il ne faut pas sous-estimer la valeur religieuse des sentiments et des doctrines de Swedenborg : sentiments et doctrines d’une âme noble, que le piétisme protestant orienta vers un mysticisme livré à lui-même et, par là, aux déficiences de la raison humaine, privée des lumières de la foi intégrale. Toutefois, la personne de Swedenborg mise hors de cause, il reste que ses prétendues révélations, ses visions, ses conversations avec les esprits, ses « clairvoyances » sur des faits lointains ou à venir, sont du domaine d’une fantaisie maladive.
Jacques Matter, Emmanuel de Swedenborg, sa vie, ses écrits et sa doctrine, Paris, 1863 ; Dr Gilbert Ballet, Histoire d’un visionnaire au XVIIIe siècle : Swedenborg, Paris, 1899 ;