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SURIUS (LAURENT) — SURNATUREL

loribus per L. S. cart. summa fide et studio congesta, etc., Cologne, 1564. 2 in-fol., Cologne, 1579, 1614, 1615, in-fol. L’Appendix fut très à propos séparé de la grande chronique, continué et publié avec un titre particulier. Voici les éditions données par Surius même : Commentarius brevis rerum in orbe gestarum ab anno salutis MD usque ad annum LXVI, etc., Cologne, 1566, in-8o ; Louvain, 1566, 1567, in-8o ; Commentarius…usque ad an. 1567… non parum auctus et locupletatus, Cologne, 1567, in-8o : Commentarius… usque ad an. 1568, Cologne, 1568, in-fol. et in-8o ; Cologne, 1574, in-fol. et in-8o ; 1575, in-8o ; avec continuation jusqu’à 1586 par Michel Isselt, Cologne, 1586, 1602, in-8o. Cet ouvrage fut ensuite continué par Brachel jusqu’à 1651, par Thulden jusqu’à 1660 et par Brewer jusqu’à 1673. — Traduction française par Jacques Estourneau, Paris, 1571, in-4o ; 1572, 1573 et 1578, in-8o. — Trad. allemande par Henri Fabricius, Cologne, 1568 ; in-fol., 1576, 2 in-8o ; 1586, 3 in-8o ; 1587, in-4o.

15. Concilia omnia tum generalia, tum provincialia, tum particularia quæ jam inde ab Apostolis usque in præsens habita obtineri potuerunt, Cologne, 1567, 4 in-fol. ; Venise, 1585, 5 in-fol. Le roi d’Espagne, Philippe II, agréa la dédicace de ce recueil et fit remettre à Surius la somme de 500 florins comme gratification.

16. Homiliæ sive conciones præsiantissimorum Ecclesiæ doctorum in evangelia totius anni ab Alcuino, jussu Caroli Magni, primum collectæ, quibus accesserunt in epistolas conciones exegeticæ, etc., Cologne, 1567, 1569, 1576, 1604, in-fol. ; Venise, 1571, in-fol.

17. D. Leonis, ejus nominis I, Romani pontificis… opera, quæ quidem haberi potuerunt… accesserunt quinque ejusdem Leonis epistolæ, hactenus prælo non commissæ. His adjunximus D. Leonis IX æque R. P. eruditas aliquot elucubrationes, nunquam antehac typis excussas, Cologne, 1568 (et 1569), in-fol.

On a dit ci dessus que dom Georges Garnefelt publia une notice biographique de Surius suivie du catalogue chronologique de ses œuvres, au commencement du t. i et de la collection des Vies des saints, Cologne, 1617. Cette notice a été réimprimée dans le t. ii de la même collection éditée à Turin, 1875. Le P. Hartzheim, dans sa Bibliotheca Coloniensis, a donné une Vie avec quelques documents nouveaux et le catalogue rédigé par D.-G. Garnefelt.

Voir aussi Petrejus, Bibliotheca cartusiana, Cologne, 1609, p. 227-232 ; Morozzo, Theatrum chronol. S. cartus. ord., Turin, 1681, p. 128-129 ; Nicéron, Mémoires, etc., t. xxviii, Paris, 1734 ; Doreau, Les éphémerides de l’ordre des chartreux, Montreuil-sur-Mer, 1900, t. iv, p. 427-435.

S. Autore.


SURNATUREL. — La notion de surnaturel est fondamentale dans la théologie catholique. Cette théologie, en effet, affirme, contre les naturalistes et les rationalistes de toute espèce, la possibilité et l’existence d’un ordre surnaturel permettant à la religion de s’originer à la révélation de mystères proprement dits et de se manifester dans l’âme humaine par une vie supérieure aux exigences de la nature. Il est donc indispensable de préciser la notion de surnaturel, d’en envisager les aspects divers et d’en rappeler brièvement les rapports avec l’ordre naturel.

I. Notion.
II. Divisions.
III. Rapports avec l’ordre naturel.

I. Notion.

Notion générale.

Pris dans son acception la plus large, le surnaturel désigne toute réalité, tout fait, toute vérité dépassant les possibilités et les exigences de la nature.

Ce surnaturel n’est concevable qu’à la condition de rejeter plusieurs erreurs qui en contredisent la notion. Tout d’abord, l’erreur des panthéistes qui, englobant Dieu lui-même dans le tout universel de la nature, suppriment par là-même d’une manière radicale toute possibilité de surnaturel ; cf. Denz.-Bannw., n. 1701, 1803, 1804. Ensuite, l’erreur naturaliste des déistes qui, tout en admettant un Dieu distinct du monde, soumettent l’action divine à un déterminisme absolu, ce qui revient à dénier à Dieu toute possibilité d’action en dehors des lois naturelles ; cf. Denz.-Bannw., n. 1805 (2), 1813 et ici Miracle, t. x, col. 1812-1824. Enfin, l’erreur des semirationalistes qui, tout en admettant Dieu et la révélation, entendent cependant expliquer les mystères avec les seules ressources de la raison humaine, ce qui revient à en nier le caractère surnaturel ; cf. Denz.-Bannw., n. 1669, 1709, 1796 et ici Mystère, t. x, col. 2588 sq. On pourrait ajouter l’erreur des pélagiens qui, réduisant la grâce à n’être que l’exercice de notre liberté, identifiaient logiquement la morale surnaturelle et la morale naturelle. Pour rester fidèle à cette description générale, on devra donc affirmer que la nature, avec ses forces seules, est incapable d’expliquer ce qu’on appelle le surnaturel.

Elle est même incapable de l’exiger. Une exigence réelle du surnaturel entraînerait la confusion des deux ordres et par conséquent reviendrait à nier le surnaturel. Ce fut l’erreur de Baïus qui, tout en distinguant spéculativement l’ordre naturel et l’ordre surnaturel, considérait néanmoins que « l’élévation de la nature humaine et son exaltation à la participation de la nature divine étaient dues à l’intégrité de notre condition première et qu’en conséquence elles devaient être dites naturelles et non pas surnaturelles ». Prop. 21 ; Denz.-Bannw., n. 1021 ; cf. prop. 1-9, 24, 34, 42, 61, 64, 69, 78 et 79, n. 1001-1008, 1024, 1034, 1042, 1061, 1064, 1069, 1078 et 1079.

Définition plus précise.

La notion exacte du surnaturel doit se dégager de la notion du naturel.

1. Notion du naturel. (Cf. S. Thomas, In II Phys., c. i, lect. 1 et 2 : In V Metaph., c. iv, lect. 5 ; Sum. theol., Ia, q. xxix, a. 1, ad 4um ; IIIa, q. ii, a. 1) —

« Naturel » 

vient de « nature ». La nature est, en chaque être, son essence même en tant qu’elle est considérée comme le principe premier des opérations et des passions qui lui appartiennent en propre. Aussi peut-on parler analogiquement de la nature divine, de la nature angélique, de la nature humaine. Le naturel est donc, en chaque être, « ce qui lui convient selon sa nature ». S. Thomas, Sum. theol., Ia-IIæ, q. x, a. 1.

Pour préciser l’extension de cette notion du naturel, il convient de considérer la nature sous ses différents aspects d’activité et de passivité. En premier lieu, dans les éléments spécifiques qui la constituent et forment le principe même d’activité ; sous cet aspect, la nature se confond avec l’essence même de l’être : ainsi il est naturel à l’homme d’être composé d’âme et de corps. En deuxième lieu, dans les principes immédiats de son activité propre, puissances ou facultés émanées de l’essence et dans les actes mêmes par lesquels opèrent ces puissances : ainsi il est naturel à l’homme d’avoir une intelligence, une volonté, une sensibilité, un organisme vital et, par voie de conséquence, il lui est naturel de comprendre et de raisonner, de désirer et de vouloir, d’éprouver des attraits et des répulsions, de s’assimiler les aliments et de se fortifier. Mais, en troisième lieu, en la nature se révèlent aussi des principes immédiats de sa passivité par lesquels les agents extérieurs peuvent l’atteindre et la modifier ; déjà toute sensibilité sous ce rapport lui est naturelle, mais particulièrement la souffrance, la maladie, la dégénérescence, la vieillesse, la mort. En quatrième lieu, la nature manifeste des exigences de son activité propre par rapport aux concours extérieurs nécessaires à son action, et spécialement par rapport à Dieu : la lumière est la condition naturelle pour que l’œil voie ; le concours divin est indispensable à l’activité humaine pour passer de la puissance à l’acte, et c’est en ce sens qu’on peut parler du concours naturel. Enfin, la nature