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    1. STROSSMAYER (J##


STROSSMAYER (J.-G.) — STUMPF (KILIAN)

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Par son attitude au concile du Vatican, Strossmayer s’acquit une grande notoriété. Malheureusement certains hommes se servirent de son nom pour attaquer plus efficacement l'Église catholique. Dès la fin du concile il parut à Florence une brochure intitulée : Papee Yangelo, di un vescovo al concilio vaticano. Elle contenait un discours apocryphe attribué à Mgr Strossmayer. Cette brochure eut un succès de scandale. On la traduisit bientôt en différentes langues. L’auteur de ce faux était un certain José Augustin de Escudéro, religieux apostat, qui s’en ouvrit à son confesseur, le P. Pierre Stollenwerk, prêtre de la Mission à Buenosvyres, en chargeant celui-ci d’en informer Mgr Strossmayer. La lettre du P. Stollenwerk est conservée aux archives de l'évèché à Djakovo. Cf. op. cit., p. 149.

Mgr Strossmayer ne publia dans son diocèse les définitions du concile du Vatican qu’en janvier 1873, mais il n’y a aucune raison de penser qu’il ait voulu tirer une conséquence pratique de son attitude antiinfaillibiliste au concile. Dans la suite Strossmayer se servit de maintes occasions pour montrer sans restriction aucune son adhésion complète au dogme de l’infaillibilité, surtout dans sa lettre pastorale du 4 février 1881, commentant l’encyclique de Léon XIII Grande munus. La question de l’infaillibilité ne provoqua d’ailleurs aucune agitation religieuse ni dans le diocèse de Djakovo. ni dans les autres diocèses croates. La secte des vieux-catholiques ne commença à exister en Croatie qu'à partir de 1923, mais pour des motifs tout autres que d’ordre dogmatique.

Sources. — Les archives de l'évèché à Djakovo ; Glasnik biskupija bosanske i srijemske (Bulletin officiel du diocèse de Bosnie et de Sirmium) ; Dr Andrija Spilctak, liiskup J. J. Strossmayer na vatikanskom snboru (L'évêque J.-G. Strossmayer au concile du Vatican), Zagreb, 1929 ; Dr Ferdo SiSié, Korespondencija liaiki-Strossmayer, Zagreb, 19281931, 4 gros volumes contenant la correspondance entre Mgr Strossmayer et son ami le plus intime, le chanoine Racki de Zagreb. Les travaux sur Strossmayer en langue croate sont innombrables.

R. Schutz.

    1. STROZZA Pierre##


STROZZA Pierre, érudit italien né à Florence en 1575, secrétaire des Brefs aux princes sous Léon XI cl Paul V, mort à Pise en 1640. Il a écrit : Synodalia Chaldseorum suivi de Preces Chaldœis consuctæ ex quibus palet eorum in papam et Ecclesiam constans cuit us, Rome, 1617, in-4° ; De dogmatibus C.haldœorum dispiitatio ad patrem Adam, Hliæ patriarches Babylonis ad Paulum papam V legatum, Rome, 1(117, in-4° ; Cologne, 1617, in-8°.

M. Jugic, Theologia dogmatica christanorum orientalium dissidentium, t. v, 1935, p. 39 ; Tiraboschi, Storia délia lelteratura Italiana, Milan, t. iv, 1833, p. 410 ; Brucker, llistoria critica philosophie !, t. iv a, Leipzig, 1776, p. 210 ; Elites Du Pin, Table des auteurs ecclésiastiques du A’l7/e siècle, col. 1884.

J. Mercier.

    1. STROZZI Thomas##


STROZZI Thomas, jésuite napolitain (16311701). — Homme apostolique, auteur d’opuscules de piété non dépourvus de valeur, le P. Strozzi s’intéressa particulièrement à la conversion des juifs et publia pour eux un ouvrage considérable sur la divinité de JésusChrist, L’Homo-Dio, Naples, 1692, in-4°. Il écrivit également sur la question, alors discutée, de l’immaculée conception de la Vierge : Controversia délia concezione delta brata vergine Maria, descrilla istoricamenlc. Païenne, 2 vol. in-fol., I7t » n..Mais le livre fut mis à l’Index le 1 1 mars 17<M.

Sommervogel, liihl. de lu Camp, de Jésus, t. vxi, col. 1650 io.". : i.

J. DE BlIC. STUIV1EL Frédéric, frère mineur allemand

(xvii c s.). — Appartenant à la pro> mec de Thuringe, il y

exerça les charges de lecteur en t néologie, de gardien du

couvent de Dettelbach (1666), de custode et de vicaire provincial. Il mourut en 1681. Nous avons de lui les ouvrages suivants : Controversiarum inier principes cathedras divi Thomse et Scoti de simplicitate Dei etc. primum et perenne mobile, Cologne, 1680, en deux tomes, dans lesquels il démontre que la doctrine de Duns Scot sur la simplicité de Dieu et la distinction formelle est sûre et conforme à la doctrine, des conciles ainsi que des écrivains sacrés tant grecs que latins ; Unilabium orbis subtiliter liierali de distinclionibus, Fulda, 1668, dans lequel il traite surtout de la disiinctio formalis ex natura rei. Il y affirme que l'école scotiste n’est inférieure à aucune autre soit pour la doctrine, soit pour le nombre des professeurs qui y adhèrent : Schola Scoti, sive professorum numerum, sive doctrinam specles, nulli secunda. Voir tractatus II, De distinctione formait, controv. I, qua ?st. i.

P. Minges, Geschichte der Franziskancr in Dayern, Munich, 1896, p. 256-257 ; Hurter, Somenclator, 3 « éd., t. iv, col. 52 ; Jean de Saint-Antoine, llibliotheca universa franciscana, t. i, Madrid, 1732, p. 452 ; F. Hueber, Dreyfache Cronickh, Munich, 1686, p. 772 ; Dominique de Caylus, Merveilleux épanouissement de l'école scotiste au X ('// siècle, dans Études francise, t. xxiv, 1910, p. 6-7 ; D.-E. Sharp, Franeiscan philosophy at Oxford, Oxford, 1930, p. 282.

A. Teeatert.

    1. STUMPF Kilian##


STUMPF Kilian, jésuite allemand, missionnaire en Chine ; un de ceux qui furent mêlés à l’affaire des Rites (1655-1720). Les Portugais le nommaient Estum ; les Chinois Kl Li-Ngan Yun-Fong.

Né à Wurzbourg, en Bavière, le 14 septembre (ou le 13 mars) 1655, il entra au noviciat des jésuites de la Germanie supérieure le 17 juillet 1673 et, dès cette époque, demanda les missions étrangères. On les lui fit attendre durant de longues années. Il eut ainsi le loisir de prendre ses grades universitaires, et, une fois maître es arts, d’enseigner six ans la rhétorique et les humanités. Il fut en outre professeur de mathématiques pendant deux ans. Entre temps il avait émis ses vœux de profès le 2 février 1689. Ce ne fut que le 15 juillet 1694, à près de quarante ans, qu’il débarqua sur la terre chinoise. Affecté dès ce moment à la mission de Pékin, il devait y demeurer jusqu'à sa mort, 24 juillet 1720 (non pas 1729, comme le répète Streit après 1 Inonder). Ces vingt-cinq années de résidence ininterrompue furent marquées par la faveur de l’empereur mandchou K’ang-hi, qui fit du Père son compagnon durant plusieurs voyages, et le nomma président du célèbre « Tribunal des mathématiques ». Recteur du Collège dit « Portugais » de la Compagnie de Jésus à Pékin, et même, de 1711 à 1718, visiteur gêné rai de la province du Japon et de la vice-province de Chine (F. Rodrigues, A Companhia de Jésus em Portugal en as Missoes, Porto, 1935, p. 45), le P. Stumpf dut à ce litre prendre une part active et parfois prépondérante aux diseussions que soulevait alors la question des rites chinois. En 1701, avec les autres « Pères de Pékin », il avait signé la Brevis rclalio sur le décret de l’empereur K’ang-hi du 30 novembre 1700. Ct. Streit, t. vu. p. 55-56, Il a laissé aussi de volumineux comptes rendus « le la légation du cardinal de Tournon, lbid., j>, 102. Bref, son nom et ses écrits sont inséparables de la mémorable controverse.

D’une manière générale, on peut dire qu’il y représente le parti modéré, et, scnible-t-il. la tradition du P. Ricci. Un siècle plus tôt, en effet, celui-ci avait soigneusement distingué entre les cérémonies bouddhistes et taoïstes et les pratiques contucianistes, et, sans se prononcer de façon absolue sur le caractère non superstitieux de ces dernières, avait cru cependant pouvoir les tolérer Chez les chrétiens, dans la pensée que, en dépit de leur nature religieuse originelle, elles avaient largement évolué, connue tant d’autres insti-