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S TI.KCORANISME — STETZING (KILIAN)

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eucharistique est invisible, impalpable. Ceci est encore vrai..Mais ce (| » i était contre la tradition, c'était la prétention de Ratramne et de Bérenger de conclure absolument, sans tenir compte des données de la foi, du plan phénoménal au plan métaphénoménal, denier ou tout au moins de méconnaître la conversion des substances sous prétexte qu’elle n'était pas discernable sur le plan des réalités phénoménales. Il leur manquait le respect de la tradition intégrale qui admettait à la fois et une conversion mystérieuse au delà des données des sens, et la permanence cependant des propriétés visibles du pain et du vin.

Leurs adversaires n’auraient pas dû raisonnablement mettre en cause les expériences qu’ils rappelaient à savoir le fait que les éléments consacrés nourrissaient, pouvaient moisir, se corrompre, être dans une situation dégradante, tomber à terre, être foulés aux pieds, être mangés par les animaux, digérés comme les autres aliments. Ils auraient dû contester seulement les arguments que les bérengariens — au moins à ce que l’on prétendait — en tiraient abusivement contre une conversion mystérieuse de la substance du pain et du vin en la substance du corps et du sang du Christ.

Les antibérengariens, pour mieux sauver la présence réelle et le changement mystérieux qu’elle suppose, ne surent pas faire les distinctions nécessaires. Comme à leurs adversaires il leur manquait une théorie métaphysique de la constitution des corps : la distinction entre substance et accident. Tout entiers à l’affirmation de la conversion substantielle, ils méconnurent l’aspect secondaire de la vérité traditionnelle : l’objectivité des éléments sensibles qui demeurent après la consécration. Pour mieux réfuter les arguments spécieux que les bérengariens tiraient de l’expérience, ils nièrent celle-ci. Elle leur paraissait si contraire à l’idée qu’ils se faisaient de la dignité du corpus Christi qu’ils essayèrent de tenir cette expérience même pour une pure apparence, une illusion. Ceux qui s’attachaient à la réalité expérimentale leur apparurent comme dignes de l’accusation infamante de stercoranistes.

Cependant la solution de Pascase ne pouvait satisfaire les esprits. Raban Maur s'était vu poser par l'évêque d’Auxcrre la même question. Il y répondit non par une solution dilatoire, mais directement et franchement, avec son bon sens et sa foi, en distinguant dans l’eucharistie, la res sacramenti, le corps du Christ, nourriture de l'âme qui n’est pas mie réalité matérielle, qui se digère, et le sacramentum qui subit le sort de toute matière et suit le cours de la digestion. Plus tard Raban et Héribald d’Auxerre seront, de ce chef, accusés de « stercoranisme » par Hériger de Lobbes. Celte accusation ne pouvait naître dans l’esprit de celui qui la portait que de la confusion, faite par lui et prêtée à ceux qu’il accusait, entre le corps du Christ et les espèces du pain et du vin. Sur ce point de l’objectivité des espèces et de leurs qualités, semblables à celles de tout aliment, c'était Raban Maur et Ratramne qui respectaient le mieux ici l’expérience, en soutenant la permanence, après la consécration, d’une réalité phénoménale ; c'était leur contradicteur qui soulevait un faux problème et formulait une accusation gratuite. Mabillon l’a pressenti déjà au xvii c siècle.

Pas plus d’ailleurs au xi° siècle qu’au ix'e siècle les stercoranistes n’existèrent comme hérétiques authentiques affirmant que le vrai corps du Christ était soumis dans la communion aux vicissitudes de la digestion. I.c cardinal Humbert et les théologiens adver saircs de Bérenger ont bien pu lancer de lionne foi contre certains théologiens d’Occident ou d’Orient le reproche de slcrcoranismc. I.e reproche était Immérité.

L’enquête faite ici nous permet de conclure fermement à la non-existence de ces hérétiques, et aussi à l’appré ciation objective de l'état d’esprit qui leur a prêté une existence de spectre.

Le stercoranisme n’a pu exister ainsi à l'état de péril inquiétant la conscience catholique, avec une sorte d’obsession, que pour les esprits qui croyaient, en toute naïveté, devoir tenir pour une illusion les données de l’expérience sensible. Du jour où apparut dans l'École une philosophie réaliste, à la fois respectueuse des données de l’expérience sensible et des vérités de la foi touchant la présence invisible du corps du Christ, soucieuse aussi de ne pas voir l’ignominie là où elle n'était point, la hantise du stercoranisme disparut devant la présentation de « la vérité du sacrement ».

Ce faisant, les maîtres de l'École ont tenu compte de l’expérience sensible identique à elle-même avant comme après le changement eucharistique ; ils n’ont sacrifié ni la certitude des sens qui leur montraient les réalités phénoménales inchangées et corruptibles, ni la signification naturelle des paroles du Maître touchant la présence invisible du corps du Christ glorifié. Dans cette perspective, la hantise du stercoranisme nous apparaît comme un faux problème qui n’a pu s’imposer qu'à un moment où l’on oubliait trop la distinction entre le sacramentum et la res sacramenti, et où l’on se faisait une idée fausse de la dignité du sacramentum. La solution malhabile qu’y donnèrent ceux qui en étaient obsédés ne pouvait être qu’illusoire.

A. Gaudel.

    1. STERZINGER Ferdinand##


STERZINGER Ferdinand, théatin allemand (xviiie siècle). — Né au château de Lichtwehr (Tyrol), le 24 mai 1721, entré dans l’ordre en 1740, il professa diverses disciplines ecclésiastiques : morale, droit canonique, histoire, dans différentes maisons et finalement à Munich à partir de 1759, où il demeura jusqu'à sa mort, 18 mars 1786. En 1759 il était devenu membre de l’académie des sciences et fut, de 1769 à 1779, directeur de la classe d’histoire de cette compagnie. Il mérite d'être cité pour l’opposition qu’il fit aux procès de sorcellerie, demeurés nombreux dans l’Allemagne du Sud. Son discours académique : Von dem gemeinen Vorurtheile der thâtigen und wirkenden Hexerci (Sur le préjugé commun de la sorcellerie effective et opérante), Munich, 1766, devait porter le coup de mort à de cruels abus ; il ne laissa pas de soulever des oppositions très vives, celle en particulier du bénédictin Ange Mârz, son collègue à l’académie. Le P. Sterzinger répliqua en 1767 par les lictrugende Zauberkunst und trâumende Hexerey. En 1774 il revenait à la charge en attaquant le fameux exorciste Gassner : Die aufgedeckten Gassnerischen W underkuren, que suivirent : Geisterund Zauberkatekismus, 1783 ; Bemùhung den Aberglaube zu sliirzen, 1785 ; Die Gespenstercheinungen, eine Phantasie oder Betrug, 1786. Une grande partie des ouvrages de Sterzinger sont demeurés inédits, à la bibliothèque d'État de Munich.

Michaud, Biographie générale, t. XL, p. 232 sq. ; Allgeineine deutsche Biographie, t. xxxvi, p. 121 ; Wmzbacli, liiogr. Lexikon des Kalserthums Œsterreich, t. xxxviii, p. SU ; Hurter, Nomenclator, 3 « éd., t. v a, col. 397-398 ; Lextkon für Théologie und Kirche, t. IX, col. 817.

Ê. Amann.

    1. STETZING Kilian##


STETZING Kilian, frère mineur allemand du xv"> siècle, appartenant à la célèbre école franciscaine d’Erfurt. — On connaît mal ses origines, le premier renseignement certain que l’on possède, c’est qu’il a étudié la philosophie à Colchester en Angleterre, où il composa sa Tabula super Metaphysicam Antonii Andréa, conservée dans le ms. /"I. l-'ol. 313, fol. 8386, de la bibliothèque d'État de Berlin, qui commence : Abstrait io duplex, I. III, q. 2, p. Abslrælituini

probationem inferri ex perseica quomodo intelligatur, cl termine : Ideas valere ad generationem non est neces-