Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/527

Cette page n’a pas encore été corrigée

STABILITÉ DE L'ÉGLISE STAFFLER HILARION)

2 5 5 1 i

crédibilité et un témoignage irrécusable de sa mission divine. Const. De fide cutlwlica, c. iii, Denz.-Bannw., n. 1794. Sans doute, cette stabilité se confond, sur la plupart des points, avec d’autres propriétés de l'Église, notamment son unité, sa catholicité, son apostolicité. Cependant, il convient de s’y arrêter brièvement, pour marquer les deux aspects sous lesquels ces autres propriétés de l'Église du Christ prennent une valeur apologétique plus accentuée. C’est :

La stabilité historique.

Le Christ a fondé son

Eglise et a adressé aux premiers pasteurs et fidèles cette promesse solennelle : Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation du siècle. » Mattb., xxviii, 20. Il ne s’agit pas de constater simplement dans l'Église une continuité de fait et pour ainsi dire toute matérielle ; mais on doit y trouver une continuité formelle, répondant, à tous les âges île l'Église, aux intentions de son divin fondateur.

L’apologète qui s’emparera de cette donnée de stabilité historique, mettra en relief ses trois aspects principaux :

1. Premier aspect : continuité de l'Église considérée dans sa constitution même. Ni les persécutions, ni les changements politiques, ni l’ingérence abusive du pouvoir civil, ni à certaines époques l’inconduite de chefs spirituels amenés au sacerdoce sans vocation et par l’esprit de lucre ou le désir des honneurs, ni même l'épreuve périlleuse des schismes, n’ont pu exercer d’influence délétère compromettant la constitution même donnée par le Christ à son Église.

2. Deuxième aspect : continuité de l'Église considérée dans la succession même de ses chefs, et principalement de l'évêque de Rome, souverain pontife dans l'Église. C’est considéré sous cet aspect que l’argument de l’apostolicité de l'Église prend toute sa valeur.

3. Enfin, troisième aspect : nonobstant cette continuité ou plutôt même à cause d’elle, affirmation d’un progrès normal répondant aux exigences de la croissance continue d’une société dont le rôle doit être universel dans le temps comme dans l’espace. Ainsi, sans compromettre aucun élément essentiel de sa constitution et de son gouvernement. l'Église a su s’adapter aux conditions successives et parfois bien différentes qu’imposaient à son action les modifications profondes de l’ordre politique ou social. Bien plus, en elle-même, elle s’est développée et a perfectionné sa constitution et son gouvernement dans un sens qui répond aux volontés du Christ. On trouvera ici à l’art. Pape une démonstration frappante de cette stabilité dans un progrès continu.

La stabilité doctrinale.

« Allez, enseignez toutes

les nations…, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai commandé. » Matth., xxviii, 19-20. Cette stabilité doctrinale est peut-être plus remarquable encore epue la stabilité historique. Elle comporte, de la part de l'Église, un triple rôle, humainement impossible à tenir.

1. En premier lieu, l'Église a dû maintenir intact le dépôt sacré îles vérités révélées qui lui a été confié. Or, une telle conservation, en des matières où souvent l’intelligence humaine ne peut être fixée par l'évidence de la vérité, est déjà par elle-même un fait extraordinaire qu’on ne saurait expliquer sans une assistance

spéciale de Dieu.

2. En second lieu, l'Église a dû maintenir intact ce dépôt en le préservant des adultérations nombreuses cl incessantes que l’esprit humain, en quête d’explications nouvelles, a voulu, et souvent de la meilleure foi du monde, y faire pénétrer. Les hérésies des iv <i v siècles contre les dogmes de la Trinité et de l’incarnation mil clé des épreuves plus redoutables que les sanglantes persécutions des âges précédents. Et il a .allu, non seulement pour résister à l’esprit d’erreur,

mais encore pour formuler la vérité en face des hérésies, une assistance tout aussi extraordinaire.

3. Enfin, l'Église a su maintenir intact le dépôt de la foi, tout en dirigeant le progrès qui devait naturellement s’aflirmer. Sa stabilité doctrinale comportait cette délicate adaptation du maintien intégral de la foi aux légitimes évolutions d’une pensée, substantiellement tidéle aux enseignements du Christ, mais cherchant à en pénétrer de plus en plus les richesses insoupçonnées, à la fois dans l’ordre de la spéculation et dans l’ordre des applications pratiques à la vie et a la piété chrétiennes.

Cette stabilité de l'Église, à la tois historique et doctrinale, est un aspect de son indéfectibilité, étudiée à l’art. Église, t. iv, col. 2145-2150.

A. Michel.

    1. STADLER Maurice##


STADLER Maurice, frère mineur capucin suisse (xviir s.) — Né à Beromûnster, prés de Lucerne, en 1739, il exerça dans l’ordre la charge de lecteur de théologie et de philosophie à Pribourg (Suisse), et celle de gardien à Dornach (1779-1780). Il mourut en 1810. Donnant suite à une demande du général Séraphin de Capricolle au provincial de Suisse, le 22 janvier 1758, de remplacer le manuel philosophique déjà vieilli de Gervais de Brisach par un cours de philosophie plus moderne et adapté aux exigences du temps, Maurice Stadler édita ses Prseleciion.es philosophicte ad usum recentioris philosophiæ candidaiorum ad s. Iheologiam aspirantium, 1 vol., Bâle, 1780. Tandis que la théodicée constitue dans ce manuel un traité spécial de philosophie, distinct de la théologie, l'éthique n’y a pas encore de place et reste toujours unie à la théologie morale. Le P. Maurice bâtit sa philosophie surtout sur les systèmes de Newton et du jésuite Boscovich, dout il reprend en grande partie les théories. Il tend, avant tout, dans son cours de philosophie, à moderniser l’ancienne philosophie, à rejeter toutes les théories v ieillies et à introduire les théories et les thèses nouvelles. Le P. Maurice est encore l’auteur d’Annales jr. nunorum S. P. N. Francisci capuccinorum provinciw helvetiese, inédit, conservé dans les archives du couvent capucin de Lucerne et d’un Kur : cr LebensbegrifJ des am i. Herbstmonat 1792 fur den wahren Glauben helderunùtig gestorbenen P. Apollinaris des seraph. C.apuciner Ordens der schweizer Provinz, inédit, conservé dans les archives du couvent capucin de Slans (le P, Apolii naire Morel, victime des massacres de septembre, avait été son collègue à I-'ribourg). Nous avons encore de lui une série de thèses théologiques se rapportant à l’apologétique, à la dogmatique, à la sainte Écriture et à l’histoire ecclésiastique, qui furent défendues au couvent de Sursee au mois d’août 1788 : Analgsis theologica disputationis publics, inédit, conservé dans le ms. '>. 11. i) des archives du couvent capucin à Lucerne.

Jean-Mario de Ratisbonne, Appenxlix ad Btbliothecam scriptorum capuccinorum, Rome, 18.">2, p. 31-32 ; Pie Melei de WUlisau, Chrontca prov. heloeticte <>rd. capuc, Soleure, 1884, p. 123 ; L, Signer, Pflege des Schriftlums in der Schweizer Provinz, dans Die schweizerische Kaputùierprovinz. Ihr Werden und Wirken. FesUchrifi zur vierten Jahrhundertfeier des Kapuzinerordens, Elnsledeln, L928, p. 357-358 ;

A..lann von Slans, Der silii/c Mdrturer Apollinaris Mord

won Posai uud die felerliche Disputation seines theologischen Kurses, dans Collectanea francise., t. ti, 1932, p. 7s, si, 89, 223-22 : 1, 367-368, 514-515 ; B. Jansen, Philosophai kathollschen Bekenntnisses in ihrer Stellung zur Philosophie der Aufkldrung, dans Scholastik, i. iii, 1936, p. 24-26.

A. Teetæht. STAFFLER Hllarion, frère mineur tyrolien (xvii 1 ' s.). — Né le 17 novembre 1037, il fut lecteur

dans plusieurs couvents de son ordre et enseigna à

l’université d’Inspruck l’hébreu et l’herméneutique

( 1071). Il a publié : De rein Jesu Christi militante Eccle sia. Inspruck, 1771 ; De supremo Ecclesiæ mililantis