Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/526

Cette page n’a pas encore été corrigée

5 5 3

SPORER (PATRICK) — STABILITE DE L'ÉGLISE

2554

gnement de la morale, dans les disputes publiques et dans les conférences des cas de conscience, où il fut défendu de taxer les opinions de P. Sporer de peu probables, mais aussi dans les autres provinces de l’ordre et même hors de l’ordre, non seulement en Allemagne, mais aussi dans les autres pays. Elle jouit encore d’un grand prestige au xix c siècle, puisque Scheeben, Lit, Handweiser, 1867, c. 387, et H. Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. iv, col. 944, disent qu’elle est solide, erudite et perspicue conscripta, hinc admodum commendanda. Saint Alphonse de Ligorieut d’ailleurs continuellement recours aux ouvrages de 1'. Sporer, qu’il cite fréquemment dans sa théologie morale.

J.-H. Sbaralea-E. Rinaldi, Scriptores trium ordinum S, Franeisei continuati, dans Supplementum ad scriptores ord. Min.. 2e éd., t. iii, Konie, 1930, p. 284 ; I 1. Minges, Gesch. (1er Franziskaner in Bayent, Munich, 1896, p. 227 ; A. Golzelinann, Das Sludium marianum theologicum im Franziskanerkloster zu Dettelbach, dans Franzisk. Studien, t. vi, 1919, p. 345, 347, 353, 354, 360, 305 ; Th. Kogler, Das philos.tluol. Studium der bayrischen F^raivziskaner, Munster-enV., 1<. » 25, p. 60, 03 ; M. Grabmann, Die Gescliichte d. kath. Théologie seit dem Ausgang der Vàterzeit, Fribourg-cnB., 1933, p. 172, 184.

A. Teetært.

    1. SPRENGER Jacques##


SPRENGER Jacques, dominicain allemand de la fin du xve siècle. Né à Hheinfelden, près de Bàle, vers 1 136, il entra dans l’ordre, à Bàle, en 1452. Après avoir pris le doctorat à Cologne en 1472, il devint prieur du couvent de cette ville de 1472 à 1488. En 1481, Sixte IV le nommait, avec Gérard d’Elten, inquisiteur général pour les diocèses de Mayence, Cologne et Trêves. Deux ans auparavant, Sprenger avait déjà pris part, à Mayence, au procès intenté par l’archevêque de cette ville à Jean Ruchrath, voir ci-dessus, col. 146 qui se termina pas la condamnation de ce dernier. Zélé propagateur de la réforme dominicaine dans les provinces du Rhin supérieur et inférieur, Sprenger fonda à Cologne en 1475 la première confrérie allemande du rosaire. Il mourut à Strasbourg le 6 décembre 1495.

Son zèle d’inquisiteur s'était particulièrement déployé contre la sorcellerie, qui commençait dès cette date à devenir l’obsession de la chrétienté et tout spécialement de l’Allemagne. De concert avec H. Institoris, Sprenger rédigea le Malleus maleficarum malefteia et eorum hwresim ut framea potentissima conterens, C, lutine, 1487, 1489, 1494 ; Nuremberg, 1494, 1496 et très souvent par la suite. Le livre ne faisait guère que développer les idées de la bulle Summis desideranles afjectibus que le pape Innocent VIII venait de lancer dés le début de son pontificat, à l’automne de 1484. Cet acte établissait la proche parenté de la sorcellerie avec l’hérésie et dès lors renvoyait à l’Inquisition la connaissance des procès de ce genre, nonobstant les oppositions qui pourraient être faites. Les deux inquisiteurs allemands insistaient sur cette thèse et joignaient leurs observations personnelles sur la procédure à suivre et les moyens à mettre en œuvre pour obtenir les aveux des accusés. En réalité, il s’agissait de sorcières plus que de sorciers et le titre authentique du livre est bien Malleus maleficarum, car, pensaient nos auteurs, c’est surtout le sexe féminin qui a tendance à faire pacte avec le démon. Le 1. I" établit l’existence du crime en question et de sa culpabilité toute spéciale, à l’aide des textes de Lev., xix, 26 ; xx, 6 sq., et Deut., XVIII, 9-14, de citations de saint Augustin et de saint Thomas, de l’expérience enfin. Le I. II allègue les nombreux faits que révèlent les procès de sorcellerie, et entame l'étude de la procédure à suivre. C’est à cette matière qu’est plus spécialement réservé le t. III, qui, tout en reconnaissant la compétence des tribunaux ordinaires, ecclésiastiques ou séculiers, insiste néanmoins sur la liaison entre sorcellerie

et hérésie, ce qui donne à l’Inquisition un droit de priorité dans la poursuite et la répression. L’inquisiteur n’a pas besoin d’attendre qu’une accusation soit portée, mais il doit poursuivre d’office ; les noms des témoins ne sont pas communiques à l’accusé ; un défenseur n’est pas toujours indispensable et le défenseur qui prend trop à cœur les intérêts de son client se rend par là même suspect d’hérésie, ce qui le disqualifie. Des détails fort précis sont donnés sur la manière d’arracher les aveux par la torture, sur les précautions à prendre pour que le démon ne contraigne pas l’accusé au silence. Tel quel, le Malleus laissera peu à inventer aux inquisiteurs de l'âge suivant, où les procès de sorcellerie vont se multiplier de façon inquiétante. Sprenger de son côté avait puisé une bonne part de sa documentation dans le Mijrmecia bonorum, ou Formicarius de son confrère Jean Nider († 1438), dont le t. V, De maleflcis et earum deceptionibus, fournissait une quantité d’exemples de sortilèges et de maléfices. Cette partie du Formicarius a été reproduite dans diverses éditions du Malleus.

Le succès de ce dernier fut considérable, en dépit de certaines oppositions qui se manifestèrent et qui touchaient davantage à la question de compétence des divers tribunaux qu'à celle de la réalité même des faits de sorcellerie. Une édition du Malleus parut donc à Cologne en 15Il avec une apologie. Plus importante est l'édition de Francfort, 1582, en deux tomes dont le premier contient l'œuvre de Sprenger et le second tout un corpus de traités contre la sorcellerie : 1. le De artibus magicis du chanoine de Saragosse Bernard Basino ; 2. le De pythonicis mulieribus d’Ulrich Molitor de Constance ; 3. le Flagellum dwmonum du mineur conventuel Jérôme Mengi ; 4. le De probalione spiriluum de Gerson ; 5. le De pijthonico contracta du mineur Thomas Murner ; 6. les traités de Félix Malleolus (Hemerli), De exorcismis seu adjurationibus et De credulitate dœmonibus adhibenda ; enfin le De strigibus de Barthélémy Spina (ci-dessus, col. 2479) avec sa triple apologie De lamiis contre le jurisconsulte J. Ponzinibius.

Hurter, Nomenclator, 3e éd., t. ii, col. 1077, cf. col. 864865 ; Lexikon fur Théologie und Kirche, t. ix, col. 740, cf. t. v, col. 4 ; art. Ilcxcn, dans Prolest. Realencyclopâdie, t. viii, p. 32, 33 ; et les auteurs qui traitent des procès de sorcellerie cnumérés dans ce même article, p. 30, auxquels on ajoutera J. Hansen, Quellen und Unlersuchungen zur Geschichte des Hexenwahns, 1901.

É. Amann.
    1. SPRUGH Othon##


SPRUGH Othon, frère mineur, dont nous n’avons pu trouver aucune notice chez les bibliographes franciscains. Il appartint à la province monastique de Croatie et Carniole, dans laquelle il fut lecteur et provincial en 1775. Il est l’auteur de quelques ouvrages théologiques d’une certaine importance : De Ecclesia, pontiftee et conciliis, 1774 ; De statu hominis in originali justilia et paradiso terrestri, de condilione animse rationalis præserlim post hanc vilam, de judicio particulari, de resurreclione morluorum et judicio universali, de supernaturali hominis beatitudine, de inferno, de purgutorio et de indulgentiis, Laybach, 1769 ; Venise, 17741775, 2 vol. ln-12 ; De exteriori Dei cultu, adoratione eucharislica, sacri/icio, inventione et adoratione sanctæ crucis aliorumque dornimeæ passionis instrumentorum, de médiat ione et orationc Christi, de cultu b. v. Mariée, angelorum et aliorum sanctorum, de sanctis imaginibus et rcliguiis, de cœrimoniis, jejuniis et festis, Salzbourg, 1771.

1 1. I lurter, Nomenclator, 3° éd., t. v, col. 34-35.

A, Teetært. STABILITÉ DE L'ÉGLISE. — Lastabi lité invaincue de l'Église est énoncée par le concile du Vatican comme un motif puissant et perpétuel de sa