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SONNIl’S (FKANÇoIS) — SOPHONII.


    1. SONNIUS François##


SONNIUS François, ainsi nommé de la petite ville de Son (Brabant), où il naquit le 12 août 1506, s’appelait en réalité van den Velde (nom qui a été traduit en latin par De Campo). Professeur de théologie à Louvain en 1544, il accompagne à Trente l'évêque de Tournai (1510-1517). y retourne en 1551-1552 comme représentant de l’empereur et de l’université de i ouvain et prend part au colloque de Worms en 1557. De 1558 a 1559 il est a Honie pour négocier l'érection de nouveaux évêchés dans les Pays-Bas. Nommé évêque de Bois-le-Duc en 1561, il échange ce siège pour celui d’Anvers en mars 1570, c’est là qu’il meurt le 29 juin 1576.

Outre des ouvrages catéchétiques, il a laissé des œuvres de théologie polémique. La plus importante est Demonstrationum religionis christianx verbo Dei libri III. parue, livre par livre, à Anvers, de 1555 à 1562 ; un I. IV sur les sacrements a été publié après la mort de l’auteur en 1577 : les 1. V et VI sur le sacrifice, les vertus, les péchés, qui étaient projetés, n’ont pas vu le jour. On cite encore : Succincta demonstralio ex l’erbu Dei et Patribus errorum Confessionis caloinistiæ Louvain, 1567.

Biographie nationale de Belgique, t. xxiii, col. 179-224 ; Th. Goossens, Francisera Sonnius in de pamflelten, thèe de Louvain, 1917 ; hexikon fur Théologie und Kirche, t. ix, col. 667 ; Hurter, Nomenclator, 3' éd., t. iii, cul. 39-40 ; de Ram, Francisci Sonnii ad Viglium Zuichemum epislolee, 1850 ; Clæssens, Quelques éclaircissements sur l'établissement des évèchés dans les Pays-Bas, Louvain, 1859.

É. A MANN.

    1. SOPHONIE##


SOPHONIE, le neuvième des douze petits prophètes dans le texte massorétique, les Septante et la Vulgate. I. Le prophète. IL Le livre (col. 2371).

1. Le prophète, — 1° Nom, — Le neuvième livre des petits prophètes est attribué à un personnage du nom de Sophonie. La forme du nom dans la Vulgate dérive des Septante, Loçovtaç, tandis que l’hébreu porte ii, J38, Sephanyâh, avec la signification :

t : t :

Jahvé a caché ou protégé, du verbe sâplmn. A côté de cette interprétation du nom du prophète, xexpu[z livoç x.jpio’j, hoc est arcanus Dei, saint Jérôme en propose une autre en rattachant le nom au verbe sâphâh, contempler, ce qui, remarquc-t-il dans sa lettre à Paulin, définit fort bien la mission du prophète qui a connu et contemplé les desseins de Jahvé. EpisL, LUI, 7, /'. L., t. xxii, col. 517. Trois autres personnages de l’Ancien Testament sont également désignés sous ce nom : un piètre qui vivait du temps du roi Sédécias et qui périt lors de la ruine de Jérusalem, IV Reg., xxv, LS.son nomrcvicntà plusieurs reprises dans le livre de.h Ternie, xxi, 1 ; xxix, 25, 29 ; xx.xvii, 3 ; lii, 21 ; un lévite île la famille de Caath, mentionné dans I Par., vi, 36, et le père de ce Josias dont il est question dans Zach., vi, 10, 14.

Uriijine.

Par ailleurs il n’est plus question du

prophète Sophonie dans l’Ancien Testament ; c’est donc par son livre seul que nous pouvons le connaître, et encore, en dehors du litre, le livre ne nous fournit il aucun renseignement sur la personne de son auteur. Ce litre lui-même ne contient à ce sujet qu’une liste généalogique, composée de quatre noms contrairement à l’usage ordinaire selon lequel le nom du père seul est indiqué. Le dernier île ces noms étant celui de Hizqyyâh, on pense généralement, et mm sans raison, que c’est l’importance même de cel ancêtre qui aura

motivé l'étendue extraordinaire de la généalogie de Sophonie, c’est pourquoi on Infère, non sans vraisemblance, que ce nom n’est autre que celui d’K/cchias. roi île Juda « le 727 à 698, sous le règne duquel Isaïc exerça la plus grande partie de son ministère. En réponse à l’objection que, dans ce cas, la mention de « roi de Juda » aurait dû suivre le nom de Hizqipiâh, on fait observer qu'à l'époque de la rédaction du livre ce nom seul suffisait à désigner le personnage bien connu qui avait régné de longues années sur Juda et qui avait tenté une réforme religieuse analogue à celle que réalisera.losias ; il n’y avait dès lors aucun risque de confusion avec quelque autre personnage du même nom. Rien du reste dans le contenu de l’oracle de Sophonie qui s’oppose à cette identification ; dans cette hypothèse, on comprend au contraire la connaissance dont fait preuve le prophète de la cour de Jérusalem et de ses habitudes. î. 5. 9, et la place que tiennent dans ses reproches les princes du sang et les fils de roi. î. S ; l’audace même avec laquelle il annonce à ces derniers le châtiment s’expliquerait plus aisément par son origine royale, bien que pareille audace, même plus accentuée, se retrouve chez d’autres prophètes comme Jérémie par exemple. Il est vrai que quatre générations sépareraient ainsi Sophonie d Hzéchias, alors que trois seulement existent entre T'.zéchias et Josias, le contemporain du prophète. Si Ton tient compte de l'âge de Manassé, quarante-cinq ans d’après la chronologie de IV Reg., xxi, 1, 19, à la naissance de son fils Amon, père de Josias. le fait trouve une explication satisfaisante. Pour Sellin, la mention des noms des trois ancêtres de Sophonie. dans la composition desquels entre le nom de Jahvé, aurait pour but de rappeler que Sophonie. maigre le nom de son père, Cousin, c’est-à-dire Éthiopien, avait droit à faire partie de l’assemblée de Jahvé selon la prescription de Œut., xxiii, 8-9 ; cf. Jer., xxxv, 14. Kinleilung in das Aile Testament, 1929, p. 121.

Époque.

Le titre du livre nous apprend que

Sophonie prophétisa au temps de Josias, roi de Juda de 638 à 608. Le règne de ce roi se divisant en deux périodes très dissemblables, Tune qui a précédé et l’autre qui a suivi la réforme religieuse de 622, à la suite de la découverte du livre de la loi dans le temple, IV Reg., xxii-xxiii, la question se pose de savoir dans laquelle de ces deux périodes placer l’activité du prophète. La nature même de cette activité permet de la lixer à la première partie du règne, au temps où les réformes entreprises par Josias n’avaient pas encore fait disparaître les nombreuses pratiques idolâtriques, objet des sévères condamnations de Sophonie.

La situation religieuse et morale en effet que stigmatise le prophète ne semble pas bien différente de celle qu’avaient créée les règnes des rois Impies Manassé et Amon, car les premières tentatives de reforme de Josias, opérées douze ans après son avènement, Il Par.. xxxiv, 3, 7, n’y avaient pas apporté grand remède. Le culte de Tannée des deux, dénoncé par Sophonie et à maintes reprises par Jérémie, vii, 9 ; viii, 2 ; xix, 13 ; xliv, 17, avait pénétré dans le royaume d’Israël dès avant la colonisation assyrienne et avait été une des causes de la ruine de Samaric. IV Reg., XVII, 16. Avec Manassé, il avait Henri en Juda ; ne vit-on pas ce roi bâtir des autels à toute Tannée du ciel jusque dans les deux parvis de la maison de Jahvé'.' IV Reg., XXI, 5. Sans doute à son retour de captivité, au témoignage de II Par., xxxiii. 15. lit il disparaître du temple ces marques de l’idolâtrie, mais ni le peuple, ni son successeur Amon ne l’imitèrent dans sa conversion, aussi n’est-il pas étonnant que Josias ait encore trouvé dans les parvis du temple les autels fabriqués par Manassé. IV Reg., xxiii, 12, et que le culte des astres ait encore joui d’une faveur spéciale, ainsi que l’attestent tous les objets qui y étaient consacres et qui furent trouves par Josias dans le temple lors de la réforme. IV Reg., xxiii. 1-5, 11-12.

Les désordres religieux et sociaux contre lesquels proleste Sophonie sont ceux-là même auxquels s’attaque la réforme de Josias et que signalent l’historien