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plus longtemps qu’il n’avait prévu. C’est en Espagne, qu’après avoir successivement promené sa curiosité a Madrid, Alcala, Tolède. Salamanque, Saragossc, et enseigné dans ces trois dernières villes la rhétorique et la langue grecque, il entra enfin dans la Compagnie de Jésus en septembre 1587 (non en 1586, comme portent plusieurs de ses notices), âgé de trente-quatre ans cl prêtre depuis 1581. Il avait déjà à son actif plusieurs ouvrages consacrés aux auteurs de l’antiquité : entre autres, une édition de I’omponius Mêla. Mais bien plus importants étaient les matériaux qu’il avait accumulés au cours de ses pérégrinations. Car, à une connaissance peu commune des classiques latins et tirées, il joignait la passion d’améliorer le texte reçu de leurs œuvres, en recourant aux bons manuscrits qu’il pouvait se procurer. Son noviciat achevé, et ses études théologiques complétées à Valence, Schott passa au collège de Candie, où il demeura trois ans. Ce furent les dernières années de son séjour dans la péninsule. En 1594, il quittait l’Espagne et se rendait au Collège romain. I.à, on lui confia la chaire de rhétorique. On lui donna en outre toute facilité pour poursuivre ses travaux d’érudition. Mais le climat ne lui convenait pas. Peut-être aussi aspirait-il à revoir son pays qu’il avait quitté depuis plus de vingt ans. Après trois années de vie romaine, il venait s’établir au colkge d’Anvers, où il partagea désormais son temps entre le professorat, la publication de divers ouvrages et un échange assidu de lettres avec tout ce qu’il y avait alors d’humanistes en Europe, sans distinction de nationalité ni de croyance. Parmi les œuvres de cet infatigable travailleur, la plus grosse part intéresse surtout les belles-lettres, la philologie, la numismatique, la bibliographie ou l’histoire profane. Il n’y a pas à en faire état dans ce Dictionnaire. Voir Sommcrvogel. Mais le P. Schott a bien mérité aussi de la palristique. On lui doit notamment en ce genre : B. Ilirromjmi epislolarum selcctarum libri 1res, Tournai, 1610 ; S. Cijrilli Alexandrini Glaphyra in Penlateuclmm… græce et latine, Anvers 1C18 (la traduction latine, utilisée par J. Aubert dans son édition de Paris 1638, se retrouve dans P. G., t. lxx) ; S. Isidori Pelusiotæ cpistolæ hactenus inedilæ, Anvers, 1623. A signaler également diverses contributions à la Bibliolheca Patrum de Paris, 1614, et à la Bibliotheca magna Patrum de Cologne, 1618 : détail dans Sommcrvogel, col. 888 et 894 ; une édition de l’Itinéraire du pèlerin de Bordeaux : Itinerarium Anlonini Augusti cl Burdigalense, Cologne, 1600 ; et une édition d’un traité ascétique du Moyen Age : Philotbei Rogerii, Ep. Londinensis, de contemplu mundi, sive de bono paupertatis, Cologne, 1619 (traité qui n’est d’ailleurs lias de Hoger de Londres, ainsi que l’a établi Mgr Malou. Cf. Sommcrvogel, col. 8(i : >). Enfin le P. Schott, qui avait publié en 1598 une traduction latine de la Vie de S. François de liorgia par Ribadeneira, donna encore un petit opuscule moral, composé par lui à temps perdu et plein de saveur : Dr bono silentii, Anvers, 1619.

Nicéron, Mémoires pour servir à l’histoire des hommes

illustres, t. xxvi, 1734, ». i’>i-.s : î ; Foppens, Bibliotheca belgica, t. i, îT.’i’.t, p..", (> ; Bague t, Notice biographique et littéraire sur André Schott, dans Mémoires de l’académie royale de Belgique, t. xxiii. n. l.xi.X ; SommervoRel, liibl. de la Comp. de.lésas, t. vii, 1896, cet. 864-904 ; Hurter, Nomenclator,

! cil., i. iii, col. 803-807 ; Biogr. nul. île Belgique, t. xxii,

1914, p. l-ll ; M. —A. Poncelet, Hisl. de la Comp. de Jésus dans les anciens Pays-Bas, t. ii, 1927, p. 498 500 et ~>27.

.1. DE BlIC. 2. SCHOTT Pierre (1458-1490), chanoine à Strasbourg. — Originaire d’une des familles les plus considérées de Strasbourg, Pierre Schott apprit les rudiments de la grammaire latine et de la dialectique à l’école de Sélestat, où régnait encore l’esprit et la méthode scolastiques. Il passa trois ans à Paris (1473-1476), mais ce fut son séjour en Italie, à Pologne surtout (1476-1481), qui lui révéla sa vocation. Il y découvrit le latin classique, Cicéron et Virgile ; il y apprit un peu de grec et beaucoup de mythologie ; en un mot, il fut gagné par l’ivresse de la Renaissance, de cette Renaissance encore inconnue dans sa lointaine et barbare patrie. Il était venu a Bologne pour étudier, sans grande conviction d’ailleurs, le droit : il s’en retourna pour apporter à ses concitoyens ce qu’il y avait surtout trouvé : l’enthousiasme pour les études classiques dans le goût de la Renaissance. De retour à Strasbourg en 1481, Schott étudia quelque peu la théologie, surtout celle de Duns Scot, dont il s’était déjà occupé à Paris, et fut ordonné prêtre en 1482. La même année le vit devenir chanoine à la collégiale de Saint-Pierre-le-Jeune à Strasbourg. Désormais il va mener une vie retirée. Geiler de Kaysersberg obtint son concours pour l’œuvre de réforme religieuse qu’il avait entreprise à Strasbourg. Mais ce qui occupera surtout le chanoine de Saint-Pierre, ce sont les lettres officielles et les harangues qu’on le charge de rédiger aux grandes occasions, les pièces devers latins destinées à être chantées par des élèves, tout cela en beau latin tout farci de mythologie païenne. Il travaille aussi à châtier le latin de ses compatriotes et de ses correspondants. A tout prendre, Pierre Schott fut en Alsace le précurseur des grands humanistes du xvie siècle. Ses œuvres, éditées en 1498, comprennent des lettres, des harangues, des poésies latines, deux petits traités, l’un de morale religieuse, l’autre de prosodie latine.

Charles Schmidt, Histoire littéraire de l’Alsace aux XVe et XVIe siècles, Paris, 1876, 2 vol.

A. Raugel.

SCHŒTTL Réginald, frère mineur allemand du xviie siècle. Originaire de Fall, il fut lecteur de philosophie à Landshut et de théologie à Ingolstadt (1689-1691), ensuite prédicateur à la cathédrale de Freising. En 1689 il fut élu définiteur, en 1700 prédicateur général et mourut le 13 avril 1704 à Freising. On lui doit Novena Scoli seu compendiosa Ilias, in qua per novem controversias philosophicas scotico-philosophica sententia proponitur, Landshut, 1689, in-12, viii-214 p. : Venator scrupulosus seu disputatio theologica de venatione, Ingolstadt, 1692, in-4°, vi-64 p.

B. Lins, Geschichte des ehemaligen Augustiner und jetzigen unteren Franziskaner-Klosters in Ingolstadt, Ingolstadt, 1920, p. 161-162.

A. Teetært.

SCHRADER Clément, jésuite allemand (18201875). — Né à Itzum, petit village du Hanovre, Schrader sentit en lui de bonne heure la vocation ecclésiastique. A vingt ans. il demanda à être reçu au Collège germanique de Rome, où il fit de très brillantes études. Ordonné prêtre en 1816, il entra au mois de mai 1848 dans la Compagnie de.lésus. On était en pleine tourmente révolutionnaire. Pc noviciat de la province de Rome, où il avait obtenu son admission, venait de passer en Angleterre. Il l’y rejoignit, mais après quelques mois fut envoyé au noviciat belge de Troncbienne, près

de Gand. De là, après un court séjour à Couvain, il put bientôt regagner l’Italie.

lai 1850 1851, il se retrouve au Collège germanique en qualité de préfet des études. En 1851-1852, il vient prendre rang au Collège romain, dans un corps professoral qui compte parmi ses membres Taparelli, Tarquini, Curci, bran/clin. Pcrrone. I.iberatore. l’assaglia.

II se lie surtout avec ce dernier. son ancien maître, dont il partage les goûts pour la patristique, et aux ouvrages duquel il collabore : De immarnlalo Deipanr srmpcrvirginis conceptu, Rome, 1854, 3 vol. ; De Eeelesia Christl, Ratisbonne, 1853-1856, 2 vol. Professeur de théologie, il cherche a unir dans son enseignement la méthode scol astique et l’érudition positive. Il estime qu’un