Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/356

Cette page n’a pas encore été corrigée

2 2 I 3

SI XT 1. I V

2214

le droit d’accepter des héritages. Comme les observants ne voulaient pas de cette concession, il déclara en I 181, qu’ils ne devaient point en user, puisqu’ils la jugeaient

contraire à la pauvreté. H avait aussi réussi à apaiser les esprits par sa déclaration <le 1 180, dans laquelle il observe qu’aucune prescription, en dehors de celles de la règle, n’oblige gravement et que toutes les peines, y compris les censures papales, ne peuvent être que fate sentent niet peuvent être commuées par les supérieurs, s’ils le jugent nécessaire. Par contre les deux grandes collections de privilèges, connues sous le nom de Mare magnum, débutant Regimini universalis Ecclesiët (31 août 1474) et de Huila aurea, commençant Særi preedicatorum et minorum (ralrum ordines (l 17'J », furent plus nuisibles qu’utiles à l’ordre. Aussi, d’après Nicolas Glassberger, Chronica, dans Analecta franciseana, t. ii, Quaraccni, 1887, p. 462, les observants y renoncèrent-ils pour ne pas se brouiller avec le clergé séculier, l’es privilèges semblables furent donnés aussi aux dominicains (cf. Bullarium ord. preedicatorum, t. ni. Home. 1731, p. 516 sq.) et aux carmes (cf. Bullarium carmelitarum, " partie, Home. 1715, p. 319 sq.. 340 sq., 37)2 sq.). Sixte IV concéda aussi des faveurs aux frères de la Vie commune et aux chartreux. Il approuva l’ordre des minimes et confirma celui des augustins déchaussés, fondé par Haptiste Poggio de Gènes. Il donna la règle de Saint-Augustin aux alexiens et aux ambrosiennes. Il prit aussi souvent la défense des religieux, comme par exemple des dominicains de Gand dans un décret du 18 février 1483.

Sixte IV pensa aussi un instant, en 1472, à rétablir l’unité de l’ordre franciscain en assujettissant les observants aux conventuels. Ce projet, patronné par plusieurs cardinaux, surtout par son neveu Pierre Hiario, qui, après la mort de Hessarion, avait été nommé protecteur de l’ordre, ne fut cependant point exécuté ni la bulle d’abolition des observants promulguée, grâce à l’intervention des princes et de saint Jacques de l.a Marche. Pour protéger toutefois les conventuels contre les séculiers Sixte IV, publia, en 1474, la bulle Dum singulos, dans laquelle il défend aux laïques de chasser les conventuels de leurs couvents pour les donner aux observants. Comme on ne tint aucun compte de cette bulle, Sixte IV se vit obligé de la renouveler en 148U. Il permit aux pauvres ermites de POmbrie et de la Marche d’Ancône, qui constituaient le restant des partisans d’Ange de Clareno et menaient la vie anæhorétique sous l’obédience des évêques, de porter l’habit franciscain et de se choisir un vicaire général particulier, soumis cependant en tout au ministre général des frères mineurs. On les appelait la congrégation délia becca, à cause de la forme de leur habit, et leur chef, Pierre d’Espagne, devint leur premier vicaire général. Sixte IV fut le puissant protecteur d’Amédée de Sylva, le fondateur de la congrégation franciscaine des amadéistes, qui se distinguaient par une austérité extraordinaire, surtout au point de vue du jeune. Amédée, qui fut le confesseur de Sixte IV, en reçut le couvent de Saint-Pierre-in-Montorio à Home, où il résida jusqu'à sa mort en 1482. Voir IL Ilolzapfel, O. F. M., Handbuch der Geschichle des Franziskanerordens, Fribourg-en-B., 1909, p. 133138 ; Fr. de Sessevalle, op. cit., t. i, p. 213-220.

Sixte IV manifesta encore sa prédilection pour l’ordre franciscain en établissant, par la bulle du 3 octobre 1472. la lète de saint François comme une fête de précepte et en canonisant les cinq proto-martyrs de l’ordre franciscain, mis a mort au Maroc sous Honorius III, et surtout saint Bonaventure (14 avril 1482).

Il décerna aussi l’honneur des autels au (arme Albert de Trapani et, en 1 183, mit Jean Buono, le fondateur des giamboniti, au rang des bienheureux. Par une disposition de 1 178, il mit sur le même pied le vœu du

pèlerinage à Santiago de Compostella et celui du pèlerinage à Rome et à Jérusalem, réservant la dispense de ce V05U au Saint-Siège. En 1 182 il intervint à Augsbourg contre l’administration trop fréquente de la sainte communion introduite par un curé. Voir I.. von Pastor. op. cit., p. 607-610.

Comme le remarque L. von Pastor, op. cit., p. 630631, Sixte IV favorisa aussi les mouvements de réforme partout où il le put et même, sur son ordre et sur ses instances, une bulle fut rédigée qui contenait les dispositions les plus minutieuses pour la réforme de la Curie romaine des cardinaux. Dans cette bulle Quoniam regnantium cura, conservée dans le Vatic. lut. 3884, fol. 118-132. les abus sont mis en pleine lumière et décrits dans tous leurs détails, spécialement ceux cpii existaient parmi les cardinaux et des dispositions sont proposées qui, si elles avaient été appliquées, auraient fait changer complètement l’aspect du collège des cardinaux et de la Curie romaine. Malheureusement cette bulle ne fut jamais publiée à cause de l’opposition acharnée des cardinaux, dont la plupart menaient à cette époque une vie luxueuse, mondaine et dissolue. Cf. Pastor, op. cit.. p. 633-640. Le 14 mai 1472, Sixte IV fixa à douze le nombre des auditeurs de la Hôte, Bullarium. romanum, t. v, Turin, 1860, p. 207-208 ; le 22, il publia une bulle contre la simonie. liull. romanum. t. v, p. 208-209. Il créa en 1474 l'évêché de Casale et, en 1475, il éleva l’archevêché d’Avignon à la dignité de métropole et y nomma son neveu le cardinal Julien Délia Rovere, qui y fonda le collège Délia Rovere, que Sixte IV approuva et pour lequel il rédigea des statuts par la bulle Sacrosancta romana Ecclesia du 13 août 1470.

Il créa un nombre considérable de cardinaux, qu’il ne choisit malheureusement pas toujours parmi les plus dignes. Dès la première année de son pontificat, il éleva à la pourpre deux de ses neveux, Pierre Hiario et Julien Délia Rovere, dont le premier mena une vie mondaine et scandaleuse et mourut dès 1474. Il eut surtout égard aux princes séculiers dans la création de quatre cardinaux, le 7 mai 1483, à savoir Philippe de Levis, archevêque d’Arles, recommandé par le roi René, Jean Arcimboldo, évêque de Novare, sur les instances du duc de Milan, Philibert Hugonet, évêque de Màcon, sous l’influence du duc de Bourgogne, et Etienne Nardini. Le 18 décembre 1476, il fit cinq nouveaux cardinaux, dont un seul Italien, J.-H. Mellini, évêque d’Urbino, deux Français, Charles de Bourbon et Pierre de Foix, un Espagnol, Pierre Eerrici et un Portugais, George da Costa, archevêque de Lisbonne. Le 10 décembre 1477, il donna la pourpre à Jean d’Aragon, fils de Ferdinand, Pierre Eoscari, George Hester, confident de l’empereur Frédéric III, Gabriel Rangone, O. F. M., recommandé par le roi de Hongrie, et à trois de ses neveux : Christophe Délia Rovere, Jérôme Basso-Della Rovere et Raphaël Sansoni-Riario, qui avait à peine dix-sept ans. Cette augmentation du nombre des cardinaux amena une nouveauté, qui ne s'était plus vue depuis des siècles, à savoir la création d’un nouveau titre cardinalice, Saint-Nicolas al Colosseo, qui fut assigné à Pierre Foscari. Après la mort de Christophe Délia Rovere, le l' r février 1 178. Sixte IV le remplaça par un autre de ses neveux, Dominique Délia Rovere, qui s’est rendu immortel par le grand nombre de monuments qu’il lit construire. L’esprit mondain et le faste qui régnaient dans le Sacré Collège s’accrurent par la nomination, le l"> mai 1 18(1, de Paul Fregoso, Ferry de Clugny, Côme Orsini de' Megliorati, Jean-Baptiste Savelli et Jean Colonna. Le

1 5 novembre 1483 la pourpre était donnée a Jean Conti de Valmontone, Jean Baptiste orsini, .ban

Mules, au franciscain Plie île Loin drilles, archevêque de Tours, et a Jean Jacques Srlalenato. évêque de