Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 14.2.djvu/351

Cette page n’a pas encore été corrigée
2203
2204
S I X T E I V


cf. C. Poulet, Histoire du christianisme, fasc. 16, Paris, 11137. p. 308.

Jérôme s’efforça de forger un complot contre les Médicis en exploitant habilement les antipathies que leur politique dominatrice avait créées contre eux à Florence, principalement dans la famille des Pazzi, et chez le cardinal François Salviati, qui avait d’abord été empêché par les Médicis de parvenir au siège archiépiscopal de Florence et qui, nommé à celui de l’ise. n’avait pu recevoir l’investiture par l’opposition de Laurent. Sixte IV. mis au courant du complot, donna son consentement pour renverser Laurent et changer ainsi le gouvernement de Florence, à condition toutefois qu’il n’y eût pas de sans versé. Le coup échoua et donna lieu à des scènes abominables où périrent Pazzi et Salviati avec nombre de leurs adhérents (26 avril 1478). Cf. Poulet, op. cit., p. 309. Le cardinal François Sansoni fut mis en prison comme complice, bien qu’absolument innocent. Laurent de Médicis donnera désormais libre cours à sa passion de vengeance et. la multitude lui étant revenue, il se trouve ra plus fort que jamais.

Sixte IV. (pli n’avait pas trempé dans le complot sanglant, reçut avec joie la nouvelle de l'échec de la conjuration. Toutefois, lorsqu’il connut le détail, en particulier l’exécution ignominieuse de l’archevêque Salviati, sans aucune forme de procès et au mépris des lois de l'Église, et l’incarcération du cardinal Raphaël Sansoni. ce fut l’indignation qui prévalut. Le 1 er juin 1478, il lançait la bulle Iniquitatis /Mus, par laquelle, après avoir énuméré les attentats commis par Florence contre l'Église, la protection donnée aux adversaires du pape, les entraves à la liberté des pèlerins qui se rendaient à Rome, le mépris de l’autorité ecclésiastique, l’exécution de l’archevêque de l’ise et de plusieurs ecclésiastiques, l’incarcération du cardinal Sansoni et le refus de le délivrer, il excommuniait Laurent de Médicis et les magistrats de Florence et menaçait la ville d’interdit. L’unique résultat fut la délivrance du cardinal Sansoni le 12 juin. Les Florentins ne tinrent aucun compte des censures et acclamèrent Laurent, qu’ils surnommèrent le Magnifique, comme le martyr de la patrie. Le pape renouvela l’anathème le 20 juin, jeta l’interdit sur Florence et contracta une alliance avec Naples et Sienne, lui juillet, la guerre éclata et les troupes pontificales entrèrent en Toscane. Le 21 juillet, la seigneurie de Florence répondit par un manifeste à la bulle de Sixte IV du 20 juin, dans laquelle il interdisait, entre autres, toute alliance avec Florence et défendait de porteries armes au service de la république. Le clergé de Florence ne tint aucun compte de l’interdit ; son exaspération est mise en pleine lumière dans un document connu sous le nom de Synodus Florentina, où le pape est attaqué avec une violence de langage jusqu’alors inconnue en Italie et est traité de « suppôt de l’adultère et de vicaire du diable ». Plusieurs savants cependant ont révoqué en doute l’existence de ce synode et l’authenticité de ses actes (cf. L. von l’astor, Geschichte der Pâpste, t. ii, 5° éd., Fribourg-en-B., 1023, p. 546-547), malgré les raisons qui tendent à établir l’une et l’autre. Voir llefcle Leclercq, Histoire des conciles, l. vill <i, 1017. p. 65 66.

Florence toutefois ne manquait pas de puissants alliés, dont le principal était le roi de France, Louis 1, dont les relations avec Sixte IV n’avaient jamais été cordiales. Celui-ci chercha à Intimider Sixte l par

tontes sortes de menaces, principalement par celle de la convocation d’un concile général et d’un schisme. Le pape ne se laissa cependant pas ébranler et, pousse surtout par Ferrand de Naples et son neveu Jérôme Riario, il résolut de continuer la guerre aussi longtemps que Laurent de Médicis et Florence n’auraient

pas réparé les attentats commis contre l'Église. Il s’allia à l’empereur Frédéric III et à la Suisse, qui, par sa guerre contre Milan, empêcha cette dernière d’intervenir en faveur de Florence. Les longs pourparlers de l’ambassade de la ligue florentine, qui comprenait des envoyés de la France, de Florence, de Milan, de Venise et de l’AngleterTe, avec Sixte IV dans les consistoires des 27 janvier. 15 février, ."> mars, 27 avril et 31 mai 1470 n’aboutirent à aucun résultat. Enfin, le 2 juin, alors que les envoyés de la ligue florentine étaient sur le point de quitter Rome. Sixte IV leur lit savoir qu’il acceptait la médiation des rois de France et d’Angleterre, à condition toutefois que l’on acceptât également Frédéric III et son tils Maximilien : il suspendrait les hostilités et les censures jusqu'à la publication de la sentence des arbitres. Les Florentins, toutefois, commençaient à s'énerver. Laurent de Médicis, se sentant menacé, tenta un coup d’audace qui allait précipiter les choses. Il se rendit auprès de Ferrand de Naples, le 5 décembre 1-170, pour le gagner à sa cause. Ce dernier se détacha du pape pour passer du côté de Florence. Il ne restait à Sixte IV qu'à ratifier le traité de paix, qui lui lut imposé par Laurent de Médicis et Ferrand de Naples, mais en insistant sur la condition que Laurent devrait se rendre en personne à Rome. La conquête d’Otrante par les Turcs (Il août 1480) lit disparaître les derniers obstacles qui s’opposaient à une complète réconciliation. L’ambassade florentine arriva à Rome le 25 novembre et les négociations pour la paix aboutirent sans tarder. Florence promit de respecter la liberté ecclésiastique, de s’abstenir de toute guerre contre le Saint-Siège et d'équiper quinze galères contre les Turcs. Le 3 décembre, enfin, les ambassadeurs llorentins implorèrent le pardon pour eux et leur peuple : sur quoi Sixte 1Y donna aux llorentins l’absolution des censures ecclésiastiques qu’ils avaient encourues.

Entre temps les Turcs avaient profité des luttes intestines de l’Europe pour y étendre leur puissance. En juin 1475, ils s'étaient emparé de Kaffa et de la côte méridionale de la Crimée. Très sensible à la perle de cette ville, pour la conservation de laquelle le Saint-Siège s'était toujours dévoué. Sixte IV invita instamment les princes chrétiens a se liguer contre les 'Turcs. Toutefois ses efforts n’eurent pas de succès. Les conditions de la chrétienté devenaient de jour en jour plus critiques. Matthias Coivi.i. en qui le pape avait mis beaucoup d’espoir, se vit obligé, en 1 I7(i. de cesser la guerre contre les Turcs a cause de difficultés intérieures. Les 'Turcs poussèrent leurs incursions en Croatie, en Dahnatie et jusqu'à SalLbourg et. à l’automne de 1177. ils env ahirent l’Italie et dev aslèrent la plaine entre l’Isonzo, le Tagliamenlo et la l’iave. Cette même année les Vénitiens furent battus en Albanie et leur général François Contarini tué. Fn 1 178. les Turcs s'étaient emparés de la plus grande partie de l’Albanie et taisaient des descentes continuelles en Autriche, clans le l-iïoul et en Italie. Ne pouvant compter sur le secours des autres États italiens à cause de la guerre du Saint-Siège contre Florence, Venise résolut de renoncer à la guerre contre les Turcs et signa, le 25 janvier l 170, la paix par laquelle elle renonçait à l’Albanie, à Nègrepont et à Lemnos, et recevait en compensation la liberté de son commerce dans le Levant. Pendant l'été de 1 179 les Turcs s’emparèrent de l’Ile de Leucade, et libres désormais sur mer, grâce a la paix avec cuise, ils attaquèrent Rhodes, qui, de mai a juillet i 180, se défendit vaillamment. Furieux de ne

pouvoir emporter cette île qui restait le seul obstacle Sérieux dans la ledil errance orient aie. Mahomet 11 parut soudain sur les cotes d’Italie et s’empara, le

il août l 180, « rot i-a n te. ou le gouverneur et l’archet 8

que furent scies en deux el 1 2 (Il III habitants massai les.