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bien concéder c’est qu’il est semblable en tout à son l'ère, ce qui peut être Interprété, selon les docteurs, avec plus ou moins de rigueur. 1. 'homme, lui aussi, a été fait à l’image et à la ressemblance de Dieu. Somme toute, bien qu'évitant le subordinatianisme patent de la deuxième formule, la profession rédigée par Marc d’Aréthuse permettait, si elle ne la favorisait pas l’entrée dans l'Église, a qui on entendait l’imposer, de l’arianisme le plus caractérisé. Les ariens et arianisants ne s’y sont pas trompés. Leurs adversaires non plus : pour Al lianase, le Credo daté est l’expression même de l’arianisme, voir De synodis, n. 8, 29, 32-39 ; le manifeste de Georges de Laodicée, bien que provenant d’un milieu tout différent, est non moins sévère. Voir l’art.

Si A.RIENS, col. 1793-1794.

(.'est à cet écrit de Georges, conservé par Épiphane, Heeres., lxxiii, § 12-22, que nous devons les renseignements sur l’accueil que reçut, a Sirmium même, la loi-mule élaborée par Marc. Celui-ci varia, bien entendu, selon les dispositions des uns et des autres. Yalens de Mursa, qui avait si<iné toutes les professions de foi. mais qui dans le fond était arien, ne voulait signer le formulaire que moyennant la suppression de l’ofxoioç xa-à rcàvra, encore trop explicite à son gré, Il fallut que l’empereur le contraignit à introduire dans son adhésion le lexte litigieux. Basile d’Ancyre, au contraire, h' représentant le plus décidé des homéousiens, voulait absolument parler de la « similitude d’essence ». L’empereur ne le permit pas : Basile accumula donc des synonymes, xaxà ty)v it~ octtxctlv, yj.~x t^v UTrap^iv, xaxà to eïvou ; il prétendit même anathématiser ceux qui disaient seulement le Fils semblable au l'ère en quelque manière » et -iç xaxà Ti Xéyzi 6fi.ot.ov. On le laissa faire, mais ses remarques et ses amendements ne figurèrent pas au texte officiel : le fait pour lui d’avoir souscrit le formulaire de Marc devait ébranler son prestige dans le parti.

C’est le Credo « daté » de Marc d’Aréthuse qui fut porté aux deux conciles de Rimini et de Séleucie. On a dit, à ces deux articles, le sort qui lui fut fait et comment, en lin de compte, l’accord final se conclut, à Conslantinople, sur un texte d’oii avait même disparu l'ôfioioç y.otTà 7Ttxv-a. Cette ultime formule qui est un remaniement de la 4e de Sirmium se termine en effet par ces mots. Les saintes Ecritures ne font aucune mention de l’ousie du l'ère et du Fils, el il n’y a pas davantage de raison de parler d’hypostase quand il s’a^ii du l'ère, du Fils et du Saint -Esprit, Nous disons, pour nous, que le Fils est semblable au l'ère (le mol tu tout a disparu) comme le disent et l’enseignent les sainte. Écritures. (/est proprement l’expression de l’homéisme officiel, de ce que l’on appelle, quand il s’agit des barbares qui l’ont rapporté dans l’Empire, l’arianisme tout court.

Les soin ces oui été énumérées an cours de l’article, l’om la bibliographie se référer aux articles AJUANISME, LIBERE,

Rimini, Séleucie, Semi-ariens. Excellente présentation d’ensemble dans I.. Duchesne, Histoire ancienne de l'Église, t. ii, p. 230 s ( |., 250 s(|., ; >.s : s S q., 290, 2'.K, sq. ; t.. Bardy, dans Miche-Mai Un, Histoire de l'Église, t. iii, p. 137, 138, 152, 156, 158, 162 ; Hefele-Leclercq, Histoire des conciles, i. n />, p. 852-862 (1° formule), 899-902 12' formule), 908928 (3° formule, nous n’adoptons pas toutes les vues qui soni exprimées dans ce développement), 930-933 (4* loi

mule).

É. A.MANN. 1 SIRMOND Antoine, nnqml a Itinmen 1591. Il était le ncxell (lu I'. Jacques Sm ni qu’il suivit

dans la Compagnie de Jésus. Voir si narl cleci dessous,

Ses études achevées, il devint régent au Collège de ulermont, et mourut a Paris en 1643. On lui doil plusieurs ouvrages d’apologétique et de morale

1. 'fout d’abord, une réfutation du célèbre PompO

nazzl : De immorlalitate animée demonstratio physica

advenus Pomponatium et ejus asseelas, Paris. 1635. Outre les preux es classiques de l’immortalité, l’auteur y développe la considération suivante. A supposer même

que l’existence d’une vie future ne soit pas absolument démontrée, la simple prudence exiue que l’on vive comme si elle était certaine : pareille attitude est commandée par l’intérêt le mieux conquis.

Il n’est point d’homme de lion sens, dit-il, qui n’aimai mieux peidre un juin ou une heure de ses plaisirs que lisquel une éternité de bonheur, (Ml qui ne choisit d’endiuer

présentement une piqûre d'épingle l’espace d’un quart d’heure, plutôt nue de se mettre en danger d’un tourment qui n’aurait ni modération en sa rigueur ni de borne en sa

durée. Comparez les biens et les maux de celle vie avec

ceux qui sont a craindre ou à espérer en l’autre, en cas qu’il

en soil une autre, et VOUS trouverez qu’il n’y a non plus de proportion entre les extrémités de cette comparaison qu’entre les lots et les partages de ce choix.

Ce morceau l’ait sorgf r au fameux pari de Pascal. Faut-il voir une parenté entre le texte du 1'. Sirmond et celui de l’auteur des l’eus, es ? M. Blanchet n’hésite pas à l’affirmer (L’attitude religieuse des jésuites et les sources du pari de Pascal, dans Revue de métaphysique el île morale, 1 919, p. l>'- ! 7 sq.) et il conclut ainsi son examen critique : i Des ressemblances aussi frappantes entre des textes d’auteurs contemporains l’un de l’autre, ne sauraient assurément être fortuites. »

2. Dans un autre genre, paraissaient en 1638 L’auditeur de la parole de Dieu, et le prédicateur. Il n’y a pas lieu d’y insister ici.

î. Le livre le plus notoire du P. Sirmond est assurément La défense de la vertu, publié en 1641 chez le

libraire parisien I Iuré. et appelé à faire de l’auteur une des cibles des jansénistes. Dans ce traité sont abordés deux sujets particulièrement brûlants au XVIIe siècle : ceux de la valeur de l’attrition et de la détermination pratique du grand devoir de la charité. L'écrivain jésuite s’efforce de prouver que la vie chrétienne ne requiert pas formellement l’explicitation d’actes d’amour de Dieu à produire pour eux-mêmes. Seuls l’observai ion des commandements et la pratique du bien sont i les préceptes de rigueur qui obligent sous peine de péché grave. L’acte de charité n’est obligatoire que dans la mesure où il conditionne l’accomplissement des devoirs du chrétien envers Dieu, le prochain et soimême.

Dieu seul, dit la Défense de la vertu, peut s’aimer lui-même de charité parfaite. Quoi qu’il fasse, jamais l’homme ne pourra atteindre à la perfection de cet amour. Est ii, pour autant, dispensé d’aimer Dieu".' Non. il le doit dans la mesure iu possible : niais, en pratique, celle mesure est extrêmement difficile à déterminer. On peut s’en convaincre en passant en revue les opinions des théologiens. I.es uns disent qu’il faut faire des actes d’amour lorsqu’on reçoit les sacre

nients ; d’autres, tous les dimanches ; d’autres, ou plus souvent ou plus rarement : d’autres enfin veulent qu’au sortir de cette vie, tout homme soit obligé d’ai mer actuellement son Créateur ».

Parmi des opinions si diverses, à quoi va s’arrêter notre auteur ? Après bien des circonlocutions, et avec quelques hésitations dans la forme, il nie franchement

l’obligation d’actes d’amour distincts et actuels, i.le

dirais volontiers, écrit 11, que Dieu, nous commandant de l’aimer, se contente au fond que nous lui obéissions

en ses autres commandement s (Défense de la vertu. p. 17). Et, a l’appui de celle Muse, il distingue " deux

commandements et deux amours : un commandement

de douceur et un de rigueur, un amour d’alïcclion el un d’exécution i (p. 20 2 1 i. Sans doute, il est plus parfait d’aimer Dieu d’un amour d’affection qui multiplie les

actes. Mais c’est là un conseil et qui, parce que simple

conseil, ne peut obliger sous peine de pei lie. Ce sont